Citations sur L'école du ciel (37)
Vieillir paraît plus acceptable quand on aime planter des arbres (...) (p. 166)
Chaque couple doit trouver son propre agent de résistance à l'usure des gestes et du coeur. A chaque couple, il faut un ciment. (...)
Notre ciment, et nous le sûmes très vite, serait tout simplement celui où vont se lover les pierres.
Avoir une maison à nous deux, et s'y fixer. (p. 35)
Car on peut demander protection à une oeuvre, n'est-ce-pas, on peut s'y réfugier comme à l'intérieur d'une place forte. (p. 137)
(...) il avait réalisé que les tableaux qu'il avait aimés au premier coup d'oeil procédaient de l'harmonie qui l'entourait (...) Il aurait pu s'en tenir là. Cette beauté économe, sans chichis. Il aurait pu la recevoir les mains ouvertes. vivre d'elle et en elle, sans rien vouloir d'autre. Mais ce don n'avait pas suffi. Il avait voulu posséder. Du matériel, du tangible. Un tableau, deux tableaux, trois tableaux, chaque nouvel achat ne faisant que creuser en lui le besoin d'en acquérir d'autres. (p. 216)
Des buissons de buis, un banc à l'orée d'une charmille, un véritable platane, un plaqueminier d'une hauteur que n'atteindrait jamais le mien, de mon vivant. Ce n'est plus la Provence, ni même un jardin dans le Sud, c'est tous les jardins à la fois, toutes les incarnations rêvées du jardin, quand on atteint l'âge d'en désirer un. (p. 195)
Chaque couple doit trouver son propre agent de résistance à l'usure des gestes et du cœur.
Joseph regrette-t-il ce fils qu’il n’aura jamais ? Est-il sensible à la vivacité de sa fille ? Voit-il qu’elle dépasse les autres en intelligence ? Elle a six ans quand Thérèse lui confie la garde du troupeau, trente-deux bêtes, ce n’est pas rien pour qui ne dépasse pas 1,30 mètre à la toise. Thérèse lui enseigne le nécessaire, comment pousser les bêtes au départ de la ferme, comment se faire obéir du gendarme chien, comment conjurer la peur du loup. L’enfant s’acquitte de sa mission à merveille, et c’est merveille de voir sa fierté.Aimée-Rosalie ne s’ennuie jamais, on lui donne quatre bouts de laine, elle en fait une mascotte. Tout la retient, tout l’intéresse. Sa mère part herboriser dans la combe de Vaux, elle lui emboîte le pas.Thérèse connaît les vertus des plantes sauvages, ces fées protectrices.
Face à l'accablement de son mari, bien naturel, sans troupeau sur ses terres, un homme, ici, n'est pas grand-chose, Aimée salue la chance d'avoir pour elle la peinture, peindre la consolera de tout. (p. 165)
- Je me suis dit que seul quelqu'un comme vous pourrait comprendre.
- De quoi s'agit-il, ma bonne amie ?
- Ma crainte, c'est de me perdre en me répétant. Mes villages parmi les lavandes plaisent au-delà de tout, si j'écoutais mes acheteurs, je ne peindrai rien d'autre (...)
- N'écoutez personne. N'obéissez à personne, seulement à vos pinceaux, c'est la peinture qui mène la danse ! (p. 191)
Ils en discutent autour d'un communard, quand elle repart, un peu pompette, c'est un roman de Zola qu'il glisse dans un sac à son intention.
L'Oeuvre est pour elle un voyage, le voyage de qui n'aurait jamais voyagé. (p. 142)