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EAN : 9782379411274
120 pages
L'Arbre vengeur (16/09/2021)
3.75/5   32 notes
Résumé :
Un tueur en série qui massacre les femmes avec un fer à cheval, un commissaire qui roupille tout le temps, un apprenti détective désœuvré qui résout l’énigme tout en cherchant son père biologique, une petite ville où boire est le seul remède à la mélancolie, tels sont quelques ingrédients de ce faux polar style Série noire, mais vrai numéro de voltige à la Bartelt qui se lance dans un roman comme un jockey dans un tiercé, avec comme cravache des phrases parfaites et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le tiercé, c'est vraiment pas mon dada. J'aime trop le désordre et mon coeur penche toujours du côté des tocards.
En revanche, quand un éditeur déterre un vieux roman de Franz Bartlet, je fonce au triple galop chez mon libraire. Bon, avec mon allure de Percheron, ce n'était pas non plus le Grand Prix d'Amérique. Pas besoin d'exhumer Leon Zitrone du paradis du PMU pour le commentaire.
Vu l'épaisseur du roman, je n'ai même pas eu le temps de m'échauffer. A peine sorti du paddock à livres que le polar était déjà rangé dans l'étable. Je ne vais pas en faire tout un foin, mais l'auteur ne risquait pas de se faire une tendinite avec ce bouquin.
Avec les Editions de l'Arbre Vengeur, côté lectures, on est souvent dans la gourmandise rare, dans la prose insolente, dans l'amuse-bouche oublié au fond du frigo mais qui ne se périme jamais. C'est le cas ici. Ce n'est pas le meilleur texte de cet auteur que j'adore mais un condensé assez représentatif de son univers décalé où les personnages ne carburent pas au jus de légumes détoxifiant.
Si je parle canasson, au-delà de la couverture, c'est que le tueur de ce polar trouve son inspiration dans le jeu des petits chevaux. Cela rappelle des souvenirs de mercredis après-midi. Les psychopathes sont de grands enfants. Il ne trucide pas de jockeys, bien que les couleurs criardes des casaques mériteraient quelques coups de cravaches, mais des femmes avec un fer à cheval. Pas sûr que cela leur porte bonheur avec cet usage.
Pour mettre fin aux agissements de ce turfiste, un écrivaillon-détective à la généalogie incertaine, amoureux de la picole qui peine à trouver son style car il n'a jamais ouvert un livre, supplée un policier fumiste dont la sieste est la seule occupation.
Franz Bartlet s'amuse ici des codes du genre avec cette parodie de série noire. Il enchaîne les bons mots sans trop se prendre au sérieux et les personnages sont caricaturaux à souhait.
Comme souvent chez cet auteur, le monde est gris comme une BD de Tardi, mais à défaut de soleil ou de lampadaires bigleux, ce sont ses aphorismes qui illuminent les lignes.
Un billet court à l'échelle du roman… Plutôt un escabeau en l'occurrence.
Et comme dit l'auteur : "Quand le canard parle à demi-mot, il dit: "coin""
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Si vous voulez coincer un insaisissable tueur en série, cherchez pas auprès des policiers (trop occupés à reproduire le cycle de sommeil des koalas).

Non, cherchez pas.

Demandez à Moncheval.

Un p'tit gars bien d'chez nous, nonobstant ses 14 pères putatifs anglais. Hâtif, il joue la pute pour se dépêcher de doubler un tueur de péripatéticiennes dans sa course fatale (une fatalité dont le fer à cheval n'est pas le remède mais l'instrument direct !). Ce détective de génie est à cheval sur la justice. Tout comme son narrateur-fanboy, qui veut rétablir le rôle de cet oublié de l'histoire (petit h) et gagner un peu beaucoup d'argent tant qu'à faire. Il joue donc au jockey, ou plus exactement au disk jockey en nous remixant cette histoire à sa sauce, avec des épigraphes-aphorismes à la Audiard, et une expression vacillant entre vulgarité et raffinement, car il débute dans le métier et ne sait pas sur quel cheval miser, alors il les hybride, sans queue ni tête. Son point de vue remet néanmoins Moncheval en bonne position dans le jeu des petits chevaux, à défaut de lui faire gagner le jeu de la vie en société, où, c'est bien connu, les truands ont toujours une longueur d'avance. Car ces derniers prennent leurs distances avec la vérité et peuvent à loisir raconter des histoires à dormir debout (une position de sommeil privilégiée par les chevaux soit dit en passant) pour tricher et se faire bien voir.

