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3,22

sur 217 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsque Babelio m'a proposé de recevoir ce roman, je n'ai pas hésité: j'avais de l'auteur déjà lu Molécules, un roman atypique, mêlant policier et burlesque, dans un style déroutant qui m'avait beaucoup plu. Je m'étais donc fait une joie, avec Un enlèvement de retrouver sa plume.

La famille Legendre passe ses congés d'été à Royan : typiques bobos parisiens, les membres de cette famille que l'on découvre rapidement dysfonctionnelle ne cessent de vouloir performer même en vacances : Brune, la mère, conseillère en communication de crise, impose à ses proches de verbaliser le moindre problème pour éviter les ressentiments… Emmanuel, le père est accro au running, scotché en permanence à sa montre GPS qui compte les kilomètres parcourus, comme s'il souhaitait plus que tout s'éloigner de l'étouffant cocon familial… Justine, pré-ado intelligente et perspicace fait la fierté de ses parents, contrairement à son cadet, Louis, 6 ans, un gamin à la traîne dans les aptitudes scolaires et plutôt du genre mutique. Devant cette course à la performance, le petit dernier a t-il décidé de faire de la résistance ?

Nous voici donc dans la peau d'Emmanuel, ce père de famille bourgeois, que l'on présume droit dans ses bottes mais dont on devine rapidement les failles. le personnage est contrasté : un tempérament intransigeant qui cache une profonde hypocrisie, envers son épouse, ses enfants et la société dans son ensemble. Partagé entre le souhait de préserver les apparences d'une famille BCBG et le désir de vivre passionnément, Emmanuel ne supporte plus d'être enfermé dans cette vie somme toute étriquée. Parfaitement adaptée à la situation, l'écriture à la première personne est frénétique, emprunt d'un léger humour pince-sans-rire et parfois caustique; le récit est fluide, ponctué de métaphores tantôt drôles, parfois inquiétantes, quant à l'état d'esprit de ce père de famille.

Avec un titre tel que celui-ci je m'attendais à une nouvelle intrigue, espérais-je aussi cocasse que Molécules. J'ai malheureusement été déçue sur ce point: hormis le style qui porte légèrement à sourire, il n'est pas question ici d'enquête policière, la disparition d'un adolescent est simplement évoquée en toile de fonds. Il m'est difficile de définir ce roman : si au départ, Un enlèvement oscille entre le thriller domestique et la satire sociale, celle-ci semble finalement l'emporter et si tel était le but de l'auteur, je pense alors que c'est une réussite. Je n'ai pas pleinement apprécié ce roman, peut-être ne l'ai-je pas bien compris, notamment la fin qui pour moi est restée nébuleuse. Toutefois, je suis certaine que ce livre trouvera son public, tant le point de vue de l'auteur sur une certaine classe sociale me semble tranché, précis et truculent.

Je remercie Babelio et les Editions Gallimard de m'avoir proposé cet ouvrage.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Ai-je eu une quelconque émotion pour l'un des protagonistes de ce livre aux allures psycho-sociologiques?

Non.
Juste un intérêt devant le déferlement parfois caricatural (du moins je l'espère) des us et coutumes de cette famille bourgeoise, écolo, bio, à la pointe de ce qui se fait ou doit se faire pour faire partie de ce monde clos aux « petits », aux « sans-grade ».

Il y a quelques phrases à ce sujet qui frisent l'ignominie humaine.
Cela est sans doute volontaire et nécessaire pour dénoncer la vilenie médiocre de certains, en cela le livre est gagnant.

Il réussit aussi à nous communiquer un langage contemporain réservé aux initiés.
L'ennui, le leurre règnent en maître dans cette famille qui croit avoir compris comment vivre et surtout ne pas vivre comme les suiveurs d'une société de consommation.
Ils consomment aussi mais « intelligemment ».

Une gamine insupportable, un peu perverse, une mère ensevelie sous yoga et achats en vrac, un père qui, double-jeu compris, oscille entre mari et paternité, un petit garçon ailleurs, victime et peut-être super doué qui s'ignore ou que l'on ignore,… du moins d'une lucidité certaine.

