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EAN : 9782490700004
464 pages
Projets Sillex (23/11/2018)
4.39/5   22 notes
Résumé :
Polyxène est une jeune fille qui arrive très vite aux bonnes conclusions. Pourtant, confrontée à une île qui défie la science, entourée d’adolescents qui prétendent appartenir à des époques différentes, il lui faudra toute la capacité d’abstraction dont elle est capable. Surtout quand le seul moyen de quitter sa prison est a priori de tuer un dragon et que sa seule arme est son intelligence…
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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De temps en temps, il y a encore d'irréductibles fans du livre qui montent de nouvelles librairies, de nouvelles maisons d'édition ou de nouvelles associations. En l'occurrence, à l'automne 2018, c'est une maison d'édition qui se monte autour d'un nouveau roman d'Isabelle Bauthian au titre alléchant, Face au dragon !

Une nouveauté un peu particulière
Face au dragon est ainsi le premier des Projets Sillex. Cette maison d'édition se fonde sur un credo attrayant : rémunérer davantage ceux qui sont à la base de la filière du livre, les auteurs. En cela, ils espèrent « faire des étincelles » et peut-être apporter leur contribution, notamment au mouvement #PayeTonAuteur encore très porteur cette année. Pour lancer cette publication, hors les services de presse envoyés ça et là (dont nous faisons partie, merci à eux), c'est par un financement participatif que ça se passe : d'ailleurs, même si ce roman est désormais certain d'être publié et diffusé, le financement participatif (via leur site, c'est important de le souligner) se poursuit jusqu'à la fin novembre 2018. Ce roman d'Isabelle Bauthian semble avoir particulièrement attiré leur attention, pour commencer par celui-ci : l'autrice, très reconnue en bande dessinée (Alyssa, Versipelle, Je ne me suis jamais sentie aussi belle, etc.), s'est lancée dans une série de fantasy chez ActuSF (Anasterry, Grish-Mère) et passe ici à la littérature jeunesse/young adult.

Un casting restreint, mais pêchu
Face au dragon compose un casting de cinq personnages principaux : le preux Olri, la débrouillarde Menine, l'explorateur Nigel, le serviable Simon et l'ingénue Poly(xène). C'est cette dernière la véritable héroïne et qui nous fait découvrir le décor un peu particulier du roman. Mal à l'aise à l'école et globalement dans son rapport aux autres, nous trouvons Poly déprimant et se minant. Errant dans la forêt près de chez elle, elle ne reconnaît plus son chemin (qu'elle connaît pourtant par coeur) et émerge dans un lieu boisé qui lui est inconnu. Sans accès au réseau, sans davantage de repères connus, Poly se fait surprendre par une bête et seul un jeune homme lui vient en aide. Celui-ci lui part d'un camp, d'une île… Bref, très vite dans l'action et dans l'étrange, le roman nous emmène à la suite de Poly dans un monde parallèle au nôtre où elle rencontre ce petit groupe de survivants tels les naufragés de la série Lost. Comme cela nous est dévoilé extrêmement vite, leur premier intérêt est qu'ils viennent tous d'époques différentes, au point d'être très complémentaires. le tableau est complet quand l'héroïne comprend qu'elle se trouve bien dans un endroit « autre » habité par un bestiaire légèrement différent du nôtre…

Un roman plutôt young adult, voire pour adolescents
Avec sa couverture chatoyante et son héroïne engagée, Face au dragon se casera facilement sur les rayons littéraires dits « young adult ». Comme parfois dans cette littérature, les genres sont volontairement mélangés : ici, le début fait penser à un roman fantastique puisqu'on doute franchement de la réalité, puis on émerge dans un monde de fantasy où le dragon nous guette, et finalement la résolution pointe vers la science-fiction, même si toutes les réponses ne sont pas tout à fait dévoilées. L'histoire se veut très pédagogique, puisqu'un bon nombre d'action mène à des enseignements de bons sens, bien utiles, sur l'intérêt de connaître son propre corps, sur l'énorme avantage de collaborer avec ses semblables plus que de vouloir les dominer, sur bien d'autres choses encore, ce qui en fait sous bien des aspects un bon roman initiatique. Dans cette perspective, l'autrice se permet, et c'est agréable, d'aborder par petites touches quantité de sujets contemporains (racisme, sexisme, violence sociétale plus ou moins contenue, etc. ; pas trop féminisme par contre dans ce roman-ci) sans débarquer avec de trop gros sabots. Certains lecteurs pourront pointer certaines longueurs dans quelques dialogues, une fois passé le milieu du roman ; toutefois, c'est aussi une façon choisie pour que, davantage que l'action, l'intrigue tente continuellement de nous ramener vers la réflexion avant le combat. Même si es fils de l'intrigue peuvent se deviner une fois ce constat fait, la résolution est intéressante, parce qu'elle laisse tout de même des sujets à interprétation concernant l'existence de ce petit îlot particulier.

