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3,77

sur 1098 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rrrrroooonnn piiiicchhhh, rrrooooonn piiiiich …
Bicheeeette, il faut te réveiller, il est l'heure de publier ton billet sur babelio !!!
Heeeiiin ??? déjà !!! mais il est quelle heure ? Haaan, j'ai dormi tout ce temps-là ??
Qu'est-ce qui m'est arrivé ??? Ah mais oui, j'étais en train de lire L'amour de Bégaudeau !
L'amour n'a pas mis tout le monde d'accord sur Babelio, certains sont fans, d'autres crient à l'imposture…
Ma curiosité a été piquée, et j'ai ouvert ce petit livre de seulement 90 pages, lu en moins de deux heures (et encore je ne suis pas rapide, et puis vous l'avez compris je me suis endormie en plein milieu). J'en ressors avec une impression en plein milieu elle aussi, mi-figue mi-raisin à l'image de la note (on ne pourra pas m'accuser de ne pas être raccord).
Le début m'a fait ricaner, et je me suis dit que j'étais partie pour être dans l'équipe qui crie « c'est nul », « c'est n'importe quoi » ou « non mais, franchement quel intérêt ? ».
Dans les premières pages, le livre s'avère plus efficace que n'importe quel somnifère, en plus, même s'il n'est pas remboursé par la sécu, il a l'avantage indéniable d'être 100% naturel et sans effet indésirable (à part l'éventuel agacement que pourraient susciter vos ronflements sur votre voisin, mais bon, l'avantage, c'est que normalement, ils n'empêchent pas le ronfleur lui-même de dormir -sinon je vous conseille de consulter très rapidement).
Oui, oui je digresse, mais en même temps, comme je n'ai pas grand-chose à vous dire sur ce livre, je meuble comme je peux… Qu'est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ? L'amour, c'est l'histoire de Jacques et Jeanne Moreau (oui vous connaissez forcément quelqu'un qui s'appelle Moreau, c'est fait exprès). Jacques et Jeanne (oui aussi vous en connaissez un, même un de chaque pour ma part, et puis de toute façon qui ne connait pas Jeanne Moreau) ce sont M. et Mme Toutlemonde, un peu gris, un peu transparents, un peu vides, un peu beaufs, un peu ploucs, un peu de bedaine, pas méchants, mais pas toujours très malins non plus, … Jacques et Jeanne font leur petit bonhomme de chemin dans la vie, sans faire de vagues, sans éclat, un fils unique, un cocker qui s'appelle Boule (par erreur parce que Jacques avait pas pigé que dans la BD c'est le petit garçon qui s'appelle Boule hu hu), un camping car… autrement appelée La France d'en bas.
Après mon petit somme, au fil des pages, j'ai commencé à bien connaître Jacques et Jeanne, qui en vieillissant m'ont un peu moins énervée. Avec le choix de ces prénoms intemporels, l'auteur, malin, nous permet d'y projeter nos parents, grands-parents, oncle, tante et toutes les personnes d'un certain âge de notre connaissance, voire nous-mêmes dans certaines situations (oui, j'avoue). D'ailleurs que celui qui ne s'y est pas reconnu ou au moins quelqu'un de son entourage me jette la première pierre …
Grâce à son oeil acéré sur notre quotidien, François Bégaudeau sait mettre le doigt sur la réplique qui douche l'interlocuteur dont les couples ont le secret dans leurs petites bagarres du quotidien et les joutes verbales entre Jacques et Jeanne m'ont régalée. Alors, petit à petit, je me suis laissée prendre dans les mailles du filet, et, sur les toutes dernières pages, je me suis surprise à n'être plus très loin de verser ma petite larme.
Si je regrette le style très parlé employé par l'auteur au début de ma lecture qui m'a prodigieusement agacé avec des tournures du style « sa mère l'attend à manger » (p.29), je lui concède un grand talent d'observateur de notre quotidien le plus banal et inintéressant, des petits riens qui font la vie.
« le lendemain au déjeuner elle servira un clafoutis dans les assiettes à dessert. Ce sera comme ça et pas autrement. Pour la faire changer d'avis il faut se lever de bonne heure. Ce n'est qu'après deux ans de déni qu'elle se résout à prendre un rendez-vous chez l'ophtalmo, et après deux autres à égarer ses lunettes partout qu'elle consent à se les accrocher au cou. Tout ça parce que madame trouve que les lunettes à chaîne, ça fait vieille. Alors que ça fait juste son âge.
-T'es vraiment qu'un gros con.
-Il est grand temps que tu t'en rendes compte. » (p.64)

