Une économie de mots, un petit livre dense de 120 pages où l'on balaye soixante ans d'histoire, celle de la guerre qui est finie d'après les traités et les armistices signés mais qui ne l'est pas dans les coeurs et les esprits.
Une vie sauvée de la folie vengeresse, une petite fille ballotée par la vie qui finira par retrouver un des quatre qui ont mené jadis une expédition punitive envers son père et, dommage collatéral, son jeune frère. D'ailleurs n'a-t-elle retrouvé que le dernier? Les autres sont déjà morts … mais sont-ils morts de mort naturelle ou les y a-t-on aidé? Un peu, probablement, du moins pour l'un d'entre eux … les autres ? On peut le supposer … mais rien n'est clairement dit.
Tout est présent mais uniquement suggéré: collaboration, résistance, essais cliniques sur les blessés de guerre, vengeance, patriotisme, …
Cela se passe en Italie aux environs de 1950 puis des années 2000 … mais cela aurait pu se passer ailleurs, n'importe où, il s'agit d'une histoire universelle. Celle de la dualité des hommes, capable du pire comme du meilleur : être un bourreau tout en étant un père attention et aimant, être un criminel tout en sauvant une gamine de l'exécution sommaire à laquelle elle est destinée ...
J'ai revu des images d'Isabelle Allende dans la maisons aux esprits, de
Yasmina Khadra dans
ce que le jour doit à la nuit, de Gaudé dans le soleil des Scorta … bref, un texte qui laisse libre court à une interprétation personnelle tout en se suffisant par lui-même. J'aime les auteurs qui laissent libre court à l'imagination et qui font confiance à leurs lecteurs.