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Gally (Illustrateur)
EAN : 9782413008101
128 pages
Delcourt (08/01/2020)
4.14/5   128 notes
Résumé :
Paul est de ces gens qui vérifient leurs sources et ne sombrent jamais dans les sottes superstitions. Lors d'un repas entre amis, il explose et explique l'importance de la logique. Déstabilisé par un cousin, il rentre chez lui et reçoit la visite d'un esprit. Et pas n'importe lequel : l'Esprit critique, bien déterminé à lui expliquer en quoi consiste vraiment la pensée scientifique.
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La réalité n'est pas un sondage.
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Ce tome est un exposé sur le thème de l'esprit critique, ne nécessitant aucune connaissance préalable. Sa première publication date de 2021. Il a été réalisé par Isabelle Bauthian pour le scénario, par Gally pour les dessins et les couleurs avec l'aide de Reiko Takaku assistante couleur. Cet ouvrage compte cent-vingt pages de bande dessinées. Il se termine par une courte biographie des deux auteurs en un paragraphe, une bibliographie de deux pages, et une double page intitulée Pour aller plus loin répertoriant douze ouvrages dont La petite Bédéthèque des Savoirs T24 Crédulité et rumeurs. Faire face aux théories du complot (2018) de Gérald Bronner & Krassinsky.

Un groupe de six amis, de jeunes adultes des deux sexes, mangent sur la terrasse d'un appartement, rendue plus agréable par la présence de nombreuses plantes vertes. Une nouvelle venue sonne à la porte : Masha, habillées d'une longue robe violette ; elle indique qu'elle a apporté ses photographies de fées. Elle explique : ce sont des esprits de paix et de guérison. Elle a eu l'honneur de les rencontrer plusieurs fois, leur présence silencieuse lui a appris à améliorer ses facultés méditatives. Et quand elle y est parvenue, son asthme a été soulagé. Paul Boutet ironise en répondant que sûrement ça ne peut pas être juste la balade et l'air pur. La jeune femme se ferme immédiatement : un sceptique ! Elle continue : elle aussi elle l'a été, mais elle a testé sa foi. Elle est revenue à différentes heures, sous différentes lumières, alors qu'elle était d'humeurs variées. Leur présence ne dépendait en rien de ces facteurs.la dernière fois, lorsqu'elle s'est approchée, elle a entendu un son de clochettes. Paul ajoute une remarque narquoise comme quoi ça ne l'étonne pas. Elle rétorque que bien des visionnaires ont été pris pour des fous avant qu'on ne leur donne raison, comme Galilée, Gandhi… L'hôtesse ajoute que Paul est particulièrement lourd.

Un autre invité s'adresse à Paul : il n'est pas surpris car Paul a toujours eu peur de ce qu'il ne pouvait pas expliquer. L'hôtesse continue : le monde est plein de mystères, c'est bien la preuve de l'existence de forces qui dépassent les humains. Un troisième intervient : il y a d'autres explications possibles. C'est facile de voir un motif dans de l'eau ou des nuages… Peut-être qu'un gamin avait construit un barrage un peu plus haut, et que ça perturbait le courant. Masha objecte qu'elle a remonté plusieurs fois cette rivière et il n'y avait aucun barrage : ce sont bien des fées ! Elle conclut : si ce n'est pas des fées, que les autres lui prouvent. Ses interlocuteurs interloqués ne répondant pas, elle conclut qu'elle veut bien se remettre en question, mais on parle là d'une technique de communication inter-spectrale utilisée par les druides depuis des millénaires. Paul ne peut pas retenir une exclamation : Mais c'est n'importe quoi ! Masha l'achève en accusant Paul de devenir insultant pour la culture celte. Paul rentre chez lui et se lâche sur les réseaux sociaux.

