Henri III était le dernier roi sous lequel elle devait régner.
Henri II avait dit au connétable Anne de Montmorency :
" Mon compère, vous ne connaissez pas ma femme [ Catherine ] ; c'est la plus grande brouillonne de la terre, elle ferait battre les saints dans le paradis, et tout serait perdu le jour où on la laisserait toucher aux affaires. "
Deux mots expliquent Catherine de Médicis, si curieuse à étudier et dont l'influence laissa de si fortes impressions en France. Ces deux mots sont Domination et Astrologie.
Quand les hommes sont si forts, ils ne craignent pas d'avouer leur faiblesse.
Luther était un disputeur ; moi, Calvin, je suis une armée !
-- Votre règne est fini, messieurs, dit Catherine aux Lorrains [ François et Charles de Guise ], en voyant à l'air D'Ambroise Paré qu'il n'y avait plus aucun espoir [ de sauver François II ].
-- Ah ! madame, vous avez tué votre fils, lui dit Marie Stuart qui bondit comme une lionne du lit à la croisée et vint prendre la Florentine par le bras en lui serrant avec violence.
NDL : Ambroise Paré avait déjà sauvé trois personnes par trépanation, mais les trois médecins royaux se sont opposés à cette technique pour François II.
— Mon Charlot, ne direz-vous pas à votre pauvre amie inquiète les pensées qui embrunent votre front chéri, qui font pâlir vos belles lèvres rouges?
— À l’exception de Charlemagne, dit-il d’une voix sourde et creuse, tous les rois de France du nom de Charles ont fini misérablement.
— Bah ! dit-elle, et Charles VIII ?
— À la fleur de son âge, reprit le roi, ce pauvre prince s’est cogné la tête à une porte basse au château d’Amboise, qu’il embellissait, et il mourut en d’horribles souffrances. Sa mort a donné la couronne à notre maison.
— Charles VII a reconquis son royaume.
— Petite, il y est mort (le roi baissa la voix) de faim, redoutant d’être empoisonné par le dauphin, qui avait déjà fait mourir sa belle Agnès. Le père craignait son fils ; aujourd’hui, le fils craint sa mère !
— Pourquoi fouillez-vous ainsi dans le passé ? dit-elle en pensant à l’épouvantable vie de Charles VI.
— Que veux-tu, mon minon ? les rois peuvent trouver, sans recourir aux devins, le sort qui les attend, ils n’ont qu’à consulter l’histoire. Je suis en ce moment occupé d’éviter le sort de Charles-le-Simple, qui fut dépouillé de sa couronne, et mourut en prison, après sept ans de captivité.
— Charles V a chassé les Anglais ! dit-elle victorieusement.
— Non lui, mais du Guesclin ; car, empoisonné par Charles de Navarre, il a traîné des jours languissants.
— Mais Charles IV ? dit elle.
— Il s’est marié trois fois sans pouvoir obtenir d’héritiers, malgré la beauté masculine qui distinguait les enfants de Philippe-le-Bel. À lui, finirent les premiers Valois, les nouveaux finiront de même la reine ne m’a donné qu’une fille, et je mourrai sans la laisser grosse, car une minorité serait le plus grand malheur dont puisse être affligé le royaume. D’ailleurs, vivrait-il, mon fils ? Ce nom de Charles est de funeste augure, Charlemagne en a épuisé le bonheur. Si je redevenais roi de France, je tremblerais de me nommer Charles X.
— Qui donc en veut à ta couronne ?
— Mon frère d’Alençon conspire contre moi. Je vois partout des ennemis…
— Monsieur, dit Marie en faisant une adorable petite moue, contez-moi des histoires plus gaies.
Il n'y a pas de politique possible avec la discussion en permanence.
Oui, mes fidèles briseront les églises, ils briseront les tableaux, ils feront des meules avec des statues pour broyer le blé des peuples. Il y a des corps dans les États, je n’y veux que des individus ! Les corps résistent X trop, et voient clair là où les multitudes sont aveugles ! Maintenant il faut mêler à cette doctrine agissante des intérêts politiques qui la consolident et qui entretiennent le matériel de mes armées. J’ai satisfait la logique des esprits économes et la tête des penseurs par ce culte nu, dépouillé qui transporte la religion dans le monde des idées. J’ai fait comprendre au peuple les avantages de la suppression des cérémonies. A toi, Théodore, à embaucher des intérêts. Ne sortez pas de là. Tout est fait, tout est dit maintenant comme doctrine, qu’on n’y ajoute pas un iota !
- La reine est de Florence, elle sait que le poison ne peut être que l’arme des vengeances personnelles. (page 385)