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Inversion est un roman à part dans le cycle de la Culture de Iain M Banks. On pourrait le classifier dans le genre de la fantasy (la fantasy « réaliste », sans dragons ni elfes ni magie), si ce n'était une poignée de détails et de brèves allusions à une mystérieuse société très avancée qui a tendance à s'immiscer dans les arcanes d'autres sociétés. Les afficionados de l'oeuvre de Banks reconnaîtront la patte de la section Contact de la Culture, et plus précisément la branche Circonstances Spéciales. Les autres lecteurs n'y verront que du feu, et ce n'est absolument pas gênant pour apprécier cet excellent roman.
Comme souvent dans les récits de Banks, on y retrouve des personnages forts, marqués par un événement passé aux conséquences tragiques. le garde du corps DeWar comme la doctoresse Vosill sont magnifiques, loin de la violence larvée et autodestructrice d'un Cheradenine Zakalwe dans l'usage des armes ou du désespoir nihiliste de Ziller dans le sens du vent. Vosill comme DeWar sont au contraire empreints de regret et de mélancolie. Leur histoire d'amour à distance et en filigrane est triste et belle, comme le sont les plus marquantes des histoires d'amour. Mention spéciale également à la courtisane Perrund, autre personnage profond et tourmenté, traité avec beaucoup de finesse et de sensibilité par l'auteur.
L'intrigue m'a dans l'ensemble laissé assez indifférent, mais l'intérêt du roman n'est pas là. Il réside dans le portrait de ces personnages et leur évolution, jusqu'aux conclusions inversées des deux arcs narratifs, sublimes de beauté et d'intelligence.
Comme toujours, Banks a su mettre son immense talent littéraire au service de son récit, en lissant l'aspect incisif de sa plume pour en renforcer le côté mélancolique. A ce sujet, je préfère avertir les lecteurs qui recherchent avant tout du rythme, de l'action, des IA surpuissantes et pleines d'humour et une foultitude d'idées géniales qui parsèment habituellement l'oeuvre du génial Ecossais. Inversions est à part, il ne possède clairement pas le dynamisme de la plupart des autres romans du cycle de la Culture. Il faut vraiment le prendre comme une étude de caractère, qui donnera à réfléchir tant sur la différence entre les sexes que sur l'interventionnisme de notre Culture bien aimée (non pas sur la légitimité de cet interventionnisme, mais sur la forme que celui-ci doit revêtir).
J'ai lu ce roman il y a quinze ans maintenant, et Vosill comme DeWar me hantent encore. Très rares sont les personnages de fiction qui ont réussi cet exploit. Chapeau bas monsieur Banks.
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Soit un monde qui ressemble à un moyen-âge fantasmé, un décor de fantasy que l'auteur prend plaisir à mettre en place. Soit une doctoresse belle et mystérieuse qui possède des connaissances tellement plus avancées que son époque. Elle vient d'une contrée lointaine, elle s'est exilée, on devine des aventures où son poignard usé a du servir....Soit également un garde du corps, DeWar, au service d'un roi dit le Régicide car il a éliminé son prédécesseur. Ces deux êtres qui ne se rencontrent pas dans le roman ont pour point communs d'être les personnes de confiance des deux monarques qu'ils servent, des fortes personnalités, et d'être des étrangers à la cour, théâtre d'intrigues, de trahisons, leur condition d'étranger faisant souvent d'eux des suspects idéaux.
Chaque chapitre nous présente une situation qui peut être un dialogue à propos des jeux politiques, des conflits, il y a toujours une menace qui rôde et on se demande "que va-t-il arriver" ? Dans cette société, pour connaître la vérité, on fait travailler le bourreau qui va passer à la "question" le suspect, les hommes vont au bordel ou ont un harem, et les animaux ressemblent aux nôtres mais ont un autre nom.
Ce qui me reste: deux beaux portraits de femmes observées par des hommes amoureux. C'est d'abord le regard de Oelph, la voix du récit, qui est l'aide du docteur, qui l'espionne pour le compte d'un maître resté dans l'ombre et qui passe par toute une gamme de sentiments, la curiosité devant le comportement libre et atypique de cette femme, l'admiration devant le savoir qu'elle lui apprend par la même occasion et enfin le sentiment amoureux. Et la relation chaste et ambiguë entre DeWar, le garde du corps sans cesse sur le qui vive et Perrund la concubine préférée, l'infirme au passé douloureux...
C'est le premier roman que je lis de Iain Banks et je crois que j'ai eu du mal à m'abandonner à sa façon de mener le lecteur en lui bandant les yeux et en le guidant par la main, éclairant ici une scène, donnant là une information de plus qui s'ajoute aux autres. Il faut être patient devant cette construction savante. Banks reste fidèle à son point de vue unique, la voix du récit, qui explique dans l'épilogue combien il est difficile d'être sûr de quelque chose, que cela concerne le passé, le présent ou le futur. Et j'ai aimé le coté science-fiction en creux: le fait que les étranges pouvoirs de Vosill ne soient pas expliqués ni même montrés d'ailleurs mais suggèrent qu'elle vienne d'ailleurs.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Iain M. Banks. le Sens du Vent. 2000. Editions LLP (2022). 500 p. 4 étoiles.
Je suis un inconditionnel de l'auteur. J'y reviendrai : pour moi son chef d'oeuvre c'est Sonate Hydrogène mais il faut avoir lu 4 ou 5 bouquins de la série La Culture avant la Sonate et puis terminer par là.
« Inversions » c'est tout l'inverse de ce que j'aime chez IMB.
On dirait un roman à l'eau de rose qui se déroule au moyen âge…Jusqu'à la page 100 rien ne se passe. Toujours rien en p155… je referme le livre, très, très déçu.
Sincèrement, je n'ai pas envie de continuer à lire pour savoir quand l'auteur va (je suppose) faire le raccord avec la Culture.
Un livre à passer. Je vous aurai prévenu. Et la cotation Babelio, supérieure à 4 étoiles, euh ???
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L'Empire s'est écroulé et s'est fractionné en de nombreux royaumes, ce qui a favorisé l'émergence de nouveaux modes de gouvernance et la sortie de la féodalité.
Deux récits s'entremêlent, relatant la vie de deux personnalités, d'un côté Vossill, le docteur attitré du roi Quience de Haspidus, une étrangère à la conduite atypique qui depuis trois ans n'est toujours pas acceptée dans cette société patriarcale. de l'autre DeWar, depuis deux ans garde du corps dévoué du "Protecteur" régicide de Tassassen, un réformateur de la société qui a aboli l'esclavage, ce qui ne fut pas apprécié par les monarques frontaliers. Quel pourrait être la relation entre ces deux personnes aux connaissances décalées par rapport à la société et aux comportements décalés et témoignants de connaissances avancées ? …


