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sur 854 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'impact du roman est tel qu'on attribue à Abraham Lincoln ces mots, prononcés lorsqu'il rencontre Harriet Stowe au début de la guerre de Sécession : « C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre. »
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Planteur ruiné du Kentucky, Mr Shelby est obligé de vendre des esclaves, dont le grand Tom, à des spéculateurs sans conscience. Tom, noir intègre, n'aura de cesse de vouloir revoir sa case, sa femme Chloé et ses enfants. Y parviendra-t-il ? Son nouveau maître de Louisiane, Augustin de Saint-Clair, influencé par son ange de fille, Eva, lui a promis l'affranchissement...
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Des thèmes capitaux sont traités avec beaucoup de persuasion dans ce beau roman.

Racisme :
Les préjugés les plus odieux sévissent encore au XIXè siècle, dans les futurs Etats Confédérés, alors que, contrairement aux Indiens d'Amérique au temps de " La Controverse de Valladolid", on admet que les Noirs ont une âme.

Sociologie :
La vie différente des Blancs et des Noirs est soulignée, émouvante dans ce livre. C'est de la pure barbarie. Comme lors de la prise des Juifs par les Allemands en 1940, les mères noires se voient arracher leurs enfants, leur mari. Les esclaves sont fouettés comme au temps de Jésus. Les Noirs marrons, en fuite, sont chassés comme du bétail. A la mort du maître, ils sont considérés comme des biens de succession et sont vendus... vendus comme de la marchandise.

Politique :
Harriet Stowe, originaire du Connecticut, s'engage avec son frère pasteur dans la cause abolitionniste. Ce roman, achevé en 1852, et écrit avec le coeur, contient de nombreux passages émouvants. Il a été diffusé à des millions d'exemplaires, et a touché de nombreux Américains. Certains disent qu'il est un déclencheur de la guerre de Sécession.

Romans :
C'est pratiquement un roman biographique ou historique, puisque de nombreux Noirs ont subi les trajectoires de Tom, George, Topsy ou Cassy.
Je retrouve "Douze ans d'esclavage", "Chasseur de noirs" de Vaxélaire, et "La couleur des sentiments".

Ethisme :
Qui sont les "bons", qui sont les "méchants" ? C'est évident pour l'auteur et les lecteurs, mais pas pour les méchants maîtres, pour qui la "barre de la bonté" n'est pas du tout à la même place :
"Que de fois Haley n'avait pas été dupe des nègres qu'il avait le mieux traités ! aussi s'étonnait-il d'être resté si bon."
A ce sujet, je pense que chacun des 7 milliards d'individus sur Terre doit apprendre l'empathie...
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Ce livre a probablement vieilli... Pourtant, son propos est d'une incroyable actualité. Il pose la question de l'humanité que nous devons reconnaître en chaque homme indépendamment de sa couleur de peau, de la place qu'on occupe dans la société - celle qu'on reçoit de cette dernière ? - de son appartenance, ou non, à la classe dominante. C'est l'ancienneté de cette prise de position qui en fait la valeur. En 1852 !!!! Un siècle avant que je ne naisse au monde dans le camp des nantis ! Et c'est une femme qui écrit ! ...
Cela mérite un peu d'attention, d'ouverture et de sagesse se montrant capable d'aller chercher le message au-delà du côté poussiéreux du temps, des scories liées aux idées bien pensantes qui ne pouvaient que venir d'une religion et de la caricature d'un Oncle Tom qui nous paraît trop, trop bon, trop juste, trop naïf et trop parfait ... et qui, pourtant, nous invite à réfléchir. Qui es-tu, mon frère ? Tu me parais bien étrange... et si c'était moi, l'étranger ?

Bref, un livre qui garde une puissance d'interpellation pour qui veut s'ouvrir aux problématiques actuelles liées au racisme ambiant et à la xénophobie galopante de certains de nos concitoyens.
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L'oncle Tom, homme pieux et honnête est vendu par son maître pour éponger ses dettes. Il s'ensuit un long chemin de joies relatives et de souffrances certaines qui le conduiront jusqu'à la mort sous les coups d'un maître violent et irascible. Tom c'est l'image christique de l'homme noir qui accepte son destin et prêche le rachat futur par les souffrances et l'espérance. Illustré par une galerie de personnages blancs et noirs, maîtres et esclaves, ce roman est une peinture poignante de l'Amérique de l'esclavagisme. Moralisateur, paternaliste et pathétique, écrit dans un vieux style "début XIXème", le charme de ce roman réside dans ses faiblesses.
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A la suite d’une grosse perte financière, M. Shelby se voit contraint de se séparer de 2 de ses esclaves : l’oncle Tom et le fils de Elisa, tous deux esclaves. Il les vend à un marchand d’esclave et Elisa prend peur. Elle s’enfuit avec son enfant, par peur d’être séparée de lui. Il faut dire que M. et Mme Schelby étaient de bons maîtres. Ils promettent à Tom qui est resté dans la propriété, qu’ils le rachèteront.

