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Alexandre Abensour (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253149446
123 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.59/5   65 notes
Résumé :
Novembre, écrit au cours des années 1841-1842, est une bonne initiation à l’œuvre de Flaubert. Il s'agit d'un texte de jeunesse hanté par les thèmes romantiques - exaltation de soi, aspiration à l'infini, sentiment de la solitude et de la mort, amour impossible -, qui inscrit Flaubert dans la lignée des écrivains de son temps : Chateaubriand ou Musset.

Le personnage féminin du récit est Marie, une jeune prostituée au grand cœur. Son portrait anticipe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un très court roman classique où l'on retrouve le style poétique et les phrases aux délicieuses sonorités typiques de Flaubert.
On suit un récit à la première personne enchâssé dans une seconde narration. On nous parle d'un jeune écrivain qui découvre les voluptés de l'amour auprès de la jeune Marie, une prostituée dont les confidences touchent au coeur tant elles sont sincères et pleines d'une soif de vivre, libre et de savourer toutes les amours offertes.
Un poignant témoignage de jeunesse où le narrateur oscille entre passion et raison.
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Je ne le cacherai point, je n'ai jamais tellement aimé Flaubert. Je n'y peux rien, c'est comme ça. J'ai lu la plupart des Flaubert que j'ai à la maison parce que c'étaient des lectures imposées au collège ou au lycée. Ce court récit ne fait pas exception à la règle, il est l'une des trois oeuvres au programme de mon option "Littérature française".

Il est précisé dans la préface que ce récit fut écrit en 1842, Flaubert avait alors vingt et un ans, et qu'il fut inspiré par sa liaison avec Elisa Schlésinger. de plus, lorsqu'il écrivit cette courte oeuvre, il pensait qu'une carrière littéraire lui était fermée à jamais. A l'image de son personnage principal, Flaubert était déjà déçu par la vie avant même d'avoir pleinement vécu.

Le narrateur est un jeune homme plutôt solitaire et tourmenté par l'amour (les femmes le fascinent et lui font peur à la fois) qui finit par y être initié par une prostituée nommée Marie. Cette dernière lui raconte sa jeunesse, au cours de leurs ébats enfiévrés, et confesse sans honte sa sensualité dévorante. (Voilà, rien de bien palpitant et j'ai baillé à plusieurs reprises je l'avoue.)

Malgré cette passion qui le saisit, le jeune homme n'aura pas le courage de rester avec cette femme. Une jeune homme bien compliqué, hésitant entre la volupté et la pureté, deux états qui ne vont pas bien ensemble... En choisissant de fuir, il se condamne à une vie bien malheureuse.

