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Madame Firmiani, c'est une courte nouvelle où Honoré de Balzac tâche de nous dire que les apparences sont parfois trompeuses. Bon, jusque là, pas de quoi être surpris car l'auteur est coutumier du fait.

Là où c'est un peu plus rare, tant pour Balzac que dans la littérature en général, c'est quand les apparences nous laissent suggérer calcul et manipulation, intrigue et combinaison, et qu'en creusant un peu, on ne trouve que...
... de la discrétion et de la vertu.

Oui, elle a tout pour plaire cette Madame Firmiani, elle est belle, encore jeune, pleine d'esprit, veuve ou peu s'en faut d'un mari que personne n'a jamais vu. Elle donne des réceptions où l'on ne côtoie que du beau monde, du raffiné s'entend et où la médisance ne semble pas la règle, comme c'est souvent le cas ailleurs.

Dissipatrice, alors ? Ça c'est bien possible. Un bruit court que certains sont prêts à se ruiner pour ses beaux yeux. D'ailleurs, c'est suite à ce bruit que Monsieur de Bourbonne, un riche propriétaire terrien de province, vient s'enquérir du sort de son neveu chéri, Octave de Camps.

Le vieil oncle a connu son neveu riche en province et le retrouve pauvre à Paris. Tous les témoignages concordent pour dire qu'il est un assidu du salon de Mme Firmiani. Sous un habile tour, M. de Bourbonne parvient à se faire introduire chez Mme Firmiani, un jour où il est sûr que son neveu ne peut s'y trouver.

À la fin de la soirée, alors que tout le monde a déjà déserté le salon, lui reste seul au déni de toutes les convenances. Il désire plus que tout avoir un entretien privé avec elle. Il y a va tout de go, se présente et annonce la couleur : il est l'oncle d'Octave et s'étonne de le savoir dans le dénuement.

Un trouble indéfinissable se peint sur le visage de Mme Firmiani. Mais bien malin celui qui pourrait interpréter ce trouve et il ne faut pas compter sur moi pour vous en dire davantage.

Bref, une petite nouvelle, sans déplaisir mais également sans prétention, avec une fin heureuse qui pourra satisfaire le dépressif ou l'optimiste. Mais bien sûr, ceci n'est que mon avis, un bruit qui court — encore un ! — sur Madame Firmiani, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Dans cette courte nouvelle*, Balzac peint un portrait poétique et romantique de la vertu et de la probité à travers l'histoire d'un couple marié secrètement, Mr de Camps et Mme Firmiani. Cette dernière, qui donne son nom à l'oeuvre, est une belle veuve encore jeune très éprise de son second mari, légèrement plus jeune qu'elle. Ayant découvert qu'il tenait en réalité sa fortune d'une malhonnêteté de son père, elle l'encourage à s'appauvrir en restituant la fortune mal acquise et à laver sa conscience, au détriment de leurs mutuelles espérances.

Nous sommes en 1831 à Paris et Balzac est ici comme un poisson dans l'eau. Il maîtrise son contexte, ses personnages, sa trame, sa narration. Ben oui, c'est Balzac, quoi ! Peintre de la société et de la "comédie humaine", il débute son récit en caricaturant à l'envi les différentes opinions sur Mme Firminiani collectées auprès des divers types sociaux parisiens et cherche à prouver ainsi que la rumeur, la médisance et le ragot réussissent fatalement à salir la réputation et à forger le mystère - plutôt malveillant - autour de nos concitoyens. Les signes extérieurs de richesse et de situation suffisent généralement - et aujourd'hui encore - à guider l'opinion publique et l'opinion particulière vers des chemins trompeurs. Ne vous fiez pas aux apparences ! On ne cesse de vous le seriner et pourtant... voilà un travers qu'il est si difficile de combattre et qui s'assimile si bien à un instinct qu'il semble génétiquement ancré en nous.

Sur le fond comme sur la forme, je trouve que cette nouvelle n'est pas vraiment renversante. Assez moralisatrice et sans véritable surprise car on sent venir de loin le dénouement heureux, elle ne m'a offert que le plaisir de lire quelques pages de notre belle langue sublimée par une plume experte.

*premier livre de la "Comédie Humaine", études de mœurs, scènes de la vie privée, tome 1


Challenge ABC 2014 - 2015
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Dans ce petit épisode de «La comédie humaine» un riche campagnard s'inquiète du revers de fortune de son neveu, héritier envisagé, à cause d'une femme, dit la rumeur. Il tente de faire la lumière en rencontrant l'une et l'autre. J'ai bien aimé le procédé par lequel Balzac dresse le portrait de madame Firmiani en superposant les appréciations de divers personnages qu'il caractérise brièvement en passant. : lycéen, flâneur, observateur, etc. C'est amusant et on a bien hâte de finalement rencontrer la dame pour connaître sa véritable nature, qui se révélera bien intrigante par son refus de s'expliquer malgré sa candeur rayonnante. La version du neveu est plus éclairante et surtout surprenante. Comme quoi il est parfois sage de réserver son jugement et que, oui, des fois la droiture est récompensée. Bref, une jolie histoire, simple, finement racontée, édifiante.
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Madame Firmiani est une courte nouvelle, qu'on devine calibrée tout exprès pour une publication dans une revue, et c'est bien le cas. le récit fait des circonvolutions autour du personnage d'une femme en vue, belle et mystérieuse, dont la perfection même fait jaser dans le monde.

