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Kyungran Choi (Traducteur)Pierre Bisiou (Traducteur)
EAN : 9782809716481
300 pages
Editions Philippe Picquier (05/01/2024)
3.67/5   132 notes
Résumé :
Il existe une ville où l’on ne peut se rendre que dans son sommeil. L’endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l’on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d’enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars, songes prémonitoires ou consolateurs. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d’embauche, elle commenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Penny vit dans une ville imaginaire où se rendent les gens quand ils s'endorment. Elle décroche bientôt son premier emploi : réceptionniste au Grand Magasin des Rêves, là où dormeurs et dormeuses peuvent choisir leurs songes pour la nuit...

Ne vous attendez pas à une grande intrigue alambiquée pleine de rebondissements : passée l'introduction, chaque chapitre est plus ou moins consacré à un certain type de rêve (cauchemars, rêves prémonitoires, rêves animaliers, etc.). On a presque l'impression d'assister à des tranches de vie... ou plutôt, mettons, à des "tranches de sommeil") Pour autant, l'ensemble fait l'effet d'une histoire continue et non pas d'un recueil de nouvelles, peut-être grâce au côté fantasque des collègues de Penny et des auteurices de rêves qu'elle rencontre. Bref, une structure narrative à laquelle on est moins habitué·es, mais qui coule toute seule.

Ce petit roman coréen se lit très vite et bien et je n'ai pas grand chose à lui reprocher, hormis peut-être la qualité de certains dialogues un peu trop plats ou redondants. Et, moi qui ai souvent du mal à lire des romans feel-good parce que j'ai tendance à les trouver niais et agaçants, je commence à m'apercevoir que j'ai moins de difficultés quand j'en lis en dehors du monde occidental...

Parfait pour moi qui avais besoin d'une parenthèse pour souffler entre deux lectures plus lourdes !
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« J'eus un rêve : le mur des siècles m'apparut. »
Ca claque, hein ? Un alexandrin comme il sait si bien les faire, notre Totor, Hugo donc, le premier de « la vision d'où est sortie ce livre » à l'origine de la légende des siècles. de ce rêve initial jailliront 25 000 vers peignant l'histoire et l'évolution de l'humanité.

Si vous préférez, on peut aussi retourner en Egypte antique où les rêves sont considérés comme des indications laissées par le dieu afin d'orienter les hommes quand ils ne sont pas la visite d'un démon ou d'un esprit maléfique.

Ou aller dans le Rêve cher à Philippe Descola, en Australie par exemple, le Rêve, cette période engendrant la vie consciente et laissant des traces sur terre afin qu'elle continue d'advenir sur les terres aborigènes et dans les esprits totémistes.

Savez-vous que pour les Bantous du Kasaï (cuvette congolaise), certains rêves sont rapportés par les âmes qui se séparent du corps pendant le sommeil et vont bavarder avec l'âme des morts. Que pour les Indiens d'Amérique du nord, les rêves sont à l'origine des liturgies ; ils fondent le choix des chamans, c'est d'eux que l'on tient le prénom des enfants à naître, les tabous, les guerres et les parties de chasses, ils sont « le sceau de la légalité et de l'autorité » (Werner Muller) ?

Ah ! le rêve, sa force prophétique, ouverture sur les voies obscures de l'inconscient, symbole de l'aventure individuelle à la fois intime et inconscient, canal de communication entre les hommes et les dieux, dernier territoire peut-être encore inconnu lorsque chaque centimètre carré de notre terre semble avoir été cartographié et abimé, il y aurait tant à écrire sur lui ! Freud pas plus que les récits bibliques ne s'y sont trompés. Sa proximité avec le songe, la rêverie, son caractère éveillé ou semi-conscient, « nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves » (La Tempête, Shakespeare) et La vie est un songe (Calderon)
....

Aller en Corée ? Mais pourquoi donc me demandez-vous cela ? Quelle drôle d'idée ?!
Parce que vous pensiez lire la critique de le grand magasin des rêves, un roman coréen ?

Croyez-moi, en fait, vous ne voulez pas que je vous parle de ce livre. Vraiment, laissez-moi plutôt vous bercer encore de rêve romantique, d'autres encore étranges et pénétrants tout autant que familiers, vous parler des surréalistes, d'hallucinations et de prémonitions.

Non ?

Soit. Vous l'aurez voulu.

