Contemporain et ami de Velasquez, Zurbaran fut assez longtemps ignoré en dehors de l'Espagne. Ce n'est qu'après son installation à Séville, à 31 ans, qu'il devient le peintre le plus recherché de cette ville où il peint un grand nombre d'oeuvres religieuses pour les monastères et les églises espagnoles et sud-américaines ; il réalise, également, des tableaux représentant des saints.
D'un style, à l'origine, réaliste et sévère, à la manière du Caravage et de Velasquez, il se tourne alors vers le maniérisme italien.
En 1658, il part pour la cour de Madrid, mais malgré l'appui de Velasquez, il ne rencontre qu'indifférence. Il devient alors marchand d'art et meurt dans la pauvreté en 1664.
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La grande révélation de l'originalité du style et de la facture de Zurbaran eut lieu en 1838 lors de l'ouverture de la galerie espagnole du roi Louis-Philippe présentée au Louvre ; elle avait été formée en Espagne au nom du roi par le baron Taylor qui avait profité de la vente des biens d'églises, transformés en biens nationaux, pour obtenir parfois à grand prix une soixantaine d'oeuvres de zurbaran ou qui lui étaient attribuées, le seul maître espagnol aussi bien représenté en nombre dans la galerie.
La majorité des amateurs d'art croient toujours que Velasquez, Murillo et Goya ont été les peintres espagnols les plus réputés en France, mais on oublie ou on ignore que sur les cinquante tableaux ennvoyés au musée Napoléon au Louvre, en 1813, Zurbaran figurait avec quatre chefs-d'oeuvre.
Dans le même temps où l'empereur se faisait donner (!) par l'Espagne, que gouvernait son frère Joseph Bonaparte, les peintures prises dans les palais royaux, les églises et les monastères de ce pays, le maréchal Soult en Andalousie se procurait, par voie de cadeau, ou en les achetant, de superbes toiles de Zurbaran.