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Le tiercé, c'est vraiment pas mon dada. J'aime trop le désordre et mon coeur penche toujours du côté des tocards.
En revanche, quand un éditeur déterre un vieux roman de Franz Bartlet, je fonce au triple galop chez mon libraire. Bon, avec mon allure de Percheron, ce n'était pas non plus le Grand Prix d'Amérique. Pas besoin d'exhumer Leon Zitrone du paradis du PMU pour le commentaire.
Vu l'épaisseur du roman, je n'ai même pas eu le temps de m'échauffer. A peine sorti du paddock à livres que le polar était déjà rangé dans l'étable. Je ne vais pas en faire tout un foin, mais l'auteur ne risquait pas de se faire une tendinite avec ce bouquin.
Avec les Editions de l'Arbre Vengeur, côté lectures, on est souvent dans la gourmandise rare, dans la prose insolente, dans l'amuse-bouche oublié au fond du frigo mais qui ne se périme jamais. C'est le cas ici. Ce n'est pas le meilleur texte de cet auteur que j'adore mais un condensé assez représentatif de son univers décalé où les personnages ne carburent pas au jus de légumes détoxifiant.
Si je parle canasson, au-delà de la couverture, c'est que le tueur de ce polar trouve son inspiration dans le jeu des petits chevaux. Cela rappelle des souvenirs de mercredis après-midi. Les psychopathes sont de grands enfants. Il ne trucide pas de jockeys, bien que les couleurs criardes des casaques mériteraient quelques coups de cravaches, mais des femmes avec un fer à cheval. Pas sûr que cela leur porte bonheur avec cet usage.
Pour mettre fin aux agissements de ce turfiste, un écrivaillon-détective à la généalogie incertaine, amoureux de la picole qui peine à trouver son style car il n'a jamais ouvert un livre, supplée un policier fumiste dont la sieste est la seule occupation.
Franz Bartlet s'amuse ici des codes du genre avec cette parodie de série noire. Il enchaîne les bons mots sans trop se prendre au sérieux et les personnages sont caricaturaux à souhait.
Comme souvent chez cet auteur, le monde est gris comme une BD de Tardi, mais à défaut de soleil ou de lampadaires bigleux, ce sont ses aphorismes qui illuminent les lignes.
Un billet court à l'échelle du roman… Plutôt un escabeau en l'occurrence.
Et comme dit l'auteur : "Quand le canard parle à demi-mot, il dit: "coin""
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Si vous voulez coincer un insaisissable tueur en série, cherchez pas auprès des policiers (trop occupés à reproduire le cycle de sommeil des koalas).

Non, cherchez pas.

Demandez à Moncheval.

Un p'tit gars bien d'chez nous, nonobstant ses 14 pères putatifs anglais. Hâtif, il joue la pute pour se dépêcher de doubler un tueur de péripatéticiennes dans sa course fatale (une fatalité dont le fer à cheval n'est pas le remède mais l'instrument direct !). Ce détective de génie est à cheval sur la justice. Tout comme son narrateur-fanboy, qui veut rétablir le rôle de cet oublié de l'histoire (petit h) et gagner un peu beaucoup d'argent tant qu'à faire. Il joue donc au jockey, ou plus exactement au disk jockey en nous remixant cette histoire à sa sauce, avec des épigraphes-aphorismes à la Audiard, et une expression vacillant entre vulgarité et raffinement, car il débute dans le métier et ne sait pas sur quel cheval miser, alors il les hybride, sans queue ni tête. Son point de vue remet néanmoins Moncheval en bonne position dans le jeu des petits chevaux, à défaut de lui faire gagner le jeu de la vie en société, où, c'est bien connu, les truands ont toujours une longueur d'avance. Car ces derniers prennent leurs distances avec la vérité et peuvent à loisir raconter des histoires à dormir debout (une position de sommeil privilégiée par les chevaux soit dit en passant) pour tricher et se faire bien voir.

Merci donc à ce bandit de Franz Bartelt, et à son narrateur ODP31 qui en parlait très bien et m'a incité à inspecter la scène du crime (« les indices sont plutôt maigres, patron », m'a prévenu mon adjoint Charolle).
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Le roman commençait bien avec pas mal d'humour et d'absurdités. Un commissaire cossard, un recalé de la police qui enquête tout en cherchant son père biologique. Jusque-là tout va bien !