Dans une Corée à peine esquissée, Penny, jeune fille guère plus identifiée, est angoissée à la perspective de son prochain entretien d'embauche au grand magasin des rêves. Oh lala, comme tout ceci est perturbant pour une jolie petite étourdie comme elle ! Elle souhaite en effet rejoindre le célèbre Dollagoot et ses chefs de rayon dans le magasin si côté chez les jeunes, afin, elle aussi, de vendre des rêves. « Salaires élevés, luxueux bâtiment d'époque considéré comme un des emblèmes de la ville, primes variées pour encourager le travail et tout un florilège de mesures sociales pour le bien-être des employés, par exemple leur offrir des rêves coûteux lors d'un grand événement annuel. Il y a d'innombrables avantages pour le personnel. »

La préparation de son entretien, l'intégration de Penny dans la grand magasin et son initiation aux différents aspects de son fonctionnement va laisser se déployer une longue description de cet univers où le rêve est un produit comme un autre et les dormeurs des consommateurs captifs. Mme Weather, à l'accueil explique tout : « d'ici, il est possible de surveiller les stocks sans se rendre dans les étages. Il y a aussi le chiffre d'affaires qui s'affiche en direct et le suivi des paiements différés. »

Les rêves sont segmentés en fonction de leur cible et de la saisonnalité, promus à grand renfort de publicité. Ils ont leur émission télévisée célébrant les plus vendus d'entre eux. Sous les applaudissements du public. Certains de leurs créateurs sont des stars et ont à ce titre fait fortune. le plus connu d'entre eux est d'ailleurs Nicolas, ou Père Noël, qui concentre toute son activité sur quelques semaines. Les chiens, les chats ne sont pas oubliés, à eux aussi on vend du rêve. Rêve de nourriture quand vous voulez perdre du poids, rêve de retrouvailles quand vous avez perdu un être cher. Rêve d'amour quand on est seul, de succès quand on échoue. La source est intarissable et les dormeurs toujours avides de sensations doucereuses et réconfortantes. Mais parfois, attention spoil, les cauchemars aussi ont leur utilité (c'était le quart de seconde philosophique du bouquin). La concurrence des fées déloyales est féroce. Les nuits blanches sont les ennemies de ce commerce et il ne faut rien moins qu'une AG pour en causer.

Voilà, avec Lee Mi-ye, le capitalisme a pénétré le monde onirique. Et on est priés de trouver ça mignon. « Un roman pétillant comme un diabolo menthe pour les adultes qui ont gardé le goût de l'enfance » qu'ils disent sur la 4e de couv. J'aurais dû me méfier, j'aime pas le diabolo.

On en est là. Dans un monde où la nostalgie de l'enfance se fonde sur un culte de la rentabilité qui plonge jusqu'au fond de nos psychés. Où l'amusement réside à imaginer un vague récit initiatique sans l'ombre d'une symbolique, sans l'ouverture à la moindre profondeur. Où tout est besoin créé pour être satisfait moyennant rétribution. Où les seules figures mythologiques restantes, en Corée donc, sont celles du Père Noël façon Coca cola et des fées à la manière de Clochette par Disney !

Non seulement ce roman est abominablement mauvais mais en plus il me donne l'impression d'être un vieux schnock complètement dépassé, déplorant de voir partir le monde à vau l'eau.