Au vu du titre et du texte de la quatrième de couverture, le lecteur sait qu'il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation sur l'esprit critique. À la lecture, il constate les liens avec la méthode scientifique, ainsi qu'avec la zététique. Pour la narration de ce type d'ouvrage de vulgarisation, les auteurs optent soit pour un candide, soit pour un avatar de l'auteur qui expose et explique les différentes notions, avec une interaction plus ou moins sophistiquée avec les dessins. Ici, le procédé retenu procède un peu d'un mélange, avec le personnage principal Paul Boutet jouant le rôle du candide, et une incarnation humaine du principe de l'esprit critique. Les dessins apparaissent tout de suite très agréables à l'oeil : une approche réaliste avec un degré signification de simplification dans la description. Des personnages jeunes sans beaucoup d'exagération dans l'expressivité de leur visage ou de leur langage corporel, immédiatement sympathiques, parfois contrariés, mais jamais animés d'émotions négatives ou destructrices. le lecteur sait que l'ouvrage s'avèrera forcément composé de parties explicatives, et dans le même temps la première scène propose une mise en situation très concrète, opposant une jeune femme convaincue de la justesse de ses propos, de l'existence des fées, et Paul faisant preuve d'une attitude cartésienne ne pouvant pas souffrir ce genre de billevesées. Pourtant, il n'a pas le beau rôle, et les auteurs ne condamnent pas Masha par la raillerie ou la moquerie. C'est plutôt Paul qui apparaît comme obtus en dénigrant Masha sur les réseaux sociaux.

L'avatar de l'esprit critique apparaît dès la page neuf, en colère contre Paul qui use d'insultes et de moqueries sur les réseaux sociaux. Cette jeune femme joue le rôle de professeur qui se lance dans un exposé construit et structuré sur l'esprit critique. Paul intervient plus ou moins pour objecter avec une situation concrète ou une remarque, pour relancer en posant une question, parfois en essayant de mettre en pratique ce que l'esprit critique vient d'expliquer. Pour autant, le lecteur n'éprouve pas la sensation de se retrouver en classe, car les auteurs mettent à profit les spécificités de ce mode d'expression : mises en situation au budget illimité, retour dans le passé sans limite d'ancienneté, intervention de scientifiques et de chercheurs illustres, représentation d'expériences classiques, observations en direct de phénomènes naturels ou sociaux. le lecteur ressent rapidement que l'ouvrage a été conçu comme une vraie bande dessinée, scénariste et dessinatrice concevant chaque séquence ensemble avec des constructions de séquence reposant autant sur l'exposé en paroles de l'esprit critique, que sur ce qui est montré dans les dessins. le lecteur ressent également la variété des possibilités visuelles utilisées : êtres humains en train d'interagir, facsimilé d'une conversation en messages instantanés, réseau de neurones et de synapses, dragon crachant du feu, facsimilé de diagrammes, orbites de planètes, morceaux de puzzle, jeu de plateau pour les différentes étapes de la méthode scientifique moderne, fausses affiches de publicité, utilisation de personnalités diverses (de savants comme Galilée, à un présentateur télé comme John Oliver), logos de moteur de recherche scientifique, page de résultat google, onomatopée d'effets sonores, etc.

La découverte des principes de l'esprit critique se trouve ainsi incarnée au travers de Paul et de son avatar. Cette dernière rentre dans le vif du sujet avec la première évidence : une corrélation n'est pas une relation de cause à effet, citant quelques exemples remarquables et amusants, extraits de l'ouvrage Spurious correlations (2015), de Tyler Vigen. La dessinatrice reprend quatre exemples sous forme de graphique mettant en évidence des courbes similaires entre le montant des dépenses U.S. pour la science et le nombre de morts par pendaison, entre le nombre de noyades dans des piscines et le nombre de films où Nicolas Cage apparaît, entre le taux de divorce dans le Maine et la consommation de margarine, entre la consommation de fromage et le nombre de morts étouffés dans leurs draps. Suit un diagramme pour expliquer que par rapport à une moyenne, il y a autant d'individus en dessous qu'au-dessus. Sous réserve qu'il soit familier de cet auteur, le lecteur sourit en voyant Terry Pratchet (1948-2015) chevaucher une tortue dans le ciel pour donner sa définition de la science : c'est une méthode qui consiste à poser des interrogations gênantes et à les soumettre à l'épreuve de la réalité, évitant ainsi la propension de l'homme à croire ce qui lui fait du bien. À partir de la page vingt-trois, l'esprit critique se lance dans l'histoire chronologique des activités scientifiques : l'artiste représente alors des hommes des cavernes, des éléments mythologiques (scandinave, grec…). Puis viennent les premiers hommes célèbres pour leurs théories scientifiques : Pythagore Platon, Eudoxe de Cnide, Héraclide du Pont… jusqu'à arriver à Anaximandre de Milet (de -610 à -546), premier Grec connu à avoir tenté de décrire et d'expliquer l'origine et l'organisation de tous les aspects du monde de façon scientifique.

