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3,68

sur 268 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A l'occasion du lancement de leur nouvelle collection imaginaire (dirigée par Gilles Dumay, ancien directeur de collection chez Denoël), les éditions Albin Michel ont publié fin septembre trois romans relevant respectivement de la fantasy (« Mage de batailles »), de la SF (« Anatèm ») et du fantastique avec « American Elsewhere ». le pari était assez risqué puisque, bien que déjà publié en France (« Mr Shivers » paru chez Panini en 2011), Robert Jackson Bennett reste un auteur assez méconnu du grand public. le roman mérite pourtant qu'on s'y intéresse, même si tout n'est évidemment pas parfait. L'auteur y met en scène une baroudeuse d'une trentaine d'années, Mona, qui vient d'apprendre la mort de son père. Si la nouvelle ne l'atteint pas particulièrement, il en est autrement de son testament dans lequel elle découvre que sa mère (décédée elle aussi il y a plusieurs années) disposait d'une maison qui lui revient maintenant de droit. Mais plus que la maison, c'est la ville dans laquelle elle se trouve qui éveille la curiosité de cette ancienne flic. D'abord, elle ne trouve aucune mention de Wink sur aucune carte, et l'état lui même semble ignorer non seulement son emplacement mais aussi son existence. Ensuite, cette petite ville à priori paradisiaque qui semble tout droit sortie d'une brochure pour vanter les mérites de l'Amérique des années 60 a été construite autour d'un centre de recherches classé top secret et à propos duquel, là encore, presque rien n'a fuité depuis des années. Et surtout il y a les habitants, tous plus étranges les uns que les autres : certains ont des lubies complètement farfelues, d'autres des réactions inappropriées, et la majorité d'entre eux semblent craindre quelque chose et obéissent à des règles tacites extrêmement strictes (ne pas sortir le soir, ne pas s'approcher de la forêt…).

L'arrivée de Mona va déclencher toute une série d'événements qui va venir bouleverser le quotidien de cette étrange petite bourgade et de ses habitants. le récit mêle habillement SF et fantastique, et parvient dès les premières pages à happer le lecteur qui se retrouve à dévorer avec avidité ce pavé de huit cent pages. Difficile en effet de refréner sa curiosité à l'idée de voir les mystères de Wink enfin révélés, d'autant que ces derniers ne font que se multiplier au fil des pages : pourquoi la ville est totalement coupée du monde ? Qui sont vraiment ses habitants ? Sur quoi portaient les recherches du laboratoire autour de laquelle la ville s'est construite ? Quelles sont les créatures terrifiantes qui hantent les bois ? On suit donc avec intérêt l'évolution de l'enquête de Mona qui se révèle être un personnage attachant, tant par ses capacités d'adaptation que par sa force de caractère, et ce en dépit d'un drame personnel particulièrement traumatisant. Les autres personnages sont évidemment plus en retrait, mais la plupart on malgré tout droit à leur petit passage sur le devant de la scène. L'auteur n'hésite en effet pas à changer de temps en temps de points de vue, laissant de côté Mona pour se focaliser brièvement sur un habitant ou un observateur extérieur. Les curieux habitants de Wink restent cela dit les plus marquants, moins par leur nature elle-même que par tout un ensemble de petits détails dont l'auteur se sert pour les définir et qui font sentir au lecteur que quelque chose cloche. Quoi de plus inquiétant en effet que la monstruosité cachée derrière la banalité la plus confondante ? Quoi de plus perturbant que d'imaginer la parfaite mère de famille ou le parfait voisin passant son temps à bichonner sa voiture ou entretenir son jardin comme de simples rôles ou costumes ? le malaise s'installe ainsi rapidement, et ne quittera plus le lecteur avant la dernière ligne qui offre une conclusion satisfaisante et apporte enfin des réponses à toutes les questions posées depuis le début.

