Bouzouville, le 19 septembre
Ma chère Berthe,
Malgré que je n'ai pas bien l'habitude de prendre la plume, comme tu le sais, je la prends quand même pour te dire que ton père et moi, tes sœurs, tes frères, les chiens, la chienne et le chat sont tous très contents de te savoir bien installée à la ville, que tu vas comme tu veux et que sur le plan de la cantine, ton travail te plaît.
Comme c'est là le principal, je ne vois rien d'autre à t'écrire, sinon que je dois en tant que bonne mère te répéter sur papier officiel les conseils que je t'ai déjà abreuvée avant ton départ, de façon à ce que tu n'ailles pas un jour me reprocher quelque chose de fatal sur ce plan-là.
Je n'entre pas dans le détail. Il me suffit de te remettre le principe en mémoire. D'abord sur le plan du travail : que le travail soit le travail, ne soit que le travail, sans aucune sorte de mélange !
(La suite p14 &15)
Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.