Le lecteur apprécie à sa juste valeur la qualité de l'exposé, à la fois pour sa narration animée, vivante et amusante, à la fois pour la clarté de chaque point développé. La première partie aboutit à une double page présentant les différentes étapes de la méthode scientifique : observation, hypothèses, expériences, théories, évaluation par les pairs. Puis les auteurs abordent la question des pseudo-sciences sous un angle critique (avec une petite pique contre la pseudo-science qui refuse de contredire les hypothèses d'un fondateur), les présentations manipulatrices pour parer de termes scientifiques sans en observer la méthode. le lecteur découvre ensuite la longue liste des biais cognitifs, chacun illustré par un exemple ou une mise en situation très parlante : paréidolie, biais de statuquo, effet Dunning-Kruger, effet Barnum, illusion de savoir, erreur fondamentale d'attribution, effet de halo, illusion de corrélation, biais de négativité, biais d'omission, biais de projection, biais de confirmation, effet foule, biais de la tache aveugle, illusion de fréquence, autruche, biais de cadrage, biais d'ancrage, effet de l'humour, biais rétrospectif, biais de rationalisation, illusion de savoir, illusion de fréquence, biais de représentativité. En fonction de sa culture en la matière, le lecteur retrouve ou découvre des problématiques incontournables comme la charge de la preuve (l'absence de la preuve n'est pas la même chose que la preuve de l'absence), les cinq questions de base à se poser face à une information, les parasites argumentatifs (sophisme et paralogisme, avec leurs dérivés), le fait que toutes les hypothèses ne se valent pas (entre un avis et un consensus scientifique), que la réalité n'est pas un sondage, et que l'ouverture d'esprit n'est pas synonyme de relativisme. Ils vont jusqu'à aborder la place de la foi dans l'esprit critique, à nouveau sans mépris ou même condescendance, et le caractère indispensable des émotions comme moteur de la raison.

Quelle que soit sa familiarité avec l'esprit critique et la méthode scientifique, le lecteur se retrouve vite passionné par cet exposé à la forme enjoué et rigoureuse. La narration visuelle a été pensé pour participer à l'exposé en apportant elle aussi sa part d'informations, de façon diversifiée et adaptée à chaque développement. L'ouvrage présente les différentes facettes de l'esprit citrique, d'abord par la méthode scientifique, puis par les biais cognitifs, les effets de rhétorique, avec à chaque fois des exemples concrets et actuels. le tout aboutit à une présentation cohérente de ce qu'est une démarche scientifique quel que soit l'objet de son étude, et observe des situations sociales et des communications de l'industrie du divertissement et de la société du spectacle à cette lumière. Indispensable.
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Dans cet album de non-fiction (même si une petite histoire sert de fil rouge), les autrices s'attachent à montrer toutes les facettes de l'esprit critique, en mettant l'accent sur la méthode scientifique, et en dénonçant les multiples biais cognitifs qui peuvent altérer notre jugement. ● C'est remarquablement fait, et pour ma part je dois dire que j'ai appris beaucoup de choses, alors que je croyais naïvement en connaître un rayon sur ce sujet ! Cela permet de se remettre en question ! ● La présentation s'efforce avec succès d'être agréable et ludique, pour faire passer ce que le fond du propos pourrait avoir d'austère, en particulier dans la recherche manifeste d'exhaustivité. ● Ce récit graphique devrait pouvoir tomber entre toutes les mains, c'est un vrai acte de salubrité publique à l'heure où la désinformation se déchaîne, ou les chaînes d'info en continu racontent n'importe quoi à longueur de journée, où les débats de soi-disant experts font rage partout. ● Une petite citation pour illustrer mon propos : « L'anti-intellectualisme s'infiltre sans relâche dans notre vie politique et culturelle, il est nourri par une idée trompeuse : celle que la démocratie signifierait ‘Mon ignorance a autant de valeur que votre savoir' ». ● Cet album passionnant de bout en bout est une vraie bouffée d'oxygène ! Je le recommande sans réserve.
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Isabelle Bauthian est une auteure que je suis depuis ses débuts. J'ai toujours aimé ses personnages aux caractères trempés car il y avait réellement une psychologie propre à chacun. Cela donne de la consistance à ses récits.

La voici embarquée dans un roman graphique pour nous expliquer des concepts comme la différence entre la foi et les faits, entre compréhension et interprétation. Plus encore, c'est un guide pour militer de bonne foi avec une argumentation solide afin d'être objectif.

J'ai beaucoup aimé cette démarche. Il faudrait que beaucoup puisse lire cet ouvrage afin de comprendre ce qui ne va pas dans leur esprit critique. Tout démarre sur une discussion concernant l'existence des faits. Notre héros, Paul qui n'est point à s'embarquer dans de la superstition, réagit plutôt fortement, ce qui ne manque pas de mettre le groupe d'amis contre lui.

