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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle lecture !
Quelle écriture !

L'auteure a à la fois une ecriture très recherchée, magnifique en utilisant des mots très justes et une ecriture très crue en employant des termes triviaux pour parler de la sexualité . Ceci déroute et fascine à la fois

Quant au contenu du livre, il démontre avec justesse les difficultés d'identité sexuelle que ce soit pour l'épanouissement des personnes qui se cherchent et le regard extérieur pas toujours bienveillant

Cette vision est partagée en 3 parties principales qui correspond à chacun des personnages

C'est intelligent, vivant, agréable à lire et prenant
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Totalement surprise par ce roman dont ni le titre, ni la couverture ni le résumé ne me laissaient présager une histoire si moderne et fascinante.

Bienvenue à l'église de la Treizième Heure une communauté féministe, queer, animaliste qui récite du Nerval ou du Rimbaud durant les offices. Les “treiziémistes” se ressemblent autour d'un idéal commun priant pour un avenir plus apaisé. Bien qu'un tantinet illuminée, il est très facile de s'identifier à cette communauté angoissée par le monde dont nous vivons : changements climatiques, épidémies, racisme, homophobie…une ère capitaliste dont nous sommes tous.tes les victimes. Néanmoins, le livre n'est en aucun cas pessimiste mais bien au contraire solaire.

Tout commence avec Farah, la seule enfant de la communauté car son père, Lenny, en est le fondateur. Cette jeune femme passionnée des littérature a pour ambition de lire tous (elle précise bien tous !) les livres écrits dans ce monde. Farah est enflammée par les mots et les histoires. Elle se rêve même détective et cherche à percer le plus grand mystère de sa vie, celui de sa filiation et du départ de sa mère. D'elle, elle ne sait que peu de chose, un nom peu commun : Hind. Une couleur préférée : le rouge…A partir de quelques brides d'informations soutirés à son père, Farah s'imagine une femme flamboyante tout droit sortie d'un film d'Almodovar, une référence au combien bien choisie.

Emmanuelle Bayamack-Tam nous propose une histoire de famille moderne racontée à trois voix : Farah l'enfant puis les parents : le fédérateur Lenny et l'énigmatique Hind.
Ce récit aborde des sujets très actuels tels que les questions de genre, la transidentité, l'intersexualité. Bien qu'elle ait choisi un contexte très fantasque, j'ai trouvé le récit très juste et émouvant. J'ai découvert le livre en version audio et j'étais complètement happée par le récit des trois comédiens. La langue est belle, le ton est juste et j'avais très envie de tenir le livre également entre mes mains pour relire quelques passages.

La Treizième heure” a remporté deux prix littéraires cette année : le Médicis et le Landerneau. Des distinctions amplement méritées à mon avis pour un livre qui me restera en mémoire encore longtemps.
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Emmanuelle Bayamack-Tam dresse le portrait d'une singulière communauté, l'église de la Treizième Heure. Une communauté qui recueille des marginaux et leur offre une écoute et bien plus encore sans ressembler à ce que l'on se représente dans l'église traditionnelle actuelle. L'Église de la Treizième Heure s'en démarque et c'est ce qui fait une partie de la saveur de ce roman original. L'autrice s'attarde sur le point de vue de la jeune Farah, qui se forge des idées bien précises sur la question de l'Église et sur ce que met en place son père dans cette communauté. Malgré des divergences avec l'Église traditionnelle, Farah n'est pas dupe sur certains points qu'elle trouve dogmatiques dans ce micro cosme moderne. En parallèle à sa curiosité insatiable, elle mène son enquête sur l'identité de sa mère et les circonstances de sa naissance. Son père Lenny, est aussi le narrateur dans une autre partie du livre. Il met en perspective l'histoire de sa fille en racontant son point de vue, comment il a vécu sa naissance et tout ce qui s'ensuivit. Emmanuelle Bayamack-Tam aborde différents questionnements, de la notion de genre à la parentalité en passant par ce que peut représenter une famille aujourd'hui. Qu'est-ce que "faire famille" ? Rarement les romans abordent la question avec autant de nuances. La Treizième Heure est donc une fiction d'une grande richesse servie par le ton d'Emmanuelle Bayamack-Tam. Les dialogues percutent, la question des corps n'est jamais loin. Un nouveau livre dense et prenant, qui a obtenu récemment le Landerneau.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Emmanuelle Bayamack-Tam, l'auteure du Prix Livre Inter 2019 pour Arcadie, revient sur le devant de la scène littéraire avec son nouveau roman La Treizième Heure. Un texte puissant et poétique regroupant les thématiques phares de l'auteure : l'être humain, l'amour, l'intersexualité, l'identité, le genre, les communautés et la littérature.

