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sur 78 notes
Passionné par Rimbaud, il est VRP en papier-peint depuis quarante ans ; il se plaît à dire qu'il a parcouru deux fois la distance terre-lune aller-retour, un million et demi de kilomètres ; sa hiérarchie et ses collègues le surnomment « l'ancêtre ». Bien que ce soit lui qui, de l'ensemble des commerciaux, rapporte le plus de chiffre d'affaires, il est dans le collimateur de l'entreprise depuis longtemps car il refuse sa nouvelle orientation qui consiste à vendre des canapés en plus du papier peint, et une jeune femme frais émoulue d'études de commerce est embauchée dans le but quasi-unique de le licencier et de restructurer le secteur des ventes. Si elle réussit cette tâche, elle sera promue directrice des ventes. Ce serait pour elle, issue d'un milieu modeste, une revanche sociale. ● J'ai apprécié l'originalité du roman qui réside dans son dispositif narratif, puisque le récit est raconté au « vous » lorsqu'il s'agit de « l'ancêtre », et au « tu » lorsqu'il s'agit de la jeune femme. ● Par ailleurs le style est agréablement ciselé. ● J'aime aussi, souvent, les romans qui prennent pour objet l'entreprise – ils ne sont pas si nombreux et parfois ce sont de grandes réussites. ● Je ne dirais pas que c'est le cas de celui-ci en raison de sa linéarité, de ses multiples longueurs, de son manque de rebondissements. On s'ennuie un peu. Tout est prévisible. ● le goût du VRP pour Rimbaud est une coquetterie de bobo, et l'homosexualité de la jeune femme une concession à l'air du temps, ces deux points échappant à toute nécessité narrative. ● On imagine ce qu'un Houellebecq aurait pu faire d'un tel sujet dénonçant l'inhumanité de la société mercantile, en y introduisant notamment l'humour et la dérision qui fait franchement défaut au roman de Thierry Beinstingel, et celui-ci pâtit beaucoup de cette comparaison.
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J'ai beaucoup aimé ce roman atypique et émouvant , mettant en jeu deux solitudes du monde moderne .

Atypique par la forme: deux voix s'entrecroisent, rendues presque anonymes par l'utilisation neutre et dérangeante du "tu" pour la jeune femme qui cherche à s'élever socialement et du "vous" pour le représentant en papier-peint qu'elle est chargée de licencier, "l'ancêtre" comme on le surnomme.

Atypique aussi quant aux personnages, à priori antinomiques, fort éloignés l'un de l'autre. L'ancêtre trace la route depuis des années, et s'use, malgré un don certain pour la vente.Il voit peu sa famille et se passionne pour Rimbaud. La femme mandatée pour l'évincer est elle perdue , sans motivation réelle ,en dépit de son désir de revanche sociale.

Émouvante,la traversée de ce désert urbain, de ces êtres fermés en eux-mêmes, de la laideur des banlieues, du gris du bitume.

Émouvantes, les phrases pour mimer ce vide, ce quotidien où les jours sont calqués les uns sur les autres, mais où l'esprit parfois se rebelle et cherche autre chose, une lueur, un espoir ténu, " juste l'impérieuse envie de s'arrêter comme ça, pour rien, que tout cela cesse, vitesse, déplacement, juste parce que dans le soir, entre chien et loup, le bitume semblait devenir plus épais, plus consistant, étalé en flocons irréguliers, presque vivant, un pelage de fauve dans le mauve du crépuscule. "

Surprenante, la fin, et il faut l'avouer, trop idyllique, mais si séduisante ...

" Elle dit: ils désertent. Et toi, tu comprends île déserte. " Une île déserte, au milieu du béton et du noir anonymat , mais une île déserte où le coeur reverdit et et se trouve ...