La première leçon qu'on va apprendre est qu'une corrélation n'est pas une relation de cause à effet. Il n'y a par exemple aucune corrélation entre foi et intelligence. Les croyants n'ont pas un QI inférieur à la moyenne.

La science n'est pas que faits inébranlables et certitudes. Au cours des siècles, des vérités sont apparues puis ont disparu. Ainsi, la terre est bien ronde. Il s'agit de remettre en question les conclusions des génies qui nous ont précédés. C'est comme cela qu'on fait progresser la science. Bref, la méthode scientifique n'est qu'un outil.

J'ai bien aimé le passage sur les biais cognitifs. Par exemple, on peut être victime du biais de confirmation qui consiste à retenir uniquement les informations qui confirment nos idées préconçues. Il s'agit également de se méfier de l'effet foule. Il y en aura des dizaines d'autres. C'est intéressant de prendre conscience qu'il existe afin de les repérer dans des discussions données.

Des conseils nous seront donnés comme le fait de savoir s'informer correctement et ne pas tomber dans le piège des médias orientés nous faisant gober des choses à longueur de journée. La réalité n'est pas un sondage d'opinion.

Il y a également des manipulations rhétoriques comme le renversement de la charge de la preuve. Or l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence. On ne pourra pas prouver qu'il n'existe pas une théière orbitant entre la Terre et Mars mais on s'en doute.

La théorie du complot sera également abordée sachant également que des complots peuvent très bien exister. A force d'être inondé d'informations fantaisistes, on finit par ne plus prendre au sérieux certaines hypothèses. D'autres techniques sont tout aussi nocives comme celle du chiffon rouge qu'on agite pour détourner l'attention vers une position intellectuellement intenable. Ou la stratégie de l'épouvantail pour travestir les propos de son interlocuteur afin de le ridiculiser.

Au final, l'esprit critique se propose de baser son opinion sur des éléments vérifiables . Pour autant, les émotions sont nécessaires au raisonnement. J'ai bien aimé la toute fin de cette démonstration magistrale.

Sophismes et paralogismes n'auront plus aucun secret pour vous au sortir de cette lecture très instructive.
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Voilà une bande dessinée vachement intéressante, qui essaie d'éveiller notre esprit critique ! On part d'une situation banale : Paul fait un repas avec ses amis. Mais voilà qu'il s'énerve contre une femme qui prétend avoir vu des fées, parce que, enfin, c'est complètement impossible !
Et le soir même, il reçoit la visite de quelqu'un d'un peu spécial… l'Esprit Critique. Représenté par une jeune femme aux cheveux roses, l'esprit critique va d'abord nous faire remonter dans le temps afin de comprendre ce qu'est la pensée/méthode scientifique, avant de nous présenter tout un tas de biais cognitifs, qui pourraient biaiser notre esprit critique justement.
~
C'était vraiment très intéressant, d'un point de vue culture G, ou éveil de l'esprit critique, forcément ! Les dessins en plus sont sympathiques, vifs et colorés.

Bon, on va pas se mentir, c'est un poil complexe, donc soyez bien concentré si vous voulez tout comprendre, et pas seulement survoler. Ce n'est donc pas trop un ouvrage pour les trop jeunes enfants, dès 15/16 ans c'est pas mal je pense… puis c'est à cet âge-là qu'on doit s'ouvrir un peu la tête !

Je regrette cependant l'effet légèrement « liste de course » qu'on peut trouver à la fin, lorsque sont présentés les biais cognitifs, par exemple. Mais après, j'avoue, l'ouvrage aurait vraiment été long avec un développement approfondi !

Enfin, j'ai adoré le concept de mettre un petit jeu à la fin, pour vérifier si on avait tout bien compris :)
~
Bref, c'était très instructif, mais concentrez-vous ;)
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Petit document graphique sur les notions de débat et - comme son titre l'indique - l'esprit critique.

A la suite d'un petit débat entre amis sur un sujet clivant, des avis tranchés sont balancés autour de la table, énervant les uns, blessants les autres, divisant tout le monde. Suite à cela, l'esprit critique de l'un des convives lui rend visite et lui fait une petite leçon sur les façons constructives d'élever un débat, d'échanger avec d'autres personnes.

De fil en aiguille on va relever tous les biais cognitifs qui nous empêchent d'avoir l'esprit réellement ouvert et objectif, les erreurs argumentatives, les manipulations volontaires, les bons réflexes d'analyse à avoir.