Dans une construction osée, Balzac présente la jeune femme, dont on ignore l'âge exact - a-t-elle seulement 25 ans ? 28 ans ? - de l'extérieur, par les propos que ses fréquentations pourraient émettre à son sujet. Il nous offre une vision goguenarde de cette société où tout est racontars, plus ou moins malveillants, mais toujours indiscrets, et s'offre le luxe de caractériser par le contenu de ces paroles rapportées le locuteur ou la locutrice, selon différentes catégories psycho-sociologiques. On ne peut qu'en rire ou admirer la puissance d'observation de l'auteur, et partager avec lui son amusement. C'est qu'il est drôle, le bougre !

Mais comme toujours, la sensibilité De Balzac combat son ironie, car c'est une histoire d'amour touchante qu'il nous conte, de celles qui devraient rester secrètes, et que nous ne connaîtrons qu'à cause de l'indiscrétion de tous, qui force presque la jeune femme à se justifier : non, elle n'a pas ruiné Octave du Camps, au contraire ; elle lui a permis de garder la tête haute et de s'en sortir par ses propres moyens, dans la gestion de la fortune douteuse de son père. Madame Firmiani, que tous condamnent par désoeuvrement et pur esprit de médisance, nous donne haut la main une leçon d'amour et de probité.

J'ai passé un excellent moment avec Balzac, dans une complicité inaccoutumée, au travers d'un récit marqué par la finesse de l'exploration psychologique, toujours servie par cette plume virtuose, qu'on n'imagine pas caler ni manquer de carburant. Balzac s'y montre autant à l'aise comme conteur que comme moraliste.
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Très court texte dans lequel Balzac nous emmène explorer les origines de la rumeur, cet élégant et délétère sport parisien dans lequel la médisance et la flagornerie viennent tisser leur écheveau de fausses vérités quant à la réputation d'un personnage en vue.
Le personnage en question est Madame Firmiani, riche et belle veuve dont la vertu est mise en cause par sa relation avec le jeune, et surtout pauvre, Octave de Camps. C'est à l'oncle bienveillant et lucide du jeune homme que reviendra de démêler le vrai du mensonge.

L'intrigue est mince et assez prévisible, mais la saveur de ce texte tient à la galerie de figures risibles que Balzac se régale à dépeindre avec cynisme et humour, L Observateur, le Contradicteur, l'Envieux ou encore le Flâneur, archétypes de poseurs prétentieux et stupides qui tous ensemble forment la rumeur en dégoisant leurs avis sur ladite Madame Firmiani. Une comédie humaine peu glorieuse!
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Si le moteur de l'intrigue et sa résolution sont assez sentimentaux, et même mélodramatiques - une fortune qui tombe du ciel, des amants qui sont en fait mariés et des sentiments tellement élevés qu'au lieu de générosité et de probité j'y ai presque vus de la mièvrerie, c'est le début qui m'a le plus intéressée.
Mme Firmiani donne son nom au récit mais n'apparaît pas directement avant les trente premières pages - sur cinquante. Ces premières pages constituent son portrait médiatisé par les hommes - et les femmes - du monde, qui la voit successivement comme une coquette, une femme vertueuse, belle ou laide, spirituelle ou ennuyante... C'est drôle et féroce, spirituel avec un fond de vérité. Les autres ne nous connaissent jamais face à l'image que l'on renvoie, qui n'est elle même qu'un travestissement de notre propre personnalité.
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Qui est donc Madame Firmiani ? A cette question, chacun possède sa réponse. Réponse évidemment faite de suppositions, de conjecture et de commérages. Véritable miroir du type social interrogé.

Ainsi, arrivons nous à cette curiosité que l'on trouve autant de Madame Firmiani différentes qu'il n'y a de personnes questionnées.

L'oncle d'Octave de Camps, planteurs de province à qui des ragots sont parvenus sur les relations entre Madame Firmiani et Octave. Tente de comprendre la raison de la ruine de son neveu. Malgré sa perspicacité, il reste sans réponse.

Mais que nous cache donc la grande probité de coeur de cette femme qui a mis son Octave dans la pauvreté? Sommes nous en droit d'imposer la sentence de nos préjugés, dès lors que la réponse n'éclate pas aux yeux?

Balzac en nous offrant ce beau dénouement heureux, répare l'injustice que le lecteur commet. Et c'est de cette même façon Octave répara celle de son père. Nous jouons le cours instant de cette lecture à la Providence.
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Madame Firmiani est une courte nouvelle De Balzac en forme de portrait de femme. Elle est splendide, elle est jeune, elle a donc tous les attributs de celles qui ruinent les hommes. Mais qui dit nouvelle dit chute ou du moins suprise au lecteur et le portrait se transforme sous nos yeux. Un petit bémol, c'est si court ! Quelques pages supplémentaires de cette verve incroyable auraient été appréciables.
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La critique de Madame Firmiani a été écrite et envoyée .
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Courte nouvelle De Balzac , que je n'aime pas énormément , le romancier se perdant en considération assez abstruses sur la littérature. Il y présente un portrait de femme diffracté par les cancans de la société et dont la réalité ne se révèle qu'à la fin ; Un autre élément de l'intrigue , histoire d'héritage qui rappelle dans sa forme le Colonel Chabert ( une histoire de mort à prouver ) Je n'aime pas trop mais c'est tout de même du Balzac !
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