Les deux narrations se déroulent indépendamment, livrées par le journal d'un inconnu et Oelph l'apprenti du docteur, l'auteur encore une fois nous laisse libres d'interpréter les propos échangés et nous incite à lire entre les lignes. de prime abord on croirait presque être dans un livre de fantasy, mais ne nous y trompons pas, il s'agit bien du cinquième opus de "la Culture", le rapport avec cette société avancée nous est d'ailleurs révélé sous la forme d'un conte que fait DeWar au jeune fils d'Urleyn.
L'auteur nous fait découvrir sous différents points de vue les méfaits de la guerre et ses à-côtés, de mystérieuses intrigues politiques, il nous fait enquêter sur différents meurtres et leurs causes, le tout avec une réflexion en arrière plan sur la condition féminine …


Un second livre où je continue à découvrir cet auteur, qui, dans un registre très différent au premier, tient ses promesses. Encore une fois la lecture est agréable tout en incitant à la réflexion, nul doute que je vais me procurer d'autres livres de "la Culture" …
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« Inversions » alterne deux récits, deux voix qui nous dévoilent progressivement les personnages de Vosill et DeWar, une femme et un homme, tous les deux étrangers à la société dans laquelle ils vivent, venus occuper des postes de premier plan auprès de deux monarques dans un monde féodal.