On suit donc tout au long du livre le parcours d’Elisa et de Tom. Elisa va-t-elle pouvoir rester avec son enfant et Tom pourra-t-il revenir chez les Shelby ?
Ce livre a été publié sous forme de feuilleton en 1852 pour sensibiliser les américains sur le ravage de l’esclavage. A travers les différents personnages qui ont plus ou moins de lien avec l’esclavage, l’auteur nous donne les arguments de toutes les parties : les pour et les contre. Si bien que à un moment donné du livre, on se prend à comparer et à « hiérarchiser » l’humanité des maîtres d’esclave : un maître qui prend des esclaves pour le travail d’intérieur sont meilleurs que les maîtres qui font travailler les esclaves qui travaillent dans les plantations. Les conditions y sont meilleures. Autre argument réducteur : les maîtres esclaves du « nord » sont plus humains que les maîtres esclaves du « sud ». L’auteur appuie souvent tout au long du livre sur la comparaison entre le nord de l’Amérique et le sud de l’Amérique. Le nord étant ceux qui sont les plus généreux et plus promptes à vouloir aider les esclaves en les éduquant par exemple.

C’était également une volonté de l’auteur de raconter une histoire qui a pu arriver réellement pour comparer les situations de « blancs » avec celles des « noirs ». Le plus frappant étant évidemment le fait de séparer les enfants aux mères. L’auteure s’adresse aux jeunes mères lorsque cela arrive dans l’histoire : comment vous le vivriez à leurs places ?

En tout cas, ce roman nous donne la possibilité de voir les « dessous » de cette période, heureusement terminée. Il est marquant, je pense et il restera gravé dans ma mémoire. Après, je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce livre.
Pour rappel, en 1865, l’esclavage a été aboli aux Etats-Unis. En France, cela a été le cas en 1848.
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Je précise tout d'abord que c'est la version intégrale (ici 610 pages en format poche) que je viens de lire, et non la version adaptée pour les enfants. La différence tient, je pense, au fait que dans la version originale, les portraits sont beaucoup moins manichéens et la réflexion plus développée.

L'oncle Tom en est le personnage principal, mais on suit également la route d'Elisa, son mari Georges et leur petit Henri; Tous sauf Georges font partie des esclaves de M. Shelby, propriétaire généreux et de bon tempérament, en grande partie encouragé par sa femme qui se tourne de plus en plus vers l'abolitionnisme. Suite à des revers de fortune, M. Shelby se voit contraint de vendre ce qu'il a de plus cher. Affolée, terrorisée à l'idée qu'elle puisse perdre son fils vendu à d'autres propriétaires qu'elle-même - courant sur les marchés d'esclaves où l'empathie envers les esclaves n'existe pas ou si peu - Elisa s'enfuit avec lui pour tenter de rejoindre Georges. de son côté, Tom obéit, après avoir obtenu la promesse de M. Shelby qu'il serait racheté dès que possible.

C'est ainsi qu'on suit les destins parallèles d'Elisa et de Tom, l'une poursuivie, traquée, l'autre vendu à M. Saint-Clare pour sa petite fille Eva. Il y rencontre la bonté, l'affection et l'intelligence d'un père et d'une fille pour lesquels il deviendra indispensable, avant d'être vendu à nouveau, après de tragiques circonstances, à Simon Legree, esclavagiste monstrueux et violent.
Tout l'intérêt de ce roman, outre de créer de l'empathie pour ces personnages maltraités, coupés de leur famille, qui n'aspirent qu'à la liberté et l'instruction, est de faire un tour complet de la question de l'esclavage: la cruauté dont sont traités ces hommes, femmes et enfants, l'ignorance et l'insécurité dans lesquelles ils sont entretenus, la culture sudiste des plantations et de l'esclavagisme contre la critique hypocrite des états libres du nord qui jouent le jeu des marchés d'esclaves, l'impact de la tradition des familles de planteurs, le questionnement sur la manière de bien traiter ses propres esclaves en humaniste, et l'importance de la religion, autant dans le comportement des propriétaires d'esclaves que dans l'acceptation de leur sort pour les esclaves, mais aussi la question de l'avenir de ce peuple qui, une fois affranchis, devra apprendre à vivre libre, devra s'instruire et travailler (A ce sujet, Beloved de Toni Morrison fait un portrait très réaliste de cette problématique).

Quand Harriet Beecher-Stowe a écrit ce livre, l'esclavagisme était encore bel et bien actif et légal et l'auteure, malgré la montée de l'abolitionnisme, ignorait quand et comment ou même si l'esclavagisme serait un jour banni, et c'est un point important, je pense, à retenir quand on lit ce livre.
C'est vrai que la religion y est très présente et pesante, c'est vrai que les bons sentiments y sont parfois trop bons, mais le portrait qu'elle dresse des Etats-Unis - et pas seulement du Sud - est vraiment captivant, tout comme l'est le portrait de Saint-Clare tout en ambiguïté.
Historiquement, ce roman a eu une forte répercussion; il fait partie des tout premiers best-sellers, deuxième après la bible aux Etats-Unis. Lincoln a d'ailleurs dit, en parlant de la guerre civile, "voici la petite femme qui a commencé une grande guerre", insinuant que ce roman a profondément marqué les esprits.

