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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Autant dire qu'il faut être à minima armé et calé en psychanalyse pour entrer dans ce roman graphique truffé de références. Si Winnicott ne vous dit rien, si l'univers de Virginia Woolf ne vous est pas familier, vous allez être bien perdus. Si l'introspection, l'étalage de l'intimité de l'autre vous rebutent, vous allez être servis. Alors quoi, serais-je si hermétique à ce genre d'oeuvre ? Je répondrais non ...mais tout le problème vient du fait que nombre de clés manquaient à mon trousseau ; peut-être aurait-il fallu que j'eus commencé par les premiers livres de cette auteure pour en comprendre toutes les subtilités. ? Malgré tout consciente que j'avais entre mes mains un roman qui "disait quelque chose", je me suis accrochée, vraiment, jusqu'à ce que je lève les bras bien haut pour me rendre. L'esprit complètement sorti du texte, trop abscons, je me suis attachée, moi qui aime tant les romans graphiques, au dessin et à la composition graphique, et là, je dois bien le dire, j'y ai trouvé mon compte. Mise en page inventive, trouvailles graphiques, dessins fouillés d'intérieurs, cela m'a fait pensé à l'attachement aux détails du quotidien de Posy Simmonds... le charme anglais en moins et la noiceur en plus, bien évidemment.
Bref, j'aurais aimé aimer dire que j'ai tout compris, faire partie des adeptes d'Alison Bechdel et me sentir moins bête qu'hier... mais je dois bien reconnaître que non...
Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Points pour cet envoi qui m'a permis cependant d'avoir un aperçu sur cette auteure que je ne connaissais pas.
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Après Fun home, où Alison Bechdel présentait la relation complexe qu'elle entretenait avec son père, elle s'attaque ici à la relation non moins complexe qu'elle entretient avec sa mère. J'ai retrouvé avec plaisir la narration très élaborée, faite de lignes temporelles entrecroisées, de liens inattendus et de multiples références culturelles (obscures ou non) qui donnent une oeuvre très riche. Malheureusement, le parti pris de tout relier à la psychanalyse a fait en sorte que j'ai moins bien embarqué. Ça m'a toutefois donné envie de relire Fun home auquel Are You My Mother? apporte un nouvel éclairage.
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« C'est toi ma maman ? » est à déconseiller aux lecteurs qui exècrent la psychanalyse ou qui trouvent facilement les auteurs nombrilistes » : ainsi Tasha met-elle franchement en garde d'emblée sur son blog les lecteurs éventuels du roman graphique d'Alison Bechdel, traduit de l'américain par «Denoël graphic». Cette critique n'a pas tort de mentionner, en outre, le goût prononcé des Américains pour la psychanalyse. Dès les débuts du cinéma parlant, ils en ont fait la matière de certains films à prétention intellectuelle plutôt rébarbatifs.

On l'oublie parfois, mais la culture américaine est d'abord et surtout germanique, et les sciences sociales issues de la «Mitteleuropa» sont tenues en plus haute estime aux Etats-Unis qu'en France. Malgré les efforts des institutions éducatives et sanitaires dans ce sens, le scepticisme persiste dans les milieux populaires vis-à-vis de la psychanalyse. Il y a quelques années, le porte-parole d'un parti ouvrier, sommé au cours d'une interview à la télé de donner son avis sur ce qu'il pensait de cette pratique, s'était contenté de hausser les épaules et de lever les yeux au ciel pour toute réponse. le narcissisme/bovarysme continue d'être perçu comme une tournure d'esprit typique des milieux bourgeois.

Néanmoins, sur un plan ethnologique plus général, on peut trouver la lecture du cas clinique en bande-dessinée d'Alison Bechdel instructive. La psychanalyse s'impose en effet aujourd'hui comme la pratique religieuse ou le moyen d'accomplissement de soi le plus répandu dans les pays occidentaux développés.

La mère de l'auteur est d'ailleurs elle-même circonspecte à l'égard de l'homosexualité de sa fille, et plus encore vis-à-vis d'une pratique artistique mêlant introspection et dévoilement du schéma familial intime. Elle exprime en effet des doutes sur la valeur d'une telle littérature de genre, ultra-spécifique.

Féminisme et homosexualité se recoupent implicitement dans le discours d'Alison B., étayé par les études de psy. de la jeune femme, qui complètent une très longue analyse ; or celle-ci relève que les lesbiennes, l'icône féministe Virginia Woolf, par exemple, ont souvent eu des mères assez réacs, attachées à des moeurs traditionnelles.

Le lien ambivalent mais très étroit qui unit Alison B. à sa mère est donc central dans ce long déballage de linge sale (295 p.). Comment «tuer la mère», alors qu'Alison B. n'a pas de grief sérieux vis-à-vis d'elle ? «C'est toi ma maman ?» est en effet largement un matricide virtuel, ainsi que les deux femmes finissent par reconnaître. Dans un précédent tome, bien accueilli par la critique aux Etats-Unis, Alison B. avait déjà «réglé son compte» à son père.

On peut regretter la traduction du «mother» du titre original en un «maman» un peu niais, car il y a dans ce lien identitaire entre Alison et sa mère une dimension dramatique, due à l'effort pénible pour naître une deuxième fois, bien que l'on soit loin de la noirceur des drames familiaux de François Mauriac. L'auteur de «Mon Ami Dahmer », témoignage sur un tueur en série, évoquait lui aussi l'état dépressif courant des jeunes mères au foyer américaines.

L'homosexualité d'Alison B., dans la mesure où elle implique un désintérêt pour la procréation, ne fait que stimuler son envie d'indépendance et de création artistique. (...)

Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Excellente BD qui nous en apprend beaucoup sur Donald Winicot.
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Le commentaire de Lynda :
Un roman qui se lit un peu comme une bande dessinée, alors il se lit assez rapidement. Je dois être honnête, j'ai eu un peu de difficulté avec cette lecture, étant donné que je ne suis pas vraiment fervente des romans graphiques, c'était un petit bémol pour ma lecture.
Le sujet principal, et bien, c'est la relation mère-fille, la relation n'étant pas vraiment excellente ici.
L'auteure cite beaucoup de lectures telles que les romans de Colette, Virginia Woolf, et même Freud, et il faut aussi dire que ce roman graphique inclut beaucoup de phrases de psychanalyse, alors il faut vraiment être une adepte de ce type de lecture, pour apprécier, je crois !
Et puis il y a le père, décédé, un homosexuel qui n'est jamais sorti du placard, mais qui a aussi mis de côté toute marques d'affection envers sa fille.
En bref, une belle expérience que ce roman graphique, une auteure que je ne connaissais pas, un genre également hors de ma zone de confort.
Mais somme toute, une lecture intéressante et je suis contente d'avoir eu la possibilité de le lire !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Lu en anglais. J'ai aimé l'exercice. Je pense que je vais récidiver. Sinon j'ai pas tout compris mais tout comme son autre bd sur son père. Et je l’avais lu en français pourtant !
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Les amoureux de la psychanalyse ne seront probablement pas déçus pour les autres c'est moins sûr. En réalité il est peu question de la mère d'Alison Bechdel mais plutôt du travail sur elle-même que doit réaliser l'auteure pour comprendre et s'affranchir de sa relation à sa mère. C'est sur son processus créatif et sur son homosexualité que se cristallise une grande partie du roman graphique.
Si la réalisation de cet opus a sans doute soulagé son auteure, pas sûr que l'intérêt pour le lecteur soit au rendez-vous...
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