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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un texte magnifique et surprenant, ayant réussi à m'inviter, moi le profane, dans l'univers équestre... ou plutôt, dans l'irrationnel merveilleux de la relation homme-cheval. Je fus aspiré par toute l'humanité, l'incongruité, l'empathie qui transpirent de chaque mot.
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Il n'est pas forcément nécessaire d'être un grand connaisseur des chevaux, pour sentir toute la poésie qui émane de ce livre.
Alors, même si cheval vous est étranger, égarez-vous dans ces pages.
Bien sûr, pour moi ce livre pourrait devenir de chevet. Une félicité peu commune à chacun des feuillets.

Ce livre m'amène au diapason avec cet animal, si mystérieux, qui effleure ma vie d'humaine de-ci de-là, sans grande logique de cavalière, mais davantage dans une connexion limite mystique, à la fois puissante et fragile. Impossible face aux chevaux d'être autre que celui qu'on est dans son corps et dans son âme, dirait Clément Marty. Oui, seule l'authenticité mène à la grâce de la communion qu'ils nous offrent un instant.

Bartabas ne nous parle ici de rien d'autre que d'Amour. Relation sensorielle, passionnée ou passionnante, incomprise ou à comprendre, silencieuse ou effervescente, évanescente parfois mais toujours dans l'émancipation réciproque, et dans tous les cas, qui ne peut se vivre intensément que dans la liberté de l'autre. Oui, « d'un cheval, l'autre »…c'est bien la raison du titre à mes yeux.
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Petite, j'aimais aller chez mon oncle qui possédait des chevaux de course. J'aimais les voir courir dans le pré, et curieux, venir à ma rencontre. J'aimais leur souffle chaud sur ma main posée sur leurs naseaux. J'aimais la douceur et la profondeur de leur regard.
Qu'ils étaient beaux, eux immenses et moi si petite.

Après la magnifique critique d'Onee que je vous invite à découvrir, j'ai eu envie de retrouver ces souvenirs d'enfance que je pensais perdus. Ils sont revenus avec une force émouvante. Et à ces images qui ne peuvent s'effacer, se sont mélangées celles de Bartabas.
Instants d'intimité et de bonheur.
Tristesse d'une vie qui n'est plus.
Les chevaux de mon oncle ont quitté le pré depuis bien longtemps maintenant.

Les mots de Bartabas ont résonné en moi, par leur douceur, leur peine, et par cette douce nostalgie qui se glisse entre les pages.

*
Je n'ai jamais vu de spectacles de Bartabas, j'aimerais beaucoup. En prenant ce livre dans mes mains, je me posais des questions quant au bien-être et au respect animal.

« Il est présomptueux de croire que les chevaux sont nés pour les hommes, et vain de chercher celui que l'on voudrait parfait. Il me faudra toujours les accepter tels qu'ils sont, les adopter, m'appliquer à faire éclore les trésors qu'ils recèlent et parfois même célébrer leurs défauts. Cette philosophie guidera désormais mon approche des chevaux… et des hommes. »

Les mots de Bartabas me rassurent.
Les mots de l'auteur m'ont touchée, m'ont bouleversée. Plusieurs fois, mes larmes ont coulé sans que je puisse les retenir.
L'amour que j'ai ressenti entre Bartabas et ses chevaux ne peut être feint.
C'est beau, c'est douloureux.

« À cheval je n'ai pas besoin de mots.
C'est une étreinte charnelle qui alimente mes rêves. »

*
Ils sont tous là, prêts à entrer sur la piste
Encore dans l'ombre
Ils attendent que j'ouvre le livre à la première page.
Chevaux artistes,
Chevaux danseurs.

« Ici, pas de rôles ni de romances,
personne ne se déguise
en autre chose que lui-même.
Ce sont de vraies gens et de vraies bêtes
qui se jouent de la vie. »

Lorsque le rideau se lève enfin,
un à un, ils viennent à moi,

« Pour éteindre l'insomnie, je les épelle un à un. Longue caravane, sans tambours ni musique, ils défilent lentement dans ma nuit et m'emmènent vers le sommeil, enfin. »
Chaparro, Pantruche, Horizonte, Micha Figa, Lautrec, Quixote, Vinaigre, le Caravage, Zingaro
et tant d'autres.

