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le summun de l'intelligence féministe!
Atttention pour celles qui n'ont jamais fait de révolution et ne savent pas .......alors lisez sans plus tarder!
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Ce n'est que très récemment que je me suis plongée dans les textes féministes. C'est une petite révolution personnelle et philosophique qui se fait à chaque nouvelle lecture à ce sujet. Avant , j'étais féministe plus par bon sens que par réflexion sociologique. Grâce à ces femmes qui ont pris la plume - acte courageux - je vais de révélation en révélation, j'appréhende le monde avec un nouveau regard. Je ne peux que les remercier.

C'est donc naturellement que je me suis tournée vers le Tome 1 du "Deuxième Sexe"de Simone de Beauvoir. On ne compte plus le nombre de fois où ce livre est cité lorsqu'il s'agit de féminisme.

Cet essai étant souvent considéré comme un classique de la littérature française, on en oublie qu'il s'agit avant tout d'une oeuvre philosophie, appartenant, ou du moins ayant pour cadre de réflexion, le courant existentialiste. Quand on n'est pas ou plus habitué.e à ce genre de livre, la lecture s'en trouve fortement complexifiée et peu accessible, le vocabulaire utilisé étant très spécifique.

Mais l'avantage de ne pas tout comprendre, c'est que l'on essaye d'aller à l'essentiel et de synthétiser au mieux. Je crois que ce livre ne peut se comprendre sans intégrer les concepts d'immanence et de transcendance propres au lexique de l'existentialisme.

L'immanence pourrait se définir comme un état de facticité pure, un état de fait donné, une réalité, notamment biologique, entravant la liberté. La transcendance en est le contraire, c'est la possibilité de dépasser ce qui est donné, c'est devenir libre. C'est la réalisation de l'individu. Ou plutôt la réalisation de l'homme, selon Simone de Beauvoir, qui vient pointer du doigt les différences biologiques à l'origine des inégalités entre les hommes et les femmes. Et l'auteure nous rappelle avec intelligence ce que nous souhaitons trop oublier. La femme est à l'origine un corps de femelle mammifère, asservie à la reproduction de son espèce sur lequel elle n'a eu aucun pouvoir jusqu'à très récemment. Cycle menstruel, reproduction et allaitement sont considérés ici comme la grande malédiction de la femme , réduite à accomplir son "destin biologique" plutôt que de se réaliser en tant qu'individu. L'homme, au contraire, jouit d'une plus grande liberté d'action qui lui permet de se transcender et de s'accomplir.

Terrible démonstration d'une évidence si taboue que l'on se demande pourquoi nous ne sommes pas arrivés nous-mêmes à ce raisonnement.

La transcendance de l'homme s'est accompagnée d'une volonté- voire d'un besoin- de posséder et de soumettre l'Autre, la femme. Cette dernière est alors cet Autre nécessaire , permettant à l'homme de s'élever et de se transcender. La réalité biologique s'est accompagnée d'une construction sociale et économique d'infériorisation de la femme.