Heureusement que l'humour grinçant et désabusé du couple m'a permis de maintenir les paupières ouvertes. Cependant, il est évident que cet ouvrage ne me laissera pas vraiment de souvenir marquant d'ici 3 semaines et que dans un an, je ne me rappellerai probablement plus l'avoir lu (heureusement que Babelio sera là pour le rappeler à mon souvenir). Un bilan extrêmement mitigé d'autant que les dernières pages montrent de façon flagrante que l'auteur sait provoquer l'émotion et nous faire entrer en empathie avec ses personnages.
C'est pas tout ça, je suis crevée après avoir écrit ce billet, mais ne me réveillez pas cette fois …
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L'histoire de la vie d'un couple pendant 50 ans depuis 1971.
Jeanne et Jacques se rencontrent lors de circonstances de la vie quotidienne.
Jeanne rêvait d'un joueur de basket du coin mais pas de Jacques.
jacques semble plus amoureux.
Tout va très vite. Pas de romance. Pas de long flirt.
Ils couchent ensemble et tout s'enchaîne : la rencontre avec les familles, le mariage et la vie qui suit son cours sans caprices, sans tapages.
Elle semble imperméable à tout, lui il se dépasse quand même de temps en temps pour les 40 ans de Jeanne par exemple.
C'est une vie d'entraide, de solidarité, de compagnonnage, de confort, sans plus.
Une vie sans éclat, plate mais est-ce bien vrai une telle vie ?
Ah! les passages où les habitudes de l'un énervent l'autre et inversément sont assez cocasses. Pas besoin d'être un vieux couple pour vivre ces petites situations.
Le regard sur ce couple est tellement distant : un peu comme un enfant de 50 ans regarde ses parents de loin sans trop savoir qui ils sont vraiment.
C'est l'impression que j'ai eu en lisant le roman.
Un regard de grand enfant qui regarde évoluer ses parents et les voit ternes mais liés l'un à l'autre dans la vie.
Sur la 4ème de couverture, je vois un couple comme tant d'autres. Pas certaine ! Qui sait ce qu'il se passe dans l'intimité des personnes quand la porte est refermée.
Une vie trop terne, trop calme pour être plausible !
Par contre, le couple, à ses débuts, vit dans une grande liberté par rapport aux parents. Quand Jeanne effectue sa première visite chez les parents, elle peut monter dans la chambre de Jacques. Croyez bien que dans les années 70, il n'en était pas question. L'éducation était très stricte, surtout dans les villages. Je peux en témoigner même si en 70, j'étais encore loin de cette étape.
Un roman que j'ai lu avec intérêt. L'auteur montre pas mal d'humour. Son écriture est très agréable. Il réalise la performance de raconter cinquante ans de la vie d'un couple en 86 pages.
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L'amour de Bégaudeau prend le parti de l'ordinaire. Les faits minimes s'ajoutent aux actes anodins pour tisser une existence plate, lisse, sans accroc ou presque.

On pourrait s'ennuyer, demander à grands renforts d'adjectifs où est la littérature dans tout ça.

On dirait justement qu'elle est là, la littérature. Là qu'elle se veut être en tous les cas. Dans la recherche de l'évidence. Dans le parti pris du tout venant.

Bon. Je reconnais que c'est réussi. Un succès.

Bégaudeau s'y connait en succès. Il a toujours su flairer d'où vient le vent du succès.

Que restera-t-il de L'Amour quand ce vent se sera calmé? Pas grand chose je crois, si j'en juge à ce qu'il m'en reste quelques semaines après sa lecture.
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Lecture qui me laisse un malaise.
La quatrième de couverture cite l'amour comme le vit la plupart des gens.
Cela m'interpelle, suis-je aveugle à ce point?
Tout y est banal, bâti de lieux communs et d'idées générales, le tout souvent loti dans des échanges limités, des silences qui disent peu ou rien.
Dans le quotidien, peu d'ambition, peu de raisonnement, peu de rêves élevés …
Des gens qui furent jeunes dans les années 1970 et qui ne reçurent de cette époque que la continuité d'un ronron, voilà qui est triste.