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Avec Ils désertent, Thierry Beinstingel nous fait pénétrer dans une petite entreprise. Cette dernière distribuait jusqu'ici du papier peint, article un peu démodé. Elle entend désormais se diversifier. Pourquoi ne pas proposer, par exemple, des canapés ? Un des représentants s'y refuse. Il s'agit de "l'Ancêtre". Il y a quarante ans qu'il est là. Il a ses fidèles clients. Son système a beau sembler obsolète, il fonctionne. Seulement voilà ! L'actuelle direction, qui entend frapper un grand coup, veut tout réformer. Elle a engagé une jeune femme. Elle se retrouve responsable des changements. Pour cette débutante, qui s'est faite toute seule et qui végétait, il s'agit d'une aubaine. Sa première mission sera donc de liquider en douceur "l'Ancêtre", qui n'entend pas se laisser faire. Pour tout dire, elle-même n'est pas convaincue. C'est encore lui qui compte le plus dans le chiffre d'affaires qu'elle a consulté. Alors, faut-il vraiment frapper ce grand coup psychologique ? Elle suit donc cet homme, en début de soixantaine, au risque de sympathiser…

Rythmé par le "vous" et le "tu" avec lesquels l'auteur aborde ses personnages sans nom , le roman observe la société à travers le regard de deux solitaires attachants. Lui accroché à ses chambres d'hôtel, à sa voiture et à Rimbaud qu'il vénère; elle, "l'intello de la famille", à son appartement perdu au milieu de nulle part et à son désir d'ascension sociale. Thierry Beinstingel nous met le dilemme entre les mains et appuie gentiment là où ça fait mal : malaise économique, malaise existentiel, malaise d'une société. L'écriture est serrée, précise, sans fioritures, ancrée dans le réel. Un roman bien conduit dont le dénouement est inattendu mais qui tient quand même un peu du mirage.
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Lui est surnommé l'ancêtre.
Il était présent à la naissance de l'entreprise, seul employé avec le patron.
Depuis les premiers jours, il sillone les routes avec, sous le bras, ses échantillons de papiers peints reliés comme un beau livre et aussi, c'est son petit secret, les oeuvres de Rimbaud.
Des années qu'il connait ses clients, qu'il aime leur présenter ses nouveautés. Et la réciproque est vraie, ses clients sont impatients de voir, de toucher les nouveaux échantillons et surtout d'écouter les arguments de " l'ancêtre ".
C'est sûrement cette alchimie qui fait de lui le meilleur VRP de sa boite.

Elle, ex-étudiante en école de commerce, ex-employée d'un magasin de sport et nouvellement embauchée comme directrice des ventes.
Fière de sa réussite sociale, elle va pourtant très vite en voir le revers de la médaille avec cette première mission qui consiste à virer l'ancêtre.

Deux générations, deux destins qui vont se croiser dans les méandres du monde du travail.

Mon avis :

coeur

J'aurais écrit mon billet juste après ma lecture, je n'aurais probablement pas mis de coup de coeur. Mais avec quelques semaines de recul et un peu de réflexion, je lui trouve toutes les qualités pour un tel roman.

Bien sûr, il faut aimer ce genre de sujet, ce qui est mon cas. Même si professionnellement j'ai tourné la page, le rapport entre l'humain et l'entreprise continue d'exercer une certaine fascination chez moi.

Dans ce roman, qui pourrait d'ailleurs être un document, l'auteur maîtrise parfaitement son sujet.
Ancien cadre chez France Telecom, Thierry BEINSTINGEL connaît sur le bout des doigts les rouages du monde de l'entreprise. Ainsi, il réussit une description très exact du management actuel et aussi de cette relation très malsaine entre employeur et employé.

Mais ce roman ce n'est pas que cela, c'est aussi un hommage aux commerces de Province (Jean-Pierre PERNAUD sort de ce corps !!!), à la vie sur les routes et dans les hôtels, à la réussite sociale... En fait, c'est un livre sur nous, notre époque dans ce qu'elle a de bon et aussi de moins bon. Un texte qui m'a parlé et qui continue de me faire réfléchir des semaines après l'avoir refermé.