La Treizième Heure est une institution née du fruit des expériences de la vie de Lenny, père de Farah et ex de Hind. Dans cette Église inclusive fondée sur l'amour et le désir de proposer un lieu où chacun sera accepté tel qu'il est, la poésie est reine et les ateliers sont orientés vers la prise de conscience, l'acceptation de soi et la confiance en soi. Pourtant, le chemin parcouru pour bâtir cette église de l'amour est loin d'avoir été facile. Tout a commencé quand Lenny et Hind ont commencé à se fréquenter. Ni l'un, ni l'autre n'était prêt pour ce qui les attendait.

Lenny et Hind : de l'amour passionnel à la déraison
« Dès le début, tu m'as vue comme un poème, une fée baudelairienne, une émanation un peu tremblée de tes grandes odes. (…) Pauvre Lenny, il t'aura échappé tant de choses, à commencer par le fin mot de notre histoire. (…) Pauvre Lenny, qui se serait bien contenté de m'aimer. Pauvre Lenny qui a pris mon désir de maternité comme une merveilleuse nouvelle – alors qu'il en a été de ce désir comme du reste : il s'est usé, volatilisé ».

Lenny et Hind forment un couple improbable. Lui est discret, pas particulièrement beau, alors qu'elle resplendit, les têtes se retournent sur son passage et elle produit l'effet d'une tempête partout où elle passe. Pourtant, malgré leurs caractères différents, l'alchimie va opérer entre eux. Hind apprécie particulièrement Lenny car il la voit comme elle se voit, c'est-à-dire une femme, et non une personne transgenre. Car oui, Hind est née dans un corps de garçon. D'abord prénommée Sheriff, elle fera sa transition en CM2 et sa mère l'abandonnera à sa tante, reniant que son fils adoré puisse en réalité être une fille avec un pénis : « de tous mes amants, Lenny est le seul à n'avoir manifesté ni curiosité ni enthousiasme particuliers à me découvrir trans. Il est le seul que j'aie mis devant le fait accompli – cet effet de surprise n'expliquant en rien la simplicité, ou devrais-je dire l'innocence avec laquelle il a ensuite abordé les choses :
– Comment ça se fait que tu aies, euh, une bite ? »

De cet amour naîtra Farah, une petite fille disposant des caractéristiques sexuelles masculin et féminin : « faute de récepteur ad hoc, la testostérone n'a pas pu viriliser les tissus cibles pendant la vie foetale. Mais comme les testicules de votre enfant fabriquent quand même de l'hormone antimüllérienne, l'utérus ne s'est pas développé non plus. Ni les ovaires. »

Hind décide de quitter le foyer familial en laissant Lenny en père célibataire pour l'éducation de Farah. Il s'en occupe comme il peut avec l'aide de Sophie – la mère porteuse -, dans la bienveillance et le respect d'autrui, en lui inculquant des valeurs et lui donnant une place dans son église. Bien sûr, à 16 ans, Farah est loin d'être une adolescente docile. Elle oscille entre son refuge, les romans – au grand désarroi de son père qui considère la prose comme médiocre -, et l'enquête auprès de ses grands-parents et ses oncles et tantes pour en savoir plus sur sa mère. Un coup on lui dit qu'elle s'appelait Sophie, un coup Hind, personne ne semble se mettre d'accord sur la réelle identité de sa mère, et ce manque d'informations laisse un vide en Farah, qui rejette petit à petit sa frustration et l'absence de sa mère sur son père.
Lien : http://untitledmag.fr/la-tre..
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On entre dans la vie d'une ado de 17 ans qui questionne son père sur sa mère qu'elle n'a jamais connue.
Ce père est une sorte de gourou d'une secte qui s'appelle la treizième heure, et qui a toujours menti à sa fille.
Une histoire racontée par la fille, le père et la mère. Très belle écriture, il est question de l'identité, de la transexualité.
J'ai beaucoup aimé.
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La treizième heure de Emmanuelle Bayamak Tam



Pas facile de bousculer ses certitudes et beaucoup de lecteurs ont repoussé ce roman.

Un sujet à polémiques qui fait pourtant souffrir beaucoup de jeunes.

Trans-identité, secte, avenir de la planète, pollution.

On pénètre au coeur d'une secte, Église inclusive et queer.

Mani, la grand mère a aimé Tind, Elles ont vécu dans la Médina de Ghardaïa, pour Tind, il ne reste que le paradis de cette enfance en Algérie. Mais sa mère la donne à sa soeur. le reste n 'est que souffrance avec une pause rassurante auprès de Lenny. 

Sheriff sait qu'il est une fille.



                                                       *

Farah la fille de Lenny, directeur de cette secte aime son père mais analyse et décortique ce qui se passe au coeur de cette secte de la 13e heure.

Les membres y sont libres et attendent l'apocalypse. Des personnes blessées, traumatisées qui craignent les épidémies, l'esclavage féminin dans le mariage arrangé et chantent et dansent dans un lieu protecteur.