Je trouve que l'écrivain a déjoué les pièges de la caricature et encourage - sans juger - son peuple à se remettre en question en les incitant à se mettre à la place d'Elisa ou de Tom, mettant Blancs et Noirs à égalité à une époque où cette égalité semblait aberrante ( et cette époque n'est vraiment pas très ancienne...).

Je dirai enfin que ce livre est tout simplement émouvant et plein d'aventures, et qu'il se lit très facilement.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Comme j'avais promis dans un post précédent de lire des ouvrages sur la condition des Noirs, j'ai débuté par celui-ci. Ce livre, écrit en 1852, dénonce les conditions inhumaines de l'esclavage. En lisant ce livre, j'étais frappée par l'horreur, par l'enfer où vivait les Noirs à cette époque là. Etre mort était préférable à tout ce qu'il pouvait endurer : violences et tortures, femmes séparées de leurs enfants en bas âge sans aucun égard, familles dispersées et vendues, travail harassant, une vie sans aucun droit et sans aucune protection. Ils appartenaient corps et âme à leur propriétaire, étaient considérés moins que des animaux ou des objets, comme une race dégénérée et l'église approuvait avec vigueur ce type de traitement en lui donnant des assises chrétiennes. Je n'en dirais pas plus car c'est vraiment un livre dur et émouvant à la fois. On découvre également les rapports souvent très ambigus entre un maître et son esclave, les arguments des pro-esclavagistes pour maintenir le système, les préjugés à l'égard des Noirs, le style de vie oisif de cette époque...
Plusieurs personnages coexistent dans ce livre et chacun tente à leur manière de survivre. Certains choisissent la fuite, les uns la mort, d'autres se réfugient dans la religion chrétienne, comme Tom, le personnage principal. D'ailleurs, ce dernier a essuyé plusieurs critiques négatives par la suite: même la préface (que je n'aurai jamais dû lire), le décrit comme un être passif, faible et lâche. Personnellement, je l'ai beaucoup admiré pour son courage, son coeur généreux et sa foi.
Pourquoi pas le 5ème coeur ? L'ouvrage était vraiment bien, mais, parfois l'auteur s'étendait trop sur la morale chrétienne, avec plusieurs passages bibliques ou des sermons souvent longs sur la Rédemption, la venue du Christ, l'espérance d'un au-delà meilleur. de plus, les pensées d'Evangeline ne cadraient pas trop avec son âge mais je pense que l'auteur a surtout voulu transmettre un message d'amour et de simplicité à travers elle.

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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On le lit comme ça, en se disant c'est un classique, et on s'accroche ( alors que bon, le début, sérieusement, ça casse pas trois pattes à un canard) et soudainement, on comprends. C'est le genre de livres dans lequel chacun peut y trouver un intérêt.
Bien entendu ça a vieilli, grandement, et il faut s'habituer à l'écriture de plus de 150 ans, les expressions vieillissantes, les sous-entendus qu'on n'entends plus avec l'évolution de la société.

Bien entendu, c'est de la littérature "féminine", un roman écrit par une femme et pour les femmes en premier lieu. Il faut donc passer au dessus de cet a-priori, et de ces manières de trouver des ressorts dramatiques gros comme des gratte-ciels.

Mais en passant au dessus, quel intérêt fascinant par rapport aux traitements des esclaves à l'époque, et des africains et afro-américains! (tel qu'écrit dès l'époque dans le livre). Et j'entends par là non pas uniquement le sujet de "l'esclavage c'est mal et contre Dieu". Non, il faut lire et s'attacher à ce que l'auteur elle-même, pourtant défenseure de la cause de l'anti-esclavagisme, écrit sur les "noirs". A l'époque, on la trouvait progressiste. Aujourd'hui, on la dirait encore raciste, et c'est absolument fascinant!
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J 'avais commencé ce roman étant adolescente, je l'ai vite abandonné pour le reprendre des années plus tard, c'est un livre qui donne à réfléchir sur la condition de l'esclavage, dix ans avant le début de la guerre de sécession.
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Je l'ai lu quand j'étais petite et je n'étais pas encore troublée par l'histoire des USA ainsi que le "traite des Noirs". Mais je me souviens qu'il était très dur et l'ambition des personnages toujours bien menée. Il faudrait que je le relise pour mieux comprendre cette fresque.
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Pour résumer : un livre très riche dont on peut faire plusieurs lectures, il a certainement permis de faire évoluer les mentalités dans son temps, même s'il a forcément (et heureusement) bien vieilli. Il est avant tout très émouvant et propose une superbe galerie de personnages hauts en couleurs et invite beaucoup à se remettre en question. A lire absolument !
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
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