L'auteur souligne que ce sont pourtant des outils d'argumentation, l'idée ce n'est pas de ne pas s'en servir mais de le faire intelligemment et de façon mesurée, de pouvoir les reconnaître pour contourner les plus nocifs.

Très chouette, éclairant, complet, bien expliqué avec des petits traits d'humour et des tacles bien appréciables. Une petite pépite que j'aimerai pouvoir offrir à mon compagnon qui a beaucoup de mal avec le concept de débat ! Ahah

Je reprends ci-dessous les différents biais cognitifs et erreurs argumentatives (et leur définition) relevé.es dans la BD, donc ne poursuivez que si ça vous intéresse :
* le biais de négativité : le biais de négativité est le phénomène qui fait que les individus sont davantage marqués par les expériences négatives que par les positives, qu'ils prennent davantage en compte les informations négatives que les positives, qu'ils en tirent plus d'enseignements et qu'ils les utilisent plus souvent.

* L'erreur fondamentale d'attribution (ou biais d'internalité) : la tendance générale des personnes à sous-évaluer les causes externes (situations, évènements extérieurs, autrui) au profit des causes personnelles (dispositions personnelles, traits de personnalité, intentions, efforts) qui sont surestimées. Ce qui revient à attribuer systématiquement à l'individu la responsabilité de sa conduite.

* le biais de la tâche aveugle : est le fait que nous sommes persuadés que l'existence et le fonctionnement des biais cognitifs sont beaucoup plus présents chez les autres que chez nous. C'est le biais de nos préjugés.

* Fermeture doxastique : être fermé à toute discussion ou argument allant à l'encontre de nos croyances ou convictions, étant convaincu que nous avons fondamentalement raison.

* le biais de l'autruche : Éviter délibérément une information négative ou des réactions qui ne sont pas alignées sur nos attentes, pensant que si nous enterrons notre tête dans le sable, elles disparaîtront.

* L'effet Dunning-Kruger (ou effet de surconfiance) : est un biais cognitif controversé par lequel les moins qualifiés dans un domaine pourraient surestimer leur compétence. (Je fais la boutade sur le vaccin contre le Covid ou c'est trop tôt ?)

* le biais de statu quo : est le fait de vouloir maintenir une situation dans la prise de décision. C'est une façon de pensée erronée n'impliquant pas de changement dans la vie courante.

* L'effet de halo, (ou effet de notoriété ou encore effet de contamination) : C'est une interprétation et une perception sélective d'informations allant dans le sens d'une première impression (« il ne voit que ce qu'il veut bien voir »).

* Biais de confirmation : est le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions.

* Biais de projection (cousin du précédent) : La tendance à supposer avec confiance que les autres partagent notre mode de pensée, nos attitudes et nos croyances. Ce biais nous laisse de plus penser que nos habitudes et préférences resteront les mêmes au fil du temps.

* Paréidolie : type d'illusion qui fait qu'un stimulus vague ou ambigu est perçu comme clair et distinct par un individu. Autrement dit, tendance instinctive à trouver des formes familières dans des images désordonnées (dans les nuages, les constellations…).

* L'effet foule ou effet "Asch" : le pouvoir du conformisme, un individu est susceptible de faire sien un jugement qu'il sait contraire au bon sens, à la réalité et cela sans que quiconque n'ait à délivrer la moindre récompense ou punition mais parce que la majorité pense de façon erronée et qu'il veut s'y conformer.

* le biais rétrospectif (cousin de la rationalisation) : consiste en une erreur de jugement cognitif désignant la tendance qu'ont les personnes à surestimer rétrospectivement le fait que les événements auraient pu être anticipés moyennant davantage de prévoyance ou de clairvoyance.

* L'effet Barnum : « effet Forer », « effet de validation subjective » ou « effet de validation personnelle », ou encore « effet puits », désigne un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à elle-même

