AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 987 notes
5
26 avis
4
24 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
J'ai longtemps hésité à me procurer les 2 tomes du Deuxième Sexe. Simone de Beauvoir me faisait peur, autant au niveau du ton soutenu (1950 environ) que sur le fond et les notions autour du féminisme.

Simone de Beauvoir a choisi un schéma très prenant pour organiser son essai, chose qui m'a happé dès le début dans le cheminement de ses pensées. Elle commence par parler de la femme d'un point de vue biologique, ici on apprend beaucoup de choses, autant sur les humains que des exemples parallèles avec des animaux et insectes. Simone de Beauvoir essaye de comprendre les choses factuellement, de réfléchir à la place de la Femme.

Ensuite l'autrice aborde la Femme sur le thème de la psychanalyse, et exploite notamment des écrits philosophiques (je crois ?). Elle confronte notamment les écrits de Freud.

Finalement, Simone de Breuvoir aborde ce qu'elle appelle le "matérialisme historique". Ici l'idée véhiculée est assez simple : l'invention des outils (sous toutes formes) va donner à l'homme une place bien plus importante, qui va alors prendre la place de la femme sur beaucoup de tâches qui lui incombait. La femme n'a biologiquement pas les capacités d'en faire autant, et finit pas devenir moins présente que l'homme dans les tâches utiles à la société (agriculture etc).

Après ça, l'autrice retrace l'histoire de la femme jusqu'à son époque, quelle était sa place, comment elle a évoluer, la différence entre différentes zones géographiques.

Je reprends une citation bien connu, que l'autrice mets en avant avant même de démarrer son essai : " Tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie. " Poulain de la Barre

J'ai beaucoup appris avec ce premier livre, j'avoue avoir pris le temps de le découvrir pour 2 raisons : la richesse de chaque page et l'écriture qui est très soutenue. J'ai pris plaisir à lire cet essai en ayant conscience que nous parlons de la femme dans les années 50, toutefois les études de Simone de Beauvoir sont extrêmement enrichissantes, quelquesoit l'époque.

Un classique à découvrir, qui n'accuse personne, qui énonce des faits, les analyse et en déduit certains éléments.

A bientôt pour le deuxième livre 📖
Commenter  J’apprécie          50
Voici une oeuvre qui éclaire, qui demeure intergénérationnelle et qui doit être lue.

De nombreux et importants faits sont rapportés par S. de Beauvoir dans cet essai, si bien que je prévois de le relire dans quelques mois afin de pouvoir m'approprier le plus possible le discours qu'elle nous propose pour définir la condition de la femme à travers les âges, présenter les enjeux que son évolution représente au sein de la société mais aussi expliquer, décortiquer et analyser la cause et la conséquence des obstacles dont la femme a dû faire face au cours de son évolution.

Cette première lecture m'a permis d'identifier les éléments de compréhension suivants :

Dans l'Histoire, la femme de par ses choix et ses comportements a toujours été considérées comme désirant imiter l'homme. La femme comme objet de l'homme et Autre de l'espèce humaine.

* Dans sa phase primitive, l'appréhension de l'outil a permis à l'homme d'assouvir sa souveraineté, transformant sa vie en action, en progrès, en domptant la nature.
En comparaison, la femme de par sa fonction a eu le rôle de répéter la vie, se cantonnant à elle-même tandis que l'homme a eu l'opportunité d'avancer via ses actes en agissant sur le monde.

** le développement de la propriété privée a sonné l'avènement de l'homme, réduisant la femme à partie intégrante de ses biens, et sur lesquels les droits de l'homme prévalent. Les notions d'héritage apparaissent alors au bénéfice des hommes, la femme en est la victime.

*** La féodalité : la femme est placée sous la protection du suzerain via le mari. Elle transmet ses terres à son mari en l'épousant.
Napoléon énoncera d'ailleurs à ce sujet, ces propos édifiants : « le poirier et les poires appartiennent au propriétaire, tel que la femme et les enfants ».

Cependant, la condition de la femme se distingue tout de même entre familles riches et familles pauvres : pour ces dernières le bien matériel a moins d'importance et donc également la notion de propriété. Et la femme parvient de par le travail à être l'égal de l'homme.

