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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un récit apaisé, délicat, à la simplicité au cordeau , petit bijou de littérature, où l'auteur a une façon merveilleuse , unique , de conter l'âme humaine d'une façon saisissante de beauté , entre tendresse , sollicitude , amour fraternel intense, vivant , sorte de journal intime pétri de spiritualité et d'engagement total de soi…..

L'auteur en 63 chapitres très brefs y retrace les premiers symptômes de la schizophrénie de son frère —— il a la soixantaine, son frère deux ans de moins——- repoussé à cause d'elle dit - il «  à la périphérie des choses et du Monde » , son existence est peuplée parfois de fantômes et de délires paranoïaques , sans quiétude , son esprit obsédé et encombré… .

Que de pages sublimes en soixante - trois tableaux où l'auteur trouve la force de s'élever, quoi qu'il arrive, où qu'il soit .se sentir léger et fendre le ciel de ses pensées , malgré l'adversité.!

Le narrateur , enveloppé dans le tissu flou des jours qui déclinent échange avec son frère cadet des paroles profondes , effilés, jamais surgies du hasard , justes toujours .

Le premier , écrivain , réfléchit à propos de la vieillesse , la mort , l'amour de la nature ,les oiseaux, son épouse, son chien fidèle, ses parents disparus, son enfance .

Il tente de traduire les pensées lucides du second,, de ce «  Roitelet » qui exerce la profession de pépiniériste, porté par le mystère de leurs divergences fusionnelles.

Parfois leurs parents disparus les visitent ou un chien lui aussi , pose son oreille sur leur visage endormi .
Un petit banc les attend toujours au sein d'une palette bucolique , dans le calme suspendu de l'été .

Ils aiment le monde des oiseaux et la nature , se nourrissent l'un de l'autre à travers la phase tragique , vacillante , parfois, obscure , semée de dangers du deuxième. «  Je suis de moins en moins réel , C'est atroce » .

Comment un tel minuscule récit autobiographique peut - il provoquer de vives émotions,, une telle variété d'intuitions ? .

Soif d'éternité , douceur infinie d'aimer, dignité de résister, les deux frères livrent là l'essence de leur être , la fluidité des paroles échangées force l'admiration.
Chaque chapitre livre son lot d'actes marquants , le choix d'une nourriture spirituelle, de splendeur visuelle, d'intériorisé, ample entre exigence , doute , humilité et incroyable acuité, peut être à l'image de la lecture des livres de Charles-Juliet.

Un tel amour fraternel , clairvoyant, vagabond, profond, entre un cerveau décousu mais aimant et la sagesse d'un écrivain rare comme celui - là!

On pourrait citer nombre de phrases , éclairées de lumière , tendresse , douceur incomparable !

Un récit magnifique , trop court, saisissant , d'une beauté incomparable et rassurante , pétri de sollicitude et de tendresse , au coeur d'une existence fraternelle malheureuse , marquée par la peine, l'inquiétude , la solitude , le désordre .

J'avais découvert cette oeuvre fine à l'écriture merveilleuse à la librairie, grâce à sa couverture d'un vert indéfinissable, trouée d'un oiseau tout blanc qui prend son envol , le bec peint à la verticale , qui trouve la force de s'élever quoiqu'il' arrive !
Un ouvrage à lire et relire pour s'en nourrir !
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Quelle merveille, quel joyau !!
Vingt-troisième ouvrage d'un auteur que j'avais jusqu'alors complètement ignoré, le Roitelet est un livre formidable.
le québécois Jean-François Beauchemin écrit là un texte rare par la délicatesse et la tendresse qui s'en dégagent.
Journal de bord d'une fraternité solaire, rythmé par de courts chapitres simples mais intenses, le Roitelet parle d'abord de la relation que l'auteur entretient avec la réalité. Et avec son frère…
Il vit avec sa femme Livia, son chien Pablo et le chat Lennon, à la campagne, à une cinquantaine de kilomètres de Montréal. Son frère est schizophrène et il le voit presque tous les jours. L'oiseau c'est lui…
Beauchemin a 60 ans et fait un peu le bilan :
-Cétait une fin de journée d'une stupéfiante douceur, qui rendait la vie et la pensée faciles. le bonheur me pousse aux confidences. À un moment la lumière a encore faibli ce qui m'a un peu enhardi: « Pour dire très simplement des choses très complexes, j'ai mis du temps à être heureux L'inquiétude et la peine que me causait mon frère ont pu, j'imagine, jouer un rôle dans ce retard. Mais Livia la vie à la campagne, la proximité des bêtes, les fleurs du jardin, la beauté de certains soirs, tout cela aura beaucoup contribué à la venue de ma joie. de vous compter parmi mes amis aussi.» Là-dessus, monsieur Vermeulen s'est tu un instant, est devenu tout songeur, puis il a conclu avec ces mots: «À quoi sert l'amitié? Peut-être à consoler le chagrin que l'amour a causé.»-