Voilà un texte qui annonçait déjà l'Education sentimentale et Madame Bovary (et hélas, je n'ai aimé aucun de ces deux romans, mon cas s'aggrave...). le détail amusant à retenir, et qu'explique Jérôme Vérain en guise de post-face, c'est que l'écrivain renonça à publier cette "ratatouille sentimentale et amoureuse", et ce, tout au long de sa vie. Je me console en pensant que si Flaubert lui-même trouvait ce récit mauvais, je peux donc me permettre de m'ennuyer considérablement à cette lecture !
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Pourtant, j'aime lire de la poésie romantique, je suis émue par la figure du génie romantique exclu du monde que l'on retrouve chez Vigny, Dumas, Hugo..., je reconnais la beauté de la Normandie et du Pays de Caux - ma région natale, comme celle de Flaubert. Mais, à nouveau, comme pour les Mémoires d'un fou pour citer une autre oeuvre de jeunesse de Flaubert, je n'ai pas accroché. Flaubert doit vraiment avoir un style qui ne me séduit pas, quelque soit le texte, qu'il l'ait écrit jeune ou plus confirmé.
Car j'ai eu l'impression de relire des éléments déjà très présents, notamment ce Narrateur qui ressemble beaucoup à celui des Mémoires d'un fou, et qui emprunte également beaucoup de traits à Werther, à Anthony, à Stello... : la figure du génie incompris, vivant dans la solitude, hors du monde bête et médiocre. Quant à la prostituée au grand coeur transfigurée par l'amour, elle aussi je l'ai déjà vue et déjà lue.
En revanche, j'ai beaucoup aimé deux pages dans lesquelles le Narrateur raconte une sortie à la campagne qui le mène au bord de mer. J'y ai reconnu mes valleuses du Pays de Caux, avec le bleu de la Manche, la blancheur des falaises de craie et le gris des galets.
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C'est une oeuvre de jeunesse de Flaubert mais qui, déjà, renferme toutes les qualités de l'écrivain. Ce récit revêt l'allure d'un écrit posthume. C'est l'oeuvre d'un homme qui se rappelle et qui, maintenant sur l'autre rive, embrasse du regard toute son existence révolue. "Novembre", avec son sous-titre désabusé : "Fragments de style quelconque" est l'adieu au personnage qu'il était naguère. On trouve également dans ce texte un entier consentement à la volupté avec des pages brûlantes sur la joie des corps, sur la chair fontaine de délices. Puisqu'on lui interdit de suivre sa voie, il recherchera la jouissance. Il mène une bataille contre son âme pour l'abolir car la seule issue est d'être une âme morte.
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L'intérêt de la jeunesse "romantique" et égotiste de Flaubert, c'est de relativiser le caractère insupportablement blasé et rabat-joie du futur Flaubert dilettante. Le style est lourd et ampoulé, très loin (pour ne pas dire aux antipodes) de l'épure et du sérieux de Madame Bovary ; les idées-clichés sont d'une platitude et d'une indigence décevantes, même pour des "œuvres de jeunesse". Next.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
«  J’aime l’automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n’ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l’herbe fanée, il est doux de regarder s’éteindre tout ce qui naguère encore brûlait en vous. »
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Quelquefois, n’en pouvant plus, dévoré de passions sans bornes, plein de la lave ardente qui coulait de mon âme, aimant d’un amour furieux des choses sans nom, regrettant des rêves magnifiques, tenté par toutes les voluptés de la pensée, aspirant à moi toutes les poésies, toutes les harmonies, et écrasé sous le poids de mon cœur et de mon orgueil, je tombais anéanti dans un abîme de douleurs, le sang me fouettait la figure, mes artères s’étourdissaient, ma poitrine semblait rompre, je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien, j’étais ivre, j’étais fou, je m’imaginais être grand, je m’imaginais contenir une incarnation suprême, dont la révélation eût émerveillé le monde, et ses déchirements, c’était la vie même du dieu que je portais dans mes entrailles. À ce dieu magnifique j’ai immolé toutes les heures de ma jeunesse ; j’avais fait de moi-même un temple pour contenir quelque chose de divin, le temple est resté vide, l’ortie a poussé entre les pierres, les piliers s’écroulent, voilà les hiboux qui y font leur nids. N’usant pas de l’existence, l’existence m’usait, mes rêves me fatiguaient encore plus que de grands travaux ; une création entière, immobile, irrévélée à elle-même, vivait sourdement sous ma vie ; j’étais un chaos dormant de mille précipices féconds qui ne savaient comment se manifester ni que faire d’eux-mêmes, ils cherchaient leurs formes et attendaient leur moule.
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Je ne voyais rien à quoi me raccrocher, ni le monde, ni la solitude, ni la poésie, ni la science, ni l'impiété, ni la religion ; j'errais en tout cela comme les âmes dont l'enfer ne veut pas et que le paradis repousse. Alors je me croisais les bras, me regardant comme un homme mort, je n'étais plus qu'une momie embaumée dans ma douleur ; la fatalité, qui m'avait courbé dès ma jeunesse, s'étendait pour moi sur le monde entier, je la regardais se manifester dans toutes les actions des hommes aussi universellement que le soleil sur la surface de la terre, elle me devint une atroce divinité, que j'adorais comme les Indiens adorent le colosse ambulant qui leur passe sur le ventre ; je me complaisais dans mon chagrin, je ne faisais plus d'effort pour en sortir, je le savourais même, avec la joie désespérée du malade qui gratte sa plaie et se met à rire quand il a du sang aux ongles.
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De tout ce qui va suivre personne n’a rien su, et ceux qui me voyaient chaque jour, pas plus que les autres ; ils étaient, par rapport à moi, comme le lit sur lequel je dors et qui ne sait rien de mes songes. Et d’ailleurs, le cœur de l’homme n’est-il pas une énorme solitude où nul ne pénètre ? les passions qui y viennent sont comme les voyageurs dans le désert du Sahara, elles y meurent étouffées, et leurs cris ne sont point entendus au-delà.
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J'aime l'automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n'ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l'herbe fanée, il est doux de regarder s'éteindre tout ce qui naguère brûlait encore en vous.
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Et si l'une des meilleures façons de plonger dans l'oeuvre d'un classique était de contourner momentanément ses romans pour découvrir sa correspondance, c'est-à-dire l'homme derrière la statue, l'homme mis à nu ?
La « Correspondance » de Flaubert, c'est à lire en poche chez Folio.
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Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

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