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Claude Darner (Autre)
EAN : 9782253015864
Le Livre de Poche (01/01/1977)
3.39/5   101 notes
Résumé :
Au-delà des monticules de sel, s'étendait le terrain découvert qui avait été jadis le haut banc côtier. Les anciennes dunes gisaient ensevelies sous le sel rejeté du rivage, lors des tempêtes, et les amoncellements de sable et de poussière qui retombaient des collines. Le sol sableux, grisâtre, dans lequel de rares touffes d'herbe avaient encore prise, était jonché de morceaux à demi enterrés de charpentes en fer et de diverses pièces de métal.

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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Sécheresse fonctionne différemment de le monde englouti qui est son roman binôme . L'un parle de montée des eaux ,l'autre de sècheresse absolue et mortifère.
Il y a moins de mouvement et de voyages rythmés dans sécheresse qui est certainement plus contemplatif que son binôme. Mais c'est un peu la même errance néanmoins dans ces deux romans. L'environnement est moins teinté de solitude et les personnages sont moins solitaires dans le monde englouti néanmoins.
L'environnement est plus questionné rationnellement dans le monde englouti que dans sécheresse où l'univers confine presque à la métaphysique .Au minimum on peut dire que les nombreuses descriptions savoureuses dans sécheresse génèrent une réalité très réelle mais qui incite énormément à la contemplation et moins au voyage que dans le monde englouti ou l'univers est arpenté et varié.
Les personnages de ce roman s'adaptent contraints et forcés à cette situation mortifère. Ils le font avec plus ou moins de pertinence et de succès. Les multiples drames induits par l'univers s'expriment aussi en résonances intérieures chez les personnages, de manières différentielles et nuancées.
Dans ce monde desséché la pollution des océans perturbe aussi fortement le cycle de l'eau et de ce fait l'Europe devient un véritable désert . C'est le quotidien d'un monde qui meurt que cet univers .Sécheresse est un roman très bien écrit et ce texte plonge le lecteur dans une atmosphère hallucinante et hallucinée.
Ces deux romans ( le monde englouti et sécheresse) sont très bien écrits et nous plongent dans des atmosphères surréelles qui font halluciner. Sécheresse est un texte saisissant avec des personnages denses et réalistes qui évoluent dans un monde éloquent et saisissants de profondeur.
Je parle ici de ces deux romans ensembles car ils ont entre eux deux ,un lien ontologique très fort tout en étant indéniablement des « stand alone ».
Sècheresse et le monde englouti sont deux univers de science-fiction qui expriment le thème du changement climatique néfaste de manières hautement qualitatives et riches tout en n'étant pas du tout des textes de hard science.

Enfin disons pour conclure qu'il y a beaucoup moins d'avenir dans sècheresse que dans le monde englouti.
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Les quelques 300 pages de Sécheresse passent lentement. le soleil est omniprésent, brûlant et pesant. Sans pluie, la société humaine s'arrête de tourner, et tout meurt peu à peu, végétaux et êtres vivants. Les rivières se vident pour ne laisser qu'un lit de boue où brillent des arrêtes de poisson et rouillent des cargos enlisés. L'eau croupit çà et là dans quelques cratères. Sur la côte, la mer ne cesse de reculer pour laisser une plage de sel pleine de cadavres. Des visions terribles, sublimées par la plume de l'auteur, ouvrent chaque chapitre. Plus qu'une histoire, Ballard peint des tableaux annoncés par des très titres visuels comme « le cygne mourant », « La terre qui pleure », « le lion blanc ». le surréalisme d'un Dali ou d'un Magritte n'est jamais très loin, l'idée du Beau non plus, même si l'horreur est partout.
Sécheresse est l'histoire d'un monde à l'agonie. Les grands buildings deviennent le reflet d'une civilisation passée qui semble déjà lointaine au regard de petits groupes d'hommes clairsemés, désunis, qui survivent tant bien que mal au bord de la mer en retrouvant une sauvagerie primitive. La disparition de l'eau fige le temps et interrompt l'évolution.