De nombreux lecteurs font le parallèle avec de grands auteurs comme Stephen King ou Lovecraft, mais le roman peut aussi faire penser par certains aspects à Dan Simmons (« L'échiquier du mal » surtout), voire même China Mieville (pour le « bestiaire » un peu farfelu). Les comparaisons sont flatteuses (et globalement méritées) même s'il faut bien reconnaître que l'oeuvre de Robert Jackson Bennett reste tout de même un cran en dessous de celles de ces maîtres du fantastique. Plusieurs bémols empêchent en effet à l'angoisse de vraiment s'installer dans l'esprit du lecteur, à commencer par la prévisibilité de la plupart des événements. La majorité des rebondissements sont ainsi assez faciles à anticiper, ce qui nuit non seulement au récit mais aussi à l'héroïne dont on a trop souvent l'impression qu'elle ne comprend ni ne réagit assez vite. Alors certes, celle-ci ne dispose pas de tous les éléments auxquels le lecteur peut avoir accès, mais il n'empêche qu'il est un peu dommage de la voir laborieusement assembler les pièces du puzzle, alors qu'on est nous même arrivé tout comprendre bien plus tôt. Ce phénomène s'explique en partie par la fâcheuse manie qu'a l'auteur de vouloir expliquer plutôt que de se contenter de suggérer, même si cela part sans aucun doute d'une bonne intention à l'égard du lecteur. le problème, c'est que servir toutes les explications sur un plateau empêche le lecteur de faire véritablement travailler son imagination, or c'est justement généralement ce qui permet à l'angoisse de s'installer : c'est parce qu'on ne sait pas vraiment à qui ou à quoi on a affaire qu'on prend peur. Il est également dommage de voir la plupart de ces explications êtres délivrées de manière assez maladroite, à savoir d'un seul bloc et par le biais d'une seule et même source.

Lancement réussi pour le volet fantastique de la nouvelle collection Albin Michel Imaginaire. « Amercian Elsewhere » est un roman solide qui, malgré quelques bémols liés à un surplus d'explications, permet au lecteur de passer un bon moment d'angoisse aux côtés d'une héroïne d'une sacrée trempe. A découvrir !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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American Elsewhere de Robert Jackson Bennett est à la fois un roman de science-fiction et de fantastique digne d'être lu pour l'halloween. On parle dans ce roman d'une expérience scientifique ratée, surtout prendre au sérieux ce pan de l'histoire car elle fait partie des risques de fin du monde. Je m'explique il y a un accélérateur de particules en Suisse le CERN soit 27 km de tunnel sous 100 m de la surface et les scientifiques espère créer une singularité (trou noir) qui s'évapore presque aussitôt (un milliardième de seconde) mais imaginé que cette singularité ne s'évapore pas et que cette particule en agglomération constante se dirige vers le centre de la terre vu sa masse et qu'après un certain temps rend notre planète de la grosseur d'un ballon de basket, cela est une possibilité. Pour le roman il y a de l'Invasion des Profanateurs, la Matrice et a quelque part un scénario de film de science-fiction série B des années 50. Un bouquin de 784 pages dont 200 de trop, cela me fait drôle que des entités d'un autre univers cherche le bonheur dans ce qu'on appelle l'american way of life un succès du capitaliste unique à notre monde. La recherche du bonheur de ces entités fait pitié eux qui ont réussi a plié l'univers ne le trouve jamais. Un roman qui n'est pas mauvais mais qui aurais mérité d'un peu plus de profondeur.
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Quelque chose de bizarre se trame à Wink, les habitants sont étranges, la lune est rose, les rues sont trop propres, les jardins trop bien entretenus. L'instinct de flic de Mona est en éveil. En effet, l'arrivée de Mona provoque des événements terribles.
American elsewhere n'est pas vraiment un roman horrifique même si certaines scènes font peur, même si des monstres évoluent dans la ville, c'est un roman de science-fiction plutôt bien écrit, divertissant, prenant. L'auteur, Robert Jackson Bennett a une grande imagination, son récit est bien ficelé, tout tient la route. le thème de la ville coupée du monde aux habitants venus d'ailleurs est déjà-vu en SF mais ce roman se détache par son humour parfois, et le personnage de Mona qui est intéressante.
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Pour être surprenant, ce livre a été hyper surprenant. Dès les premières pages, l'univers dans lequel on se trouve est assez particulier, mais plus on avance dans l'histoire plus c'est étrange.

