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Citations sur Le serrurier volant (15)

Marc s'arrêta rue des Petits-Champs, hésita un instant et s'engagea rue Vivienne. Il arrêta son scooter sur un terre plein, face à un large portail qui ouvrait sur un petit parking privé, encadré de deux portes grillagées qui donnaient accès à un grand bâtiment en U. Il lui proposa de descendre et posa un doigt sur sa bouche avant qu'elle ne demande pourquoi. Il farfouilla un instant dans son top-case et y saisit une lampe de poche et un lourd jeu de clés parmi lesquelles il trouva celle qu'il cherchait.

- J'ai travaillé ici...

- Où que nous soyons, vous n'allez pas me faire le coup une deuxième fois!

Ils passèrent facilement la première porte grillagée, puis ils contournèrent le premier bâtiment principal pour aboutir à une sortie de secours, fermée la nuit par une chaîne et un verrou. Une fois à l'intérieur, Cécile se laissa guider dans un dédale de bureaux et de couloirs anciens jusqu'à une gigantesque salle entièrement dans la pénombre. Il lui demanda de se poster au milieu et d'attendre un instant. La pleine lumière lui fit tourner la tête jusqu'au vertige. Elle se retrouva au cœur de la salle principale de la Bibliothèque Nationale, ovale, immense, avec ses millions de volumes, son lustre, l'ébène des ses tables, le métal doré de ses lampes. Un tourbillon lumineux où la passion des livres se gorgeait d'histoire.

Marc avait peu lu mais il savait ouvrir les portes.

- C'est fermé au public, même de jour, dit-il, assez fier.
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Marc s'était toujours contenté de ce qu'il avait et n'aspirait à rien de mieux que ce qu'il était déjà : un homme ordinaire. Très tôt, il s'était avoué son goût pour la tranquillité et avait laissé aux autres leurs rêves de démesure. Jour après jour, il sculptait sa vie avec la patience de l'artisan qui sait que dans les objets les plus simples on trouve aussi de la belle ouvrage. D'ailleurs, d'où venait cette dictature des passions, des destins exceptionnels ? Qui avait décrété qu'il fallait choisir entre l'exaltation et la mort lente ?
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Exceptionnel. C’est le premier mot qui me vient en tête après la lecture du roman « Le serrurier volant », œuvre rédigée par la fine plume de Tonio Benacquista. Cet ouvrage est une vraie gourmandise grâce à deux différents aspects : sa simplicité ainsi que ses illustrations.
Ce roman révèle la vie de Marc, un homme bien banal. Suite à un fort désir de modifier littéralement sa vie, il change d'emploi, un métier plutôt dangereux, celui de convoyeur de fonds. Puis, une terrible catastrophe s'abat sur celui-ci. Pour se relever, il choisit de devenir serrurier. Ce nouveau métier lui donne l’occasion d’ouvrir pas mal de portes et de découvrir, par ce biais, les petites misères de ses congénères. Un jour, un client lui fait une drôle de demande qui va le faire renouer avec ce passé qu’il ne parvient pas à oublier… Ce roman semble intéressant, n’est-ce pas?
Un roman si simple, léger. Un récit qui transporte le lecteur dans un univers si sombre, mais avec tant d’aisance. Une langue drôlement efficace, permettant au lecteur de facilement pénétrer dans le milieu lugubre de Marc. Toutes ces caractéristiques représentent très bien cette œuvre. La plume élégante de Tonio permet au lecteur d’obtenir des images persistantes, ce que j’apprécie beaucoup. Un récit léger, une fin joyeuse, un rythme implacable, un roman parfait. Un bonbon qu’on déguste trop vite et qui nous rassasie.
Au premier coup d’œil, les nombreuses illustrations présentes dans ce roman lui donnent un aspect enfantin regrettable. En effet, ce récit est illustré par Jacques Tardi, un grand artiste. Ces croquis sont présents à certaines pages de cet ouvrage, mais pas n’importe lesquelles. Les emplacements de ceux-ci ont été choisis avec une grande justesse. Ces illustrations marquent, elles mettent de l’emphase sur différents éléments du récit, ce que j’apprécie beaucoup. Certains accessoires, personnages ou scènes de ce roman sont illustrés avec un style très particulier. Ces dessins rendent le roman encore plus intéressant, ils allègent ainsi sa lecture. Puisqu’ils sont très détaillés, le lecteur se surprendra souvent à grandement les admirer. Selon moi, Tardi a fortement réussi la tâche que Tonio Benacquista lui a confiée.
En conclusion, ce roman est un vrai bijou grâce à ces différentes caractéristiques. Je vous conseille grandement de vous procurer cette merveilleuse pièce d’art!

Antoine Blais
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"Jour après jour, il sculptait sa vie avec la patience de l'artisan qui sait que dans les objets les plus simples on trouve aussi de la belle ouvrage."
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« Il voulait vivre à contresens du monde en marche. Se terrer quand les autres sont debout et agir quand ils dorment. »
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"- Je n'ai rien à proposer, je ne demande rien, je ne nuis à personne, je suis content de ma vie, je n'ai pas honte de mes joies simples, je veux juste qu'on me foute la paix. C'est trop demander ?
- Tu oublies que dans toute équation il y a un élément fondamental, mon pote : c'est l'inconnue.
...
N'était-ce pas justement ce champ des possibles qui donnait, chaque matin, la force de se lever, presque par curiosité, rien que pour connaître la suite de sa vie comme s'il s'agissait d'un feuilleton."
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Cécile parlait de sa beauté comme de son seul capital, dilapidé aujourd’hui. (p. 86)
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On ne va quand même pas se laisser emmerder par un fait réel pour raconter une bonne histoire.
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Une victime, c'est un peu le contraire d'un rebelle. On n'aime pas entendre parler des victimes. Elles sont le miroir d'une mauvaise conscience, leur douleur est gênante, et leur cri insupportable.
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Marc s'était toujours contenté de ce qu'il avait et n'aspirait à rien de mieux que ce qu'il était déjà : un homme ordinaire. Très tôt, il s'était avoué son goût pour la tranquilité et avait laissé aux autres leurs rêves de démesure. Jour après jour, il sculptait sa vie avec la patience de l'artisan qui sait que dans les objets les plus simples on trouve aussi de la belle ouvrage.
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