Je ne suis pas une grande lectrice de « pavés », je préfère en général les petits opus analysant en profondeur la psyché d'un personnage.
Mais de temps en temps, une belle grande saga se déroulant sur plus d'un siècle, mêlant 4 générations, traversant l'Histoire tout en racontant des histoires, voilà qui peut me plaire.
Ce fut le cas de cette maison au bord de la nuit de
Catherine Banner.
Un orphelin Amédéo, né en 1875 du côté de Florence est pris en affection et considération pour le médecin du village. Il sera son parrain, son mentor. Amédéo, jeune médecin, sera amené à trouver un emploi sur une île, un caillou à peine cartographié, Castellamare, quelque part perdue en mer près de la Sicile.
Qui dit Italie, île, début du 20ème siècle entend sous-développement, bondieuseries, contes et légendes, soleil et langueur. Travail acharné et pauvreté.
Tous ces ingrédients sont évidemment largement présents dans le livre.
Mais il y est aussi question de passion, de rencontres, de guerres, l'Italie n'ayant pas été épargnée par la guerre de 14-18 ni celle de 40-45.
Amédéo sera amené à exercer son métier sur les champs de bataille dans le Nord du pays, se confrontant aux atrocités des mutilations et des nombreuses pertes de vie humaines.
La politique est présente également, le fascisme, les choix de collaboration ou de résistance, les fratries qui se déchirent quand leurs opinions divergent.
Ce sont les fils d'Amédéo qui seront amenés à prendre part aux combats de la deuxième guerre mondiale.
Les espoirs et les déconvenues, les faillites, la vie âpre puis les 30 glorieuses, la modernité et le succès, et les héritages.
Tout est présent de façon convenue dans le texte pour nous faire vivre en quelques soirées les joies et les peines de la grande famille Esposito.
J'ai beaucoup apprécié ma lecture jusqu'au dernier chapitre. j'ai trouvé la dernière partie longue et ridicule ... ils sont tous pratiquement centenaires, les miracles sont de plus en plus présents, les bondieuseries aussi, j'ai vraiment eu le sentiment que l'autrice voulait absolument terminer son histoire comme-ci la vie s'arrêtait au moment où on ferme le livre. J'aurais préféré qu'elle laisse la fin ouverte, je n'ai pas trouvé ce saut dans la modernité crédible, bref, elle m'a enchantée durant 450 pages et profondément agacée durant les 50 dernières.