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Critique de monocle


La vie d'Eugénie Grandet est bien curieuse. Son père, un despote gère sa maison et ses affaires avec une rigueur militaire. Un horaire et une vie dignes d'un monastère cistercien.
Eugénie a 22 ans au début du roman. Sa vie, dans cette maison froide et sombre, est dédiée aux travaux, à la prière, à l'amour de sa mère et au respect de son père. La famille a une domestique NANON, courageuse et dévouée. Elle partage tous les secrets de la famille. le père détient tous les pouvoirs, chaque matin il distribue la quantité de pain, de beurre, d'aliments et de bois pour la journée. le chauffage n'est autorisé qu'à partir du premier de novembre.
La rigueur du quotidien est soudain bouleversée par la venue du cousin d'Eugénie. Un parisien dandy dont le père (frère du père Grandet) s'est suicidé pour éviter la honte de la banqueroute. La belle ordonnance imposée par le père va s'effriter dans la douleur.
Balzac arrive à composer un roman haletant. En composant le père Grandet il crée l'avarice sous son état le plus vil. Grandet ne recule devant rien pour satisfaire sa faim d'or et de possession. Il réduit son entourage à l'esclavage, profite sans remord de la situation de son neveu et devient l'incarnation du démon. Autour de lui papillonnent les saintes femmes, épouse asservie, fille apeurée, domestique dévouée. Une fois encore, après Ursule MIROUET, Eugénie est décrite comme la femme parfaite acceptant les ordres et les désirs des éléments mâles et les conventions sociales
Elle reste fidèle à ses engagements et prend l'image d'une sainte !
Excellent roman construit avec maitrise. le lecteur est happé. de la grande littérature.



HISTOIRE DU ROMAN.

En 1833 Balzac rédige ce qui sera le premier chapitre intitulé PHYSIONOMIES BOURGEOISES" dans une revue nommée "L'Europe littéraire". Une suite est annoncée mais ne sera jamais publiée
En 1834 Balzac signe l'édition originale chez BECHET et comporte six chapitres.
En 1839 Seconde édition chez CHARPENTIER. le texte est revu et augmenté.
En 1842 et 1849 Deux tirages le roman connaît un succès exceptionnel
En 1882 le manuscrit original est vendu. Gabriel Wells l'acquiert pour la Pierpont Morgan Library de New York en 1925. Il y est toujours actuellement.




LIEU DE L'INTRIGUE : ANGER, SAUMUR (commune où habitent les GRANDET)

PERSONNAGES :

Aucun personnage important d'Eugénie Grandet ne se retrouve ailleurs, sauf Charles Grandet qui reparaît brièvement sous un autre nom dans "La Maison Nucingen"

La chronologie romanesque comporte deux invraisemblances résultant des derniers remaniements opérés par Balzac. La première a trait à la date de mort de Mme Grandet : dans les éditions antérieures au Furne, Mme Grandet meurt en octobre 1820, et non en 1822 ; la deuxième concerne la mort de Félix Grandet, qui, dans l'édition définitive, meurt après le retour de Charles. Dans les éditions antérieures au Furne, Félix Grandet, ainsi que l'indique le manuscrit, mourait en janvier 1826 et Charles était de retour en juin de la même année.

Eugénie GRANDET : le plus célèbre des personnages éponymes, avec le Père Goriot. En bonne tradition romancière le titre annonce l'histoire de sa vie. Née en novembre 1796, Eugénie reçoit une pièce d'or de son père, à chacun de ses anniversaires (un placement, non un cadeau). Ses 19 millions de dot lui suscitent un prétendant, Gruchot de Bonfons, le neveu du notaire, dont elle sera veuve au bout d'un an. Il est question d'un remariage pour elle avec le marquis de Froidfond : la famille s'en occupe et commence à la « cerner ». Mais la passion qu'elle a pour Charles restera le seul événement de son existence, fortement marquée par le mimétisme paternel : « elle vit comme avait vécu le père Grandet ».

– Félix GRANDET : 40 ans en 1789 le roman s'égaie des traits de son avarice, souvent cocasses. Mais son dernier geste, « épouvantable », pour saisir le crucifix en vermeil », est aujourd'hui inscrit dans la tradition culturelle.

– NANON : un prénom devenu non commun, un personnage à part entière dotée d'une réelle personnalité et qui aura une postérité littéraire, comme l'exemple parfait de la domestication (par assimilation) et comme archétype de « la servante au grand coeur » (Baudelaire, Lamartine, Flaubert, Proust). C'est à 22 ans, avant la naissance d'Eugénie, que la jeune gardeuse de vaches, dite la Grande Nanon à cause d'un physique de « grenadier » entre, pour n'en plus sortir, dans la maison Grandet. le père Grandet l'exploite « féodalement » ; elle a pour lui reconnaissance et attachement - ils s'aiment à leur manière - Après sa mort, à 59 ans, elle épouse son garde-chasse et reçoit enfin un patronyme : Mme Cornoiller.

- Charles GRANDET, cousin d'Eugénie

PERSONNAGES AJOUTES A L'EDITION ORIGINALE

– Armande-Louise-Marie de CHAULIEU : Balzac raconte sa vie, de sa sortie de pension à sa mort, dans Mémoires de deux jeunes mariées (1842).

– Sophie GRIGNOULT (dite Florine)

– Guillaume GRANDET

– François KELLER. Banquier : le Député d'Arcis (1854) raconte sa carrière politique.

– Clément CHARDIN DES LUPEAULX : il incarne l'intrigant de haut vol. Son ascension sociale est racontée dans Les Employés (1838).

– Baron Frédéric de NUCINGEN : banquier juif d'origine allemande et l'une des grandes figures financières de la Comédie humaine. Il apparaît notamment comme mari de Delphine Goriot dans le Père Goriot (1835).

– ROGUIN : banquier, conseiller peu scrupuleux.
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