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Jean Bourdier (Traducteur)
EAN : 9782253109648
634 pages
Le Livre de Poche (08/09/2004)
4.22/5   138 notes
Résumé :
Peu de choses sont plus révélatrices des hommes et des systèmes politiques que les circonstances de leur chute"... C'est à partir de ce postulat que l'historien britannique Antony Beevor a construit un récit plein de bruit et de fureur sur l'une des plus grandes tragédies humaines et militaires de la Deuxième Guerre mondiale : la chute de Berlin le 30 avril 1945.

Pour Antony Beevor - déjà auteur d'une impressionnante somme sur la bataille de Stalingra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Après Stalingrad, Antony Beevor nous offre une nouvelle page d'Histoire passionnante avec "La chute de Berlin", les russes après avoir défait l'armée allemande sur leur sol lancent la contre attaque et marchent sur Berlin avec une soif de revanche obsessionnelle, leur objectif est la ruine de l'Allemagne et leur ligne de mire Berlin.
A l'instar de "Stalingrad", ce récit va foisonner d'anecdotes émouvantes et tragiques, comme l'histoire de ce jeune pianiste forcé de jouer jusqu'à l'épuisement et son exécution sommaire...
Le sort des habitants de Berlin sera conditionné à la soif de vengeance des russes qui est exacerbée par la hiérarchie, dans cette entreprise de destruction, les civils et les femmes seront particulièrement maltraitées, ce qui sera illustré par nombres d'anecdotes et témoignages cruels.
Un récit chronologique et précis, riche et exhaustif sur une page décisive de la seconde guerre mondiale et qui se lit comme un roman historique, la "bataille" de Berlin sera la dernière de la guerre, un must !
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Après Stalingrad, me voici à nouveau dans la lecture d'un autre livre d'Antony Beevor, consacré à la chute de Berlin.

J'y retrouve l'analyse méticuleuse des événements, le détail des forces en présence, les chefs et leur stratégie.
L'auteur nous montre les deux dictateurs, Hitler qui se fait sa propre idée et refuse d'écouter les avis pessimistes de certains de ses généraux plus conscients de la puissance de l'armée soviétique, qui exige que ses “forteresses “ (Posen, Königsberg, Breslau,…) ne se rendent pas et de l'autre côté Staline, désirant à tout prix prendre Berlin avant ses alliés, conscient de son importance symbolique et soucieux d'avoir accès á l'uranium qui s'y trouverait. Staline commet lui aussi des erreurs certes mais contrairement à Hitler, écoute ses généraux et est capable de changer d'avis.
L'auteur nous montre comme Staline a réussi á duper Roosevelt et Truman, au grand dam de Churchill, notamment sur le futur sort de la Pologne.

Dois-je préciser que la lecture de ce livre est passionnante ? Nous vivons l'avancée des troupes soviétiques, la lutte des troupes allemandes, les états d'âme des chefs, l'importance de la propagande.

J. 'ai été désorienté toutefois devant le nom des villes, qui sont toutes citées dans leur appellation allemande, j'aurais aimé trouver une annexe donnant leur noms actuels (polonais ou russes). J'ai dû à chaque fois rechercher leur appellation actuelle pour mieux me situer.

Lecture passionnante, ai-je dit, mais aussi lecture éprouvante car rien ne nous est épargné sur les horreurs de cette guerre, sur son inhumanité : refus d'évacuer des civils, ou fuite de ceux-ci dans des conditions hivernales, navires torpillés où certains avaient pu prendre place, viols enfin, arme de guerre ultime, réponse de certains soldats russes aux atrocités commises auparavant par les Nazis. Les pages consacrées aux viols sont nombreuses et atroces.

Antony Beevor nous montre ainsi la monstruosité de toute guerre, ce qui se vérifie hélas aujourd'hui à l'est de l'Europe.

