Pour ce qui me concerne,
François Bégaudeau restera éternellement lié au premier roman que je lus en 2006, "
Entre les murs", j'étais enseignante et il m'avait impressionnée. Depuis, il y eut des hauts et des bas… Grâce à Babelio et aux
Editions Gallimard, que je remercie, je viens de découvrir "
Un enlèvement" en avant-première. Pour moi, c'est plutôt un bon cru.
Plutôt un bon cru. Il faut dire que je n'avais pas beaucoup apprécié le précédent roman de l'auteur "
En guerre". Celui-ci, je l'ai aimé mais…J'ai aimé cette famille Legendre, bourgeois parisiens, des bobos, quoi ! Emmanuel et Brune ont une bonne situation, ils ont deux beaux enfants : Justine, 11ans, éveillée, perspicace, bonne élève, et Louis 6 ans qui, hélas ne performe pas en classe et semble plus fragile. Pour les vacances, ils ont loué un bel appartement dans une belle résidence à Royan. Brune est adepte du yoga et Emmanuel court. Il possède un bracelet fitness et tout est mesuré "J'avais fait 21450 pas et parcouru 10,324 km en 67 minutes, soit une moyenne de 9,7 km/h."
Dans cette satire sociale, j'ai retrouvé – et aimé – l'écriture de l'auteur, son ironie mordante, j'avoue avoir beaucoup ri, sa causticité, ses propos souvent provocateurs, histoire de mettre le lecteur face à ses éventuelles pensées obscures : "Pour l'harmonie de cette soirée exquise, Steph a préféré prévenir que son compagnon détestait les Arabes. du coup, des deux c'est souvent lui qu'on prenait pour le flic ! Or le vrai flic du couple n'avait pas le temps de détester les Arabes, occupé qu'il était à les arrêter." J'ai adoré les allusions aux choses du quotidien : la série télévisée 10 %, le Lieutenant Beltrame, le roman "La fille du train",
Kurt Cobain… J'ai aimé le portrait fin et détaillé de chacun des personnages, tous étudiés de manière subtile. J'ai aimé, en fil conducteur, cette histoire d'enlèvement qui aurait pu nous faire penser à un thriller. Il n'en est rien… mais elle sert admirablement le récit et le moyen, en servant de comparaison, de montrer un Emmanuel pas si droit dans ses bottes qu'on aurait pu le croire de prime abord.
J'ai aimé… donc. Et puis tout à coup, dans le dernier tiers, le rythme m'a paru plus lent, les propos plus abscons, à moins que mon quotient intellectuel ne soit pas à la hauteur. Mon intérêt petit à petit a diminué et je n'ai pas compris le sens que l'auteur voulait donner au récit. J'ai un peu lâché prise. Et j'ai trouvé ça dommage.
"
Un enlèvement" un roman plutôt apprécié mais qui, hélas, m'a laissée sur ma faim, sur la fin.
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