Merci donc à ce bandit de Franz Bartelt, et à son narrateur ODP31 qui en parlait très bien et m'a incité à inspecter la scène du crime (« les indices sont plutôt maigres, patron », m'a prévenu mon adjoint Charolle).
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HILARANT

J'appelle à la barre du tribunal du rire le prénommé Franz Bartelt, ancien travailleur dans une usine de transformation de papier à Givet et écrivain hilarant aujourd'hui. Poète, nouvelliste, feuilletoniste, prix Goncourt de la nouvelle en 2006 notamment, Franz Bartelt mérite qu'on s'attarde sur son écriture, son style et ses histoires totalement absurdes. À la lecture de ces deux ouvrages, il eut été difficile de ne pas rire. le rire. Chose de plus en plus rare qui se manifeste par un éclat de voix plus ou moins « congruent » venant soit éclairer une pièce, soit la rendre inaudible. le rire. Si fragile et ténu lorsqu'on est acteur, si docile quand est passif. Écrire sur les livres de l'auteur pourrait devenir acte de bravoure ou d'inconscience tant les pièges sont nombreux. On pourrait prendre l'écriture humoristique comme un gag ou considérer son auteur comme une branleur. Il est aisé de faire rire en présentiel, parfois, ce n'est pas la blague qui fait jaillir nos dents mais bien la crotte de nez de son interlocuteur. À l'écrit, nulle crotte de nez (sauf si c'est un livre d'occasion, auquel cas veuillez contacter l'ancien propriétaire), il faut requérir la quintessence de chaque mot ou formule.

C'est là tout l'art et la maitrise d'un Franz Bartelt dans Of course et le bon temps. Dans le premier des deux, l'auteur narrateur ne se prend pas au sérieux et nous explique l'envers du décor d'un livre tout en menant l'enquête d'un serial killer de prostituées et son arme favorite : un fer à cheval (très pratique pour la préhension). Là comme ça, certains auront déjà dû arrêter la lecture de cette chronique, c'est le jeu ma pauvre Lucette mais tenez bon, ce n'est rien à côté de la folie de Franz. Au début de chaque chapitre, se trouve un jeu de mots ou une formule bien sentie pour que vous ne soyez pas surpris par la marchandise. Car l'auteur est tout à la fois, parfois subtil, parfois plus vulgaire et potache.

Avec un sens aiguisé d'une narration en fil rouge, nous suivons cet apprenti écrivain qui souhaite faire une biographie de Moncheval, d'un commissaire qui roupille constamment dans une ville où l'alcool coule à flots (oui les écrivains boivent beaucoup, ce n'est pas une légende). À coups d'aphorismes, de phrases totalement lunaires, on jubile sur son canapé (vous pouvez lire ailleurs ce n'est pas une injonction). C'est un livre gourmand-croquant (poke Cyril Lignac), intéressant sur la création littéraire également où la mise en page d'un livre prend de plus en plus de place par rapport au fond. Mais ce roman est aussi une parodie de la Série Noire ou de tout autre thriller avec des ficelles bien grosses comme la corrélation entre l'amas de sang et la popularité d'un ouvrage. le lecteur aime le sang et la violence car il ne peut en faire usage (du moins quand on est sain d'esprit).
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Le roman commençait bien avec pas mal d'humour et d'absurdités. Un commissaire cossard, un recalé de la police qui enquête tout en cherchant son père biologique. Jusque-là tout va bien !

Puis l'auteur, tout comme la victime, a trouvé amusant un viol perpétré par treize anglais, considérés malgré tout très distingués ! Je pense qu'on peut faire de l'humour avec toutes les situations mais encore faut-il faire preuve de délicatesse !