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Ce livre raconte la bataille pour la conquête de Berlin, par le menu. Et au menu, des mouvements de troupes à l'approche de la capitale allemande, mais aussi toutes les turpitudes de la guerre perpétrées par les “Ivans”revanchards et enfin les atermoiements du commandement allemand, avec en prime les colères d'Hitler.

Antony Beevor nous parle essentiellement du front de l'Est qui cristallisait la peur des Allemands ; ainsi, une amère plaisanterie circulait à Berlin : “Maintenant, les optimistes apprennent l'anglais, et les pessimistes apprennent le russe.”

L'avancée russe concerna 2,8 millions d'hommes, 6 250 chars, 41 600 canons , 7 500 avions. Cette armée fut complétée par 1 030 494 criminels venant du goulag.
Chez tous ces hommes, la haine revancharde était exacerbée (voir citation).

Les Américains à l'ouest et les Russes à l'est ont rivalisé pour planter en premier leur drapeau au sommet du Reichstag, ce “symbole choisi pour marquer la victoire sur la “Bête fasciste”.”
Les pertes russes furent extrêmement élevées : 78 291 morts et 274 184 blessés.
“Les historiens russes reconnaissent maintenant que ces pertes inutilement lourdes étaient dues en partie au souci d'arriver à tout prix avant les alliés occidentaux et en partie au fait que tant d'armées lancées simultanément vers un but unique en arrivaient facilement à se bombarder entre elles.”

Au-delà du conflit, c'est ce qu'ont vécu ces hommes qui m'a intéressé dans ce livre, cherchant à comprendre les exactions russes, les résistances allemandes et les souffrances des civils souvent passées sous silence alors que la chronique d'une défaite était annoncée.
L'historien sait alterner les manoeuvres des troupes russes, la défense de Berlin et des témoignages à hauteur d'hommes.
Les viols de femmes allemandes par les Russes étaient courants : “Deux millions de nos enfants sont nés en Allemagne” affirmait un ancien officier de blindés russes. “Selon les estimations faites dans les deux principaux hôpitaux de Berlin, entre 95 000 et 130 000 femmes auraient été ainsi violées, et environ 10 000 seraient mortes ensuite, par suicide. ”
J'avais déjà eu l'occasion de rapporter le témoignage d”Une femme à Berlin”, le journal qui décrivait anonymement ce que les femmes avaient subi du 20 avril au 22 juin 1945.

Jusqu'au-boutiste, Hitler entraîna son pays dans sa chute.
Le colonel Reflor décrira ce qu'il appela une “tragi-comédie” typique du régime : “Avec un remarquable courage physique et moral, Weidling se présenta dans l'après-midi au bunker. Hitler en fut, de toute évidence, impressionné. Si impressionné qu'il décida soudain que l'homme qu'il voulait faire exécuter pour lâcheté devant l'ennemi était celui qu'il lui fallait pour diriger la défense de Berlin.”

Au fur et à mesure de la progression soviétique, le führer voulait faire exécuter ses généraux qui avaient échoué dans leurs missions lancées sans moyens la plupart du temps.
Les SS exécutaient ceux qui voulaient se rendre alors que la bataille de Berlin était notoirement perdue.
Plus tard interrogés, “les généraux laissaient entendre qu'ils avaient été victimes du nazisme, car si Hitler n'était pas intervenu de façon aussi désastreuse dans la conduite des opérations militaires, ils n'auraient jamais été vaincus.”
Hitler connaissait la fin de Mussolini et de sa maîtresse, pendus la tête en bas ; il ne voulait pas être pris par les Russes et voulait être incinéré pour que son corps ne soit pas exhibé à Moscou.
Aussi la recherche de son cadavre fut-elle une sinécure.