Face au dragon est donc une découverte intéressante, rafraîchissante et qui devrait donner de bonnes idées aux lecteurs young adult.

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A chaque fois qu'une amie m'offre un livre, je me fais inévitablement la même promesse : celle de le lire le plus rapidement possible. En apparence, une résolution qui semble plutôt simple à réaliser. Mais bien sûr, inévitablement, il y a toujours quelque chose pour m'empêcher de tenir cette promesse : un service presse impromptue, une lecture commune oubliée, une crise de migraine, l'arrivée inopinée du cousin ou encore un devoir urgent à rendre … Et c'est horriblement frustrant, d'avoir atrocement envie de découvrir un livre, et de devoir sans cesse en repousser la lecture ! Et c'est d'autant plus frustrant quand le résumé est fort prometteur, et que vous pressentez au fond de vous-même que ledit livre va être un coup de coeur : alors même que la raison ne cesse de vous rappeler qu'il y a plusieurs auteurs et éditeurs qui comptent sur votre retour pour un service presse, qu'il y a des copinautes qui vous attendent pour débuter une lecture commune, que l'échéance de votre plus gros devoir de l'année approche à grands pas, vous ne pouvez pas vous empêcher de lorgner ce livre qui semble vous faire signe dans la bibliothèque. Alors, à force de l'imaginer sautiller en secouant ses petits bras de papier pour attirer votre attention, vous finissez par craquer : après tout, décaler une autre lecture de quelques petits jours, ce n'est pas bien grave, n'est-ce pas ?

Poly ne serait sans doute pas d'accord avec moi : Poly est une jeune fille très raisonnable, très rationnelle, très mature pour son âge, qui « arrive toujours aux bonnes conclusions » (selon sa mère) et ne laisse jamais, ô grand jamais, ses émotions prendre le dessus. du moins, pas en temps normal. Car après des années et des années à subir passivement le harcèlement de cette bimpèche de Marion, face à une remarque plus méchante et blessante que toutes les autres réunies, Poly a craqué : elle lui a mis une baffe. Sans réfléchir. Mais surtout, et cela la choque plus encore qu'avoir agi sans réfléchir, sans le moindre remord. Tandis qu'elle quitte précipitamment les lieux, sous les regards éberlués et quelque peu apeurés du petit troupeau d'adolescents, Poly n'a en réalité qu'un seul regret : celui de ne pas avoir réagi plus tôt, celui d'avoir toléré toutes ces années ces insultes sans mot dire, celui de s'être écrasée face à cette horrible gamine adulée de tous. Laissant derrière elle son premier acte de bravoure – et de violence, ne cesse de lui répéter la petite voix désapprobatrice dans sa tête –, Poly va se réfugier en forêt, aux alentours des ruines du vieux château. Ce n'est que lorsqu'une bête qui ne ressemble absolument à rien de ce qu'elle connait lui saute dessus que Poly se rend compte … qu'elle n'est absolument pas là où elle aurait dû être. Pour percer les mystères de cet endroit énigmatique et hostile, et surtout pour comprendre comment en sortir, Poly ne peut compter que sur sa plus grande fierté : cette fameuse faculté à « arriver si vite aux bonnes conclusions ». Mais cela suffira-t-il ?