Dans leur robe d'apparat, d'ébène ou de lune,
chacun porte dans son regard et ses mouvements
le poids de son histoire personnelle.
Certains avancent confiants, majestueux, princiers,
Alors que d'autres, inquiets, s'approchent
avec timidité.
D'autres encore, la peur ancrée
dans leurs yeux immenses,
me fixent sans se dérober.

Sous la lumière des projecteurs
Un à un, ils entrent dans la danse.
Accord parfait entre l'homme et le cheval

« Jouer à se faire peur, jouer avec la peur des autres, jouer à se défier violemment puis me lover dans son corps assis en signe de soumission pour qu'enfin le public entrevoie tout l'amour qu'il avait fallu partager pour en arriver là. »

Force et fluidité
Patience et douceur
Grâce et sensualité
Complicité et amour
Respect et confiance
Se livrer et se libérer
Se comprendre et les comprendre

« Tu te nommes Dolaci et tu m'as appris à faire mes gammes.
Avec toi, j'ai compris que dresser un cheval ne peut se résumer à la compréhension de sa locomotion et à la résolution de ses résistances physiques. Je dois aussi sonder son âme. »

Le cheval et son cavalier se rejoignent,
s'enlacent dans une valse sensuelle
Un contact d'une infinie douceur
Deux êtres en parfaite communion
Bartabas murmure à l'oreille de ses chevaux.

« Zingaro, mon sang, ma chair, ensemble nous nous sommes appris, nous éduquant l'un l'autre, jusqu'à inventer un langage seulement connu de nous. »

Caresser, regarder, écouter, se chercher, se trouver, rassurer, soigner, partager, apprendre,
un lien se crée.
Instant magique.

*
J'aimerais m'approcher doucement, sans gestes brusques,
Une main tendue, je les laisserais m'effleurer,
Je les laisserais m'apprivoiser.

« J'approche mes lèvres du bout de ton nez, il est doux comme la chair d'un coquelicot. Tu sens l'âtre et l'automne, la feuille brûlée et la réglisse aussi. de tes naseaux s'échappe un soupir qui m'invite au voyage. »

Et puis, le spectacle s'achève,
Les lumières des projecteurs s'éteignent, le rideau tombe.
La nuit s'avance ne laissant qu'un vide endeuillé,
une douleur profonde, un sentiment d'inachevé.
Mes yeux s'emplissent de larmes.

« J'avance au hasard.
J'ai du mal à me suivre.
Je suis attelé à un cheval mort. »

*
« D'un cheval l'autre » n'est pas un roman, mais plutôt des tranches de vie, des instants privilégiés, des moments d'intimité entre l'homme et ses chevaux. Après avoir fait la connaissance avec chacun d'eux, le lecteur découvre leur passé, souvent triste, leur personnalité. On les voit devenir des artistes accomplis, guidés sans brusquerie, chacun à leur rythme, avec respect.

Ce lien invisible qui lie Bartabas à ses compagnons de route est magnifique. Son écriture est belle, poétique, sensible, sensuelle. J'aime beaucoup sa façon de s'effacer pour laisser l'animal maître des lieux.

« Toujours à l'écoute, il assoit son galop, en cadence je l'accueille au creux de mes reins, j'instruis mes vertèbres. Nous sommes faits l'un pour l'autre. »