Les démonstrations de Simone de Beauvoir son nombreuses , recherchées et sourcées. Elles lèvent les très nombreux voiles qui recouvrent encore aujourd'hui la liberté de la femme. C'est une lecture nécessaire , lumineuse et libératrice.
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Il s'agit d'un livre militant de 1949. C'est-à-dire 19 ans avant mai 68 qui permettra aux femmes d'incarner les idées De Beauvoir. La question à présent est plutôt : que reste-t-il à présent d'un texte militant tel que celui-ci ? Que garder, que jeter ? On peut remarquer qu'en 1949, une intellectuelle germanopratine pouvait se permettre de noircir des pages d'idées avec un minimum de références bibliographiques (p.118 : « certains historiens prétendent… », lesquels ?), cela ne l'empêchait pas de trouver un public.
Certains passages de ce texte restent tout à faut troublants depuis qu'ont été révélés au grand public les agissements pervers de Simone de Beauvoir, sur lesquels l'une de ses victimes, Bianca Lambin, a tout raconté dans son livre "Mémoire D une jeune fille dérangée". Ainsi, lorsque Beauvoir écrit : « Parfois, la mère, la soeur aînée ou quelque matrone déflorent systématiquement la fillette et tout au long de son enfance élargissent l'orifice vaginal » (p.259), il est difficile de ne pas y voir un élément autobiographique. D'ailleurs, lorsqu'elle reproche à Montherlant son goût singulier pour les jouissances insolites – dont les fillettes impubères – on ne peut s'empêcher de penser: quel toupet!
Aussi, on ne peut lire qu'avec effarement les quelques lignes de reproches qu'elle adresse à Montherlant quant à sa conduite sous l'Occupation, lorsqu'on a lu auparavant le livre de Gilbert Joseph Une si douce occupation… Simone de Beauvoir et Sartre.
Dans l'ensemble du texte on peut remarquer que Beauvoir essaie de créer une règle générale basée sur des arguments féministes spécifiques, c'est la raison pour laquelle la forme est juste quand le fond reste trop souvent faux. Bref, quelques bonnes idées à retenir, mais à ne pas gober intégralement sans s'interroger.
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Un essai qui a été écrit par Simone de Beauvoir en 1949. Ce livre traite de la place des femme dans notre société, de manière générale.

L'auteure a effectué une analyse historique, très philosophique, très détaillée en étudiant plusieurs domaines culturels. Simone de Beauvoir nous amène à réfléchir sur les inégalités qui opposent les deux sexes. Où se veut la différence ? Comment a-t-elle été proclamée ? Par qui ?  Pourquoi être une femme, c'est être définie comme « l'Autre » et pas comme le « Sujet » c'est à dire, une « Personne » à part entière.

À noter que ce a été publié après la seconde guerre mondiale et que depuis, en France, il y a eu plusieurs changements mais beaucoup de choses restent tout de même à imposer et à acquérir. Toutefois, dans d'autres pays, les croyances, les pratiques, les moeurs n'ont pas du tout évolués et ce bouquin nous fais prendre concience du chemin et du combat que les femmes doivent encore mener.

C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée ! J'avais vraiment envie de découvrir la définition du féminisme, ce que cela impliquait. Comprendre les bases si je puis parler ainsi. Je sais bien que ce premier tome n'est que le début d'une longue compréhension de ce mouvement. En tout cas, je continuerai avec plaisir de lire la suite de cette « oeuvre existentialiste » et poursuivrai également avec la lecture d'autres livres en rapport avec l'idéologie du féminisme qui me passionne réellement.
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Je m'attendais à quelque chose de plus « politique » pour cet ouvrage devenu la référence du mouvement féminisme mondial (je cite l'introduction). En fait il s'agit d'une approche très scientifique, biologique, psychanalytique, et littéraire des rapports entre les hommes et les femmes, de ce qui fait la leur différence ou au contraire, de ce qui les unit. Je suis du coup resté sur ma faim, peut être que le tome 2 m'apportera plus de « politique ».

Par exemple dans la dernière partie de ce tome 1, Simone de Beauvoir évoque plusieurs visions « typiques » de la femme chez des auteurs plus ou moins contemporains. Elle nous invite à une critique acerbe de la vision De Montherlant par exemple, et plébiscite à l'inverse la vision De Stendhal, « l'ami des femmes ». Mais quelques soient les louanges qu'elle peut porter à Stendhal ou à d'autres, j'ai l'impression que Simone de Beauvoir reste persuadée qu'un auteur (homme) ne pourra jamais, aussi bien qu'une femme, décrire dans un roman ce qu'une femme peut ressentir. Pour le coup je suis d'accord mais j'irai plus loin, est-ce qu'une femme (auteur) peut décrire assurément les sentiments de n'importe quel personnage (homme ou femme) dans un roman. Je crois que non, il y a tellement de complexité dans les sentiments humains et nous sommes tous habités par des croyances, des coutumes et des préjugés, que les auteurs (hommes ou femmes) seront toujours cantonnés à l'imaginaire sans pouvoir se rapprocher véritablement d'une description pure et sans défaut des sentiments d'un être humain, que seul l'individu peut ressentir et décrire.