Un roman qui commence de façon relativement classique : nous faisons la connaissance d'une adolescente un peu différente (trop grande, trop intelligente, trop empotée ... trop noire) qui subit, qui encaisse, quotidiennement les moqueries et les insultes des autres jeunes, sans jamais se révolter, sans jamais contre-attaquer … Jusqu'au jour où sa rivale de toujours prononce la phrase de trop, cette horrible goutte qui fait déborder le vase. Tout comme Poly (en qui je me reconnais beaucoup, même si j'espère être un tantinet plus débrouillarde qu'elle), je ne suis pas violente de nature, mais il faut bien reconnaitre que je n'ai pas pu m'empêcher de songer que Marion n'a eu que ce qu'elle méritait … Dans le sens où les mots font parfois et souvent tout aussi mal, si ce n'est plus, que les coups, et que nul ne peut être attaqué constamment sans finir par se rebiffer un jour où l'autre. C'est une réaction purement instinctive, viscérale, lorsque notre inconscient se rappelle que l'être humain est un prédateur et non pas une proie, et qu'il a de quoi se défendre plutôt que de sans cesse fuir se terrer loin du danger. C'est un peu comme si notre corps prenait soudainement le contrôle pour éliminer la menace, avant même que l'esprit ait eu le temps d'analyser posément la situation et de décider comment il faut réagir … Pour Poly, c'est le choc : elle qui ne fait jamais rien sans peser le pour, le contre, sans anticiper les conséquences, elle qui est si fière d'être plus mature que les autres et de ne jamais répliquer, voilà qu'elle vient d'agir comme une véritable écervelée …

Alors Poly s'enfuit. Elle s'en défend, bien sûr, elle a besoin de croire qu'elle est plus forte que cela. Mais Poly s'enfuit. Elle ne fuit pas Marion et ses suiveurs, Marion et ses mots savamment choisis pour faire le plus mal possible. Non, Poly fuit sa propre réaction, elle fuit la marque rouge sur la joue de Marion, la preuve qu'elle a baissé la garde et s'est abaissé à gifler une autre fille comme n'importe qu'elle chiffonnière. Et plus encore, elle fuit le plaisir qu'elle a pris à le faire, la fierté qu'elle a ressenti en se rebellant, pour la première fois de sa vie. Poly est à la fois fière et honteuse de son comportement, fière de découvrir qu'elle a la force de faire face à ses adversaire, honteuse d'avoir cédé à la violence. A vrai dire, Poly ne sait plus vraiment où elle en est … et elle ne sait plus non plus où elle est. Sa seule certitude, lorsqu'elle relève enfin les yeux après cette fuite, c'est qu'elle n'est clairement pas là où elle s'attendait à être. Se pourrait-il qu'après s'être égarée à la violence, elle se soit également perdue dans une forêt qu'elle explore depuis sa plus tendre enfance ? Que lui arrive-t-il donc ? « Heureusement » pour elle, il s'avère finalement que non, elle n'y est pour rien … mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Car Poly doit faire face à l'impensable, à l'inconcevable pour une jeune fille rationnelle comme elle : la voici prisonnière d'une île jalousement gardée par un dragon, en compagnie de quatre autres jeunes ... dont un chevalier du Moyen-Age, une paysanne du seizième siècle, un maquisard et un explorateur dandy du dix-neuvième siècle.

Une fois encore, Poly ne réagit pas exactement comment elle l'aurait espéré : elle s'était toujours dit que s'il lui arrivait quelque chose d'anormal, elle saurait garder la tête sur les épaules et analyser la situation avec rigueur et sang-froid. Mais Poly est tout simplement incapable d'accepter ce que lui affirment ces compagnons d'infortune : ce n'est tout simplement pas possible, c'est un mauvais rêve, ou bien une mauvaise blague. Elle ne peut pas réellement être coincée sur une île surgie de nulle part, aux côtés d'un chevalier (certes séduisant et sympathique) persuadé qu'il va tuer le dragon à l'aide d'une Bible et d'une potion ! C'est impossible. Et pourtant … Si l'obstination de la jeune fille à nier l'évidence peut agacer, elle n'en reste pas moins terriblement humaine : on a beau s'en défendre, on réagirait très assurément comme elle. Et c'est bien là ce que j'ai le plus apprécié dans ce récit : il est juste. Poly n'est pas une héroïne, c'est une adolescente de notre époque comme toutes les autres, quand bien même elle a toujours affiché ouvertement, peut-être pour se rassurer, qu'elle est différente. Elle avait besoin de croire qu'elle valait mieux que les autres, besoin de s'en convaincre, car elle manque en réalité cruellement en confiance en elle. Elle se dévalorise encore plus que les autres ne la dévalorise. Et alors même qu'elle déteste qu'on lui fasse remarquer sa maladresse … elle est la première à se cacher derrière sa dyspraxie pour justifier qu'elle est inutile, incapable.