Laissons le dernier mot à l'historien : “L'incompétence, le refus obstiné d'accepter la réalité et l'inhumanité du régime nazi furent bel et bien révélés par la façon dont il s'est effondré.”
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Auteur d'un précédent ouvrage sur Stalingrad, Antony Beevor, historien anglais après avoir été officier de carrière, nous propose ici la relation en détails des cinq derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. le but de cet ouvrage est de nous présenter les circonstances de la chute des hommes et des systèmes politiques, circonstances révélatrices de ce qu'ils ont été.

S'appuyant sur un nombre impressionnant de documents d'archives russes, allemands, anglais… et sur le courrier échangé par les soldats de tous les camps avec leurs familles, il s'efforce de raconter les circonstances de cette effroyable tragédie que furent les derniers jours de Berlin en 45. Donnant tour à tour le point de vue allemand et russe puis celui des alliés occidentaux, il nous fait revivre jour après jour, presque heure par heure, la progression des uns et des autres et les sentiments multiples vécus par la population civile et les soldats de chaque camp.

Fruit de recherches minutieuses, cet ouvrage fait preuve d'un formidable esprit de synthèse et d'une écriture pertinente rendant le moindre détail intéressant. Emportée par ma lecture, j'ai dévoré ces près de 500 pages en trois jours, sans jamais trouver le récit pesant. (Il n'en va pas de même des faits)

Ce livre fascinant nous permet de comprendre un peu mieux les circonstances de la chute de Berlin. On côtoie le fanatisme des uns et des autres, l'effroyable impuissance des civils, le conditionnement infernal des militaires et la manipulation de tous par les chefs d'Etats. On se rend compte aussi de l'incroyable incapacité d'Hitler et de son état-major à proposer et gérer la moindre stratégie militaire.

On y apprend aussi, par exemple, que Berlin comptait en 45 près de trois millions et demi d'habitants (dont 120 000 enfants en bas âge) bien plus que ne pouvaient en accepter les abris anti-aériens et les couloirs de métro. Les étrangers avaient donc obligation de porter sur leurs vêtements l'initiale de leur pays d'origine et interdiction de pénétrer dans ces abris. Ou encore que cette population affamée, ne disposait quasiment d'aucune nourriture alors qu'en périphérie, les dépôts de vivres, vulnérables à la moindre attaques, regorgeaient de nourriture. On y voit comment Staline lança dans l'offensive six millions sept cent mille soldats dont trois cent mille furent atrocement mutilés. Après avoir reçu, à leur retour des prothèses en bois datant de 1812, ils furent désignés « persona non grata » dans les rues des villes russes, raflés et déportés dans l'extrême nord, comme s'ils étaient des criminels. Et que dire de l'atroce situation des femmes…

Un livre fascinant et surtout indispensable pour ceux qui s'intéressent à cette période de notre histoire ou cherchent à comprendre l'histoire contemporaine de l'Europe. Car sans comprendre la Seconde Guerre mondiale, on ne peut rien comprendre des problèmes d'aujourd'hui.