L'irrespect envers les péripatéticiennes, qui en premier sont des femmes, sous couvert d'humour à deux balles a fini de me lasser !

Mon plaisir de lecture a été inversement proportionnel à celui ressenti avec Hôtel du Grand Cerf ! Franchement pas une lecture plaisir !

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Attiré par l'appât du gain un homme se lance dans la rédaction d'une biographie sur Moncheval. Persuadé que son sujet lui garantira un best-seller et déjà doté de l'alcoolisme de rigueur pour qui s'engage dans cette voie, l'apprenti écrivain est confiant sur ses chances de réussite. Il lui manque la technique, certes, mais qui se préoccupe de style littéraire de nos jours ? D'autant qu'avec la fascination qu'exercent les faits divers sur les lecteurs cette histoire de tueur en série trouvera forcément son public. Entre journal d'écrivain et témoignage de fiction, ce texte met en scène le narrateur aux prises avec son personnage. Montcheval, écarté de la police à cause de son patronyme, est-il à l'origine des meurtres à coup de fer à cheval ? le commissaire Tristan, cette feignasse notoire, va-t-il enfin mener l'enquête ? C'est ce que vous découvrirez en lisant ce roman drôle et inventif.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Détail à ne pas méconnaître : un écrivain, ça picole. Une bouteille, un chapitre. Un verre d'eau, la panne. Un jus de fruit, la déprime. Un bol de lait, le suicide. (page14)
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J'emploie le mot "congruent" parce que je me suis pris d'amitié pour lui. Les puristes crieront au blasphème, à l’impéritie. Congru, passe. Mais congruent ! Ils essaieront de démontrer qu'on n'a jamais vu de sauce congruente et qu'on n'en verra jamais. Cette protestation indignée leur fera perdre beaucoup de temps et d'énergie, pour un piètre résultat, car non seulement je n'ai pas l'intention de revenir sur cette congruence, mais à l'avenir, dès qu'il me faudra qualifier une sauce, j'aurai recours à l'adjectif congruent. Par amitié, je l'ai dit. (pp. 53-54)
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« Je ne fume pas, affirma Moncheval en soufflant une pulmonée de fumaille dans la figure de l’autre.
— Tu me prends pour un toquard ? Tu fumes pas ? Et ça, c’est quoi ?
— Il fait froid. C’est de la buée. Et ça, c’est pas un cigare, mais un morceau de réglisse. Et pour votre information, fils de Dieu, fils de pute, je suis presque flic. Je n’ai peur de rien et de personne. Je n’ai qu’une parole. Quand je dis que je ne fume pas, c’est que je ne fume pas. Cela dit, ne m’obligez pas à passer en force. Je sais me montrer inéluctable. Vous seriez douze comme une boîte de capotes chacune prête à se faire enfiler par une queue, ce serait pareil. Je ne m’émeus jamais. Je ne connais pas la pitié. Je suis ultraviolent par nature, sadique par hédonisme, féroce par culture. Écartez-vous de mon chemin avant que je ne commette l’irréparable. »
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Dans son univers mental, c'était le combat d'un hasard particulier, personnel, intime, qu'il menait contre un hasard plus vaste, plus général et sur l'évolution duquel l'individu ne peut pas agir, qu'il subit donc, avec toutes les conséquences que cela comporte. Alors que ce même individu éprouve le sentiment, peut-être pas aussi déraisonnable qu'il n'y paraît, de pouvoir influer sur le résultat du coup de dé, le dominer, lui imposer sinon les ordres de sa volonté, du moins les puissances actives de son désir. (p. 61)
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Le fer à cheval est un outil de mort qui offre une bonne prise en main et qui présente l'avantage de porte bonheur à celui qui le possède et en dispose. Ce dernier détail démoralisait le commissaire Tristan. Il n'ignorait pas que le cartésien est désarmé devant la puissance sournoise des charmes et des talismans. Face aux inexplicables pertinences de la superstitions, la raison doit se faire une raison. On pardonnera aux proverbes des erreurs qu'on n'admettra pas de la science. (p. 28)
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Videos de Franz Bartelt (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franz Bartelt
Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.
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