Et que ça nous plaise ou non, on est parfois comme elle : on s'offusque quand on pointe du doigt une de nos particularités, mais quand celle-ci peut nous apporter des « avantages » (ne serait-ce que pour se faire plaindre), on n'hésite pas à la brandir haut et fort … Et bien sûr, on condamne l'hypocrisie chez les autres, ce qui est quelque peu le comble de l'hypocrisie, sur le coup ! Ce qui fait le plus peur à Poly sur cette île, finalement, ce n'est donc pas le dragon qui ne vient que de temps en temps, ce n'est même pas les singes à grandes dents ou les sables mouvants … C'est qu'elle est bien obligée de se confronter à elle-même. Elle ne peut plus faire l'autruche et continuer à croire qu'elle est irréprochable. Elle est bien obligée d'admettre qu'elle est certes la première à clamer haut et fort que la discrimination, c'est mal … mais qu'elle est aussi la première à juger les autres, à les prendre de haut quand ils ne correspondent pas aux « critères » selon laquelle une personne est digne de respect selon elle … Poly est bien forcée de reconnaitre ses propres défauts … mais aussi ses propres forces, ce qui est peut-être plus difficile encore. Pour survivre et sortir de cette prison, nos cinq compagnons d'infortune ne doivent donc pas seulement apprendre à s'entendre (voire même à s'apprécier), ils doivent également accepter de tout remettre en question, en particulier eux-mêmes, pour se faire enfin confiance à eux-mêmes et en leurs capacités. Car pour devenir soi-même, il ne faut pas seulement prendre conscience de nos limites, de nos faiblesses, des mensonges qu'on se fait à soi-même, il faut aussi être prêt à reconnaitre qu'on est capable de faire bien plus que ce qu'on imaginait.

Ma chronique étant déjà outrageusement longue, même si je n'ai pas dit la moitié de ce que je souhaitais dire, je pense que je vais m'arrêter là car, vous l'aurez bien compris, c'est un roman incroyablement profond, puissant, pour lequel j'ai inévitablement eu un énorme coup de coeur ! On est vraiment dans un récit fort atypique malgré les apparences, pour la simple et bonne raison que c'est un récit à la limite du contemplatif : il y a beau avoir quelques passages de grande tension avec de l'action et du suspense, on est avant tout dans une quête existentielle et initiatique. L'accent est mis sur les relations entre les différents personnages, mais aussi et surtout sur les blessures et les rêves de chacun, sur ce qu'ils voulaient être, sur ce qu'ils regrettent d'avoir été, sur ce qu'ils sont réellement. C'est un récit qui appelle, certes, à la tolérance envers les différences d'autrui, mais qui invite aussi et surtout à l'acceptation de soi, pour le meilleur et pour le pire … Alors bien sûr, certains regretteront assurément qu'on n'en sache pas plus sur le pourquoi du comment de l'île et du dragon, certains regretteront surement les quelques longueurs ou la précipitation du dénouement … mais ce ne sont que des détails pour les lecteurs qui ne cherchent qu'à pinailler, qu'à chipoter. Car ce n'est finalement pas le plus important. le plus important, c'est que c'est un récit particulièrement saisissant, poignant, bouleversant même, qui aborde avec douceur et justesse des réalités très dures, qui transmet de beaux messages sans jamais être moralisateur ou condescendant. C'est beau, c'est fort, que demander de plus ?
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Je n'ai pas hésité une seconde quand on a m'a proposé ce service presse pour plusieurs raisons, l'autrice de ce roman que je voulais découvrir et surtout le projet d'édition qui est très intéressant, et veut valoriser le rôle des auteurs et autrices en leur offrant une meilleure rémunération que celle offerte par le circuit éditorial classique. Pour cela, les instigateurs de ce projet ont recourt à un financement participatif sur un site dédié que voici : Projet Sillex. Je vous invite fortement à aller le voir, tout y est clairement expliqué et très bien fait. Pour le roman de lancement du projet, le roman choisi est signé Isabelle Bauthian, autrice de plusieurs scénarios de BD et de deux romans de fantasy (Anasterry, Grish-Mère qui a obtenue le prix Elbakin.net 2018 catégorie meilleur roman fantasy français).
Une pincée de fantasy, du fantastique et une énigme