Bien sûr le lecteur français pensera à Christian Bobin, récemment décédé. Mais Beauchemin se définit d'abord comme un poète de la réalité ou un prosateur de l'imaginaire cherchant avec pudeur les fondations d'une spiritualité païenne :
« Je me serai consacré à cette recherche: il n'y a pas d'époque de mon existence qui n'ait été imprégnée de cette volonté d'une descente en l'humain. L'enfance même n'y a pas échappé: le sentiment d'un monde invisible auquel l'intuition donne une forme, l'étonnement de trouver en chaque personne les paysages cachés que les sens ne perçoivent pas, mais que l'effort de compréhension illumine soudainement, tout cela était déjà présent au milieu de mes jeux d'autrefois. Si, aux turbulences de la foule, j'ai presque toujours préféré les remous de l'être, c'est sans doute justement parce que je sentais que le puits des premières s'alimentait à la source des seconds. Et c'est pourquoi la présence de mon frère à mes côtés m'est si précieuse. J'y redécouvre jour après jour ce débordement de l'âme qui précisément éclabousse ma vie. Ça n'est pas que l'âme de mon frère soit spectaculaire. Mais ce qui me plaît, c'est qu'elle cherche un passage vers le jour. Les oiseaux aussi font cela. Dans les derniers instants de la nuit, à l'heure du dur combat entre l'ombre et la lumière, ils s'envolent des nids et partent à la rencontre du soleil, comme pour en précipiter la venue. »

Je m'aperçois que c'est la première fois que je ramène de si longs passages. Mais c'est vraiment trop
beau !
144 pages cousues main, que je viens de relire et que je relirai encore, qui disent l'essence d'une vie qui défile sans, comme le dit Beauchemin,qu' il s'y passe grand chose.
L'écriture est ciselée finement, juste comme il faut.
Jusqu'à la couverture en vrai-faux livre de chevet, usée jusqu'à trame, d'où le roitelet semble s'extraire.

Tout cela est d'une formidable beauté.

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‌Sur notre astéroïde au suspense un peu pété, il nous faudrait bouturer en abondance du Jean-François Beauchemin, pour son extraordinaire imperméabilité au banal et au moche.
Pour son élégance aussi, son tact littéraire, approvisionnant le lecteur en chapitres d'une page et demie, afin de ne pas le gaver d'une surabondance existentielle et lui concoctant des biberons d'âme liquide assurant une chaude satiété.
Un livre que j'ai déjà lu plusieurs fois et qui me comble à chaque fois par sa densité et sa subtilité.
De nombreuses phrases saisissent , on reste tétanisé béatement par les fulgurances d'un esprit modeste et puissant.


Avec Jean-François Beauchemin le poids du monde se déchausse de ses semelles de plomb, décrante ses raideurs, relâche enfin ses mâchoires sauriennes.
Ce livre est une caresse littéraire et pourvoit abondamment aux exigences de l'esprit.
Un humour subtil, dont l'absence nous aurait surpris, agrémente encore ce texte magnifique.


La figure du frère schizophrène produit un effet de réalité frappant mais n'est peut-être qu'un chemin de traverse nous savonnant avec bienveillance la voie vers une spiritualité aux questions merveilleusement insolubles. L'auteur éclaire en miroir les troubles schizophrènes et le rapport au monde de tout être vivant, leur donnant mutuellement un supplément de sens .

Agile sherpa des cimes, il nous hisse sans même de signes d'impatience, nous balbutiantes limaces, vers des versants inaperçus, de vue grisante sur de fabuleux lointains, pleins de nouveaux soleils et de chevaux indolents .

