Citations sur Ardennes 1944 : Le va-tout de Hitler (22)
Si, en 5 jours, ils n'ont avancé que de 40 km, je peux vous dire que ce n'est pas une offensive. Une offensive au ralenti ne sert à rien parce qu'elle permet à l'ennemi de faire monter des réserves rapidement.
[Hitler] J'ai été trahi.Après le 20 juillet , tout est apparu au grand jour ,des choses que j'avais jugées impossibles. Ce sont précisément ceux qui avaient le plus profité du national-socialisme qui étaient contre moi.Je les ai choyés et décorés , et voilà comment ils m'ont remercié.Il ne me reste plus maintenant qu'à me mettre une balle dans la tête.J'ai manqué de combattants rudes. [...] Nous ne capitulerons pas ,jamais.Nous pouvons bien sombrer , mais nous entraînerons le monde avec nous."
Le mardi 26 décembre, un Patton content de lui confia a Bradley ce qui devait rester une formule célèbre: "le Boche s'est fichu la tête dans le hachoir à viande et c'est moi qui tourne la manivelle."
À Bastogne, une centaine de soldats suivirent la messe devant un autel improvisé, éclairé par des bougies placées dans des boîte de rations vides. Dans son sermon, l'aumônier se contenta d'un simple conseil: "ne faites pas de projet, c'est le projet de Dieu qui triomphera."
Le Brigadier General McAuliffe, qui avait passé une nuit blanche, récupérait un peu dans la cave. Le chef d'état-major suppléant le réveilla pour lui annoncer que les Allemands avaient envoyé des émissaires demander aux défenseurs de Bastogne de capituler, sans quoi ils seraient anéantis par l'artillerie. "Nuts! Des clous!" marmonna un McAuliffe encore à moitié endormi.
Le survivant d'une compagnie d'infanterie, qui parvint à s'échapper avec le 17e bataillon de chars, raconta qu'après plusieurs échanges de coups de feu, ils finirent par atteindre les lignes de la 82e aéroportée. Un para creusant un abri posa sa pelle: "Mais bon sang, les gars, qu'est-ce qui vous fait courir comme ça? Ça fait deux jours qu'on est ici, et on a pas vu encore un Allemand." Exténué, le fantassin répondit: "Bouge pas mon pote. D'ici peu,t'auras même pas à les chercher".
À Berlin, après l'annonce de l'offensive, observa Goebbels, toutes les rations de schnaps pour Noël furent consommées. Il ne manquait cependant pas de Berlinois sceptiques. Avec l'humour noir dont ils étaient coutumiers, ils plaisantaient sur les tristes fêtes de Noël qui s'annonçaient: "Faites un cadeau utile: offrez un cercueil!"
Au QG du bataillon, il apprit qu'ils étaient maintenant encerclés dans le périmètre de Bastogne. Quand il retrouva sa tranchée, dans la neige, son voisin appela: "Bienvenue à la maison! Alors, quoi de neuf? -On est encerclés. --Je t'ai demandé, quoi de neuf?"
Pour les paras de la 101e, l'encerclement par l'ennemi faisait partie du job. Louis Simpson, le poète et estafette de sa compagnie, fut renvoyé au QG du bataillon. Sur la route, il croisa un Sherman, avec un sergent de la 10e division blindée "négligemment assis à califourchon sur la tourelle, comme sur la selle d'un cheval". Cinquante mètres plus loin, un panzer brûlait. Il demanda au sergent ce qui était arrivé. "Ils ont voulu passer", répondit le sergent d'une voix lasse avant de se détourner.
Les gardes des barrages routiers américains et la PM mirent au point leurs propres questions pour s'assurer que les occupants d'un véhicule n'était pas des Allemands: un quiz sur le base-ball, le nom du chien du président, le nom du dernier mari de Betty Grable et "quel est le prénom de Sinatra?" Le Brigadier Général Bruce Clarke répondit mal à une question sur les Chicago Cubs. "Y a qu'un boche pour faire une erreur pareille", trancha le MP. Comme on lui avait dit de chercher "un Boche se faisant passer pour un général une étoile", il était convaincu de tenir son homme et Clarke fut arrêté une demi-heure. Le général Bradley lui-même fut arrêté et retenu un court instant alors même qu'il avait bien répondu à la question sur la capitale de l'Illinois. Le MP n'était pas du même avis.
Le personnel britannique sur les arrières de la 9e armée américaine suscita une méfiance considérable au cours de cette vague de panique. Une sentinelle américaine défia l'acteur David Niven, officier de reconnaissance Phantom en uniforme de fusilier: "Qui a remporté la World Series en 1940?"
-je n'en ai pas la moindre idée, aurait-il répondu avec son flegme habituel, mais je sais que j'ai tourné un film avec Ginger Rogers en 1938.