Regardons maintenant de plus près ce roman qui sera uniquement disponible pendant la campagne de financement (du 8 octobre au 23 novembre 2018) et dont la couverture est signée Qistina Khalidah. le roman mélange de très belle manière plusieurs ingrédients appartenant à différents genres: on y trouve un dragon, de l'aventure, des mystères et une énigme qui tient le lecteur en haleine. Tout commence pourtant simplement, de nos jours, Poly, jeune fille moderne, intelligente mais pas très bien dans sa peau, est en vacances dans un village où elle a passé de nombreux été. Suite à une dispute malencontreuse, elle part se promener en forêt. Ses pas vont alors la mener vers un étrange sentier puis un endroit encore plus étrange: une île au milieu de nulle part. Non, nous ne sommes pas dans la série Lost, rassurez vous. Heureusement, Poly n'est pas seule sur cette île mystérieuse et va rejoindre 4 autres jeunes gens, prisonniers comme elle de cette île. Cependant, la vie en communauté n'est pas évidente, surtout quand les personnes ne viennent pas de la même époque.

Voici le point de départ du récit qui fait un peu penser à un escape game où 5 personnes sont coincées sur une île étrange et doivent trouver comment en sortir. Et une des possibilités de sorties serait peut-être de tuer un dragon qui vient de temps à autre sur l'île. Comme dans un escape game, les 5 personnages issus de milieu différent vont devoir mettre leurs qualités en avant et se transformer en aventuriers prêts au combat. le mélange d'aventures et de surnaturel fonctionne très bien et on se laisse facilement prendre au jeu. le style très fluide de l'autrice contribue à rendre le roman très immersif et on a du mal à lâcher le roman une fois commencé.
Des thématiques et des personnages fouillés

Outre son univers intéressant et immersif, le roman est aussi porté par ses personnages qui sont très travaillés. Il ne faut pas se fier au fait que ce soit des jeunes adultes pour penser que l'on va retrouver des personnages clichés. Au contraire, ils sont tous différents, attachants, avec des qualités, des peurs. le fait que chaque personnage vienne d'une époque différente allant du Moyen-Âge à la Seconde Guerre Mondiale, renforce cette mise en valeur des personnages. En effet, chacun a connu une jeunesse très différente, et a été plus ou moins marqué par son passé. Ils vont être amenés à devoir collaborer, à s'entendre pour essayer de s'en sortir, à développer l'esprit d'entre-aide, ce qui n'est pas facile pour tout le monde. L'autrice nous offre ainsi une belle galerie de personnages, variés et intéressants.

À travers ses personnages, Isabelle Bauthian aborde des thèmes assez durs comme la guerre, le viol, le harcèlement, la perte de souvenirs, de repères, de ce qui fait un humain. On trouve aussi au coeur de ce roman une volonté de mettre en avant la tolérance, le courage, et l'intelligence. le récit est vraiment intelligemment mis en scène et tout en nous prenant dans ses filets, nous fait réfléchir à beaucoup de choses.

Face au dragon est donc un roman mélangeant judicieusement l'aventure et le surnaturel en mettant en avant les qualités de courage et d'intelligence. Les personnages sont fouillés, et les thèmes abordés nombreux et durs, mais traités avec sensibilité. Alors laissez vous prendre au jeu et embarquez pour une aventure vers l'inconnu, vous ne devriez pas regretter le voyage!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Ce roman fait parti d'un circuit court ayant pour but d'offrir une meilleure rémunération aux auteurs/autrices. N'hésitez pas à aller sur leur site pour en savoir davantage. Vous pouvez contribuer à ce roman jusqu'au 23 Novembre 2018 !

