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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis arrivée au bout de ce mastodonte de la littérature féministe - volume 1 et 2 - et je n'en suis pas peu fière, j'ai dû sacrément m'accrocher. Pour être honnête, si le premier volume sur la condition physiologique des femmes m'avait semblé barbant, je l'avais également trouvé nécessaire. Il fallait que ces choses soient dites : la capacité qu'ont la plupart des femmes de donner naissance à des enfants n'expliquent et ne justifient en rien les conditions sociales auxquelles elles sont soumises.
Ce deuxième volume - toujours assez barbant dans son ensemble, désolée... - me semble toutefois moins nécessaire et surtout très inégal selon les chapitres. Une grande partie des propos de Simone de Beauvoir s'appuient sur la psychanalyse freudienne - qui a fait et fait toujours beaucoup de mal aux femmes par ailleurs - et les nombreux récits de vie de femmes cités dans ce texte proviennent d'un livre intitulé La femme frigide de Wilhelm Stekel. Je ne sais pas ce que vaut ce livre mais la manière dont Simone de Beauvoir le cite et les extraits qu'elle en donne sans explication critique ne me donne absolument aucune envie de le lire. Notamment, le chapitre consacré à l'initiation sexuelle des jeunes filles est une succession de récits de viol, sans que le mot "viol" ne soit jamais écrit nul part. Simone de Beauvoir les rapportent comme des situations regrettables qui expliquerait le manque d'enthousiasme des femmes quant au sexe. Nul part, elle ne rapporte de récit d'une sexualité libérée et bien vécue. Faut-il en conclure que toutes les femmes dans les années 60 se faisaient violer lors de leur nuit de noce ?
D'autres chapitres en revanche, sur la maternité, l'avortement ou sur la vie de couple, s'appuient moins sur de précédents écrits et semblent provenir davantage de l'expérience et de la réflexion de l'autrice. En général, ils m'ont semblé plus pertinents et toujours d'actualité.
De manière générale, j'ai eu la sensation qu'en voulant expliquer ou justifier certains clichés sur les femmes (frigide, stupide, dépensière, parasite... ), Simone de Beauvoir confirmait la véracité de ces clichés. L'ouvrage a peut-être simplement mal vieilli, ce qui est une excellente nouvelle qui témoigne de l'évolution de la condition des femmes en France au cours des dernières décennies. Certains questionnements sont toujours actuels (vie de couple, maternité), pour beaucoup d'autres les problématiques ont évolué (travail, salaire, avortement, sexualité, contraception...) et se posent différemment de nos jours. Cela dit ces questions se posent toujours...
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Très déçue par ce deuxième tome : alors que dans le premier, Simone de Beauvoir examinait les pressions, les légendes, les mythes, les romans,les écrits, les dictions et tout ce qui fait une culture lourde et pesante d'une image de la femme et qu'elle dénonce, puisqu'il n'y a pas La femme, il y a des femmes. Dans ce deuxième tome elle nous parle de la petite fille, de la jeune fille, de la mère etc. et tombe elle-même dans ce qu'elle dénonçait dans le premier tome, quelle déception, même si elle s'en défend dans l'introduction. Encore plus décevant car les histoires, les représentations, les phrases présentées comme des vérités actuelles ne le sont plus forcément (tandis que dans le premier tome, toutes ces choses faisaient partie de cultures, les faits pouvaient être rattachés au passé ne laissant derrière eux qu'une image pourtant toujours délétère) et les conséquences présentées comme directes non plus. de plus nombre de ces analyses présentées comme des faits normaux, habituels, sont basés sur des romans et des anecdotes et l'aspect scientifique qui était présent auparavant semble avoir disparu. Elle se réfère aussi beaucoup à la psychanalyse.
La partie sur la sexualité est très erronée et bourrée de choses assez choquantes : que la femme est forcément passive, que c'est « toujours une sorte de viol » (p147), que la femme choisi entre plaisir clitoridien (= « indépendance juvénile ») ou vaginal (= qui « la voue à l'homme et à l'enfant »), et que « le coït ne saurait se produire sans le consentement mâle » qui ignore complètement le problème des hommes violés (et y compris par des femmes).
Un deuxième tome que j'ai terminé en me forçant. Autant je conseillerai le premier autant je déconseillerai le second tome. Une très grande différence entre les deux qui m'a fortement étonnée.
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Beauvoir le précise dans son introduction, elle ne prétend pas cerner l'"éternel féminin" mais la femme "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Cela permet de relativiser les descriptions très sombres d'une condition peu enviable en les fixant dans un temps donné et une époque donnée. C'est qu'on n'a plus tout à fait la situation en tête, quand par exemple dans la conclusion il est fait mention des avantages que présenterait une éducation mixte - on se dit "ah mais oui, même ça..."...