Puis l'auteur, tout comme la victime, a trouvé amusant un viol perpétré par treize anglais, considérés malgré tout très distingués ! Je pense qu'on peut faire de l'humour avec toutes les situations mais encore faut-il faire preuve de délicatesse !

L'irrespect envers les péripatéticiennes, qui en premier sont des femmes, sous couvert d'humour à deux balles a fini de me lasser !

Mon plaisir de lecture a été inversement proportionnel à celui ressenti avec Hôtel du Grand Cerf ! Franchement pas une lecture plaisir !

Challenge Jeux en Folittérature XI
Challenge Multi Défis 2022
Challenge Riquiqui 2022
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Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un texte aussi jubilatoire. Quel plaisir ! À la fois polar noir et méta-polar, ce livre est magistralement écrit. Bourré d'humour noir et très fin. J'ai aimé comme chaque phrase sonnait juste, Franz Bartelt a vraiment un style remarquable bien à lui. Deuxième livre que je lis de cet auteur, définitivement pas le dernier.
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HILARANT

J'appelle à la barre du tribunal du rire le prénommé Franz Bartelt, ancien travailleur dans une usine de transformation de papier à Givet et écrivain hilarant aujourd'hui. Poète, nouvelliste, feuilletoniste, prix Goncourt de la nouvelle en 2006 notamment, Franz Bartelt mérite qu'on s'attarde sur son écriture, son style et ses histoires totalement absurdes. À la lecture de ces deux ouvrages, il eut été difficile de ne pas rire. le rire. Chose de plus en plus rare qui se manifeste par un éclat de voix plus ou moins « congruent » venant soit éclairer une pièce, soit la rendre inaudible. le rire. Si fragile et ténu lorsqu'on est acteur, si docile quand est passif. Écrire sur les livres de l'auteur pourrait devenir acte de bravoure ou d'inconscience tant les pièges sont nombreux. On pourrait prendre l'écriture humoristique comme un gag ou considérer son auteur comme une branleur. Il est aisé de faire rire en présentiel, parfois, ce n'est pas la blague qui fait jaillir nos dents mais bien la crotte de nez de son interlocuteur. À l'écrit, nulle crotte de nez (sauf si c'est un livre d'occasion, auquel cas veuillez contacter l'ancien propriétaire), il faut requérir la quintessence de chaque mot ou formule.

C'est là tout l'art et la maitrise d'un Franz Bartelt dans Of course et le bon temps. Dans le premier des deux, l'auteur narrateur ne se prend pas au sérieux et nous explique l'envers du décor d'un livre tout en menant l'enquête d'un serial killer de prostituées et son arme favorite : un fer à cheval (très pratique pour la préhension). Là comme ça, certains auront déjà dû arrêter la lecture de cette chronique, c'est le jeu ma pauvre Lucette mais tenez bon, ce n'est rien à côté de la folie de Franz. Au début de chaque chapitre, se trouve un jeu de mots ou une formule bien sentie pour que vous ne soyez pas surpris par la marchandise. Car l'auteur est tout à la fois, parfois subtil, parfois plus vulgaire et potache.

Avec un sens aiguisé d'une narration en fil rouge, nous suivons cet apprenti écrivain qui souhaite faire une biographie de Moncheval, d'un commissaire qui roupille constamment dans une ville où l'alcool coule à flots (oui les écrivains boivent beaucoup, ce n'est pas une légende). À coups d'aphorismes, de phrases totalement lunaires, on jubile sur son canapé (vous pouvez lire ailleurs ce n'est pas une injonction). C'est un livre gourmand-croquant (poke Cyril Lignac), intéressant sur la création littéraire également où la mise en page d'un livre prend de plus en plus de place par rapport au fond. Mais ce roman est aussi une parodie de la Série Noire ou de tout autre thriller avec des ficelles bien grosses comme la corrélation entre l'amas de sang et la popularité d'un ouvrage. le lecteur aime le sang et la violence car il ne peut en faire usage (du moins quand on est sain d'esprit).
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Attiré par l'appât du gain un homme se lance dans la rédaction d'une biographie sur Moncheval. Persuadé que son sujet lui garantira un best-seller et déjà doté de l'alcoolisme de rigueur pour qui s'engage dans cette voie, l'apprenti écrivain est confiant sur ses chances de réussite. Il lui manque la technique, certes, mais qui se préoccupe de style littéraire de nos jours ? D'autant qu'avec la fascination qu'exercent les faits divers sur les lecteurs cette histoire de tueur en série trouvera forcément son public. Entre journal d'écrivain et témoignage de fiction, ce texte met en scène le narrateur aux prises avec son personnage. Montcheval, écarté de la police à cause de son patronyme, est-il à l'origine des meurtres à coup de fer à cheval ? le commissaire Tristan, cette feignasse notoire, va-t-il enfin mener l'enquête ? C'est ce que vous découvrirez en lisant ce roman drôle et inventif.
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J'ai acheté ce livre car l'auteur est « ardennais et ce n'est pas la moindre de ces qualités » (les Ardennes étant ma région natale) et aussi car j'ai adoré entendre l'éditeur de L'arbre vengeur en Vleel. Autant de raisons un peu hasardeuses mais qui m'auront mis entre les mains un texte absolument réjouissant. Faux polar loufoque, Of course, se lit d'une traite et fait un bien fou.

