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Citations sur Le miel et l'amertume (142)

Une fille violée est condamnée à disparaître. Tout dans la société la rejette et l’enfonce dans le puits de la honte. Se taire et encaisser. Personne n’est au courant. C’est le secret le plus violent, le plus terrible à vivre. Je me sens comme une jarre remplie de merde et de puanteur. Je suis devenue moi-même une pourriture, pas même une putain, car la putain vend son corps pour vivre, moi, on m’a pris mon corps et mon âme et je n’ai plus envie de vivre. Et je n’ai rien à donner, rien à vendre.
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Nous vivons dans un pays qui accepte ce genre de pratiques, alors, si tu veux que Viad ait ses papiers, retourne à ton commissariat et file une enveloppe au responsable. Surtout ne te trompe pas d’agent. Il faut donner l’enveloppe à la personne qui est en charge du dossier.
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Pour la justice, il faut de l’argent, et moi je n’ai pas d’argent. J’ai déjà essayé, on m’a refoulée en me disant « pas d’argent, pas de justice », enfin pas comme ça, mais j’ai compris qu’il fallait mettre des billets dans la poche d’un gars, mais je ne les avais pas. Je suis repartie. Quelqu’un m’a conseillé de venir ici. Je n’ai personne pour parler pour moi ; mes enfants sont tous à l’étranger, ils ne viennent plus me voir, je ne sais même pas dans quel pays ils sont. Mais je ne partirai pas d’ici sans que mon terrain me soit rendu.
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Je suis peut-être une mauvaise épouse, peut-être même une mauvaise mère, mais je suis humaine. J’ai quelques a priori sur les Noirs, mais je me rends compte que ce sont des préjugés et j’essaie de les dépasser justement en m’occupant du cas de ce malheureux qui moisissait dans le cimetière
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J’aurais aimé crier, hurler mon désarroi et ma haine, j’aurais tant aimé avoir le courage de faire éclater le scandale et avouer à ma famille, à nos voisins, à tout le monde que je porte en moi les germes de la honte et du déshonneur. Je ne mets pas l’honneur là où vous pensez, je nemets pas ma dignité entre mes cuisses, mais tout le monde autour de moi insiste pour que l’honneur et la dignité d’une jeune fille y soient placés.
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Je suis dans ma petite chambre où mes affaires sont en désordre. Je n’ai pas la force ni l’envie de ranger. À quoi bon ? On range lorsqu’on ne se demande pas tous les matins quand on pourra s’en aller. On range quand la vie a été bonne, quand on a le regard tourné vers le futur, un avenir brillant ou du moins plein de promesses et de fleurs. Pourquoi mettre de l’ordre dans une petite vie saccagée, brisée et jetée aux chiens ?
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Au Maroc, la différence d’âge entre le mari et la femme fait rarement l’objet de commentaires. On voit souvent des hommes de plus de soixante ans avec des femmes beaucoup plus jeunes qui pourraient tout à fait être leur fille. L’inverse n’existe pas, à l’exception de quelques riches femmes étrangères qui s’offrent la compagnie de beaux jeunes hommes.
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Mon temps libre, je le passais à lire. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main. J’ai même lu un gros livre sur les abeilles. Mais je préférais la poésie. J’apprenais par cœur des vers de Rimbaud et de Verlaine. Je recopiais dans mon journal des strophes de Baudelaire. Cette lecture assidue débouchait naturellement sur l’envie d’écrire. J’étais naïve, mais sincère. J’ai montré une fois mes poèmes à notre professeur de français ; il y jeta un regard, fit une moue étrange et me rendit mon cahier. J’étais mortifiée. J’avais envie de pleurer. C’est fou comment on peut assassiner quelqu’un avec une moue.
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Nous avons passé le cap des sept ans de mariage. Mais je bandais mou. Je ne sais pas pourquoi, quand nous nous mettions au lit, je ne cessais de penser aux billets qui tombaient du livre de cuisine chinoise. Elle m’accusait de la tromper, alors qu’à l’époque je ne fréquentais pas d’autres femmes.
— T’es jeune, tu dois bander comme un taureau, et là, qu’est-ce que tu me fais ? Tu te moques de moi, qui est ta maîtresse qui pompe toute ton énergie ?
— Il n’y a pas de maîtresse. Je suis le premier étonné. Je vais aller consulter un médecin, je te le promets.
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Être un homme ! Un vrai ! C’est quoi ? C’est avoir de l’argent ? Surtout de l’argent sale ! Pour pas mal de mes compatriotes, l’argent et la puissance sexuelle vont ensemble. D’un homme fortuné, on dit : « Il est en bonne santé. » À cette époque, à les écouter, je n’étais donc pas en bonne santé puisque je n’arrivais pas à joindre les deux bouts.
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