« Au fond de la matière pousse une végétation obscure ; dans la nuit de la matière fleurissent des fleurs noires. Elles ont déjà leur velours et la formule de leur parfum. », L'eau et les rêves, Bachelard, évidemment. « La nuit de la matière », comme c'est beau !
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Bienvenue au Grand Magasin des Rêves. Celui-ci se trouve dans une ville du monde des rêves. Ne peuvent s'y rendre que les dormeurs (humains et animaux endormis). Pas de stress s'ils arrivent dans une tenue très légère, les Noctylucas, gros animaux poilus et gentils leurs prêtent de quoi se couvrir ! Ce Grand Magasin, que Penny va découvrir après avoir été embauchée par Monsieur Dollagoot, directeur étrange et bienveillant, est divisé en plusieurs étages. Chaque niveau est spécialisé dans un type de rêve et dirigé par un responsable d'étage plus ou moins haut en couleur. le rez-de-chaussée est dévolu à l'accueil. C'est là que Penny va oeuvrer, formée par Mme Weather, bras droit du directeur. Elle fait des rencontres passionnantes, dormeurs ou fournisseurs. Ceux-ci sont des artistes créateurs de rêves, certains sont très célèbres, riches, d'autres ont du mal à percer. Comme dans la vraie vie !
Ce livre est très original, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Il respire la bienveillance, il est sous-tendu par une philosophie de vie plus profonde qu'il n'y paraît au premier regard. Ma première incursion dans la littérature coréenne est une réussite.
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On peut en retirer une chose : les coréens et nous n'avons pas forcément les mêmes goûts. Ce livre s'est en effet vendu à 1 million d'exemplaires dans le pays, il est resté assez confidentiel dans le nôtre.
Il s'agit d'un conte qui narre l'histoire d'un grand magasin de rêves. Penny, notre héroïne, vit en effet dans un monde irréel et décroche son premier emploi dans ce grand magasin ouvert à tous, qui semble être l'attraction phare de cette ville imaginaire. On y vend toutes sortes de rêves : voyage, enfance, nourriture, souvenirs ... Toutes les thématiques y sont représentées. La nuit, une foule de dormeurs s'y précipitent et Penny les y accueille. C'est l'occasion pour nous lecteurs, de nous plonger dans un monde poétique et étrange, qui ne peut que nous couper de la réalité. Finalement, c'est aussi un monde où tout est possible : devenir un héros, retrouver l'homme ou la femme que vous aimiez, retrouver sa famille perdue ... "un roman pétillant comme un diabolo menthe pour mes adultes qui ont gardé le goût de l'enfance"
Quelques longueurs toutefois mais qui ne retirent en rien l'originalité de ce récit ... Roman traduit du coréen par Choi Kyungran.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Grand Magasin des Rêves ?
"C'est un livre que j'avais déjà repéré dans d'autres langues, proposant toutes de magnifiques couvertures, et que j'étais sur le point d'acheter en anglais quand j'ai appris, ô joie, qu'il allait sortir aux éditions Picquier. Et pour que j'achète un grand format, c'est que j'en avais vraiment très envie."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Penny vient de décrocher un emploi au Grand Magasin des Rêves et elle n'a pas l'intention de gâcher sa chance. Elle nous entraîne avec elle dans la découverte de ce monde onirique et chatoyant..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Même si ce livre m'attirait énormément, j'avais peur de ne pas aimer, de me retrouver dans un univers sans cohérence, où l'absurde l'emporte... Si ce récit a bien un côté loufoque, il est, au contraire de ce que je craignais, parfaitement pensé. Comme tout bon roman feelgood, il vous offre deux niveaux de lecture et vous laisse choisir en fonction de vos envies, ou peut-être aussi du moment où vous lirez ce roman, jusqu'où vous souhaitez pousser votre réflexion. Il peut se lire très vite et se contenter de vous entourer de rêves et de réconfort mais il peut aussi vous apporter bien plus que cela. Quant à l'ambiance, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la série The Good Place et c'est loin d'être un défaut. Dollagoot est un nouveau Michael. La seule chose que je regrette, c'est que certains aspects ne soient pas plus développés comme la vie de Penny elle-même, et les passages sur la vie de ceux qui rêvent mais je pense que ça s'explique par le fait que le magasin est le véritable héros de ce roman. On comprend mieux d'ailleurs pourquoi la plupart des couvertures mettent en scène celui-ci mais si ce n'est pas le cas de la française, je trouve pour autant que ce qu'elle dégage correspond parfaitement à l'atmosphère du roman et ça, j'adore."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Je ne sais pas si c'est un coup de coeur mais c'est un livre que je relirai avec plaisir et que je pourrais offrir autour de moi. Et une chose est certaine, j'espère vraiment que l'éditeur nous proposera la suite parce que je serais ravie de retourner au Grand Magasin des Rêves."
Lien : http://booksaremywonderland...
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critiques presse (2)
Syfantasy
03 avril 2024
Ce roman plein de tendresse est idéal pour tous ceux qui aiment rêver.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
LeMonde
26 février 2024
Le Grand Magasin des rêves a caracolé, en 2021, en tête des ventes en Corée. Bien que lorgnant du côté d’un public jeune, on admettra que l’intrigue, le décor et la fantaisie bien troussée de ce texte déroutent et séduisent bien au-delà.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"L'avenir grandiose auquel tu penses ne sera peut-être pas au rendez-vous.
Ce qui compte. C'est la douceur du présent et le rêve de cette nuit."
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C'est que, ce matin, elle est sortie sans chaussures pour pouvoir mieux courir.
Comme il 'est pas rare que les visiteurs endormis se déplacent sans chaussures, les rues sont parfaitement entretenues: l'intérieur d'une maison ne saurait être plus propre. (P.33)
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-Je pense que… le sommeil et les rêves sont… des virgules tracées par un dieu comme autant de pauses dans nos vies trépidantes. (P.29)
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L'avenir grandiose auquel tu penses ne sera peut-être pas au rendez-vous. Ce qui compte. c'est la douceur du présent et le rêve de cette nuit.
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Je pense que….. le sommeil et les rêves sont…des virgules tracées par un dieu comme autant de pauses dans nos vies trépidantes.
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