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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis assez partagée concernant cette pierre angulaire de la pensée féministe. D'un côté je la trouve incontournable et instructive. Elle aide à réfléchir, voir les choses différemment et remettre en question ce qui nous semblait aller de soi (les canons de beauté, le patriarcat comme système éternel et le seul possible, la justification des inégalités par la biologie).
D'un autre, ca manque un peu de structure tout ca. Et la première partie sur la biologie, en plus d'être bien bien tendue en matière de compréhension, ne prouve pas grand chose. Étudier le système reproductif d'insectes et crustacés ne nous avance guère. Une dernière chose : la pensée De Beauvoir et de Sartre a globalement mal vieilli, le matérialisme historique a pris un coup et tout voir à travers le prisme d'une idéologie de gauche mène à de sacrés contresens. Ainsi je ne pense pas que la prolétaire était plus libérée - de par son travail - que la bourgeoise oisive et dépendante du revenu de son mari.
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A l'époque (lointaine) où j'ai lu "Le deuxième sexe", je lisais parallèlement beaucoup d'ouvrages de Françoise Dolto.
(Je suis définitivement dans le clan de Dolto concernant la sexualité féminine, pas dans celui de De Beauvoir).
Et j'écoutais des reportages scientifiques. Aussi la fameuse phrase: "on ne nait pas femme, on le devient", ne me parlait pas beaucoup.
Née dans une région (la basse-Bretagne) où le respect des femmes est une tradition séculaire , je ne me suis jamais vraiment reconnue dans les accusations des féministes à l'encontre des hommes. Et j'avoue avoir du mal à mesurer à quel point il est difficile dans d'autres cultures d'échapper à la malédiction sociale de la domination masculine. (Bon, intellectuellement je peux comprendre bien sûr. Mais je n'ai jamais constaté dans mon petit bourg de pêcheurs les méfaits du patriarcat, à part celui que l'état français a essayé de nous inculquer)
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Ouvrage organisé, à la fois philosophique, psychanalytique, scientifique (passage sur l'ovule, l'ovaire, etc…) et engagé, je trouve les positions de Madame de Beauvoir très en avance sur son temps, ce qui lui a valu bon nombre de critiques en particulier de la gente masculine. Hommage à elle pour ses écrits qui sont bien plus ancrés dans notre société actuelle qu'à son époque, ce qui rend le deuxième sexe deux ouvrages précurseurs et qui ouvrent la voie à une certaine liberté féminine. J'aurai du écouter ses livres plutôt que de les lire ; je pense que le format audio est très bien adapté peut être davantage.
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Livre fondateur de l'idéologie féministe alors même que Beauvoir ne se définissait pas encore comme telle. Elle était en train de prendre conscience de la condition des femmes lorsqu'elle a écrit cet essai philosophique, bible des féministes mais comme beaucoup de livres fondateurs, pas facilement accessible.
Beauvoir l'a pensé pour ses collègues philosophes et non pour les femmes, ce qui ne sera pas le cas de « Mémoires rangées d'une jeune fille » qui lui touchera davantage le grand public. Pour autant, il a été traduit dans de nombreuses langues et on s'y réfère encore mondialement puisqu'il est criant de modernité. L'auteur parle de la Femme dans tous ces états, de la préhistoire à la perception philosophique de sa condition et de son « utilité ». Elle n'oublie pas qu'elle est définie par l'homme et pour l'homme mais précise à juste titre que l'homme se définit aussi dans le regard que la femme porte sur lui.
Cet essai a choqué plus d'un de ses pairs, notamment parce que sont abordées de manière crue, ou disons sans détour, les menstruations, la grossesse (qui ne définit pas une femme) et le corps de la femme. le tome 2 aborde l'érection, l'anatomie homme/femme, le sexe et le saphisme, de quoi en étrangler plus d'un à cette époque.
C'est un essai très complet, subversif et assez lourd à lire mais qui suscite de belles réflexions.
J'ai beaucoup apprécié la partie qui aborde comment et pourquoi l'homme a pris le dessus, on frise l'étude anthropologique, c'est passionnant.
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Si le personnage de Simone de Beauvoir est parfois agaçant sur le plan politique (ce point de vue n'engage que moi), je trouve ce livre très fort et très instructif en dépit de quelques longueurs et répétitions. L'auteur montre bien quel était le sort des femmes, la vérité sur leur histoire et les mythes qui souvent ne reposaient sur rien (d'où le titre). Même remarque pour le tome 2, un peu plus ennuyeux à lire. La force De Beauvoir est d'avoir réussi (presque) la première à dire tout haut ce que beaucoup de femmes n'osaient dire à l'époque. Elle a ouvert une voie vers la libération de la parole, sans tomber dans certains excès qu'on constate aujourd'hui.