Néanmoins j'ai trouvé des axes très intéressants de réflexion, notamment celui de la définition de l'Autre avec un grand A. Simone de Beauvoir nous explique que, longtemps, la femme a été considérée comme l'Autre systématiquement en comparaison de l'homme, comme si l'homme était la référence et la femme, du coup, toujours vue en comparaison de l'homme. C'est une vision très juste de la société dans laquelle on vit et quelque chose à combattre. Ce combat ne doit par contre pas déboucher sur un renversement des rôles ; l'équilibre est toujours ce qui est le plus compliqué à atteindre, essayons collectivement d'y tendre.
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Dans ce premier tome de son célèbre essai, Simone de Beauvoir épluche les points de vue pris sur la femme. Dans une première partie, elle dissèque les manières dont la biologie, la psychanalyse et le matérialisme nous présentent la femme. Puis elle étudie l'histoire des femmes, comment leur position a évolué au fil des siècles. Enfin, elle nous montre différents points de vue masculins sur la femme en décortiquant leurs représentations en littérature. Point commun de ces différentes conceptions ? Définir la femme comme une « autre ».

Le premier tome du Deuxième Sexe est un ouvrage très documenté et intéressant. L'argumentation de Simone de Beauvoir est extrêmement bien construite. Elle s'appuie sur de nombreux exemples pertinents, notamment dans la troisième partie où sont cités de nombreux auteurs, comme Claudel, D.H. Lawrence ou Stendhal. le tout compose une démonstration qui reste d'actualité plus d'un demi-siècle après son écriture.

Un classique indémodable, dont la lecture est exigeante mais vaut vraiment le coup.
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Un ouvrage qui fut longtemps, la base du féminisme !

Personnellement, j'avais dû commencer la lecture du tome 1 lors de mon année de seconde et je n'avais pas accroché. Je pense que je n'avais ni la maturité pour bien saisir tous les enjeux de cet ouvrage, ni le profil de lectrice pour se confronter à cet essai. Je ne l'avais pas terminé et je ne l'ai pas rouvert avant, la coïncidence est assez triste, que le droit à l'avortement aux Etats-Unis soit supprimé dans certains états à cause de la cour suprême. Je dois d'ailleurs faire un article à ce propos, sur des idées de lectures autour du féminisme (mais le temps me manque, je suis navrée de ne pas l'avoir fait avant !).

La suite dans ma chronique !
Lien : https://www.mamzellepotter.f..
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C'était intense !
Le début est très scientifique et c'était intéressant d'avoir les comparaisons entre femelles humaines et femelles animales. Toute la partie historique est très instructive aussi mais très dense en informations. J'ai vraiment aimé la vision des femmes par les Grecs, Marx, Zola, Balzac, c'est parfois ahurissant.
Ce livre est souvent cité dans les bibliographies d'autres ouvrages féministes donc c'est toujours bien de l'avoir lu au moins une fois.
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J'ai pensé mettre deux étoiles au départ.
D'abord, parce que ce roman a été écrit en 1949, si j'en crois la première édition, et que sous certains aspects, il a mal vieilli. Simone de Beauvoir envisage les femmes (je déteste "la femme" ; comme si 4 milliards d'individus étaient monolytiques...) sous un aspect exclusivement hétérosexuel, et, quitte à enquiquiner Jean-Michel Réac, sous un aspect exclusivement CIS.
Elle ne s'interroge pas sur le genre. Sa "femme" est sexuée, cis et hétéro.
Ensuite, parce que le texte est touffu, parfois abscons, avec des analyses médicales ou psychologiques si complexes et détaillées que j'ai parfois tout à fait perdu le fil et surtout, que je me demandais où elle voulait en venir.