Certains babelionautes parlent de « sous Zola » (que j'aime et qui jamais ne m'a provoqué de rejet) ou de mépris de classe.
Je ne sais où je situe ce qui m'a dérangée voire heurtée.
Je ne sais non plus où se situe l'auteur en nous contant ces pauvres vies et je n'aime pas le titre « L'Amour » et la généralité qui en résulte.
Que veut-il prouver? Que veut-il montrer et démontrer?

Rien ne me fut familier ni sympathique ni suscitant ma complaisance, plutôt un sentiment de tristesse et d'écoeurement devant ces paroles non habitées.
Que de chemin à parcourir pour qu'une existence puisse éclore et grandir, voilà la conclusion de cette lecture qui semble réductrice.

Constat de la banalité de la vie pour beaucoup de gens mais qu'est-ce que cela apporte?
Stylistiquement il y a des raccourcis qui posent question quant au but littéraire de. l'auteur.
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Nous suivons Jeanne et Jacques, un couple de la classe moyenne de province, depuis leur rencontre en pleine jeunesse jusqu'à leur disparition, l'un après l'autre. Ils se rencontrent, ils se séduisent, ils s'aiment, forment un foyer, se heurtent aux difficultés de la vie. Ils vivent ensemble l'héroïsme du quotidien alors que se succèdent, sans plus, les petits événements de la vie et ceux qui sont plus graves. La vie est là, "simple et tranquille", elle s'écoule dans la routine et l'amour perdure un demi-siècle, l'un et l'autre ayant la sagesse de ne pas s'appesantir sur les accrocs
Cette vie à deux est écrite avec tendresse et une touchante simplicité.
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Décryptage de 50 ans de mariage. Pourquoi pas, si l'écriture apportait une plus-value à cette histoire banale de couple. Mais il manque la profondeur des mots pour donner un peu d'aura à ce cours récit. Reste un moment de lecture facile, avec quelques moments plaisants.
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Ouh qu'il est énervant, ce Bégaudeau. Deux fois qu'il me fait le coup ! Deux fois !

Au départ, qu'est-ce qu'il est agaçant, avec son oralité calculée et ses recherches sur les pauvres comme si c'étaient des fouilles anthropologiques, bien renseignées, avec leurs fossiles et leurs excréments. Il nous pond un catalogue sans âme de chronologie française du XXème qui pue le manque d'authenticité mais qui veut se la jouer "je sais de quoi je parle". On est mal à l'aise devant cette obsession malsaine pour la classe ouvrière, ce vouloir-faire-juste embarrassant qui culmine à la "demande en mariage à la buvette du foot" *main à plat sur le front* !!!

Et puis, bon, faut dire que c'est si bien documenté, bien qu'on sache pas pourquoi ni dans quel but, qu'au bout d'un moment, on se sentirait presque épié, observé comme un animal en cage dans un zoo. Petit à petit, ses personnages, c'est quand même nous...

Et puis boum, à 15 pages de la fin, les larmes. Les larmes en continu jusqu'au bout. Parce qu'il y a un bout de notre histoire à tous hein forcément, là-dedans ? En tout cas, il y a de façon troublante et à s'y méprendre, un bout de mon histoire à moi... et d'un coup ça tape, droit au milieu du coeur. Bien joué.
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A mi-chemin entre Un coeur simple et l'essai sociologique, François Bégaudeau nous livre la chronique d'une vie d'un couple ordinaire. Jeanne et Jacques sont des enfants du baby-boom, de cette France où “le climat et les gens sont tempérés” et “les pluies aussi douces que les pentes”, bien avant que les effets du réchauffement climatique se fassent ressentir.

Jeanne et Jacques s'aiment à leur façon, font un enfant, l'élèvent à leur façon, profitent de la croissance des années 70 pour trouver un emploi qui leur permet une certaine élévation sociale ; Jacques, jardinier à la mairie devenant paysagiste à son compte et Jeanne devenant secrétaire de direction.