Le narrateur commence son histoire à tâtons, il cherche ces mots car son ambition n'est autre que d'écrire un best seller. Pour cela, il decide de s'improviser biographe de Montcheval, un jeune homme dont les ambitions d'enquêteur n'ont pu aboutir. Malgré son impossibilité à entrer dans la police, il décide d'enquêter sur une série de meurtres perpétrés dans sa ville. Plusieurs prostitués y sont tuées à coup de fer à cheval.

Dans ce court texte l'auteur nous entraîne dans une intrigue rocambolesque où les personnages, sans jamais devenir caricaturaux, sont tous plus loufoques les uns que les autres. Moncheval, sa mère et le commissaire Tristan sont en effet tous trois des protagonistes étonnants et mémorables. La parodie du genre fonctionne à merveille et on se régale de la fumisterie du commissaire, de l'entêtement de Moncheval et de l'abêtissement de la mère. le narrateur est egalement un personnage marquant par son cynisme et par son obsession d'écrire un grand roman sans être lecteur lui-même.

Franz Bartelt a un vrai sens de la formule et multiplie les phrases qui font mouche. Il pose un regard grinçant et juste sur les techniques d'écriture et les procédés des auteurs à succès. Tantôt absurde, tantôt vulgaire, le récit est rythmé et happe complètement son lecteur.

J'ai lu ce roman le sourire au lèvres, emportée par le ton direct et décalé. Les cent pages ont filées d'une traite. Pas de doute, je vais me pencher sur la biographie de ce compatriote ardennais rapidement !
Lien : https://lapagequimarque.word..
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Ce faux roman policier est donc autant une parodie de Série Noire qu'un pastiche des techniques d'écriture. Se moquant gentiment du genre et étalant avec dérision sa connaissance des ficelles narratives et des procédés du récit, l'auteur du Fémur de Rimbaud se fait plaisir et offre une véritable démonstration de style, de sens de la formule et d'humour, parfois absurde, souvent grivois. Mais si l'auteur est talentueux, il est aussi un peu faignant. Sa nonchalance saute aux yeux et cantonne Of course à ce qu'il est : un divertissement innocent, sympathique mais peu consistant.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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On sent que l'auteur maîtrise les codes et que c'est grâce à ça qu'il les brise aussi facilement. L'humour absurde des premiers chapitres m'a bien amusée. Les personnages volontairement et excessivement clichés également (enfin, presque...)
L'humour sur le viol et ce dénigrement des travailleur.euse.s du sexe a tout foutu en l'air... Bref, ça commençait bien et je pense que j'aurais vraiment pu apprécier sans ça.
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Jubilatoire, crissant parfois, de haute voltige toujours « Of course » est un roman noir, caustique, atypique. Of course et c'est parti !
Frantz Bartelt est doué. Original, humoristique, son récit est une partie de petits chevaux frénétique, rebelle et assassine.
« Moins on n'en sait, mieux ça vaut. Tu écris pour des ignorants. Ne les déçois pas : sois ignorant toi-même. »
Picaresque, frétillant, haut les coeurs !
« Of course » casse les codes. Malicieux, osé, quasi cynique, on est en plongée dans une littérature sans frontière, presque nihiliste. Et que ça fait du bien !
« Tout de même, je dois quelque chose à Montcheval. le biographe d'un grand homme en profite toujours pour parler de lui. C'est humain. »
« Of course » est un sacré garnement. Décalé, aux multiples signaux, sous ses faux airs de clown policier se cache une subtilité en or.
Publié par les majeures Éditions L'Arbre vengeur.

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