Ce qui saute aux yeux en premier est la sublime couverture, réalisée par Qistina Khalidah. J'ai de suite flashé dessus. Elle est magnifique ! ♥

Poly, une jeune fille qui subit de la violence verbale à cause de la populaire du village, explose. Quand elle se rend compte de ce qu'elle a fait, elle s'enfuit et court se réfugier dans la forêt. Au lieu de trouver son coin favori, Poly voit une végétation différente. Inquiète elle avance jusqu'à ce qu'une sorte de gros félin surgit. Heureusement qu'elle est sauvée in extremis. Poly est sur une Île. Elle n'y croit pas. Elle fait la connaissance de Olri, Menine, Nigel et Simon, venant tous et toutes d'une époque différente. Et si elle restait coincée pour toujours sur cette île ? Cette fille emplie de curiosité et détestant ne pas comprendre, va-t-elle utiliser son raisonnement pour sortir de cette île ?

En lisant le résumé, je pensais que l'énigme de l'île soit plus exploitée. le roman est plus centré sur la quête d'identité avec une touche de fantasy et de SF. Certes, nous avons des renseignements et des petites révélations, sauf que le plus gros mystère, ce gros brouillard sur cette énigme subsiste dans l'obscurité. Ce qui m'intéressait en tout cas. L'histoire reste tout de même agréable. Un mot qui peut fâcher. Je sais. Les cent premières pages m'ont enjoué. Nous faisons la connaissance des personnages et de cet univers. Propulsée avec Poly dans ce nouvel environnement, je ne demandais qu'à visualiser la faune et la flore. Les descriptions nous permettent d'imaginer des créatures, les rives, et leur habitation. Au début, nous survolons des éléments et des petits détails qui m'ont fait tilter – d'ailleurs, je les ai oubliés pendant ma lecture – se dévoilent qu'à la fin… et encore. =P Ces pages là sont vraiment dynamiques, plusieurs rebondissements, que ça soit limite fatidique, psychologique ou relationnel, interviennent dans l'histoire. La confrontation également entre la force physique ou le raisonnement intellectuel en mettant en avant l'intelligence. J'étais contente d'en apprendre davantage sur les personnages et notamment sur les traits de l'île. Sur ce côté positif, j'ai malheureusement commencé à regarder le nombre de pages qui me restaient.
Et beh oui, les amourettes ont commencé vraiment à prendre le devant sur le reste de l'histoire. Pourquoi mettre des amourettes ? Pourquoi mettre de la « romance » ? Même si « nous nous aimons tous » est assez glauque. Trop focalisée sur cette phrase pour oublier les détails autour. Je suis très ouverte, mais là, je n'étais pas bien. Maintenant, avec le recul, ça va mieux mais c'est toujours aussi glauque. On ne peut pas garder une bande d'amis ? =P
Alors que j'attendais les révélations, les moments de solitude des protagonistes se sont manifestés davantage. Je me suis ennuyée en lisant les sentiments « amoureux » et les hésitations de Poly (and co) puisque le roman est de son point de vue à elle et écrit à la troisième personne. Elle m'a soûlé. Ça m'a soûlé. Je ne suis absolument pas fan du genre « ô rage, ô désespoir » et quand ça dure plus d'une cinquantaine de pages à la suite… ACHEVEZ-MOI !

Poly est réservée, ne disant pas un mot de travers, prenant tout sur elle, va commencer à s'affirmer pour comprendre et pour elle-même. Des passages m'ont énervé quand iels la forcent. Elle deviendra plus libérée et sereine, même si une scène j'avais envie de l'étriper (cf. avec Nigel). Après tout le monde fait des erreurs... Je pense qu'à la fin, le personnage que je préfère est Nigel et les autres, non. TCHAO !