C'est l'occasion de retracer avec eux les Trente Glorieuses ; cette période bénie pendant laquelle fumer dans un bar en zinc où trône une bouteille de Suze offerte à toute l'assemblée était encore permis, avant de reprendre sa mobylette ou la 2 CV sans se poser la question de savoir si on avait bien mangé ses 5 fruits et légumes de la journée ; avant de les accompagner dans la modernité avec son lot de technologies et de voyages low costs.
Nul “c'était mieux avant” mais l'acceptation du temps qui passe.

Avec son style plat - pour ne pas dire aussi ordinaire que celui des personnages qu'il décrit - j'ai eu l'impression de relire La France des petits-moyens, ouvrage de sociologie de mes années d'étudiant, jusqu'aux dernières pages de ce court roman qui laissent affleurer l'émotion. Elles m'ont évoqué le film éponyme de Haneke (Amour) et je les trouve franchement réussies.

Chacun se laissera attendrir dans l'évocation de cette France d'années révolues. Ma madeleine, ce fût l'évocation des photos de ces aïeux revenus de Verdun avec une jambe en bois, exhibés lors d'une visite de Jeanne dans la famille. Je me suis retrouvé transposé chez ma grand-mère avec l'odeur de la cire de la table du salon. Bravo François Bégaudeau!

Je regrette parfois une vision de classe, voire une certaine condescendance, que j'ai perçue lorsque Jacques “ne voyait pas du tout la Corée de ce côté par rapport à la Chine”. Cela crée parfois un certain malaise. D'autres rétorqueront à l'auteur que des gens ordinaires peuvent avoir des vies extra-ordinaires.

C'est en tout cas son parti-pris, et sur 90 pages, c'est plutôt réussi.
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Lu lors de sa sortie, je me souviens l'avoir attrapé un peu au pif, sur la table de présentation de la librairie où j'aime aller parce qu'on peut s'asseoir dans des fauteuils ultra confortables et lire les livres avant de les acheter (ou de les reposer, on verra plus tard, ou bien j'ai plus la place, ou encore heureusement que j'ai lu le début de ce gros navet !) et déjà, je SAVAIS que ça allait moyennement me plaire, et POURTANT je l'ai acheté, et je l'ai même lu EN ENTIER !
Il y a quelque chose de l'ordre de la simplicité qui m'a plu. C'est agaçant et en même temps c'est plutôt beau. Peut être que la fin rattrape un peu cette mollesse. L'ambiance années 90 a joué, peut-être, aussi, les années babyfoot et mobylette. J'avais l'impression d'y être, dans cette histoire d'amour "normale"... Et en même temps j'étais vexée de trop y être, si loin des romances de nos rêves et de nos pages.
Je pense que c'est pour ça que j'avais pas écrit la critique, sur le moment. Mais je le vois sur mon étagère et je suis bien embêtée : qu'est-ce que je vais faire de ce livre ? Je ne connais personne à qui le prêter ou l'offrir... Je vais le donner, tiens.
D'habitude j'ai de meilleures impulsions pour mes achats...
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Il y a souvent un moment pour un livre. Mes piles étant ce qu'elles sont, j'y pioche selon mes besoins.
Après « Le consentement » de V Springora, il fallait forcément du simple, du pas tordu, du normal ou du banal. du tendre mais pas de guimauve.
Ce petit opus est tout ce qu'il me fallait.
Ici, pas de passion. Personne pour s'offusquer de la routine. Pas de crise. Pas de cris. Pas de scènes, pas de violences.
Pas de divorce parce que comprends tu ce n'est plus comme au début. Pas d'amour interdit. Pas de bimbo au bras d'un beau ténébreux, en voyage à l'autre bout du monde. Pas de grands mots. Mais des petits gestes ou de complices chamailleries.
On y fait la cuisine, on y cultive les tomates.
C'est un éloge de cette simplicité trop souvent oubliée ou abhorrée.
On se perd lorsque l'autre n'est plus.
Et c'est chouette.
On ne se brûle pas au feu de la passion amoureuse. On se réchauffe, tout simplement autour d'un petit feu et c'est bien aussi. Parfois même c'est mieux. Les brûlures ça fait mal.
Certains ont voulu voir dans ce roman une forme de mépris social. J'y vois moi de la tendresse et une place donnée à ces petites gens qui n'ont de petit que la place qu'on veut bien leur accorder.
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