Qu'arriverait-il si, du jour au lendemain, tout disparaissait ? Ballard essaye de répondre à cette question, et cela avec d'autant plus de finesse qu'il a connu cette situation car, finalement, Sécheresse est aussi une vision brutale de la fin de l'Empire britannique à Shanghai en 1941. Né parmi les colons, l'auteur a vu, à douze ans, son quotidien basculer dans le Rien après la défaite de Pearl Harbour. Prisonnier des camps japonais, il se souvient, et avec quelle force, des hôtels luxueux abandonnés, des rues traversées de poussière, des cratères d'obus dans les rizières, de la violence qu'engendre la misère, des sociétés organisées sur la plage et, aussi, de l'importance terrible que peut prendre un magazine, quand il est le dernier vestige d'un monde évaporé.
Ransom ne cède pas à la barbarie de ses semblables car il refuse de renoncer à ses souvenirs et, donc, au monde d'avant. Mais, autour de lui, c'est une société toute autre qui se crée, faite de rites nouveaux qui se chargent d'un sens tout particulier. Si vous avez lu Sa majesté des mouches, vous y trouverez un certain écho, à plus grande échelle.
Aventure humaine, Sécheresse ne pose pas la question de la survie à tout prix, à la différence d'autres romans du genre. Les hommes ne s'opposent pas, ils s'adaptent, comme s'il ne s'agissait que d'une situation provisoire avant le retour de la pluie. Seul le lendemain compte, et la question de la disparition totale de l'eau à long terme ne se pose pas, sinon à travers une tension permanente qui rompt les liens sociaux. Les cadavres sont, quand à eux, enfermés dans les voitures rouillées qui, dès lors, deviennent les tombeaux de ce nouveau monde.

Sécheresse fait partie de ces livres qui ne mènent apparemment nulle part et que l'on referme pourtant avec un sentiment des plus étranges, la tête encore chargée d'images terribles, trop précises pour n'être qu'un fantasme. On pense forcément à l'adolescence d'un auteur qui disait vouloir « inventer la réalité », à un monde qui a existé pour disparaître à jamais et à toutes ces anciennes citées recouvertes par le sable…
Finalement, pas besoin de zombies pour créer une atmosphère angoissante, survolée par la mort, où les passions humaines les plus sinistres se déchaînent. Et si, tout simplement, l'occident se transformait en un vaste désert ?
Lien : http://unityeiden.fr.nf/sech..
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A cause d'une couche de déchets industriels déversés dans les océans pendant les 50 années préalables, une membrane résistante empêche l'évaporation des eaux. Il n'en faut pas davantage pour modifier le cycle de l'eau, déséquilibrer les éléments et déclencher une irrémédiable réaction en chaîne de désertification du globe : un châtiment de la mer qui frappe par la simplicité de sa justice !


De tout temps, le fleuve de Mount Royal a façonné les relations entre riverains. Son assèchement progressif modifie en conséquence les interactions humaines. Protégé volontaire du monde extérieur, le Dr Richard Ransom a trouvé à travers sa vie dans sa maison-bateau - décorée d'une reproduction lourde de sens d'un tableau de Yves Tanguy intitulée « Les jours de lenteur » - une zone d'identité dans l'espace et le temps. Il vit la mutation climatique non seulement comme un échec de l'environnement mais aussi comme un échec personnel. Il perd ses repères de yachtman solitaire, et comme le plus grand nombre des rares survivants, poussé par la soif, entame un exode vers la mer, où il espère trouver de l'eau. Alors que tout se dessèche, paysages, sentiments, considération humanitaire, souvenirs, entraînant la déshydratation végétale, animale, humaine et la famine, il prend la route avec quelques compagnons d'infortune, sommés de subir un accommodement avec leur avenir.


Mais que trouveront-ils au terme de leur ruée « générasienne », puisque « Le rivage n'est pas plus grand qu'il n'est » ?


Sécheresse est un roman qui m'a soufflée à plus d'un titre. Ecrit en 1964, alors que le 6ème continent n'en est qu'à ses balbutiements délétères, j'ai été fascinée par le talent visionnaire de James Graham Ballard qui décrit avec justesse chaque conséquence induite par la disparition progressive de l'eau. Curieusement, le roman ne délivre pas de message écologiste, sans doute parce qu'il y a six décennies, l'humanité n'était pas encore consciente de sa course vers sa perte. Mais remis dans le contexte actuel de nos connaissances, et de catastrophes météorologiques, il frappe par son actualité effrayante. Les personnages sont comme figés, résignés, persuadés que l'aridité engendrée par la vengeance des océans est passagère, et qu'il suffit de s'adapter durant la période aigüe de dessiccation.