Lien : http://argali.eklablog.fr/la..
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« La chute de Berlin » comme si vous y étiez, on pourrait résumer ce livre avec cette seule phrase. Anthony Beevor raconte avec maestria un des moments clé de la seconde guerre mondiale : les derniers jours du IIIième Riech. On y côtoie la folie des dirigeants nazis et de leurs dernières troupes luttant pour lutter, sans but, sans espoir. Combattant des soldats soviétiques tout autant fanatisés, épuisé et poussés a bout par des généraux voulant être le premier à rentrer dans Berlin et à arriver au bunker. Mais tout cela n'est rien comparé à la souffrance des habitants, piégés dans les combats, sans eau, sans nourriture, risquant la mort, le viol.
Cela pourrait être un roman, mais ce ne l'est pas.
Un livre fascinant ou l'histoire devient vivante.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les occasions étaient bonnes pour rappeler l'étendue des atrocités allemandes en URSS. Selon un informateur français, le commandement de l'Armée rouge avait fait exhumer les corps de quelque 65 000 juifs massacrés près de Nicolaïev et d'Odessa et les avait fait placer le long de la route la plus empruntée par les troupes. Tous les deux cents mètres, un écriteau déclarait : "Regardez comment les Allemands traitent les citoyens soviétiques".
On avait également recours aux travailleurs forcés libérés. Des femmes, ukrainiennes ou biélorusses pour la plupart, avaient été invitées à raconter aux soldats les mauvais traitements qu'elles avaient subis. "Cela mettait en rage nos soldats", devait raconter ultérieurement un officier politique, qui ajoutait : "Pour être honnête, certains Allemands traitaient très bien les gens travaillant pour eux, mais ils représentaient une minorité, et, dans l'état esprit de l'époque, les exemples les pires étaient ceux dont nous nous souvenions."
Nous nous efforçions constamment, rapportait le service politique du 1er Front ukrainien, d'exacerber la haine à l'encontre des Allemands et d'attiser la passion de la vengeance."
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« Nous sommes sortis d’une forêt, racontait le lieutenant Klochkov, de la 3e Armée de choc, et nous avons vu une pancarte clouée sur un poteau : « Ici, la maudite Allemagne. » Les soldats ont commencé à regarder autour d’eux avec curiosité. Les villages allemands sont différents à bien des égards des villages polonais. La plupart des maisons sont en briques ou en pierre. Il y a des arbres fruitiers bien taillés dans les jardins. Les routes sont bonnes. » Klochkov disait, comme beaucoup de ses compatriotes, ne pas comprendre pourquoi les Allemands, « qui ne sont pas stupides », avaient risqué leurs existences prospères et confortables pour aller envahir l’Union soviétique.
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Il y eut de nombreuses d’exactions en Pologne comme en Allemagne mais beaucoup plus choquant d’un point de vue purement russe est le fait que les officiers et les soldats de l’Armée rouge n’hésitèrent pas plus à abuser d’Ukrainiennes, de Russes et de Biélorussiennes qu’ils étaient censés libérer de leur travail forcé en Allemagne. Beaucoup de ces jeunes filles n’avaient que seize ans ou même, parfois quatorze, lorsqu’elles avait été réquisitionnées par le Reuch. Les viols en chaîne de femmes et de jeunes filles enlevées d’Union soviétique opposent un démenti flagrant à ceux qui tentent de justifier le comportement de l’Armée rouge en la présentant comme une revanche pour les exactions allemandes en URSS.
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Un simple soldat appartenant à une division d’infanterie peignait ainsi, dans son journal, les changements d’humeur et d’attitude de ses camarades : « Premier stade : le soldat hors la présence de ses chefs. C’est un rouspéteur. Il menace, provoque et parade. Il est prompt à chaparder ou à chercher querelle. On peut voir à son irascibilité que la vie militaire lui pèse. Deuxième stade : le soldat en présence de chefs. Il est soumis et presque muet. Il accepte volontiers tout ce qu’on lui dit. Il croit facilement aux promesses qui lui sont faites. Il s’épanouit quand on le félicite et admire ostensiblement la rigueur des officiers qu’il tournait en dérision derrière leur dos. Troisième stade : au combat. Là, il est un héros il n’abandonnera jamais un camarade en péril. Il meurt silencieusement et calmement, concentré sur sa tâche. »
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Devant la cage d'une femelle gorille morte, l'écrivain s'entretint un moment avec le vieux gardien qui avait passé les trente sept dernières années à s'occuper des singes.
-" Etait-elle féroce ?" demanda Grossman.
-" Non, répondit le gardien. Elle se contentait de rugir très fort. Les humains sont beaucoup plus féroces."
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Vidéo de Antony Beevor
Extrait de "D-Day et la bataille de Normandie" de Antony Beevor. Parution numérique le 25 novembre 2020.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/d-day-et-la-bataille-de-normandie
Dans la catégorie : Campagnes et bataillesVoir plus
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