Que dire de plus ?
J'ai aimé ce livre.
Un coup de coeur ?
Oui.
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Je ne connais pas suffisamment les chevaux pour savoir bien en parler, mais ils me fascinent. Ma pratique équestre est relativement limitée, mais j'en garde des souvenirs enthousiastes et parfois cocasses. Ainsi, il y a très longtemps, avec quelques amis tout aussi aguerris que moi à l'exercice, nous étions partis galoper dans le Bois du Névet tout près de Locronan, accompagnés d'un guide. Un moment donné, ma jument s'emballa ayant pris peur, je crois me rappeler que la personne devant moi avait perdu son foulard qui ondula au sol tel un serpent. La jument affolée m'emporta à l'intérieur de la forêt aux arbres serrés, nous éloignant du chemin sur lequel nous étions.
Le guide me cria : « Bernard, accroche-toi au plus vite à une branche sinon tu vas avoir les genoux broyés ! » C'est vrai, les chevaux savent bien évaluer la distance entre deux arbres où ils peuvent se frayer un chemin, mais j'ai découvert ainsi qu'ils ne savent pas forcément apprécier le passage nécessaire pour tenir compte de la présence du cavalier... J'ai donc obtempéré jusqu'à ce qu'une âme charitable vienne me décrocher de ma branche. J'ai peut-être raté une carrière d'écuyer acrobatique qui aurait pu commencer dès ce jour-là...
D'un cheval l'autre, j'ai aimé entendre ici des chevaux cavaler, ruer, péter, s'ébrouer, hennir... J'ai aimé leurs odeurs, leurs écumes, leurs regards aussi, j'ai caressé leurs crinières, leurs flancs, leurs croupes. J'ai vu la brume du matin sortir de leurs naseaux... Bartabas m'a simplement appris à les contempler avec humanité, c'est bête, non ?
Bartabas, poète des compagnons sabotés, nous invite à découvrir ici tour à tour un bestiaire, une fresque épique, un carrousel, un opéra équestre, à entrer dans la danse, à venir dans le cercle de sable, sous la grande cathédrale de toile, la piste aux étoiles balayée par les lumières des projecteurs à moins que ce ne soient déjà nos yeux émerveillés qui courent sur les pages comme des lucioles.
D'un cheval l'autre, j'ai ressenti la beauté et les tourments que peut susciter un tel amour pour les chevaux. D'un cheval l'autre, Bartabas nous invite à découvrir l'histoire des Zingaros, ses chevaux splendides, mais c'est son histoire aussi que Bartabas nous délivre ici, sa passion, ses chagrins, ses rêves.
« J'ai vu parfois, dans le regard du cheval, la beauté inhumaine du monde avant le passage des hommes. »
Bartabas est un taiseux qui se confie à nous. Il se fait intime pour nous, tandis qu'il veut mesurer le monde avec ses chevaux. Et il le fera, avec grâce, simplicité et générosité.
« Cette nuit-là, nous avons fait un pacte, un pacte pour la vie : j'allais contaminer son animalité et il allait me permettre d'exister parmi les hommes. Aux humains de mon espèce, nous allions nous révéler. Pour la vie. »
D'un cheval l'autre, Bartabas nous fait entrer dans son humanité. Son coeur est immense, c'est un cirque à lui tout seul.
Il nous parle de Zingaro comme d'un frère, cet ange saboté qui inspira ce magnifique théâtre équestre et lui donna son nom.
Souvent, les chevaux de Bartabas s'appelleront Zingaro.
Il nous fait rencontrer ses autres frères : Hidalgo, Chapparo, Vinaigre, Quixote, Lautrec, Felix, Dolaci, Micha Figa, Horizonte...
C'est un livre d'une beauté solaire.
« Comme Don Quichotte,
je veux que l'imaginaire soit vrai. »
Vivre avec les chevaux, ce sont des heures inlassables de dressage, d'éducation... C'est inventer des mots que l'animal sera seul à comprendre, c'est tâtonner dans cet apprentissage à la fois grandiose et parfois décourageant, espérer, trébucher, se relever, il faut s'apprivoiser, grandir ensemble avant d'entrer dans la lumière des autres...
Aimer les chevaux, c'est se donner à chaque instant comme dans un premier amour.
« Il est présomptueux de croire que les chevaux sont nés pour les hommes, et vain de chercher celui que l'on voudrait parfait. Il me faudra toujours les accepter tels qu'ils sont, les adopter, m'appliquer à faire éclore les trésors qu'ils recèlent et parfois même célébrer leurs défauts. Cette philosophie guidera désormais mon approche des chevaux… et des hommes. »
J'ai aimé ainsi la philosophie de Bartabas.
Bartabas a parcouru le monde, mais ses voyages les plus fabuleux sont les histoires qu'il a écrites avec ses chevaux, des histoires intimes faites de longs apprentissages, de tendresse, de douleurs aussi lorsque le cheval fourbu par les âges tremble dans le cercle de sable, puis tire sa révérence un soir dans la pénombre du jour. Qui de l'homme ou de la bête apprend le plus de l'autre ?
« Je me suis immergé jusqu'au plus profond de toi-même, j'ai récupéré ton animalité et l'ai faite mienne. de cela nous avons fait sens, nous étions prêts à affronter le monde. »
J'ai aimé ce chant d'amour, fraternel, sensuel, charnel, animal, touchant d'émotions.
« Et parce que nous fûmes deux amants se devinant du regard, les yeux dans les yeux à hauteur d'homme, je me suis toujours interdit de l'enfourcher comme un cheval. »
J'ai découvert un écrivain, un vrai, qui nous entraîne à folle allure dans un imaginaire débridé.
Ce livre m'a fait prendre conscience de la finitude de la vie, mais aussi de ses magnifiques vertiges.
Je referme le livre et j'entends encore quelques hennissements, ceux de Zingaro, ceux de ses frères entrés dans la lumière, qui l'ont quittée parfois aussi tandis que le chagrin de Bartabas nous étreignait.
J'ai juste envie de me retourner, revenir là-bas encore un peu, perdre mes pas dans ce cercle de sable désormais vide et me pincer les lèvres pour ne pas pleurer.
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Ce livre est composé de courtes scènes sur lesquelles Bartabas oriente le projecteur; quelques pages illustrant une rencontre, un souvenir, un brin d'histoire, un ressenti.
On y plonge comme dans un rêve et on en sort pensif, ému et les images de tous ces chevaux derrière les yeux.
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« Celui qui fut le gardien du nom, la mémoire vivante de ce théâtre équestre, ne revit jamais Aubervilliers. du New Jersey ne revint que ce bocal de faïence noire. Il est là, sur mon bureau, devant le dessin à l'encre de Chine d'Ernest Pignon-Ernest, le montant assis, antérieurs tendus, l'encolure en arc-en-ciel, l'air pensif. le couvercle est entouré d'une tresse de ses crins. Il contient des petits éclats d'os et des cendres….. Elles attendent patiemment de rejoindre les miennes. »