Au cours de cette lecture, j'ai été spécialement sensible aux qualités stylistiques de l'auteur. Il compose une atmosphère épaisse dans laquelle planent des menaces parfois imprécises en dépit de leur origine commune. Il met en parallèle le cheminement des routards et leur cheminement intérieur, s'attachant à débusquer leurs changements internes et à décrire toutes les formes de vides ; il annihile le temps, le rend immobile. le récit, lent, quasi-hypnotique est émaillé de références mythologiques et bibliques, qui rappellent l'histoire de l'humanité comme pour mieux appuyer sur sa disparition. Il ne faut pas pour autant chercher dans le récit (à mon avis) de connotation religieuse ; d'ailleurs le personnage principal est un homme de science, médecin. J'ai apprécié le vocabulaire spécialisé, notamment la terminologie marine faite de skiff, dinghy, bateau-maison, steamer, gabare, vapeur fluvial, péniche et autre drague. Vivant à quelques kilomètres de la Méditerranée et de la Camargue et de ses canaux, que n'ai-je jusqu'à présent remarqué toutes ces nuances batelières ? Au final, une découverte littéraire passionnante, que je vais rapidement compléter par d'autres titres.


« C'est une époque intéressante... rien ne bouge, mais tant de choses se passent ».
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Entre 1962 et 1966, J. G. Ballard a commis une relecture en quatre titres de la fin du monde, centrés chacun sur une apocalypse, elle-même basée sur un des quatre éléments, l'air, l'eau, le feu et la terre. « Sécheresse », la troisième apocalypse, a été rédigée en 1964.
Le lecteur fait la connaissance du docteur Ransom qui assiste à l'exode des habitants de Mount Royal et d'Hamilton où, comme dans le reste du monde, il n'a pas plu depuis plusieurs mois. La sécheresse qui s'ensuit vide petit à petit lacs et rivières, obligeant la population à se diriger vers les bords de mer.
Ce changement climatique est expliqué par la pollution plastique qui a créé à la surface des mers une pellicule empêchant l'évaporation et arrêtant de ce fait le cycle de l'eau. La caution scientifique s'arrête là cependant, car l'auteur s'intéressera ensuite exclusivement aux quelques protagonistes de son histoire, mettant totalement de côté l'aspect politique et scientifique. Ici, pas de groupes de chercheurs désespérés qui jouent la montre et essaient de trouver un moyen d'éviter que la Terre ne devienne une nouvelle Vénus ; pas d'équipes de militaires chargées du rapatriement et de la distribution d'eau aux populations ; pas de politicien ni de chef d'entreprise véreux qui tentent de tirer leur marron du feu… J. G. Ballard se consacre au plus petit dénominateur commun : une dizaine de personnes, aussi différentes les unes les autres que possible, qui vivent au jour le jour dans cette nouvelle configuration.
Car effectivement, comme il l'a déjà été signalé dans d'autres critiques, ce « survival » se démarque des autres romans dans cette thématique par l'aspect provisoire de ce changement météo. Ransom, son ex-femme Judith, le révérend Johnstone, l'architecte Lomax, tous sont convaincus que la pluie va finir par revenir et qu'il leur faut donc « juste » attendre jusque-là. Pas survivre : attendre.
« Sécheresse » est donc un roman très lent et contemplatif. La baisse des eaux est décrite de façon détaillée, tout comme les dunes de sel et les modifications du lit de la rivière. Les protagonistes sont à l'opposé dessinés à grands traits et seules leurs actions, parfois illogiques et incohérentes, sont narrées.
L'auteur ayant volontairement donné peu de clés pour définir ses personnages, j'ai eu bien des difficultés à m'identifier ou même à comprendre leurs motivations et leur comportement. Après bien des tergiversations, Ransom finira par prendre le chemin de la mer et trouvera là-bas les bases d'une nouvelle société archaïque, que faute de pouvoir intégrer il fuira de nouveau (après dix années) pour revenir au point de départ…
Cette lecture m'a donné l'impression d'une errance sans but et sans raison, le chemin vers nulle part d'une colonie de lemmings ou de moutons de Panurge… Par manque de sensibilité à ce type d'écrit et indéniablement par manque de clé d‘analyse, je n'ai donc pas adhéré du tout…
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Un titre apocalyptique traitant le dérèglement climatique, voilà quelque chose qui m'intéressait. D'ailleurs, ce sujet l'avait inspiré puisqu'il avait écrit d'autres livres comme le monde engloutit ou encore le vent de nulle part. Sécheresse fut parut en 1965 sous le titre original de The drought.