Je pourrais parler de ce roman pendant des pages car je n'ai fait qu'effleurer les sujets évoqués, mais le but du jeu c'est plutôt que vous le découvriez. Alors...
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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"Ils désertent" est un livre dont j'aurai aimé dire que je l'avais adoré alors que je ne l'ai que simplement aimé. C'est un livre enrichissant, formidablement bien écrit, qui m'a happé dès les premières lignes mais qui hélas m'a un peu lâché avant sa conclusion.
Nous faisons d'abord la connaissance d'une jeune femme, fière d'avoir pu grimper sur l'échelle sociale grâce à son embauche au poste de chef des ventes dans une société de papiers peints et de décoration. Son premier travail sera de virer un de ses VRP, surnommé l'ancêtre, quarante ans de boîte mais aussi celui qui fait toujours les meilleurs chiffres de vente. Ces deux là, malgré leur différence d'âge, leurs fonctions, ont finalement d'infimes choses en commun que Thierry Beinstingel va nous faire découvrir en observant leur vie avec de subtils chapitres en parallèle.
La première moitié du roman est une brillante mise en place du récit, brossant avec pertinence et sensibilité le mal être de ces deux personnes solitaires et broyés par le travail en entreprise, troisième personnage de cette histoire. le monde du management, de la recherche du profit, des décisions imbéciles au nom de la sacro-sainte économie libérale sont ici la toile de fond devant laquelle se débattent ce presque vieil homme et cette jeune femme. Leur vie est un désert, affectif, relationnel et même architectural puisque la jeune chef des ventes habite un de ces appartements pour investisseurs, construit au milieu d'un champ, au bout du bout d'une ville sinistre. Tous deux ne sont que les pions d'un système rendu fou et qui ne garde que les plus malléables. Elle, ancienne lectrice d'Hannah Arendt, se demande comment on peut encore travailler après avoir lu "Condition de l'homme moderne". Lui, est un admirateur de Rimbaud, surtout de sa correspondance, depuis qu'il a appris que, comme lui, il avait été un voyageur de commerce.
Toute cette première partie est tout simplement admirable par son acuité, par la totale empathie de l'écriture avec les personnages. Et soudain, après un chapitre un peu étrange mêlant Rimbaud et l'auteur, le livre bascule doucement vers un final, comment dire, un peu trop sucré. C'est comme si, pour rester avec des auteurs récents, on avait débuté le livre avec Jérôme Ferrari et terminé avec Grégoire Delacourt (deux auteurs aux univers très différents mais dont j'ai apprécié les ouvrages cette année) et du coup cela ne fonctionne pas vraiment. Même si la thèse de la culture sauvant l'humain du néant est forcément séduisante, elle détonne quelque peu après une mise en place si tendue, si âpre et si intense. C'est dommage, mais je ne suis peut être pas très bon juge, puisque, ô surprise, les jurés Goncourt ont inscrit ce roman dans leur première liste.
Un peu plus sur le blog
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Deux personnages, dans ce roman, sont centraux : il y a d'abord « l'ancêtre » surnommé ainsi par ses pairs en raison de son ancienneté dans le métier .Il est VRP en papiers peints depuis plusieurs décennies …Un crime, aux yeux des dirigeants de son entreprise qui veulent le faire licencier car il refuse de vendre, en sus des papiers peints, des canapés.

Une toute jeune femme , surnommée dans le roman « la petite sportive» est chargée par les dirigeants de faire licencier « l'ancêtre » .cette jeune femme, archétype du cadre dynamique aux dents qui rayent le parquet , peu regardante sur les méthodes au service de son ambition , arriviste, cynique, s'investissant au-delà du raisonnable dans son travail , est chargée de cette basse besogne .

La forme de narration du récit est originale : les paragraphes, dont les phrases de début sont souvent rédigées à la deuxième personne du singulier ou du pluriel, donnent au roman un côté décalé, en retrait de la vie de ses personnages. On y découvre, par la confrontation de ces deux individus et au-delà d'eux, deux conceptions du monde : celle que l'on veut nous imposer dans le monde du travail, dont l'absurdité et la cruauté sont admirablement décrites par l'auteur, et une autre vision, réconciliant la culture, au sens large, et l'homme au travail.