Reste qu'on ne sait jamais où la sociologie s'arrête et où commence la considération personnelle de l'auteure qui avait promis dans le tome I de proposer une explication de la sexualité féminine qui ne soit pas que fondée sur la psychanalyse et qui revient tout de même sans arrêt sur cette histoire de frustration du manque de pénis, dont elle avait argumenté justement que la perception était toute masculine et propre à Freud sans incarnation dans le corps féminin. Et puis elle décrit beaucoup si bien qu'on se prend à croire qu'elle dissèque un organe ou qu'elle fait du nominalisme, la tentative de caractériser une ontologie substantielle, bref tout ce qu'elle fuit en vérité... Mais sans doute faut-il vraiment considérer que le propos est daté et vise à faire comprendre, à expliquer, à se mettre dans la peau de (car le lectorat impliqué est sans hésitation masculin), dans un pays donné (la femme africaine est totalement absente de l'étude qui aurait pu donner des analyses différentes) et tend à vouloir provoquer un choc, une action, peut-être une révolution... Donc difficile d'appréhender si Beauvoir parle comme un homme sur les femmes objets pour faire passer le discours (pourrait-elle être crédible si elle se plaçait du côté féminin étant donné ce qu'elle décrit de la condition féminine ? pourrait-elle le faire sans aller à l'affrontement, qu'elle veut justement éviter, le dernier mot du livre étant "fraternité" ?), faut-il prendre son discours pour de la misogynie ou au contraire l'intelligence de ses talent d'auteure - sans doute faut-il considérer que la difficulté du propos et l'ambition du discours justifient qu'elle se place comme ni homme ni femme (aucun témoignage personnel par exemple, ce n'est sûrement pas anodin), ni vivante, ni morte, mais à mi-chemin entre la littérature de nature à provoquer l'incarnation nécessaire à la compréhension du sujet et l'étude sociologique, froide et documentée...

C'est sans doute au fait que l'ensemble paraisse maintenant daté qu'on peut évaluer la qualité du texte : qui sait si tout ne nous semble pas évident aujourd'hui parce que depuis soixante-dix ans les idées de ce livre ne se seraient pas massivement diffusées ?... Il faudrait étudier la réception de l'époque et les effets du livre - qui maintenant est devenu un ouvrage culturel, une borne dans un mouvement d'ensemble... ni vérité éternelle, ni réalité fictionnelle, une manière d'exister...
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Deuxième et dernier volume du ô combien, à mon sens, important et nécessaire essai de S. de Beauvoir sur la condition féminine.

L'ouvrage se compose en une première partie qui nous retrace dans un premier temps le parcours et l'évolution depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte de la femme et qui déjà diffère entre le jeune garçon et la jeune fille.
En plus d'apprendre par cet essai, SdB met en valeur certains aspects sociétaux, physiques et même psychiques permettant de décrire les obstacles que la femme doit affronter dès son plus jeune âge et en se basant également sur des témoignages recueillis ainsi que de nombreux extraits d'essais et romans. Un ensemble extrêmement bien documenté, qui fait naître le besoin de le lire et le relire afin de pouvoir en assimiler toutes les informations et précisions qui y sont relatées à l'instar du premier volet de l'essai.