Bravo pour votre courage Simone de Beauvoir !
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le summun de l'intelligence féministe!
Atttention pour celles qui n'ont jamais fait de révolution et ne savent pas .......alors lisez sans plus tarder!
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Il s'agit d'un livre militant de 1949. C'est-à-dire 19 ans avant mai 68 qui permettra aux femmes d'incarner les idées De Beauvoir. La question à présent est plutôt : que reste-t-il à présent d'un texte militant tel que celui-ci ? Que garder, que jeter ? On peut remarquer qu'en 1949, une intellectuelle germanopratine pouvait se permettre de noircir des pages d'idées avec un minimum de références bibliographiques (p.118 : « certains historiens prétendent… », lesquels ?), cela ne l'empêchait pas de trouver un public.
Certains passages de ce texte restent tout à faut troublants depuis qu'ont été révélés au grand public les agissements pervers de Simone de Beauvoir, sur lesquels l'une de ses victimes, Bianca Lambin, a tout raconté dans son livre "Mémoire D une jeune fille dérangée". Ainsi, lorsque Beauvoir écrit : « Parfois, la mère, la soeur aînée ou quelque matrone déflorent systématiquement la fillette et tout au long de son enfance élargissent l'orifice vaginal » (p.259), il est difficile de ne pas y voir un élément autobiographique. D'ailleurs, lorsqu'elle reproche à Montherlant son goût singulier pour les jouissances insolites – dont les fillettes impubères – on ne peut s'empêcher de penser: quel toupet!
Aussi, on ne peut lire qu'avec effarement les quelques lignes de reproches qu'elle adresse à Montherlant quant à sa conduite sous l'Occupation, lorsqu'on a lu auparavant le livre de Gilbert Joseph Une si douce occupation… Simone de Beauvoir et Sartre.
Dans l'ensemble du texte on peut remarquer que Beauvoir essaie de créer une règle générale basée sur des arguments féministes spécifiques, c'est la raison pour laquelle la forme est juste quand le fond reste trop souvent faux. Bref, quelques bonnes idées à retenir, mais à ne pas gober intégralement sans s'interroger.
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Je m'attendais à quelque chose de plus « politique » pour cet ouvrage devenu la référence du mouvement féminisme mondial (je cite l'introduction). En fait il s'agit d'une approche très scientifique, biologique, psychanalytique, et littéraire des rapports entre les hommes et les femmes, de ce qui fait la leur différence ou au contraire, de ce qui les unit. Je suis du coup resté sur ma faim, peut être que le tome 2 m'apportera plus de « politique ».

Par exemple dans la dernière partie de ce tome 1, Simone de Beauvoir évoque plusieurs visions « typiques » de la femme chez des auteurs plus ou moins contemporains. Elle nous invite à une critique acerbe de la vision De Montherlant par exemple, et plébiscite à l'inverse la vision De Stendhal, « l'ami des femmes ». Mais quelques soient les louanges qu'elle peut porter à Stendhal ou à d'autres, j'ai l'impression que Simone de Beauvoir reste persuadée qu'un auteur (homme) ne pourra jamais, aussi bien qu'une femme, décrire dans un roman ce qu'une femme peut ressentir. Pour le coup je suis d'accord mais j'irai plus loin, est-ce qu'une femme (auteur) peut décrire assurément les sentiments de n'importe quel personnage (homme ou femme) dans un roman. Je crois que non, il y a tellement de complexité dans les sentiments humains et nous sommes tous habités par des croyances, des coutumes et des préjugés, que les auteurs (hommes ou femmes) seront toujours cantonnés à l'imaginaire sans pouvoir se rapprocher véritablement d'une description pure et sans défaut des sentiments d'un être humain, que seul l'individu peut ressentir et décrire.

Néanmoins j'ai trouvé des axes très intéressants de réflexion, notamment celui de la définition de l'Autre avec un grand A. Simone de Beauvoir nous explique que, longtemps, la femme a été considérée comme l'Autre systématiquement en comparaison de l'homme, comme si l'homme était la référence et la femme, du coup, toujours vue en comparaison de l'homme. C'est une vision très juste de la société dans laquelle on vit et quelque chose à combattre. Ce combat ne doit par contre pas déboucher sur un renversement des rôles ; l'équilibre est toujours ce qui est le plus compliqué à atteindre, essayons collectivement d'y tendre.
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Dans ce premier tome de son célèbre essai, Simone de Beauvoir épluche les points de vue pris sur la femme. Dans une première partie, elle dissèque les manières dont la biologie, la psychanalyse et le matérialisme nous présentent la femme. Puis elle étudie l'histoire des femmes, comment leur position a évolué au fil des siècles. Enfin, elle nous montre différents points de vue masculins sur la femme en décortiquant leurs représentations en littérature. Point commun de ces différentes conceptions ? Définir la femme comme une « autre ».