Importance des mondes culturels et artistiques :
Dans le milieu bourgeois, les femmes commencent à s'instruire et occupe un rôle important dans le monde mondain.
Dans les strates inférieures, c'est de par l'art que les femmes parviennent peu à peu à s'émanciper mais elles ne sont encore que des cas particuliers (autrices et actrices) et les inégalités persistent.
De leurs côtés, les écrivains défenseurs et détracteurs s'affrontent de par leurs écrits au sujet de la condition féminine.

Socialisme et féminisme :
La révolution sonnant la fin du second empire a été organisée par la bourgeoisie et non le peuple. La place de la femme demeure alors au sein de la famille où les intérêts de l'homme sont partagés et protégés. La classe ouvrière, dans laquelle la femme parvient à s'émanciper le plus aisément, ne parvient pas à révolutionner à son tour le destin de la femme.
Mais plus tard, la révolution industrielle, au XIXème siècle, voit apparaître le soulèvement et le renforcement de la classe ouvrière sur l'échiquier politique, et également à travers la montée du socialisme. L'égalité entre les hommes et le refus de l'esclavage favorise et renforce le féminisme. Cependant, l'exception à la règle concernant l'union du socialisme au féminisme réside en Proudhon, fervent socialiste mais grand critique du féminisme, jugeant que le rôle de la femme se contraint aux tâches ménagères et au sein de la famille.
L'arrivée des machines supprime peu à peu la discrimination de la femme par sa force physique. L'essor de l'industrie en manque de main d'oeuvre favorise également son intégration mais dans des conditions d'hygiènes déplorables et à des salaires de misères.
En plus du salaire bas, la femme reste enfermée dans sa fonction de reproductrice, et évolue d'une fécondité libre à une fécondité dirigée par l'Etat.
Ceci jusqu'aux débats sur l'avortement. Sur ce point, la femme reprend le contrôle sur la nature et s'émancipe encore notamment grâce aux avancées technologiques concernant le contrôle de la fécondité.
L'avènement du socialisme et de l'égalité entre les Hommes ont favorisé le rapprochement entre les classes et donc entre les femmes de classes différentes qui jusque-là ne partageaient pas forcément tous les mêmes intérêts. La montée du féminisme s'intensifie alors jusqu'à la question sur l'éligibilité de la femme.

S. de Beauvoir explique que l'émancipation de la femme ne s'est réalisée qu'à travers les hommes et leur bon-vouloir. C'est parce que les hommes y ont vu un intérêt propre que les idées féministes ont pu tant se développer. de même, pour leur rôle joué dans l'Histoire : « ce n'est pas leur infériorité qui a déterminé leur insignifiance historique, c'est leur insignifiance historique qui les a vouées à l'infériorité » (p.227).

Les mythes autour de la femme :
La dernière partie de cette première partie évoque les mythes que l'homme entretient pour la femme. Les terribles croyances envers les menstruations et leurs effets néfastes sur les aliments, la fermentation du cidre ou même la réussite d'une mayonnaise !!
La défloration est soumise aux mêmes types de croyances.
La femme est occupée à jouer un rôle passif, un danger pour l'homme mais nécessaire à sa survie. Un objet de désir et de crainte, l'homme veut s'en protéger mais aussi la posséder.

Défloration : prendre sa fleur, le chevalier cueillant une fleur encore jamais respirée, une conquête d'une terre jamais explorée.
La conquête de la femme constitue un jeu pour l'homme, un jeu dangereux mais qui doit indéniablement se résumer par un dénouement victorieux.
La femme est TOUT pour l'homme : épouse, servante, juge, à travers laquelle il l'utilise pour se sublimer.