Philatéliste des émotions, l'auteur est coutumier d'un anthropomorphisme éhonté et irrésistible . Sa porosité extrême à la nature, sous ses formes animales ou végétales, m' a profondément captée et constitue pour moi la trajectoire la plus directe vers le Grand Tout, nous catapultant sans transition en pleine sérénité, à nouveau fringants pour échapper à la sédation et remettre "les bonheurs perdus sur leur 31".

Il me reste à remercier Babelio et les éditions Québec- Amérique pour ce cadeau bienfaisant et vous en conseiller fortement la lecture.
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Coup de coeur absolu pour ce livre, prêté par une amie! D'ailleurs, je vais essayer de me le procurer, pour qu'il rejoigne les oeuvres que je garde précieusement.

" J'ai cessé d'être tout à fait moi-même dans cette vie. Je sens que s'ouvrent devant moi les portes d'un pays terrible, et que je suis repoussé comme à la périphérie des choses et du Monde". Ainsi s'exprime le frère du narrateur, atteint de schizophrénie depuis l'adolescence.

On pourrait s'attendre à un récit sombre, terrible. Certes, dans l'évocation de la maladie, se présentent des moments difficiles, douloureux, à la fois pour lui et pour son entourage, mais quel magnifique lien entre les deux frères ! Quelles conversations profondes, souvent métaphysiques ils ont!

La poésie des mots , la délicatesse des émotions m'ont bouleversée. Un grand souffle d'humanité émane de ce livre où le narrateur, écrivain très introspectif, a réussi à créer un rapport à la nature, aux animaux, que je trouve exceptionnel, notamment avec ses chiens et la jument de ses voisins.

Au-delà des chagrins, des deuils, il s'émerveille de la beauté du monde, des petits bonheurs du jour, des sourires tellement rares de son frère, ce roitelet fragile et cependant " Même quand l'oiseau marche, il sent qu'il a des ailes"... Il s'illumine de l'amour de sa femme Livia, des moments de partage avec le couple coréen qui vit près de chez lui, de ses fantômes avec qui il communique.

Vraiment une découverte qui a fait vibrer mon coeur et mon esprit ! Je me réjouis de lire d'autres oeuvres de cet auteur canadien, notamment ses recueils de poèmes .
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« Schizophrénie pseudo-névrotique avec pensées obsédantes ».

À cette approche médicale qui décrit son frère, on préfèrera celle de Jean-François Beauchemin, l'auteur du Roitelet : « … un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête (…) un roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères ».

En un peu moins de 150 pages, Beauchemin nous parle de son rapport au Monde, placé sous le double regard de son frère qu'il accompagne, protège et aime d'un amour dévoué et absolu ; et du sien, goûtant les joies simples de la vie à la campagne, entre chien, voisins et jardinage.

Une vie simple guidée par cette pensée un peu auto-persuasive que le meilleur est à venir pour notre Monde en crise. le Monde, cette chose tellement indéfinie, fascinante et mystérieuse qu'elle mérite une majuscule.

Une vie constamment bouleversée par ce frère différent, qui « cherche un passage vers le jour », autonome mais tellement dépendant de cet amour fraternel à double sens, qui les nourrit l'un l'autre. « Rien ne m'émeut davantage que de voir mon frère sourire ».

Et au travers de ces lignes où il ne se passe pas grand-chose à part la vie – et comme cela fait du bien ! – apparaissent régulièrement des fantômes, parents ou animal perdu, qui aident à vivre et à comprendre. Et à ne pas craindre la mort.

Le Roitelet est un livre sublime, atypique, dont le style est fait de « désordre, de dispersion et de considérations abstraites », autant d'éparpillements qui une fois assemblés font sens. Un bijou de poésie et de nature, accessible, venant d'un taiseux qui, à la parole, préfère « écrire quelques pages dans lesquelles le silence tient la place la plus importante ».

Et ces silences, partagés avec son frère, disent tant et nous racontent des choses merveilleuses et émouvantes.

Et Dieu dans tout ça ? « Je suis sûr que Dieu n'existe pas (…) Mais il existe en moi un besoin de Dieu dont je n'arrive pas à me débarrasser ».