Le premier récit est celui de Oelph, assistant du Docteur Vosill, le médecin du roi Quience de Haspidus. Oelph est en réalité chargé d'espionner Vosill pour son maître, à qui le récit est adressé. Vosill est censément venue du pays lointain de Drezen, et elle maîtrise visiblement un savoir médical et technologique bien supérieur à celui des habitants de Haspidus. Malgré l'attachement du roi à son médecin, ou à cause de cela, car il prend l'habitude de l'appeler chaque jour et évoque avec elle de nombreux sujets, des proches du roi sont hostiles à Vosill et conspirent contre elle.

La deuxième voix nous parle de DeWar, garde du corps d'Urleyn, qui a établi un protectorat à Tassassen, de l'autre côté des montagnes entourant Haspidus, après une révolution ayant conduit à l'élimination du roi. DeWar lui aussi brille par son intelligence et son savoir.

Banks a dit « Inversions was an attempt to write a Culture novel that wasn't ». Effectivement, la jubilation de lecture ne vient pas ici du grand spectacle des Orbitales et des conversations entre les Mentaux, mais de l'intérêt de démêler les fils d'une action qui dans ces deux récits entremêle des histoires personnelles, d'amour, de trahison et de vengeance, et l'action politique, les jeux de pouvoir et les guerres ; jubilation aussi d'observer et formuler des hypothèses sur des scènes auquelles nous, lecteurs, assistons dans l'ombre, manipulés par Banks comme les habitants de ce monde féodal le sont dans le récit, et jubilation enfin de percevoir comment la Culture entre en contact sans se faire connaître avec un autre monde.
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Le livre met en scène deux royaumes, l'un dirigé par le roi Quience et aidé par son médecin personnel qui est une femme, l'autre par le protecteur qui est lui-même protégé par un garde du corps zélé : Dewar. Bien que faisant partie du cycle de la culture, toute l'histoire se déroule dans un monde moyenâgeux ou les trahisons s'enchainent. Qui tient les rênes.
Pas besoin de connaitre l'univers de la Culture pour lire ce livre, seul quelques petites allusions passerons inaperçues.
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Un autre opus du Cycle de la Culture (où celle-ci n'apparaît qu'en filigrane . Excellente histoire avec deux trames narratives alternées , des personnages marquants (à remarquer le rôle essentiel des personnages féminins ce qui n'est pas si courant dans le SF masculine) et des arrières plans très travaillés. Une raison de plus de regretter la récente disparition de cet auteur remarquable.
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Très étonnant livre de Iain Banks. il déroutera les lecteurs qui apprécient les livres du cycle de la culture, tant ce livre, que l'on classera plutôt dans l'Heroic Fantasy que dans la science fiction, se révèle être au fil de la lecture une étude de caractère.
Bien que ce livre soit parfois placée dans le cycle de la culture, celle-ci n'y apparaît jamais.

Il est aisé de ressentir de l'empathie pour les quatre personnages principaux, le Docteur et Oelph son serviteur et le garde du corps DeWar et dame Perrund la concubine. Comme toujours avec Iain Banks, l'histoire est racontée avec un très grand luxe de détails ce qui pourra lasser les amateurs d'action pure.
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Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais quelle bonne surprise !
C'est un livre très surprenant dans le cycle de la Culture: s'il y a quelques éléments qui y font penser, ce livre est clairement à part dans la saga, et était plutôt de la fantaisie. Ce qui n'est pas un mal, j'apprécie en lire de temps en temps, mais comme je ne me renseigne jamais (disons rarement) sur les livres que je lis, j'ai été pas mal surprise. Mais dans le bon sens. Ce livre suit deux personnages: une doctoresse au service du roi, et un garde du corps s'occupant d'un révolutionnaire. Tous deux doivent déjouer les pièges tendues dans les cours et par les personnages importants et puissants autour d'eux Très bien écrit, alternant entre les deux personnages à chaque chapitre avec différents styles de découvrir des nouvelles de la Culture.
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Le seul défaut de ce livre, c'est que pour comprendre qu'il fait partie du cycle de la culture, il faut connaître la culture (c'est à dire avoir lu au moins l'un des trois premier)
Sinon, c'est mon Ian M. Banks préféré (et c'est l'un des plus court aussi, ce qui pour moi est une qualité)

Je conseille la lecture de deux parmi les trois premiers pour bien s'imprégner de ce que sont la Culture et Circonstance Spéciale avant de lire celui-ci.
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