Le danger du mythe est également associé à la femme : divinité de la nature, de la santé, et religieuse… à la fois faste et néfaste et à travers desquelles les hommes se cachent et se satisfont en expliquant et justifiant leurs expériences vécues et leurs jugements par ces idoles figées, sur fond de notion de vérité absolue.
Commenter  J’apprécie          50
Le problème, pour faire cette critique, c'est que j'ai mis des post-it quasiment à chaque page. Tout est important, tout est intéressant. L'histoire de la femme depuis la nuit des temps, comment et pourquoi l'homme s'est retrouvé en position de commander la femme, pourquoi et comment elle s'est soumise. C'est passionnant!
Ensuite, Simone de Beauvoir décortique les différents comportements de la femme contemporaine de 1949.
Ce livre n'était pas à la base un plaidoyer féministe, car elle ne l'était pas. Mais c'est en écrivant son essai sur ce fameux deuxième sexe que l'auteur s'est rendu compte de l'ampleur du problème et qu'elle est par la suite devenue féministe.
Donc, l'étude est intéressante parce que l'auteur a vraiment et sincèrement analysé son sujet de façon tout à fait impartiale, avec une objectivité de chercheur.
Et... oui, les femmes avaient besoin de cette étude, de cette solidarité. la preuve: il s'est vendu des millions d'exemplaires, il a été traduit en plusieurs langues dont le perse et le tamoul!
Donc, pour faire ma critique, j'ai demandé à Simone de Beauvoir d'en parler pour moi. Je plaisante... presque ! En suivez le lien en bas de ma critique, vous trouverez, en courts et digestes épisodes, une retranscription d'une interview de 1975 de Simone de Beauvoir ainsi qu'une vidéo de cette interview.
Quant aux trop nombreux post-it dont j'ai truffé ce fabuleux livre, vous en verrez la photo sur Instagram, @gabrielleduboisromancière
Portez-vous bien, respirez prudemment, lisez imprudemment !

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
Commenter  J’apprécie          50
Pourquoi la femme est-elle considérée comme l'Autre ?

C'est à cette question que Simone de Beauvoir se propose de répondre dans la première partie du deuxième sexe. A travers le Destin, l'Histoire et les Mythes, l'auteure montre à quel point la femme est une construction de l'homme remplie de contradictions.

Tout commence par son anatomie et son rôle de « femelle » : la femme moins forte physiquement et plus souvent indisponible au travail, se place dès le début de l'Humanité en position d'infériorité par rapport à l'homme.
Pour l'homme, la femme est un mystère, tantôt associée à la force créatrice de la Nature, tantôt associée au Diable par le secret de ses entrailles , il n'aura de cesse de vouloir l'opprimer car dans le fond elle lui fait peur.

Tout au long de l'Histoire, le rôle de la femme fluctue selon les attentes de la société créée par et pour les hommes. Lorsque la société a besoin de main d'oeuvre on n'hésite pas à lui accorder plus de liberté afin qu'elle produise, en revanche quand la société à des besoins démographiques, on la renvoie sans scrupules à son rôle de mater. Tout dans la société, que ce soit le mariage ou la religion, est fait pour que la femme reste sous la coupe de l'homme. Et elle a tendance à se conforter dans cet état plutôt que de s'y opposer :


"Le privilège économique détenu par les hommes, leur valeur sociale, le prestige du mariage, l'utilité d'un appui masculin, tout engage les femmes à vouloir ardemment plaire aux hommes. Elles sont encore dans l'ensemble en situation de vassalité. »

Les quelques tentatives féministes entre le XVIème et le XIXème siècle ne s'avèrent guère concluantes soit parce que leurs initiateurs ne convainquent pas, soit parce que la défense des femmes se base sur leurs différences avec les hommes : elles sont plus sensibles, plus enclines aux arts...

A la société patriarcale, s'ajoute des mythes, eux aussi créés par les hommes qui enferment la femme dans un rôle, une attente précis :

« Il s'ensuit que la femme se connaît et se choisit non en tant qu'elle existe pour soi mais telle que l'homme la définit. Il nous faut donc la décrire d'abord telle que les hommes la rêvent puisque son être-pour-les-hommes est un des facteurs essentiels de sa condition concrète. "

Tantôt désirée comme une vierge à posséder, tantôt comme une mère aimante dépourvue des affres de la chair, tantôt comme une amazone libre qui représente un enjeu, l'homme ne cesse de chercher dans la femme tout et son contraire.
La littérature a entretenu ces rôles contradictoires « ces carnavals où la Femme tour à tour se déguise en mégère, en nymphe, en étoile du matin, en sirène ».
Alors au final, ne serait-il pas plus simple de considérer la femme comme une égale sans aucune projection ?


