Au lieu de faire les cons dans Roissy, si on prenait l'avion ? Le premier sur la liste des départs ? N'importe où sauf ici ? Pour que cette histoire ne finisse jamais.
Et tant mieux si le maquillage coule, car un visage pâle ne suffit plus pour être un fantôme.
Je voulais qu’elle souffre toute son existence, pour me certifier son amour absolu à chaque seconde et jusqu’à ce que mort s’ensuive.
C’est pourquoi je l’ai quittée.
Et c’est pourquoi elle ne m’a jamais revu.
Chaque jour qui passe, nous souffrons davantage l’un pour l’autre. Cela fait de longues années que nous pleurons. Mais elle sait comme moi qu’il ne peut en être autrement.
Notre plus belle preuve d’amour, c’est de ne plus jamais nous revoir.
Nouvelle : La nouvelle la plus crade de ce recueil
L'ecstasy fait payer très cher ces quelques minutes de joie chimique. Il donne accès à un monde meilleur, une société où tout le monde se tiendrait par la main, où l'on ne serait plus seul ; il fait rêver d'une ère nouvelle, débarrassée de la logique aristotélicienne, de la géométrie euclidienne, de la méthode cartésienne et de l'école friedmanienne. Il vous laisse entrevoir tout ça, et puis, tout d'un coup, sans prévenir, vous claque la porte au nez.
Une soirée, comme une vie, n'est réussie que si elle a mal commencé.
Rimbaud avait tout faux : le poète ne doit pas se faire voyant : il faut se faire voyeur des nuages, voyeur de la lune et des étoiles, voyeur du soleil quand il se lève et se couche et se relève, voyeur des aéroports, voyeur des voyageurs : je suis voyeur des passantes, des serveuses, des standardistes, des vendeuses de hot dogs : voyeur de Christy Turlington et de la Seine sous le pont des Arts, voyeur du ciel sur l'île de la Cité : voyeur des non-voyants, voyeur des voyeurs : enfin je rentre à la maison : il n'y a qu'avec ma femme que je ne suis plus voyeur : avec elle, je me venge : avec elle, je suis aveugle.
Personellement, je vis avec quelqu'un parce que je suis faible. Je n'ai pas le courage de rester seul, ni celui de me remarier. Il existe une zone de flou artistique entre le célibat dépressif et le mariage ennuyeux : baptisons-là bonheur. Les couple sert à protéger les lâches contre la vérité de ce monde, qui est la mort...
Les fêtes sont comme la vie : elles naissent et meurent comme des êtres humains. Elles connaissent des moments d'apogée et des instants de déchéance. Elles ont des hauts et des bas. Comme nous, elles brillent et s'écroulent dans la poussière. Comme nous, les fêtes sont sans lendemain.
Avez-vous déjà essayé de faire avaler une balle de tennis à une fille ? Je vous assure que ça prend du temps. Mais ça en vaut la peine : maintenant Laetitia ne crie plus ; ou plutôt si, mais personne ne l'entend.
Moi aussi j'ai eu des femmes mais elles étaient moches et je les rendais tristes. Je ne les étonnais pas. Elles regrettaient d'être avec moi. Personne n'a jamais voulu vieillir avec moi. (Pas même moi.)