« Si vous voulez mon avis, ça n'est pas la vie spirituelle des gens qui fout le camp. C'est la poésie. La poésie n'est pas un genre littéraire, elle est l'expérience de la vie par l'esprit, le pressentiment aveugle que l'existence, même la plus fragile, la plus diminuée ou la plus impuissante vaut la peine qu'on s'y intéresse vraiment ».

Hop, hop, hop : on se précipite !
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Sur la pointe des pieds ... je suis restée sur la pointe des pieds tout au long de cette lecture qui restera pour moi inoubliable .

Pénétrer dans l'univers de Jean-François Beauchemin est à la fois un honneur et un privilège mais aussi l'occasion de s'interroger sur le pourquoi et/ou le comment de notre parcours de vie.
La vie suit son chemin, la fin se rapproche inéluctable alors sachons profiter de l'instant.

Sur la pointe des pieds je me suis laissée porter par la plume de Jean-François Beauchemin. Ses phrases se font poèmes, "La vie, le bonheur , l'amour et l'espoir que le Monde se fasse meilleur, quel acte de foi! "

A lire et à relire.
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J'avoue que dans les temps terribles que nous vivons, j'ai trouvé refuge dans ce livre, tellement beau et apaisant.
J'avais remarqué dans les librairies la couverture comme un peu vieillie de ce petit livre, d'un vert très doux et ce petit roitelet pointant le bec vers le ciel. Il m'intriguait beaucoup.
Le narrateur (certainement très proche de l'auteur), écrivain, la soixantaine, mène une vie tranquille et simple à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et son chat Lennon. Son frère, atteint de schizophrénie, vit à quelques kilomètres de chez lui. le narrateur va souvent le voir pour tenter de calmer une crise, pour discuter un peu en observant la nature. Ou bien le frère débarque à vélo en pleine nuit. Il a besoin de parler. La relation qu'entretiennent les deux hommes est très forte : ils se comprennent à demi-mot, s'écoutent attentivement, restent silencieux… Ils parlent de la vie, de leurs parents disparus, de la mort, de Dieu, du sens de l'existence, de la nature, des bêtes, des gens. II y a toujours beaucoup de tendresse et de bienveillance dans leurs échanges. J'ai lu que ce texte n'était pas autobiographique et pourtant la description de ce frère schizophrène est extrêmement précise et bien analysée. Il souffre beaucoup et son rapport au monde est très compliqué. Ses réactions, souvent inattendues, désarçonnent les gens. C'est un garçon très sensible, dont les paroles sont souvent pleines de sagesse, de vérité et de poésie. le roitelet, c'est un peu lui avec sa petite touffe de cheveux aux reflets mordorés, un  «  roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères ». Mais comme le rappelle l'auteur en épigraphe : « Même quand l'oiseau marche, il sent qu'il a des ailes. » (A-M Lemierre)
Par ailleurs, ce qui est particulièrement remarquable dans ce roman, c'est l'évocation de la nature. Comme je le disais, cela m'a apporté beaucoup d'apaisement à un moment où j'en avais vraiment besoin. J'aimerais voir le monde exactement comme le narrateur le voit, avec la même sensibilité, la même immense capacité d'émerveillement, j'aimerais, toute seule, je veux dire, sans l'aide de la littérature, être capable d'admirer encore davantage ce qui m'entoure, de prendre le temps de regarder un paysage, longtemps, très longtemps afin qu'il s'imprime en moi. Je trouve que nous faisons tout tellement vite. J'habite à la campagne, cela est donc a priori à ma portée. Là, au bout de ma rue, commence la forêt, une forêt immense et belle avec de grands arbres : le GR en direction du Mont-Saint-Michel passe à quelques mètres de ma maison. Je n'en profite certainement pas assez, happée que je suis par un quotidien très chargé. Et ce type de livre me rappelle que le temps file et qu'il ne faut pas oublier, chaque jour, de consacrer quelques instants à l'émerveillement. « Je me réjouis en tout cas de m'être débarrassé de tout ce qui dans la jeunesse m'avait encombré : la méconnaissance de l'âme, la pauvreté de la pensée, la brièveté de l'amour, la vitesse. » J'aimerais moi aussi pouvoir dire cela...
« Tu devrais écrire un livre dans lequel rien n'arrive. » dit le frère.
C'est cela, il n'arrive rien dans ce livre. Juste une multitude de petites choses très belles qui sont là, souvent à portée de main. Au moment du confinement, beaucoup de gens (dont je suis) découvraient la beauté des lieux autour de leur maison. Ils ne les avaient jamais vus avant. Ils allaient plus loin, prenaient l'avion, la voiture alors qu'il suffisait de faire quelques pas, de regarder le ciel, la lumière, les oiseaux. Et les arbres aussi.
Un livre intense, porteur de sérénité, de paix et qui invite à la contemplation… Comme ça fait du bien !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un moment de grâce et de recueillement tout à fait inattendu : voilà ce que m'aura apporté ce court roman d'un auteur québécois découvert à la faveur d'un jury de lecteurs.
Des deux frères qui se soutiennent l'un l'autre et se reflètent l'un dans l'autre, pas un ne m'aura moins touchée que l'autre : entre le narrateur retiré du bruit du monde dans la quiétude de son couple mais qui n'en est pas moins pétri de questions existentielles et son frère schizophrène dont la souffrance vous brûle se joue une magnifique partition dans laquelle on est bien à mal de discerner où se situent le bonheur ou la vérité.
Il me restera durablement de cette belle lecture l'image mentale d'une absolue sérénité d'un banc dans le jardin où je sais désormais pouvoir me poser; c'est infiniment précieux.
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Il existe un petit village où dort un écrivain, sa femme Livia, son chien Pablo et son chat Lennon. Au coeur de la nature, cet homme s'interroge sur la vie, la mort, et cette dimension qui existe entre les deux. Son quotidien est aussi illuminé par la présence de son frère, qui souffre de schizophrénie depuis son adolescence. Un lien profond, un amour sincère et une tendresse infinie les unit… et nous en sommes les chanceux spectateurs…

