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EAN : 9782812604799
250 pages
Editions du Rouergue (17/04/2013)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Adopté comme porte-bonheur par Dimitri Urroz, mafieux russe auquel il a évité un coup de surin fatal par pur hasard, Pacho Murga essaie de sauver sa peau dans un essaim de sociopathes, entre une Espagne où aucun démon n a jamais trouvé le sommeil et la Russie d aujourd'hui, nouvelle cour des miracles. Une chorégraphie de morts orchestrée avec un humour féroce.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après avoir été déroutée mais séduite par Scorpions pressés, polar gastronomique déjanté et inclassable qui mêlait sans vergogne la haute gastronomie et l'E.T.A. aux pratiques sexuelles les plus déconcertantes, je retrouve enfin Pacho Murga, le riche oisif de Bilbao. A l'aube de ses cinquante ans, le Basque purge sa peine dans la prison de Salto de Negro (Canaries) sous la "protection" du caïd marseillais Marcel Coloquinte, quand il sauve par inadvertance la vie de Dimitri Urroz, un redoutable mafieux russe. Ce fils d'un réfugié espagnol de la guerre civile est un fou furieux totalement imprévisible qui décide de faire de Pacho Murga son talisman. Ruiné, solitaire, veule et faible avec les forts, Pacho accepte son nouveau statut de patte de lapin humaine et se vautre dans une vie de débauche, de l'Espagne à Moscou. Vade retro Dimitri est le récit des pérégrinations de cet improbable duo qui traîne dans son sillage toute une clique de psychopathes, d'assassins, de porte-flingues de l'E.T.A., de voleurs, de fanatiques de l'Opus Dei, et j'en passe. Juan Bas, c'est un peu comme si Quevedo et Jerry Stahl avaient eu un enfant, un rejeton génial et cynique complètement obsédé. A l'instar des oeuvres du Siglo de oro, le roman fait la part belle à la bassesse, au sarcasme, à l'hyperbole et à la sauvagerie des moeurs. Bas ne nous épargne ni l'hyperviolence, ni les pratiques les plus dérangeantes (coprophagie, cannibalisme...) nous servant sur un plateau toute une farandole de freaks et de dégénérés difformes (nains, fous, bouffons, siamois rois de la pègre). L'humour est omniprésent, le cynisme aussi, et on rit beaucoup, malgré ou grâce à toutes ces horreurs. le décalage entre l'univers clinquant et vulgaire de la mafia russe et les aspirations de Murga, qui aussi veule et minable soit-il, n'en est pas moins esthète, nous offre des pages d'anthologie dans lesquelles cohabitent les recettes des plus grands chefs de Guipuzcoa, les anecdotes sur le réseau d'égouts de la ville de Moscou et les considérations (lapidaires) sur les Basques et les Navarrais. Juan Bas, avec son humour corrosif et son impressionnante érudition est décidément un des auteurs espagnols de polar les plus singuliers.
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Adopté comme porte-bonheur par Dimitri Urroz, mafieu russe auquel il a évité un coup de surin fatal par pur hasard, Pacho Murga essaie de sauver sa peau dans un essaim de sociopathes, entre une Espagne où aucun démon n'a jamais trouvé le sommeil et la Russie d'aujourd'hui, nouvelle cour des miracles. .
Une vraie bonne surprise que ce livre très vite lu. Juan Bas s'en donne à coeur joie pour relater les mésaventures de Pacho Murga, narrateur aux allures de Benjamin Malaussène qui sauve par erreur la vie d'un parrain de la mafia russe. Son séjour certes désagréable mais jusque là tranquille à la prison de Salto del Negro prend alors un virage à 180°. Il devient le porte bonheur officiel d'un mafieux russe, et perd du même coup son libre arbitre. La langue de l'auteur espagnol est délicieuse, truffée d'humour et de trouvailles qui rendent la lecture proprement jouissive. On suit le déroulement de la descente aux enfers du narrateur avec le sourire aux lèvres, malgré les horreurs décrites, on garde toujours la distance nécessaire pour apprécier l'humour au second degré. Bref, la lecture de "Vade Retro Dimitri" est un délice. Et c'est férocement bon .
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation

Ce qui m'arrive me rappelle Salustiano de Uribe, cet apothicaire qui fit fortune à Bilbao après la seconde guerre carliste, lorsqu'il inventa et fit breveter la découverte de sa vie: un élixir dentifrice rafraîchissant auquel il donna le nom commercial de Licor del Polo. ça se vend toujours. La marque appartient maintenant à la société Schwarzkopf & Henkel, de Düsseldorf. Eh bien, sur son lit de mort, l'apothicaire Uribe prononça ces dernières paroles: "Je ne crois pas en Dieu ni en Licor del Polo." Avec cette phrase, il faillit bien surpasser Paul Claudel: "Docteur, vous pensez que c'était la saucisse?"
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Cette longue rue surpeuplée et truffée de tripots de plaisance attire des centaines de mendiants de toute robe et de tout pelage. Qui, tous, rappliquent en obéissant à une logique erronée : si les gens qui fréquentent cette artère ont assez de liquide pour l’engager dans des dépenses aussi superflues que le jeu et les spectacles érotiques, ils peuvent bien leur céder un peu de cet argent, même si eux, en échange, n’ont rien d’autre à proposer que le dégoût qu’ils inspirent ou, dans le meilleur des cas, la peine.
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Pas de mendiant à dix mètres à la ronde. Peut-être vais-je pouvoir faire la manche pendant quelques secondes, voire quelques minutes, sans subir les engueulades ou les agressions de rigueur. En fait, le plus difficile ici, ce n’est pas tant de recevoir l’aumône des passants, bien que leur extirper un misérable rouble s’avère une tâche ardue. Ces ignares au visage sculpté par l’abrutisse-ment ont le cœur confit dans une solution composée à parts égales d’alcool à brûler et de saumure, et quand ils mettent la main à la poche, c’est pour se gratter les couilles. Le plus dur, en vérité, c’est déjà d’y parvenir : à faire la manche.
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Le salaud de môme m’a bien accroché le mollet, et avec quelle hargne. Le petit nuisible ne se contente pas d’une morsure, d’enfoncer quelques secondes ses dents noircies dans ma chair. C’est un professionnel : il tient sa proie et ne la lâchera pas. Une douleur aiguë et profonde m’électrocute l’épine dorsale. Si l’on me mettait une ampoule dans la bouche, elle s’allumerait.

Je hurle.
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Et pour finir, les monstres et les infirmes. Un mélange de Freaks de Tod Browning et de Los Olvidados de Buñuel.

Tous les visages possibles de l’adversité ; une grande fresque de la misère et de la désolation humaines ; un spectacle on ne peut plus désagréable et antiesthétique dont je fais partie et, qui plus est, en tant qu’étranger.
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