Le début de l'enfance chez le garçon et la fille se ressemble mais très rapidement, la prise de conscience de la différenciation physique tourne à l'avantage du garçon.
En grandissant, la jeune fille prend également conscience très tôt de l'infériorité de son sexe en découvrant et étudiant ce qui régit le monde notamment à travers les chefs politiques, l'Histoire, la mythologie, et même les romans et les contes...
Le passage à l'âge adulte chez le garçon est synonyme d'ouverture sur le monde, et entraine le développement du sentiment de conquête dans son esprit. A l'inverse, la jeune fille est aux prises de ses transformations physiques et psychiques qui sont alors présentées comme tabous et honteuses.
De même, l'initiation sexuelle constitue un traumatisme pour la femme avec notamment souvent le traumatisme de la « première fois » et la découverte et la prise de conscience de son propre corps transformée face à l'autre.


La seconde partie de l'essai décrit différents contextes et étapes dans le développement de la femme et qui dans la majorité ont fort heureusement évolués positivement depuis la parution de l'ouvrage.

Pour la femme mariée, tout d'abord, le mariage ne s'accompagne par forcément d'amour. C'est alors un enfermement social pour la femme, justifié notamment par la pression sociale de la famille.
Le constat qui est fait est que tant que le mariage se représentera comme une micro-société fermée dans laquelle rien n'est donné et permis à la femme du fait que tout est dû à l'homme de par son sexe et sa fonction dans la société, alors la femme ne pourra s'émanciper pleinement et la relation homme-femme n'en sera que perdante pour les deux sexes.
L'homme et la femme doivent se construire mutuellement dans une relation solidaire afin que chacun puisse en sortir gagnant.

Dans la situation de la femme mère, vient se poser la question de l'avortement ayant été encouragé alors souvent par l'homme.
Après les règles menstruelles, et tout les inconvénients qu'elles provoquent, la femme doit affronter une nouvelle épreuve humiliante liée à sa condition. D'autant plus que cette épreuve est vécue de manière inégale entre les sociétés bourgeoises (bien mieux accompagnées dans cette épreuve) et les sociétés paysannes plus pauvres (laissées à elles-mêmes).
Parallèlement, la grossesse permet à la femme d'acquérir un respect et de jouir pleinement d'être soi-même ceci à travers la présence d'un autre en son sein.
Plus tard, la relation enfant/mère est alors comparable à la relation femme/mari, la mère occupant alors la position dominante face à l'enfant.

Au sein de la société, la femme a vu l'importance de l'attrait et du paraître être mis en avant pour exister. Cette importance est cependant différente selon la position tenue et l'âge : ado, mère, célibataire…
La pression du temps a également été pendant une période omniprésente chez la femme jusqu'aux tâches où la société l'assigne.

La femme a longtemps régné uniquement sur son logis si bien que les réceptions qui y ont été organisées ont souvent constitué un moyen pour elle de s'élever face aux autres.

Chaque période de la vie féminine est marquée par un changement brutal et radical : la puberté en passant par l'initiation sexuelle jusqu'à la ménopause qui se compare alors à la mise en retraite de la femme en fin de servitude par l'homme.
Les critiques sur le caractère des femmes vérifiées ou totalement inventées par la gente masculine ne dépendent aucunement de critères physiologiques mais uniquement de la situation dans laquelle elle est restée enfermée par l'homme.

Fort heureusement, certaines situations et comportements décrits par SdB ont évolués positivement. Néanmoins, les descriptions et analyses qui y sont faites sont d'autant plus parlantes car mêmes si certains points ont évolué, les conclusions découlant de ces analyses n'en sont que plus vraies et doivent être rappelées encore aujourd'hui.
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Je suis tellement heureuse d'être enfin venue à bout de cette lecture, que j'ai envie d'enfiler une robe bleue pour aller chanter Libérée délivrée sous les fenêtres de mes voisins.