Il s'appelait Zingaro et il fut celui qui inspira ce théâtre équestre !

Quel bonheur que cette lecture ! Complètement assommée par un rhume et de la fièvre, il me fallait trouver un récit facile, fluide, qui ne demandait aucun effort intellectuel ! Dans la famille, la condition animale nous tient à coeur, nous ne pouvons nous passer de nos amis à quatre pattes, chien ou chat. Je ne pratique pas l'équitation, j'aime la beauté du cheval qu'il soit pure sang ou de trait. Je suis entourée de passionnés d'équitation, de ma fille à ma nièce en passant par ma belle-fille, ma petite fille, le cheval tient une grande place dans notre milieu familial. Si moi je pleure d'émotions devant le Lac des Cygnes ou Carmen, ma fille et ma mère se disputent un mouchoir devant les prestations du Cadre de Saumur.

Alors qu'elle ne fut pas mon coup de foudre devant l'écriture poétique de Clément Marty, nom de scène Bartabas. Cet homme qui fuit ses semblables pour se réfugier auprès de ses chevaux où il se sent à sa place, s'exprime, selon moi, beaucoup plus facilement à l'écrit qu'à l'oral. C'est un amoureux des mots qui nous offre une magnifique découverte de ses rencontres passionnées et passionnantes avec ses partenaires équins. C'est tellement beau ce qu'il évoque, sa manière de décrire ses chevaux, ses rencontres, ses coups de coeur. Il écrit avec son coeur et c'est contagieux. Il raconte ses compagnons chacun avec son tempérament, ses blessures, son histoire, son nom. Ce sont souvent des chevaux sauvés des mains d'un maquignon peu sympathique, d'un abattoir. J'ai démarré la lecture les larmes aux yeux et je l'ai terminé de la même façon tant l'écriture de cet homme m'a touchée. J'étais sans filtre devant ce sondeur d'âme, devant ce chant d'amour aux équidés, cet homme qui sait si bien disparaître pour laisser s'exprimer l'animal, lui donner toute sa place.

Il y a des moments émouvants, des moments plein de tendresse. Il sait nous dessiner ses chevaux avec poésie, faire partager sa vision de l'oeuvre d'art que deviendra le cheval dès qu'il sera en confiance avec l'homme et il tisse sous nos yeux l'oeuvre artistique. Il y a aussi une grande sensualité qui se dégage de ces descriptions, je sentais sous mes mains les muscles du cheval, la texture et l'odeur de sa robe. Je ressentais la relation charnelle entre l'homme et l'animal, cette fusion entre les deux animalités.