Farah est en réflexion sur son identité, reconnue de sexe masculin à la naissance alors qu'elle se sent fille, elle a 16 ans, peu de poitrine et toujours pas ses règles.

Avide d'informations, elle va interroger son père qui élude certaines réponses.

Qui est sa mère ?

Hind si belle et pourtant singulière qui vient de réapparaître ?

Sophie membre de la secte, très amoureuse de Lenny ?

Hind va prendre la parole et expliquer son amour pour Sélim.

D'autres secrets que je ne vais pas spoiler assemblent les éléments du puzzle par petites touches.

Humour, émotions, beaucoup de sujets traités. 
Lien : https://annemariequintard.fr
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Un livre vraiment particulier...

Je m'attendais à un livre sur les sectes, et finalement, c'est un aspect qui demeure purement secondaire.

Il est en fait question d'identité sexuelle, à travers les yeux de différents personnages. Une protagoniste hermaphrodite, ou en tout cas dont l'identité sexuelle a l'air un peu floue. Et ça n'a pas l'air de la préoccuper plus que ça.

Ensuite, une transexuelle, née dans le mauvais corps, pour qui cette question semble être une priorité dans sa vie.

Et enfin, le point de vue de quelqu'un un peu éloigné de ces questions, bien qu'il soit directement impliqué dans la vie des deux dernières. Et c'est vraiment intéressant parce que ce sont des points de vue bien différents qui se confrontent, à travers des révélations, des secrets de famille, et des petits retournements de situation qui pimentent un peu le récit.

Les personnages sont bien différents les uns des autres, parfois antipathiques, parfois attachants. Ils sont nuancés, et s'ils peuvent paraître horripilants aux premiers abords, on finit par les apprécier en découvrant ce qu'ils cachent au plus profond d'eux, leurs angoisses, leurs tourmentes.

D'autres thèmes intéressants exploités comme le recours à une mère porteuse, les difficultés des relations amoureuses, et bien d'autres choses.

Un roman vraiment intéressant, et bien ficelé, avec des personnages hauts en couleur.

Petite déception, c'est à propos du personnage de la mère porteuse, qui apparaît comme ennuyeuse voire insupportable pour tout le monde, tellement elle est fade et sans saveur ; dommage qu'on n'ait pas son témoignage à elle aussi, elle était peut-être plus intéressante qu'elle n'en avait l'air.
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Un roman cru et puissant !

Trois personnages qui nous racontent leur version d'une même histoire, celle d'une famille qui n'a existé que quelques jours.

Farah, la fille de 16 ans, la langue bien pendue, qui s'est toujours interrogée sur ses origines, menant une véritable enquête auprès de ses proches

Lenny, son père, charismatique fondateur de la Treizième heure, une secte aux idées très modernes et ouvertes, qui accueille tous les gens en quête de sens

Hind, sa mère, femme fatale, qui a déserté très tôt le foyer pour vivre son grand amour

Les mots sont beaux, justes et d'une grande force. Les sujets abordés sont multiples et ces 3 portraits sont terriblement émouvants, j'ai adoré les découvrir !

Ce roman n'est pas une lecture paisible, il nous bouscule dans nos idées et ce que l'on croit connaître du monde.

Laissez-vous embarquer si vous aimez les histoires de vie, les familles atypiques et si le langage cru ne vous rebute pas car ici, le sexe est très présent et abordé sans aucun tabou.

J'ai pour ma part beaucoup aimé cette lecture complètement différente de ce que je lis d'habitude !
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La treizième heure c'est l'histoire d'une congrégation de laissés pour compte portée par une foi qui se veut inclusive et poétique. le récit tour à tour drôle, pathétique et attendrissant d'une ado intersexuée avisée, un père prédicateur éprouvé et désabusé et une déesse trans déchue.
Un roman profondément humain sur l'identité de genre et la folie du monde qui prend tout son sens et son intensité au fil des pages.
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Un roman choral que j'ai bien apprécié.

Dans une congrégation qui se réunit autour de la poésie, Farah cherche ses origines. Pas facile de trouver sa place dans un endroit où les gens admirent et adorent son père, et lorsqu'on ne sait pas qui est sa mère. Ca parle de personnes LGBT+ au passage, et c'est bien agréable ! Je pense que ça peut permettre une vraie ouverture d'esprit, et c'est un peu le thème du roman, l'amour les uns les autres etc. (donc ça tombe bien !)

Certaines scènes m'ont fait sourire, et j'ai aimé la façon dont chaque personne qui prend la parole a un ton différent, une vraie personnalité et différente manière de voir la même situation. Des personnalités marquantes et flamboyantes !

J'ai lu ce roman dans le cadre du Printemps du livre Grenoble 2023, et j'ai apprécié ma lecture.

J'en ai parlé dans l'épisode 22 de la croqueuse de livres, où je chronique aussi d'autres livres du Printemps du livre.
Lien : https://redcircle.com/shows/..
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