"Elle a trente huit ans. Une carrière construite sans ménagement ni concession et une incapacité chronique à habiter calmement une histoire. Est-ce cet amour tout neuf pour un homme de l'immobile, un peintre, qui la bouleverse à ce point ? Ce matin, elle a peur de perdre Bruno, oui. Elle se connaît. A nouveau elle est submergée par le besoin farouche, irraisonné de faire le vide, de se retrouver sans homme, au risque de la désolation. Une vraie malédiction".
Danser c'est écrire avec tout son corps.
Elle voudrait tout recréer.Dire à sa mère les mots justes, ceux qu'on dit à ses enfants pour éviter les malheurs de la vie.
Mais que dire quand tout a déjà eu lieu?
Elle a besoin d'horizon.
En ville, elle a appris que c'est par le haut qu'il se donne.
Danser, c'est attirer le vide.
Un péril intime.
Ce péril-là, c'est elle qui le choisit. On n'échappe pas à la seule forme de liberté qu'on s'est donnée à soi-même.
Elle [Lea] s'occupe la tête, toute le tête.
Elle ne veut pas entendre.
Mais les mots de la mère obligent. C'est com-
me si maintenant Lea marchait au bord d'un
gouffre.
Elle a voulu savoir. Elle est venue jusqu'ici
pour savoir. Voilà.
Et ça s'effrite. Ça s'éboule.
Où poser le pied maintenant ?
Il faut marcher dans les mots de la mère, là,
dans la cuisine. À l'intérieur.
Autour il n'y a plus rien.
p.87
Danser c'est attirer le vide.
Un péril intime.
Ce péril-là, c'est elle [Lea] qui le choisit. On
n'échappe pas à la seule forme de liberté
qu'on s'est donnée soi-même.
p.24
Le corps humain tout entier,au repos ou en mouvement,est un acte d'amour.
Danser c'est trahir l'espace.
"Les souvenirs c'est dans les vertèbres qu'ils s'installent. Ils vous courbent le dos."