Cet essai est une mine d'informations sur les origines et l'évolution de la condition féminine. Evidemment il y a un parti pris auquel on adhère ou pas et tout n'est plus d'actualité mais j'ai trouvé que l'argumentation de Simone de Beauvoir était complète et bien illustrée. J'ai particulièrement apprécié la partie Histoire.
Cela a été une lecture dense mais très intéressante. le texte demande de l'attention mais il reste accessible.
Commenter  J’apprécie          50
Un remarquable travail scientifique, anthropologique, sociologique et philosophique qui expose les origines de la domination masculine et qui brise les théories masculinistes malheureusement souvent encore d'actualité.
Commenter  J’apprécie          50
Contrairement aux Noirs, Juifs, prolétaires, qui sont, à un moment devenus subordonnés, la femme l'a été dès le départ, comme un absolu, pas d'avant....
C'est donc plus difficile de se révolter.
Elle est l'Autre au coeur d'une totalité.
Après une première partie sur la biologie, il est question du point de vue psychanalytique :
L'homme se bat pour la survie de l'espèce, il doit innover.
La femme s'occupe de la perpétuation : elle est dans la répétition...
Un livre qui a ouvert une brèche...
Commenter  J’apprécie          40
Pour beaucoup de lecteurs, s'ils devaient faire une liste de livres à lire avant de mourir, le deuxième sexe en ferait partie.
Non, jeunes obsedés (voire un peu moins jeunes...), il n'y a là-dedans aucune scène chaude...Le titre fait référence au genre féminin qui était (est souvent encore) considéré comme un sexe de seconde classe. Ce que Simone, bien entendu conteste avec une plume vigoureusement intelligente.

Il est impossible d'analyser la valeur du raisonnement d'un (e) philosophe (doit-on rajouter un e au nom de métier exercé par une femme? ) en quelques lignes, c'est pourquoi je vais me contenter de vous encourager à vous faire votre avis.
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          45
Ouvrage organisé, à la fois philosophique, psychanalytique, scientifique (passage sur l'ovule, l'ovaire, etc…) et engagé, je trouve les positions de Madame de Beauvoir très en avance sur son temps, ce qui lui a valu bon nombre de critiques en particulier de la gente masculine. Hommage à elle pour ses écrits qui sont bien plus ancrés dans notre société actuelle qu'à son époque, ce qui rend le deuxième sexe deux ouvrages précurseurs et qui ouvrent la voie à une certaine liberté féminine. J'aurai du écouter ses livres plutôt que de les lire ; je pense que le format audio est très bien adapté peut être davantage.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai eu un peu peur au début de ma lecture : l'écriture est petite et dense. Je me suis lancée avec hésitations, bien que le sujet m'intéressait énormément ; dans son essai, Simone de Beauvoir essaie de donner une explication à l'altérité de la femme dans la société, avec une première partie sur scientifique, une deuxième historique, et une dernière sur les mythes. Mes doutes se sont rapidement envolés, et j'ai été happée par les propos clairs et pertinents de l'essayiste.

En bref, je ne peux que vous inviter à découvrir cet essai.
Commenter  J’apprécie          40
Un livre incontournable que j'ai lu avec beaucoup d'attention. Cet ouvrage divisé en 3 parties (destin, histoire et mythes) met en avant la condition de la femme et sa place dans la société au fil de l'Histoire. Une lecture très enrichissante, assez accessible à tous, même si certains passages sont très denses. Premier livre de SImone de Beauvoir que je lis et que j'apprécie : tome 2 à lire au plus vite !
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (5293) Voir plus



Quiz Voir plus

Le deuxième sexe (tomes I et II), Simone de Beauvoir

Le deuxième sexe a été édité en:

1897
1949
1981
1983

17 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les mythes de Simone de BeauvoirCréer un quiz sur ce livre

{* *}