La mer, les quartiers privilégiés, la location haut niveau, les uns et les autres ensevelis dans leurs certitudes.
Un enlèvement qui en dit dit long sur le mal être de gosses de riches malmenés par le mal être général qui les entoure.

Le portrait est réussi et le livre se lit aisément.
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La famille Legendre vient passer une dizaine de jours de vacances à Royan. Emmanuel et Brune ont la quarantaine, ils vivent à Paris où ils exercent des professions bien rémunérées : dans le conseil en entreprises pour Brune et les conseils financiers pour Emmanuel. Ils ont 2 enfants : Justine, 11 ans et Louis, 7 ans. Ils représentent une famille de bourgeois parisiens, un peu bobo.
L'auteur se moque gentiment de ses personnages, de leur langage branché, de leur obsession pour la nourriture bio, de leur façon d'éduquer leurs enfants en les obligeant à apprendre tout le temps et à être le plus performants possible. Ils représentent la famille parfaite, ou s'en approchent un peu. Sauf que Louis ne rentre par trop dans le moule, au grand désespoir de ses parents, il ne sait pas encore lire. Petit à petit, on suit cette famille dans leur quotidien et les apparences si parfaites s'effritent un peu et on découvre qu'Emmanuel par exemple n'est pas un mari si parfait que ça et trompe sa femme.
Parallèlement, à Royan un adolescent est porté disparu.

Pas un grand roman mais un bon moment de lecture néanmoins.
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Un enlèvement de François Bégaudeau
Editions verticales

Découvert sur le compte instagram @leslecturesdecapucine

Premières phrases : »Le troisième jour le vent est tombé et nous avons pu disposer le petit déjeuner sur la terrasse. Justine et Louis se sont disputé la place face à la mer. »

Emmanuel, le narrateur, nous emmène en vacances avec sa famille à Royan, c'est dans cette jolie ville qu'ils passeront dix jours de repos bien mérité.
Emmanuel est marié à Brune, ils sont les heureux parents de Justine et Louis, le choix du roi comme on dit. Et pour ce couple qui aime que les choses soient impeccables c'est idéal, une fille et un garçon.
Nous pouvons les qualifier de famille parfaite sans hésitation.
Ils ressemblent, ne trouvez-vous pas?
…à ces familles… Mais si nous en connaissons tous; ces couples avec enfants qui ont tout…la beauté, la richesse, un job incroyablement passionnant et en plus pour couronner le tout ils s'aiment.
Mais quelle pression pour leurs enfants, eux aussi doivent à tout prix rayonner et être cultivés, intéressants, curieux de tout. Pour ce faire ils sont scolarisés dans les meilleures écoles de la ville, camper en tête de classe, avoir des activités enrichissantes. Car pour ces familles la performance est capitale, essentielle, ainsi tout est prétexte à apprentissage, les enfants sollicités intellectuellement en permanence ne savent pas ce que s'ennuyer veut dire.
Et bien une chose est sûre… l'on a beau manger bio, fait maison, courir une heure par jour et régler chaque conflit en préservant son calme, ces héros du quotidien sont comme nous finalement, ils ont aussi des failles, des faiblesses et des bassesses.
Voilà un roman que j'ai dévoré avec plaisir, souriant à de nombreux moments, craignant parfois de me reconnaitre. L'écriture entrainante et fine participe au plaisir de lecture.
Un livre que je recommande.

Emma aime :
- le côté décalé.
-Le pouvoir de visualisation.
-Se dire… mais j'en connais.

