Le petit garçon naissait d'un père musicien, dans une ville musicale ou « musicanto » entre toutes. L'historien français le plus véridique — et le plus poétique aussi — de la jeunesse de Mozart, (nous avons nommé M. Téodor de Wyzewa), a vivement rendu ce qu'on pourrait appeler la physionomie sonore de Salzbourg vers le milieu du XVIIIe siècle. « Nuit et jour, à tout venant », la cité natale de Mozart chantait. Concerts de voix ou d'instruments, toute la vie, et la vie de tout le monde, s'y écoulait en de perpétuels concerts.
Londres accueillit Mozart plus dignement encore. Le roi Georges III et la reine Sophie étaient de meilleurs musiciens que les souverains de France. Jean-Christian Bach, un des fils du grand Sébastien, qui donnait des leçons à la reine, eut plaisir à jouer avec un aussi rare partenaire.