Parallèlement de tout ça, comme je le disais plus haut, c'est une quête d'identité. Des thématiques, écho à notre actualité, sur le racisme, le harcèlement, le viol ou encore les préjugés. Au début je trouvais ça, absolument pas naturel. C'était les mettre comme ça, parce qu'il fallait avec l'actualité et non parce que ça existe. J'ai dû mal à m'expliquer. Les différentes personnalités se ressentent énormément dans le roman. Ils vont apprendre les uns des autres avec cette complexité des relations humaines. N'oublions pas les hormones (bon, ok, la bêtise…). Ça en devient énervant. Après c'est sûr quand on habite les uns sur les autres, au bout d'un moment, ça bout. J'attendais tellement plus sur l'histoire que le côté « quête d'identité » je ne l'ai pas tellement vu venir. Certes, venant d'époque différente, avec le bagage avec, ça allait être intéressant de voir les répercussions les uns sur les autres, particulièrement la confrontation. N'imaginez pas trop « d'explosion », tout le monde a son caractère. 😉 Ils ont chacun à leur manière, une blessure en eux. Que ça soit de la lâcheté, d'être seul, d'être abandonné, de ne pas se sentir à la hauteur, d'avoir peur. Trop libre pour leur époque. Traumatisés par ce qu'ils ont vécu. L'île, malgré les effets anxiogènes, les soigne à sa manière. L'autrice nous mène tout au long sur des pistes de leur personnalité, commençant superficiellement pour être étoffée à la fin.


C'est un roman sur la quête d'identité avec son lot de mystère et quelques réponses. Des personnes diversifiés et travaillés. Une histoire mettant en avant la relation humaine et le raisonnement. Malheureusement, pour moi, ça partait bien mais les personnages sont passés par là… Dommage. =)
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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Pour les spécificités du Projet Sillex, passez sur le blog ;)

Et si on parlait un peu de la première publication maintenant ? J'ai eu la chance de recevoir un exemplaire de l'épreuve non corrigée du livre, un des seuls exemplaires déjà en circulation, merci Projet Sillex ! La couverture réalisée par Qistina Khalidah est juste magnifique, et la compréhension qu'on en a évolue au fil de la lecture. Je ne connaissais pas encore l'auteure Isabelle Bauthian, mais j'avais déjà entendu beaucoup parler d'elle avec ses deux précédents ouvrages : Anasterry et Grish-mère. J'étais donc ravie d'avoir l'opportunité d'enfin découvrir son travail !

Poly vient de gifler la fille de qui elle est le souffre-douleur depuis des années. Ce n'est pas une réaction qu'elle aurait eue normalement, mais là, elle n'en pouvait plus. Alors qu'elle s'enfuit dans la forêt pour trouver refuge et calme, elle ferme les yeux un instant et lorsqu'elle les ouvre à nouveau, elle ne reconnait plus le paysage. La faune et la flore se liguent contre elle et elle ne doit son salut qu'à sa rencontre avec Simon, qui va la mener dans un camp de fortune où d'autres rescapés se trouvent.

Poly va découvrir ses compagnons d'infortune et cela va lui réserver quelques surprises : ils sont 3 garçons (Olri, Nigel et Simon) et une fille (Menine) à venir d'époques différentes. Ce détail entraîne des problèmes, notamment sur la compréhension que chacun a du monde. Par exemple, Poly a la peau noire et les cheveux teints en rouge et cela va créer des réactions inattendues chez les habitants de l'île : Menine va la croire magique alors que Nigel la considère comme une personne inutile et faible. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure travaille les relations entre les différents personnages. Bien sûr, elles évoluent au fil du roman, mais d'une façon très naturelle, avec des tensions et des crises bien sûr, mais aussi des rapprochements et des moments très forts et touchants. C'est une très belle leçon sur les relations humaines et la force d'une amitié sincère.

Poly n'a rien d'une héroïne : c'est une jeune fille intelligente, qui croit aux sciences et aux faits. Elle n'a cependant pas confiance en elle car elle n'apprécie pas son physique et qu'elle est atteinte de dyspraxie (maladresse aiguë pour faire court), ce qui ne l'aide pas lors des nombreuses activités physiques. Les dangers sur l'île sont nombreux et cette maladresse la met en danger, ainsi que ses compagnons. Elle va devoir apprendre à se battre et surtout à tuer pour survivre. Il va lui falloir beaucoup de courage pour faire face aux mystères de l'île et dépasser ses capacités, et cette force, elle la puise aussi dans sa relation avec ses compagnons. C'est un personnage très vrai, avec ses qualités et ses défauts, et surtout un caractère bien à elle !