« L'ancêtre « éprouve ainsi une similitude entre certains aspects de sa profession et celle de Rimbaud, voyageur de commerce, poète qu'il admire et qui l'inspire jusque dans l'accomplissement de son métier…
Ce que nous dit Thierry Beinstingel, avec une grande force de conviction qui emporte notre adhésion de lecteur, c'est que l'être humain se mutile, s'appauvrit, se suicide s'il se coupe de la culture ,qui n'est pas un ornement inutile mais une composante essentielle de nos vies d'hommes .La fin du roman est optimiste sans être édifiante , elle décrit le possible aboutissement d'une désertion d'un certain monde , celui du management imbécile, inhumain , hypocrite , au profit de rapports humains enfin restaurés dans leur vérité première .
Bravo pour ce roman !
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Voici un de mes mes lectures lues cet été dans le cadre du prix du roman Fnac, " ils désertent," est un joli roman sur le monde du travail, mais qui hélas, quelques semaines après sa lecture, et un peu hélas comme la plupart des autres de la sélection, ne m'aura pas laissé un souvenir impérissable .

Et pourtant, un peu à ma grande surprise, le livre plait beaucoup aux jurés littéraires, car il est pour l'instant sur la seconde liste des Goncourt et la première du Fémina, et en même temps, le livre a beaucoup de qualités, et n'est pas hyper médiatisé, donc cette annonce ne me dérange absolument pas.

Je ne connaissais pas l'auteur (cf photo), pas forcément très populaire et très médiatisé, mais j'ai appris après avoir lu son dernier roman qu'il a notamment été, dans une vie antérieure, cadre à France Télécom.

Une fois licencié, il s'est fait une spécialité autour de romans qui traitent du monde du travail de façon critique et réaliste (les deux ne vont pas sans l'autre). On imagine fort bien qu'avec France Télécom, Beinstingel a mis beaucoup de ses expériences professionnelles dans ses romans.

Ainsi, dans son précédent opus, "Retour aux mots sauvages», Beinstingel posait l'action du livre dans une très anonyme compagnie d'assurances. Ses héros, ou plutôt ses antihéros, n'étaient plus que des voix au téléphone, priées d'envoyer gentiment les clients balader.

Dans «Ils désertent», l'écrivain situe une nouvelle ois son intrigue dans une petite entreprise., mais dont la branche d'activité diffère sensiblement. En efet, cette dernière distribuait jusqu'ici du papier peint, article un peu démodé. Elle entend désormais se diversifier dans le doute. Pourquoi ne pas proposer, par exemple, des canapés? Un des représentants s'y refuse. Il s'agit de «l'Ancêtre». Il y a quarante ans qu'il est là. Chaque saison, il fait coller des échantillons dans de beaux albums. Il a ses fidèles clients. Son système a beau sembler obsolète,il fonctionne, mais jusqu'à quand?

Le roman possède, comme je le disais au début du billet, d'évidents atouts, notamment son type de narration, particulièrement original : quand l'auteur parle de la jeune femme il utilise le tutoiement, et le vouvoiement quand il s'agit de l'homme. Cela donne une distance. Les faits sont énoncés sans jugement, donnant deux éclairages différents sur les tranches de vies..

Elle est une jeune commerciale qui en veut, promue chef des ventes de cette société de papier peint qui décide de l'innovation du siècle : vendre des canapés pour accompagner les nouveaux murs. Elle achète à crédit un appartement vide et neuf dans une résidence vide et neuve où l'humanité est réduite à une vieille voisine à fleurs et à des vandales.

Lui, dit l'ancêtre, sillonne la France depuis quarante ans pour vendre les papiers peints de ladite entreprise, la clope au bec au volant de son break, désespérément seul dans ses miteux hôtels de passage si ce n'est sa passion incongrue pour Rimbaud, née lorsqu'il a découvert que le célèbre poète avait été comme lui un commis voyageur. Saint Rimbaud des VRP.