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Plus qu'un enlèvement, ce roman raconte surtout les vacances d'une famille de bobos parisiens du côté de Royan.
Certes, un jeune garçon disparaît, mais cette intrigue n'est pas développée et apparaît juste à certaines moments en arrière-plan, le titre est donc trompeur.
Le regard que porte l'auteur sur cette famille est acéré et le ton est caustique. C'est bien vu, même si le style est parfois un peu agaçant.
Je termine donc cette lecture un peu mitigée, j'avais préféré En guerre.
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Pour ce qui me concerne, François Bégaudeau restera éternellement lié au premier roman que je lus en 2006, "Entre les murs", j'étais enseignante et il m'avait impressionnée. Depuis, il y eut des hauts et des bas… Grâce à Babelio et aux Editions Gallimard, que je remercie, je viens de découvrir "Un enlèvement" en avant-première. Pour moi, c'est plutôt un bon cru.

Plutôt un bon cru. Il faut dire que je n'avais pas beaucoup apprécié le précédent roman de l'auteur "En guerre". Celui-ci, je l'ai aimé mais…J'ai aimé cette famille Legendre, bourgeois parisiens, des bobos, quoi ! Emmanuel et Brune ont une bonne situation, ils ont deux beaux enfants : Justine, 11ans, éveillée, perspicace, bonne élève, et Louis 6 ans qui, hélas ne performe pas en classe et semble plus fragile. Pour les vacances, ils ont loué un bel appartement dans une belle résidence à Royan. Brune est adepte du yoga et Emmanuel court. Il possède un bracelet fitness et tout est mesuré "J'avais fait 21450 pas et parcouru 10,324 km en 67 minutes, soit une moyenne de 9,7 km/h."

Dans cette satire sociale, j'ai retrouvé – et aimé – l'écriture de l'auteur, son ironie mordante, j'avoue avoir beaucoup ri, sa causticité, ses propos souvent provocateurs, histoire de mettre le lecteur face à ses éventuelles pensées obscures : "Pour l'harmonie de cette soirée exquise, Steph a préféré prévenir que son compagnon détestait les Arabes. du coup, des deux c'est souvent lui qu'on prenait pour le flic ! Or le vrai flic du couple n'avait pas le temps de détester les Arabes, occupé qu'il était à les arrêter." J'ai adoré les allusions aux choses du quotidien : la série télévisée 10 %, le Lieutenant Beltrame, le roman "La fille du train", Kurt Cobain… J'ai aimé le portrait fin et détaillé de chacun des personnages, tous étudiés de manière subtile. J'ai aimé, en fil conducteur, cette histoire d'enlèvement qui aurait pu nous faire penser à un thriller. Il n'en est rien… mais elle sert admirablement le récit et le moyen, en servant de comparaison, de montrer un Emmanuel pas si droit dans ses bottes qu'on aurait pu le croire de prime abord.

J'ai aimé… donc. Et puis tout à coup, dans le dernier tiers, le rythme m'a paru plus lent, les propos plus abscons, à moins que mon quotient intellectuel ne soit pas à la hauteur. Mon intérêt petit à petit a diminué et je n'ai pas compris le sens que l'auteur voulait donner au récit. J'ai un peu lâché prise. Et j'ai trouvé ça dommage.

"Un enlèvement" un roman plutôt apprécié mais qui, hélas, m'a laissée sur ma faim, sur la fin.

Lien : https://memo-emoi.fr
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le récit d'une famille bourgeoise en vacances à Royan.

Caricature d'un milieu social où on mange bio, on est connecté du lever au coucher, tout est planifié dans le but d'être un modèle de famille : le narrateur fait du sport avec des objectifs précis, la montre connectée à la main, sa femme qui arrondit les angles sur tout, prône la communication douce, justine leur fille parle anglais une phrase sur deux, performe à l'école et dans sa vie.

Et puis Louis "le vilain petit canard" : il ne rentre pas dans le concept de cette famille "performante".
L'énigme de la famille.....
Et un peu flou pour le lecteur.

C'est à la fois drôle et agaçant et dès le début du livre
cette famille est détestable, le narrateur "tête à claques"

je l'ai quand même lu jusqu'à la fin avec une certitude :
je ne voudrais surtout pas faire partie de ce monde
prétentieux "au dessus des autres" insupportable!...