Et l'île dans tout ça? On ne sait pas comment les jeunes y sont arrivés, mais elle ne semble pas avoir d'issue. Sa faune et sa flore sont très dangereuses et il a fallu de nombreuses expérimentations au plus ancien pour savoir ce qui était comestible ou non. Heureusement pour eux, l'île a un étrange pouvoir de guérison qui soigne les maux très rapidement. Mais est-ce que ce bienfait vient sans contrepartie? Leur campement est fait à partir d'éléments naturels et des rares objets que les jeunes gens portaient sur eux à leur arrivée. L'auteure y présente une nature sauvage et hostile, décalée par rapport à ce que nous connaissons, et peuplée de créatures étranges. D'ailleurs, Olri est persuadé grâce à un ancien livre qu'il faut tuer le dragon qui apparaît lorsque quelqu'un arrive sur l'île pour pouvoir en sortir.

J'aurais très envie de vous parler de la fin, que j'ai trouvée très réussie, mais je ne vais évidemment pas le faire pour ne pas vous spoiler. :D

Une île étrange et pleine de mystères sur laquelle cinq compagnons essaient de survivre et surtout de s'enfuir. Une quête qui semble impossible. Des liens puissants se créent et rendent chacun plus fort, plus confiant. Une très belle histoire portée par un très beau projet éditorial !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
19 décembre 2018
C’est l’une des forces d’Isabelle Bauthian dans ce récit, l’épaisseur qu’elle confère à ses personnages, leur crédibilité. Il ne faudrait pas oublier qu’ils sont confrontés à une situation plus qu’étrange, isolés de tout sur cette île qu’aucun d’entre eux n’a cherché à rejoindre : chacun réagit donc comme il le peut dans ce milieu plutôt hostile, avec le bagage conféré par sa propre époque d’origine et son expérience de la vie.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Alors, elle avait planté là l’explorateur – qui avait semblé ravi de se retrancher dans une remise pour s’occuper de l’extraction du miel tout seul – et s’était précipitée jusqu’à sa couchette, sur laquelle elle s’était jetée, tremblante, comme ces héroïnes de soap opera après avoir appris que leurs maris étaient en réalité leurs demi-frères, qu’elles croyaient morts, vingt auparavant, dans un accident de voiture le long d’un virage traître d’une route de Californie.
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Poly n’avait aucune idée de quoi dire ou faire pour alléger la tension. Elle n’avait jamais été une grande experte des relations sociales, plus la reine des petites phrases qui installaient des silences gênés durant les dîners familiaux. Alors, face à un jeune homme des années quarante, sur une île mystérieuse peuplée d’aventuriers de toutes les époques, d’un chevalier en armure, de mouettes roses, d’une faune et d’une flore belliqueuse et, a priori, d’un dragon, il ne fallait pas trop lui en demander.
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– Tu te rappelles, quand on a exploré le fond du jardin, que tu as vu des fées, et que ton père t’a dit que tu étais trop vieille pour croire à ces bêtises?
Elle fit la moue avant de réponde :
– Oui.
– Je veux que tu retournes dans le jardin, tous les jours, et que tu cherches encore des fées. Je veux que tu penses à moi en le faisant, et que tu te rappelles que tu ne seras jamais trop vieille pour rêver. Ne deviens pas une de ces tristes petites filles sérieuses pendant mon absence, promis?
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-Tu n'es pas grosse, insista Simon. Nigel ! Dis-lui qu'elle n'est pas grosse !

Demander au gars qui me méprise. Excellente idée.

-Tu n'es pas grosse du tout. J'aime bien les femmes grosses et je ne t'aime pas.

Euh... Merci ?
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Cela semblait à la fois si logique et tellement absurde.
Elle avait l’impression de croire en la magie.
Mais tout ce qui lui était arrivé, jusqu’à présent, était en parfaite adéquation avec cette explication.
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