Le roitelet de Jean-François Beauchemin est un moment pur, un instant suspendu, une bouffée d'amour. C'est une lecture faite émotions, des mots posés là à l'endroit parfait, et une petite musique qui murmure le bonheur à nos oreilles.

Les chapitres sont courts et vont à l'essentiel. Ces images, ces paysages, ces petits plaisirs qui rendent la vie plus lumineuse et notre monde moins sombre.
Les questions ne cherchent pas de réponse, elles sont là pour aiguiser notre esprit, ouvrir notre coeur et alléger notre âme.

Les mots décrivent l'amour, celui qui nous porte, celui qui nous émeut, celui qui nous grandit. Ils racontent la douleur de celui qui souffre, qui se sait à part, incompris, rejeté.

Le roitelet est une douceur, une caresse, un instant d'humanité. Ce sont ces petits bonheurs simples que le temps nous vole mais qui donne cette saveur à nos jours…
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C'est l'histoire très simple d'un amour fraternel. Un amour inconditionnel, absolu.
L'un est écrivain, l'autre pépiniériste.
L'un protège l'autre parce qu'il est schizophrène.
La vie du plus fragile est souffrance, incompréhension, solitude , délire, peur
Le plus fort le console, le prend dans ses bras, lui parle, le calme ou est tout simplement là.
Les deux philosophent très différemment mais s'écoutent pour un jour peut-être se rejoindre.
Jean- François Beauchemin, dans un style merveilleusement poétique nous raconte sa vie au jour le jour, ponctuée des visites de son frère sur qui il veille inlassablement.
Près d'eux il y a Livia la femme "silencieuse, timide , mystérieuse", j'ajouterai généreuse.
Il y a Pablo le chien fidèle et déjà vieux.
Le chat.
Les voisins bienveillants, Mr et Mme Vermeulen.
Mr Chung à la philosophie bouddhiste.
Et surtout la nature omniprésente qui les émerveille en permanence.
C'est un livre tellement beau, si émouvant, si bien écrit, que je l'ai refermé avec regret.
Il me faudra le rouvrir un jour pour le plaisir de relire quelques passages sublimes, pour les réflexions sur la vie qui va finir, pour une des plus belles déclarations d'amour jamais lue ( page135)
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