Ce fut vraiment un enchantement, c'est un très bel hommage que rend l'auteur à tous ses compagnons de route. Un véritable chant d'amour avec l'animal ! Bravo l'artiste ! Et merci Kawane pour son billet !

« Zingaro, mon sang, ma chair, ensemble nous nous sommes appris, nous éduquant l'un l'autre, jusqu'à inventer un langage seulement connu de nous. Ce fut long et laborieux parfois. Tant de maladresse d'abord, de tâtonnements, de vaines tentatives pour se chercher, se comprendre, acquérir tous les gestes qui me fondent aujourd'hui. Nous nous sommes construits petit à petit en marge du voyage, par tous les temps, par tous les lieux, jamais loin des arènes qu'elles soient de Nîmes ou de Madrid. A toute heure du jour et même de la nuit, nous nous sommes donnés sans nous préserver, comme un premier amour. »
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Cavalier ou non, histoire captivante d'un homme amoureux des chevaux
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On connaissait la poésie de Bartabas, celle qui se jouait sur une piste, de cavalcades sonores en instants suspendus entre ciel et terre, d'éclats de rire en morceaux de bravoure. Voici que l'homme de cheval nous propose de la retrouver sous sa plume.

Si j'ai pu douter avant d'ouvrir ce livre qu'il en soit véritablement l'auteur, mes suspicions se sont rapidement envolées, tant il semble évident que le rythme des mots épouse à la perfection celui des figures de haute école que le centaure, mi-homme mi-cheval, compose depuis trente ans de caravane en chapiteau. Et la perfection, c'est une chose avec laquelle Bartabas ne plaisante pas. Les termes techniques conduisent parfois à des recherches sur Internet pour bien visualiser ce qui paraît incroyable à la lecture : la garrocha, le galop en arrière, le piaffer... Les spectacles sont évoqués, dans l'ordre chronologique, par leur nom frappé comme une évidence : ils demandent également à être revus, revécus.

Dans ce long poème autobiographique, Bartabas se raconte à travers ses chevaux. Leurs noms doivent être écrits pour qu'ils ne tombent pas dans l'oubli. Chacun avait son trait de caractère, son histoire, son talent qu'il fallait faire éclore sur la scène.
À la recherche d'une vérité du corps et de l'âme qui s'exprime par un exercice subtil entre chorégraphie, dressage et spectacle, Bartabas entre en communion avec chacun. Leur arrivée, leurs exploits, et leur départ nous sont contés comme les pièces d'un puzzle qui compose finalement, en arrière-plan, la carrière d'un homme exigeant, insomniaque, rêveur, asocial, farouche, déterminé, rempli de coeur.
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Bartabas nous présente dans cet ouvrage les chevaux qui l'ont accompagné lors de la grande aventure de Zingaro. de l'arrivée de Zingaro, cheval frison qui a donné son nom à la troupe, jusqu'à la retraite d'Horizonte, le livre se déploie en de nombreux fragments et souvenirs. Tous sont centrés autour d'une figure équine, parfois plusieurs. Et bien sûr se dessine en creux le portrait de l'homme de cheval.

C'est un livre de rencontres entre un homme et des chevaux, tous différents, tous exceptionnels. Ils intègrent la troupe avec leur personnalité, leur vécu et le rôle de l'écuyer est de les amener en douceur vers la grâce. Bartabas nous fait partager les grands moments de son existence: des moments joyeux, de plénitude, mais aussi plus tristes et plus douloureux. Mais toujours il y a cet hommage vibrant pour ses compagnons à quatre jambes.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et cette écriture simple et belle.
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Un livre magnifique !

Une écriture poétique, où l'homme s'efface derrière ses chevaux et retrace sa vie et son oeuvre à travers eux.

De belles rencontres avec ces noms, ces frisons, criollos, lusitaniens, akhal teke...
On ressent toute la timidité, le respect, et l'amour que Bartabas porte à ses protégés.
Souvent des blessés de la vie, du voyage, ou des sauvetages, où l'homme et l'animal avancent ensemble, et s'adaptent, mais ne sont jamais soumis.
Les spectacles racontent leur vie, leur caractère. On peut presque les voir bouger dans les chapitres.

Bartabas, Homme-centaure, plus à l'aise parmi ses chevaux que parmi les Hommes... Et tous ces chapitres leur rendent hommage.
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