Par la suite, j'ai envisagé de mettre 4 étoiles, car elle met le doigt sur des éléments sociétaux de construction/manifestation du patriarcat qui sont percutants et absolument modernes et contemporains. Pour certains, qui trouvent une résonnance dans l'actualité d'aujourd'hui.

Plutôt que d'expliquer, voici quelques extraits choisis :

"On ne saurait obliger directement la femme à enfanter : tout ce qu'on peut faire c'est l'enfermer dans des situations où la maternité est pour elle la seule issue : la loi ou les moeurs lui imposent le mariage, on interdit les mesures anticonceptionnelles et l'avortement, on défend le divorce."

"Il se fait ici le porte-parole de la bourgeoisie dont l'antiféminisme redouble de vigueur par réaction contre la licence du XVIIIè et contre les idées progressistes qui la menacent"
> Je vois là une réaction bien connue des groupes réactionnaires d'aujourd'hui, des CNews, des médias masculins : plus les femmes menacent l'ordre patriarcal établi, plus ces hommes se sentent menacés et deviennent virulents en réaction. D'où les discours sexistes en roue libre dans les médias, par exemple.

"Les femmes sont asservies à la cuisine, au ménage, on surveille jalousement leurs moeurs ; on les enferme dans les rites d'un savoir-vivre qui entrave toute tentative d'indépendance. Par compensation, on les honore, on les entoure des plus exquises politesses."
> la galanterie, payer le dîner, tenir la porte... c'est une "compensation" pour la soumission qu'on impose aux femmes par ailleurs. Regardez ces Etats où les femmes n'ont pas le droit de conduire ni de travailler... leurs oppresseurs se défendront en disant qu'elles sont "des princesses". La réalité, c'est qu'elles sont enfermées dans une dépendance absolue. L'alternative, c'est la misère ou la mort. Tu parles d'un privilège !

"La femme bourgeoise tient à ses chaînes parce qu'elle tient à ses privilèges de classe".
+
"Cette faiblesse du féminisme a sa source dans ses divisions intestines ; à vrai dire, comme on l'a déjà signalé, les femmes ne sont pas solidaires en tant que sexe : elles sont d'abord liées à leur classe ; les intérêts des bourgeoises et ceux des femmes prolétaires ne se recoupent pas."
> et ça, c'est la raison pour laquelle je n'adhère pas au féminisme d'une Badinter, d'une Schiappa, d'une Deneuve. Ces femmes protègent avant tout leur classe et les privilèges y afférent, et sont à des années lumières d'être "universelles", malgré leurs affirmations.

"En 1912, elles adoptent une tactique plus violente : elles brûlent des maisons inhabitées, lacèrent des tableaux, piétinent des plates-bandes, elles lancent des pierres contre la police."
> "nia nia nia les féministes autrefois étaient polies et mesurées". Meilleure blague.

"De même qu'en Amérique il n'y a pas de problème noir mais un problème blanc ; de même que "l'antisémitisme n'est pas un problème juif : c'est notre problème" ; ainsi le problème de la femme a toujours été un problème d'hommes."
> Amen, et je vous laisse là-dessus.

Donc un bouquin avec des éclairs de génie et de modernité ET des passages longs, assommants, indigestes. 3 étoiles pour la moyenne.
Pas un livre à conseiller aux lectrices débutantes, ni même aux féministes débutantes. Les ouvrages de Mona Collet, Virginie Despentes, Chimamanda Ngozi Adichie, sont plus accessibles.
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Allez, je m'y mets. Un must donc, souvent cité, souvent par des gens qui ne l'ont pas lu. Ce premier volume explique l'origine de la perception de la femme et de sa place dans la société et fait l'historique, l'inventaire (malheureusement plutôt exhaustif) des commentaires misogynes en littérature. Si beaucoup d'aspects sont très intéressants, le texte est redondant et donc long, très long, surtout vers la fin. Je vais néanmoins m'attaquer au deuxième volume, prochainement.
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