Deux personnalités, deux générations. Presque tout sépare la jeune femme et le représentant de commerce. Elle veut réussir dans son boulot et dans sa vie professionnelle qui connait enfin un espoir de vie meilleure. Il suit une routine qui le rassure et les milliers de km qu'il a parcouru dans sa vie le ramènent au même endroit. Leur seul point commun : la solitude (ils désertent, île déserte, comme la citation du début l'illustre).

Bref, vous l'aurez compris, nous ne sommes pas dans un roman léger et rigolard (contrairement à Haut et Court également chronique sociale désenchantée, lu un peu après, mais chroniqué avant) et l'auteur excelle à dépeindre cette France des zones commerciales, des ronds-points et de panneaux criards qui symbolise si bien notre société mercantile ( un peu comme le faisait Herven et Delépine dans le grand soir).

Pourquoi avec toutes ces qualités, ce roman ne m'a pas emballé comme j'aurais aimé l'être? Peut-être que parce que sur un thème similaire, on ne peut s'empecher de penser àdu Houellebeck, mais sans la même ironie, sans la même violence du trait, et plus embêtant sans le même humour. Avec un poil de dérision en plus et un ton un peu moins froid, je tenais sans doute un de ceux qui auraient pu faire partie de mes grands romans français de cette rentrée.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Deux voix s'entrecroisent dans cette histoire, deux personnages dont nous ne connaîtrons pas les prénoms. Elle, une jeune femme qui vient enfin de décrocher un travail à la hauteur de ses compétences et de son implication. Lui, le plus vieux vendeur de la boîte, dont il est le co-créateur, devenu gênant malgré ses bons chiffres, refusant de se mettre à vendre des canapés et des "ambiances" de salon, en plus des papiers peints habituels.

Deux vies plutôt ternes, emprisonnées malgré elles dans un système qui les broient jour après jour. Dès le début, elle sait qu'elle devra virer "l'ancêtre" et elle l'assume, après tout ce boulot elle l'a mérité et il lui permet d'acheter enfin l'appartement dont elle rêvait, un trois-pièces dans une zone indéfinissable, ni ville, ni banlieue, mais il est à elle.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Il est VRP en papier peint, toujours sur les routes. de toute manière il ne sait faire que ça. Il était le premier commercial avec le patron, ses collègues le surnomment « l'ancêtre » voir « l'ours » pour ce besoin qu'il a d'être toujours seul. Sa passion Rimbaud.
Elle, étude de commerce réussit haut la main mais un boulot dans une grande enseigne de sport. Jusqu'à ce qu'on lui propose LE poste. Elle est choisie pour être directrice des ventes avec un salaire bien plus important que celui qu'elle gagne actuellement. Oui mais voilà il faut le renvoyer lui, l'ancêtre, alors que ses ventes sont bonnes.
Deux destins qui se croisent pour se rejoindre d'une manière toute particulière. Beinstingel signe un roman frais qui surprend par son écriture atypique.
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Ce roman sociologique écrit avec subtilité et adresse, pointe du doigt un mal contemporain : le refoulement des travailleurs anciens dans une entreprise au profit d'une jeunesse sans scrupules pour ces derniers.
Le jeu habile du narrateur déplacé dans un tu ou un vous renforce l'idée que le lecteur est puissamment impliqué dans ces troubles sociétaux. le point central est « L'Ancêtre » qu'il faut anéantir par tous les moyens possibles. Trop « Ancien » dans cette entreprise de papiers peints qui agrandit sa tentacule un peu partout en France. Une jeune femme employée de commerce doit accomplir cette mission. le patron grossier, vil, tire les ficelles de cette initiative. « L'Ancêtre » est un Rimbaldien, un solitaire, un profond. Il ne verra rien venir. L'intrigue sociétale est finement menée d'une main de maître. La trame intelligente fait la part belle du roman qui n'en est en fin de compte plus un. Tant cette histoire est le reflet contemporain de la société. Thierry Beinstingel est un écrivain de grande qualité et sans aucun doute un inconditionnel de Rimbaud. Il pointe du doigt les incompréhensions du monde du travail et les hypocrisies qui sont la panacée des grandes firmes mais pas que hélas !!
A déposer sur le bureau de tous les directeurs et les DRH.
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