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Dans ce roman, l'auteur nous fait découvrir une famille en vacances à Royan. Il ne s'agit pas vraiment d'une famille ordinaire. On est dans la classe sociale supérieure. La location est une location de standing avec vue sur mer. Les parents ont des postes à responsabilité. Ils ont deux enfants : un garçon et une fille. Tout semble leur sourire. Je déteste ce mot à la mode mais on peut dire qu'ils « performent » en tout. La mère est consultante experte en gestion de crise. le père même en vacances ne pense qu'en terme de rentabilité. Il fait des footings ultra millimétrés avec montre connectée pour être sûr de dépenser un nombre exact de calories en suivant un programme très précis. Il saisit toutes les occasions pour enrichir les connaissances de ses enfants (il parle à sa fille en anglais ; le simple fait de manger une pizza entraîne une leçon sur les fractions). Seul ombre au tableau : le fils. Il va rentrer au Ce1 et il ne sait pas lire. C'est le grain de sable dans une mécanique bien huilée. Il a donc été inscrit par ses parents à un atelier pour l'été afin de se « réconcilier avec l'apprentissage ». le titre du roman induit un peu en erreur : un jeune garçon disparaît en effet mais ça n'est pas du tout le coeur du texte. Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est le regard acéré et très ironique de l'auteur sur les « bobos » adeptes de la nutrition saine, de la parentalité positive jusqu'à en devenir profondément ridicules (on s'aperçoit assez vite qu'ils ont les mêmes travers que les autres malgré leur souhait de perfection). J'ai beaucoup moins apprécié la fin du roman qui est carrément hermétique … Il y est question d'un lien entre le fils et le garçon disparu et on entre dans une espèce de divagation hors de toute réalité. Honnêtement l'auteur m'a totalement perdue…
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Ils jouent les jeunes malgré une quarantaine bien présente. Ils sont beaux, le savent et en sont aussi fiers que de leur réussite professionnelle dans des secteurs loin d'être essentiels à la collectivité, comme le conseil en entreprise pour elle ( donc faire payer cher un verbiage factice pour cacher les vilaines choses), la finance pour lui ( optimiser l'argent de ceux qui en ont déjà beaucoup). Ils ont deux enfants, une fille et un garçon, beaux, intelligents ...ou presque ... Un petit détail fait tache dans ce tableau idyllique. le cadet, entrant au CE1, n'a pas réussi à apprendre à lire malgré qu'il ait usé ses fonds de pantalon IKKS sur les bancs d'une école privée dont l'instit n'a pas été formée à la pédagogie mais juste à recracher le discours creux attendu par des parents payeurs, le même que celui qu'ils prodiguent à longueur de journée.
"Un enlèvement" nous propose donc un " Bienvenue en terre inconnue " au milieu de bobos parisiens joggant, sirotant des smoothies bios dans leur villégiature royannaise. Les personnages sont puants de suffisance et posent question au lecteur. Est-on dans la satire ? le sociologique narquois ? Une réalité à peine romancée ? On ne sait pas trop au début et c'est ce qui fait le charme de la première partie du roman. On se demande où tout cela va aller surtout que s'insinue dans cet univers d'apparences parfaites un fait divers local narrant la disparition d'un adolescent.

Le vernis craque peu à peu, symbolisé par ce tunnel que creuse inlassablement sur la plage un fils de plus en plus mal aimé. Puis vient, plus banalement un marivaudage avec maîtresse non plus dans le placard mais sur SMS. du coup, dans sa deuxième partie le roman s'effiloche, peine à rester convaincant,. Tout apparaît soudain téléphoné, banal. Fini le sarcastique et en route pour un final improbable tentant de lier tous les éléments mis en place avec une lourdeur qui finit par faire sombrer l'ensemble dans le tout venant. Dommage...
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Excellent style, comme d'habitude chez Bégaudeau. Propos vif, intelligent, percutant et drôle. Je mettrai une étoile de plus dès que j'aurai bien compris la fin. Peut-être ai-je noté ma bêtise, et non pas son talent... ? (On me signale que je peux publier une critique de moins de 250 caractères donc je signale qu'on me le signale).

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