Ce tome m'a beaucoup moins plu que le premier, peut-être parce que la plupart des situations dénoncées ont évolué depuis (quoiqu'on assiste à un rétropédalage déplorable, notamment aux Etats-Unis dans le domaine de l'avortement).

Bref, une lecture enrichissante que je suis fière d'avoir mené jusqu'au bout.
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Après une première partie, « Les Faits et les mythes », qui décortiquait les représentations des femmes (qu'elles soient biologiques, historiques ou littéraires), la deuxième partie du Deuxième sexe, « L'Expérience vécue », se divise en quatre sous-parties pour mieux étudier la vie des femmes, les carcans dans lesquels elles s'enferment et comment s'en libérer : « Formation », « Situation », « Justifications » et « Vers la libération ». L'écriture de cet essai, très claire et maîtrisée, aide à suivre l'argumentation parfois complexe de l'auteure, dont les idées sonnent (malheureusement) toujours incroyablement juste plus d'un demi-siècle après la rédaction de ce livre.

Un aspect du texte m'a cependant irritée : la tendance un peu trop prononcée de Simone de Beauvoir à généraliser ses remarques, en s'appuyant notamment sur la psychanalyse, à parler de « LA femme », comme si tous les êtres humains de sexe féminin étaient identiques.

Conclusion après cette lecture-fleuve ? Un classique indémodable, qui reste indispensable malgré ses inévitables imperfections.
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Cette oeuvre importante était très controversée depuis sa publication.

Le Deuxième Sexe porte sur les différentes raisons de l'infériorisation de la femme dans la société et dans presque tous les domaines hors de la maison. Cette oeuvre affirme que ce sont les hommes qui gèrent le monde et que la femme a la tentation de se consacrer entièrement à son mariage et à ses enfants, au risque de limiter sa liberté.

Cette situation vient simplement du fait qu'elle ne se sent pas capable ou bien qu'elle ne désire pas rester célibataire pour des raisons économiques et/ou sociales.

La société, les parents, la religion, tout réaffirme aux femmes qu'elles sont inférieures aux mâles et qu'elles devront avoir un mari.

Le développement des filles par rapport aux garçons et au monde qui les entoure leur démontre à elles et à la société que la femme n'a pas les mêmes capacités que l'homme.

Beauvoir parle de toutes les circonstances qui amènent les gens à croire à l'infériorité des femmes et des effets que cela a sur le choix des femmes de se marier et d'abandonner leur propre carrière.

De plus, l'oeuvre parle du piège que représentent pour elles le mariage et les enfants. le mariage et les enfants sont des responsabilités beaucoup plus lourdes pour elles que pour les hommes et c'est en partie à cause de leur rôle à la maison qu'elles ne se réalisent pas comme individus hors de la maison.

La plupart du temps la femme sacrifie sa carrière pour celle de son mari. Simone de Beauvoir parle de la situation globale des femmes et se rend compte que l'homme et la femme sont tous les deux responsables de cette situation.

La femme ne devrait pas abandonner sa carrière pour son mari et ses enfants et l'homme ne devrait pas l'encourager à le faire.

De plus, Simone de Beauvoir explique que, dans un monde où les deux sexes seraient égaux, les deux seraient plus libres. Elle explique que si l'homme donne la possibilité aux femmes d'avoir une carrière significative, elle va moins se focaliser sur lui et elle pourra être un peu plus indépendante.

Il y a dans le Deuxième Sexe de nombreux autres arguments pertinents qui démontrent l'inégalité des sexes en raison de la division des tâches à la maison et de la faible participation des femmes dans plusieurs autres domaines comme le travail ou la politique.

On voit, par exemple, que les plus hauts postes sont pour la plupart réservés aux hommes. Il y a donc toujours une inégalité qui existe et il faut essayer de la comprendre pour ainsi savoir comment corriger la situation à l'avenir.

Le Deuxième Sexe est une oeuvre qui interroge la condition des femmes ; il reste une analyse pertinente qui met en cause l'existence d'une identité féminine.
source : wikipédia
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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