Depuis près de Trois mois, la chaleur s'est installée. Plus aucune précipitation, c'est le début d'une longue sécheresse. Les cours d'eau diminuent. Ramson est un médecin qui vit auprès d'un lac. Alors que tout le monde quitte l'endroit qui devient de plus en plus désertique, le docteur décide de rester, mais pour combien de temps.

Alors là, je suis passé complètement à côté du livre. Je n'ai jamais pu rentrer dans l'histoire. D'ailleurs, je trouve que c'est plat et qu'il ne se passe pas grand chose. Il y a un personnage, un despote locale, qui se prend pour Néron. C'est ce qui provoqua le départ du docteur. En fait, ce terme m'avais mit l'eau à la bouche (ah ah ! Sécheresse, eau), je m'étais imaginé tout un tas de truc. L'auteur, lui, à visiblement eu une autre vision. Je trouve dommageable que le survivalisme ne soit pas plus développé sans oublié la chaleur. L'écrivain parle de la quête du liquide salvateur, mais fait abstraction du soleil brûlant omniprésent. En gros, je me suis bien ennuyé. Heureusement que le récit est court.
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critiques presse (2)
Telerama
03 mars 2023
Parce qu’il y a soixante ans, ceci n’était encore que prospective, Sécheresse se lit moins comme un cri d’alarme que comme la prophétie d’un poète visionnaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
11 août 2017
Le roman de J. G. Ballard, paru en 1964, imaginait une Terre où les humains sont confrontés à une canicule mortifère. Un peu trop d’actualité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les raids contre les exilés isolés devenaient aujourd’hui plus fréquents.
Ce n’était pourtant pas ce motif qui les retenait unis, mais leur conscience de ne pouvoir que l’un avec l’autre conserver vivace un timide reflet de leur individualité antérieure, quels que fussent ses défauts, et arrêter l’engourdissement graduel de l’intelligence et du moi à quoi inclinait de façon invisible la prison des dunes. Comme tous les purgatoires, la plage était une salle d’attente, les étendues de sel humide suçant pour ainsi dire le fond le plus solide d’eux-mêmes. Ces minuscules nœuds de personnalités luisaient faiblement dans la lumière de la prison, la zone de néant qui guettait le moment de les dissoudre et de les décomposer comme des cristaux séchés par le soleil.
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Il remarqua de nouveau la totale asymétrie de sa figure, la tempe gauche déformée qu’elle tentait de dissimuler par une boucle de cheveux. C’était comme si sa face portait déjà des blessures d’un accident de voiture effroyable qui se produirait quelque part dans l’avenir. Parfois, Ransom sentait que Judith était consciente de cet autre elle-même, et qu’elle traversait la vie avec la constante perspective de cet avenir menaçant.
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En la regardant pour la dernière fois, Ransom eut conscience des liens inexprimés existant entre lui et la jeune infirme. Ses traits blêmes, qui avaient été lavés de la souffrance aussi bien que des souvenirs, et comme vidés de toute notion du temps firent naître chez Ransom une image de son propre avenir. Pour Vanessa, comme pour lui-même, le passé n’existait plus. A partir de maintenant, ils devraient inventer leur propre sens du temps hors du paysage qui les entourait.
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Le grand pêché de l'être humain est de se poser en juge de ses semblables.
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- Oubliez l'eau. Catherine, je détesterais vous voir imaginer que je suis satisfait de moi, de toute chose. Si je me suis si bien préparé, c'est seulement parce que... - il chercha ses mots - ... j'ai toujours estimé que la vie dans son ensemble était une sorte de terrain voué aux catastrophes.
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Videos de James Graham Ballard (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Graham Ballard
Loin du récit survivaliste ou de la robinsonnade, “Sécheresse” de J. G. Ballard décrit un monde post-apocalyptique peuplé de personnages apathiques devant l'urgence climatique. Un roman d'une troublante actualité.
#sciencefiction #postapocalyptic #cultureprime _____________
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