Angleterre années '60. Quatre copains au lycée, leurs discussions sur la philo, la littérature (Camus et le suicide…), les filles...
Un début sympathique, des histoires potaches, l'apprentissage de la vie de jeune adulte. Puis la séparation pour des études supérieures distinctes. Et le suicide soudain de l'un des quatre, Adrian, le plus intello et le plus doué. le plus prometteur.
Voici la 1e partie du roman. La 2e partie nous projette… 40 ans plus tard,
S'ensuit une remontée dans le temps jusqu'à ces années de lycée, la chasse aux souvenirs de jeunesse, l'incertitude, les pannes de mémoire ou les réajustements mécaniques des faits… le roman est censé d'après les critiques explorer les méandres de la mémoire : mouais, si on veut… c'est beaucoup dire quand même.
Un constat tristounet : les anciens copains inséparables ne se sont ensuite plus fréquentés. Il y a la vie d'avant et la vie d'après...
Là où la lecture a commencé à m'agacer, c'est quand l'auteur (par la voix du narrateur qui n'est autre que Tony) laisse entendre que Tony lui-même aurait sa part de responsabilité dans le suicide d'Adrian 40 ans auparavant. Et que le journal intime du suicidé apportera la clé de cette histoire tragique.
Sauf que… l'auteur nous mène en bateau, manipule son lecteur en faussant l'intrigue. Les ficelles sont grosses. La fin est inepte et arrive comme un cheveu sur la soupe.
Julian Barnes s'est selon moi bien moqué de son lecteur. Tony n'est pas plus responsable que ça dans la mort de son ami, et en fait il n'y avait aucune intrigue tragique le concernant. le lecteur s'est retrouvé mis en haleine pour rien : trompé, manipulé pour en avoir le coeur net... à l'avant-dernière page !
Et le coup des 500 £ en héritage, faudra m'expliquer...
Quant au style : une écriture simple qui ne casse pas des briques, mais une lecture fluide et facile.
Conclusion : un roman anodin et trompeur, à oublier. Mais dire qu'il a obtenu le Man Booker Prize britannique… c'est bien curieux.
Amusant, j'ai enchaîné cette lecture par le fabuleux « Une histoire d'hommes » de Zep qui se penche aussi sur l'amitié de quatre copains qui se perdent de vue, et leurs retrouvailles 20 ans plus tard. Là, le poids des souvenirs est autrement mieux traité, tout en finesse, et le récit prenant. Et c'est une BD… Moi, j'aurais donné à « Une histoire d'hommes » le Man Booker Prize les yeux fermés !
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