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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre bien décapant livré ici par l'écrivain essayiste qu'est M. Begaudeau. En deux parties, nommées respectivement confusion et boussole.
La première s'articule autour d'une discussion avec un mystérieux M, désireux de rencontrer l'une de ses idoles (l'auteur donc) après une rencontre publique de ce dernier. La question posée est « Les amis de mes livres sont-ils mes amis ? ».
L'auteur dissèque méticuleusement, avec une acuité réjouissante les mécanismes à l'oeuvre dans les positionnements de son interlocuteur et l'illusion qui lui fait croire qu'ils partagent des idées.
« Mais alors le fascisme prétend toujours dépasser les vieux clivages pour ouvrir une troisième voie . Refusant les étiquettes, le sémillant M fait ce que le fascisme fait toujours à son émergence : semer la confusion. »
Cette partie est ardue à la lecture, mérite qu'on y revienne (je le fais en écrivant ces lignes) car M. Begaudeau « envoie du lourd ».
Tous les engagements, toutes les causes passent successivement à la moulinette du questionnement inquisiteur suscité par sa discussion à bâtons rompus.
Si vous vous pensez « de gauche » (seule condition pour lire Bégaudeau avec gourmandise) vous serez forcément sous le feu de certains de ses traits et contraints de vous arrêter pour y réfléchir. de ce point de vue, malgré la densité du propos, c'est réussi.
Mais moins que la seconde partie, Boussole, où il se livre à une introspection subtile et riche d'enseignements, analysant son rapport à l'engagement, au sens de ce qu'on appelle couramment « des causes », en gardant toujours le cap, son cap : « J'ai ma boussole. Ma boussole sociale – ma boussociale ? Ma boussole prolo ».
Pour finir par un magnifique éloge du temps perdu, le seul temps anticapitaliste.
C'est un très bel essai, très réussi pour qui ne rechigne pas à remettre en cause ses certitudes.
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Une observation juste, pour commencer: "non, les extrêmes ne se rejoignent pas." Et ensuite on découvre combien la droite et l'extrême-droite, elles, sont proches, complices et malheureusement dominantes.

Et pourtant, la plupart d'entre nous n'y ont rien à gagner.

Bégaudeau, une lecture utile pour se rappeler
-ce qu'est la gauche
-qu'on est à gauche
-qu'il faut agir... (même si lui n'a plus trop l'air de croire au grand renversement)

Et qu'on le fera... dans la joie!
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Que dire, sinon que c'est très bien ? Alors même, que ça pourrait être insupportable ! Franchement, sur le papier (et justement ça l'est, sur le papier, même que c'est dingue quand tu y penses que ça soit simplement sur du papier un truc pareil), sur le papier, donc, ça craint. Un mec qui te raconte pourquoi il a raison sur des centaines de pages et qui va te prouver que t'as rien compris au film, que le réel c'est pas ce truc que tu pensais bêtement voir devant tes yeux et entendre par tes oreilles, mais tout à fait autre chose. Oeillères, quoi quelles oeillères ?

Ce qui sauve François, et selon moi ça le sauve à chaque fois, c'est son style et son humour. Il fait de son argumentaire un truc profondément littéraire (et plus que superficiellement drôle). Au lieu d'être chiant comme un tract de la CGT ou un discours de Castro, c'est passionnant. Et nous voilà d'accord avec lui ! Et le libéralisme-autoritaire ceci, et les identitaires, cela. On y est, on est OK, dans le mille Mimille. Tout ça par la grâce des mots, leurs agencements, la façon dont ça tourne.

Et pas de sécheresse, non, de la pluie qui te mouille le visage en un ruissèlement frais et revigorant. Certes, il faut être un peu d'accord avec lui, sinon ça ne marche pas. Faudrait essayer pour voir, avec Rachida Dati, ou Pascal Praud, ou ma voisine de palier. Mais je pense que ça le fera pas.

Au-delà du truc politique, il y a ce qu'il dit des livres qui est très beau, et ce qu'il dit de l'amitié qui l'est plus encore. Bref, François écrit des romans, et c'est aussi ce qui le sauve. Il n'est pas qu'un donneur de leçon, il se fout à poil et tourne des intrigues, tricote des personnages. Quoiqu'il en dise il n'est pas à lire des livres dans une tour d'ivoire (de deux pièces), mais aussi dans la vie à en écrire. Il propose des trucs, des vrais. Lisez-les.

Et la fin ? Car, c'est toujours par la fin que François pèche, toujours là qu'il me déçoit. Pas ici, au contraire, c'est ce que j'ai aimé le plus, l'errance lyonnaise ce qu'elle dit, comment il le dit, comment elle explique tout, comment elle donne envie d'errer à son tour.

Notre Joie fut en effet la nôtre.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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