Le premier tome du Deuxième Sexe est un ouvrage très documenté et intéressant. L'argumentation de Simone de Beauvoir est extrêmement bien construite. Elle s'appuie sur de nombreux exemples pertinents, notamment dans la troisième partie où sont cités de nombreux auteurs, comme Claudel, D.H. Lawrence ou Stendhal. le tout compose une démonstration qui reste d'actualité plus d'un demi-siècle après son écriture.

Un classique indémodable, dont la lecture est exigeante mais vaut vraiment le coup.
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J'ai pensé mettre deux étoiles au départ.
D'abord, parce que ce roman a été écrit en 1949, si j'en crois la première édition, et que sous certains aspects, il a mal vieilli. Simone de Beauvoir envisage les femmes (je déteste "la femme" ; comme si 4 milliards d'individus étaient monolytiques...) sous un aspect exclusivement hétérosexuel, et, quitte à enquiquiner Jean-Michel Réac, sous un aspect exclusivement CIS.
Elle ne s'interroge pas sur le genre. Sa "femme" est sexuée, cis et hétéro.
Ensuite, parce que le texte est touffu, parfois abscons, avec des analyses médicales ou psychologiques si complexes et détaillées que j'ai parfois tout à fait perdu le fil et surtout, que je me demandais où elle voulait en venir.

Par la suite, j'ai envisagé de mettre 4 étoiles, car elle met le doigt sur des éléments sociétaux de construction/manifestation du patriarcat qui sont percutants et absolument modernes et contemporains. Pour certains, qui trouvent une résonnance dans l'actualité d'aujourd'hui.

Plutôt que d'expliquer, voici quelques extraits choisis :

"On ne saurait obliger directement la femme à enfanter : tout ce qu'on peut faire c'est l'enfermer dans des situations où la maternité est pour elle la seule issue : la loi ou les moeurs lui imposent le mariage, on interdit les mesures anticonceptionnelles et l'avortement, on défend le divorce."

"Il se fait ici le porte-parole de la bourgeoisie dont l'antiféminisme redouble de vigueur par réaction contre la licence du XVIIIè et contre les idées progressistes qui la menacent"
> Je vois là une réaction bien connue des groupes réactionnaires d'aujourd'hui, des CNews, des médias masculins : plus les femmes menacent l'ordre patriarcal établi, plus ces hommes se sentent menacés et deviennent virulents en réaction. D'où les discours sexistes en roue libre dans les médias, par exemple.

"Les femmes sont asservies à la cuisine, au ménage, on surveille jalousement leurs moeurs ; on les enferme dans les rites d'un savoir-vivre qui entrave toute tentative d'indépendance. Par compensation, on les honore, on les entoure des plus exquises politesses."
> la galanterie, payer le dîner, tenir la porte... c'est une "compensation" pour la soumission qu'on impose aux femmes par ailleurs. Regardez ces Etats où les femmes n'ont pas le droit de conduire ni de travailler... leurs oppresseurs se défendront en disant qu'elles sont "des princesses". La réalité, c'est qu'elles sont enfermées dans une dépendance absolue. L'alternative, c'est la misère ou la mort. Tu parles d'un privilège !

"La femme bourgeoise tient à ses chaînes parce qu'elle tient à ses privilèges de classe".
+
"Cette faiblesse du féminisme a sa source dans ses divisions intestines ; à vrai dire, comme on l'a déjà signalé, les femmes ne sont pas solidaires en tant que sexe : elles sont d'abord liées à leur classe ; les intérêts des bourgeoises et ceux des femmes prolétaires ne se recoupent pas."
> et ça, c'est la raison pour laquelle je n'adhère pas au féminisme d'une Badinter, d'une Schiappa, d'une Deneuve. Ces femmes protègent avant tout leur classe et les privilèges y afférent, et sont à des années lumières d'être "universelles", malgré leurs affirmations.

"En 1912, elles adoptent une tactique plus violente : elles brûlent des maisons inhabitées, lacèrent des tableaux, piétinent des plates-bandes, elles lancent des pierres contre la police."
> "nia nia nia les féministes autrefois étaient polies et mesurées". Meilleure blague.

"De même qu'en Amérique il n'y a pas de problème noir mais un problème blanc ; de même que "l'antisémitisme n'est pas un problème juif : c'est notre problème" ; ainsi le problème de la femme a toujours été un problème d'hommes."
> Amen, et je vous laisse là-dessus.

Donc un bouquin avec des éclairs de génie et de modernité ET des passages longs, assommants, indigestes. 3 étoiles pour la moyenne.
Pas un livre à conseiller aux lectrices débutantes, ni même aux féministes débutantes. Les ouvrages de Mona Collet, Virginie Despentes, Chimamanda Ngozi Adichie, sont plus accessibles.
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