(à suivre)
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critiques presse (3)
BoDoi
17 août 2021
Voilà donc un très bon travail de vulgarisation. À l’instar de la dialectique de Platon, Isabelle Bauthian et Gally s’attachent à faire prendre conscience au lecteur que les biais cognitifs et les erreurs argumentatives jalonnent notre quotidien. Que ce soit dans des joutes verbales ou en lisant les journaux, l’Homme y est confronté et cela contribue à transformer sa perception du monde. Apprendre à les identifier et les désamorcer tel est le leitmotiv de ce one shot. Une belle thérapie de l’être humain que nous invite à poursuivre cet ouvrage afin d’aiguiser notre esprit critique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
31 mars 2021
L’esprit critique est une BD didactique bien écrite par la scénariste et romancière Isabelle Bauthian. Gally arrive à mettre joliment en image un sujet et des explications parfois complexes !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
19 mars 2021
Excellent essai finement argumenté et magnifiquement retranscrit en images, L’esprit critique est une lecture indispensable et salvatrice.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
La méthode scientifique moderne !!!! (très très résumée) – OBSERVATION : c’est là que tout commence. L’examen attentif du monde permet de récolter la base de toute étude : les données. HYPOTHÈSES : explications possibles des phénomènes observés cohérentes avec les données. EXPÉRIENCES : il faut tester les hypothèses. Pour cela, on tente de les prendre en défaut. Si une hypothèse est fiable, elle parviendra à prédire les phénomènes naturels. THÉORIES : une théorie scientifique n’est pas une supposition, mais un ensemble de connaissances étayées obtenu suite à la validation de multiples hypothèses. Une théorie valide n’est pas démentie par la réalité. On essaie de ne pas supposer n’importe quoi. Il est plus pertinent d’examiner en premier les hypothèses avec le minimum de variables (c’est un principe d’économie nommé Rasoir d’Ockham, du nom du philosophe qui le formula en premier, au XIe siècle). ÉVALUATION PAR LES PAIRS : On ne peut prouver que quelque chose n’existe pas. Donc si tu proposes une hypothèse, tu dois prouver qu’elle est bonne. C’est la charge de la preuve. Pour ça, on va demander un ensemble d’experts en la matière de tenter de prouver que tu as tort. Jusqu’à ce qu’un autre, ou toi-même, les infirme ou les améliore. Il ne suffit pas qu’une expérience ait fonctionné une fois, sur un coup de chance, ou dans des conditions limitées. Elle doit être répétable. Les lois scientifiques permettent de décrire les choses factuellement, mais la science moderne ne s’arrête pas là : elle se base sur la méthodologie développée par les pionniers pour répondre à deux questions : Pourquoi ça se passe ? et Comment ça fonctionne ?
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On distingue deux types de parasites argumentatifs : les sophismes relèvent de la malhonnêteté. C’est le cas de l’inversion de la charge de la preuve ou d’un autre grand classique : l’argumentation Ad Personam, à savoir s’attaquer à une personne plutôt qu’à ces arguments. Et les paralogismes qui, quant à eux, sont des erreurs logiques de bonne foi. Tu as aussi le faux dilemme qui consiste à sélectionner un certain nombre de possibilités pour forcer à choisir uniquement entre elles. La cueillette de cerises (de l’anglais cherry picking) qui consiste à sélectionner les données qui nous arrangent. Ou encore le Non sequitur, terme latin qui signifie que ta conclusion ne découle pas de tes postulats de départ. Et, dans l’autre sens, le raisonnement panglossien : réfléchir à rebours pour aboutir à l’explication qu’on a envie de retenir. La différence entre sophisme et paralogisme est subtile, et parfois dépendante de la pureté des intentions de ceux qui les emploient.
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L’anti-intellectualisme s’infiltre sans relâche dans notre vie politique et culturelle, il est nourri par une idée trompeuse : celle que la démocratie signifierait « Mon ignorance a autant de valeur que votre savoir ».
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Le bouleversement opéré par Anaximandre ne relève pas de la connaissance du monde, mais de la pensée. Il n’a pas hésité à remettre en cause les hypothèses de Thalès, l’un des savants les plus respectés de son époque. Il n’a pas hésité à ignorer les dieux, préfigurant, avec près de deux siècles d’avance, la pensée socratique. Anaximandre a eu le courage de remettre en question à la fois les figures d’autorité et ses propres certitudes. Il a donné naissance à l’esprit critique, et presque personne ne l’a adopté.
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Certaines disciplines se donnent l’apparence de la science. Leurs tenants vous sortent des graphiques, des témoignages, des articles… Sauf qu’aucun de ces éléments n’a été produit en suivant la méthode scientifique. On parle alors de pseudo-sciences. Certaines relèvent de l’escroquerie. D’autres n’ont juste jamais été rigoureusement testées. Ce qui est malhonnête, c’est de présenter les hypothèses comme des faits. Ou de refuser de contredire les hypothèses d’un fondateur. Certains scientifiques se chargent de remédier à ce défaut d’études sérieuses.
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Opportune : la présentation éditoriale !
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