J'ai quand même mis un sacré bout de temps avant d'être prise réellement dans l'histoire, et même si j'ai compris la majeur partie de ce qu'il s'est passé, il y a des éléments que j'ai loupé, des choses pour lesquelles je ne sais pas comment ça se termine.

Malgré la construction unique de ce roman et la longueur de compréhension que j'ai eu pour cette histoire, j'ai finalement bien accroché. C'est assez étonnant j'avoue, mais c'est comme si j'avais eu le déclic quand tout à pris son sens et j'ai aimé l'univers ultra riche et le dénouement de ce livre.

En bref, je suis clairement surprise moi même du retour que je suis entrain de faire, mais pour les personnes qui aiment les univers complexes et chargés, ce livre est une très bonne découverte !
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Un très bon travail d'atmosphère, de bons personnages, mais trop souvent, à mon goût, Robert Jackson Bennett se laisse emporter par son propre récit et se perd dans des détours jamais vraiment inutiles, mais jamais indispensables non plus.
Ce qui en fait des longueurs. Et puis, concrètement, on peut également considérer cette histoire comme peu originale, mais elle a tout de même pour elle un traitement réussi.
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"Cité-dortoir, cité poubelle,Nuit et brouillard, lumières artificielles,Dans nos intérieurs d'infinie solitude,On rêve d'ailleurs sous d'autres latitudes."
Cette phrase tirée de la chanson Megapolis, de Louis Chédid, illustre parfaitement un sentiment que chacun de nous peut ressentir en ces temps de confinement.... tout comme Mona Bright.

On rêve d'ailleurs...

Un endroit où personne ne nous retrouverait, un endroit où la vie d'avant est en vigueur, où il fait bon vivre et de respirer....
Cet endroit existe t-il ?
Figure t-il sur une carte ?

Wink, cette ville "fantôme" du Nouveau Mexique, où Mona Bright a hérité d'une maison semble tirée d'un rêve...
Sur une photo jaunie, extraite d'un carton chez un dépôt meubles, où elle débarrasse les affaires de son défunt père, elle voit sa mère avec une joie sur le visage qu'elle n'est jamais eue de son vivant...
Qui sont ces gens autour d'elle ? Pourquoi est-elle si heureuse ? Pourquoi n'avoir jamais évoqué cette tranche de vie ?
Pourquoi ce silence ?
Pourquoi cette ville ne figure nulle part ?

Certains disent que la vérité est ailleurs...peut être, mais on sait que la vérité est éternelle et le mensonge dure un clin d'oeil.
"Wink" en anglais veut dire "Clin d'oeil" en français....

"American elsewhere" n'est pas à la hauteur des efforts qu'il nécessite pour sa lecture... Il demande beaucoup de temps de lecture, de concentration, d'attention puis finit par nous lasser, par nous perdre en chemin, par trouver un passage "grandgignolesque"...
Beaucoup d'investissement pour peu de retour...

Mais faut tout de même reconnaître que Robert Jackson Bennett a de l'imagination...mais l'imagination et le rêve sont deux états qui ne sont pas basés sur la réalité...

















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American elsewhere est en l'état un roman qui a tout du page-turner grâce à la fluidité, au rythme et au caractère imagé de sa prose.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Mon verdict sur ce livre va être simple. Il n'a pas fonctionné sur moi. Je ne suis jamais vraiment rentrée dans l'histoire et pour un roman qui joue beaucoup sur son ambiance, la sentence est irrévocable. Pourtant je ne peux pas dire que c'est un mauvais roman, il a des qualités indéniables.
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American Elsewhere est très bien écrit. L'auteur prend le temps de poser son univers et les pièces de son puzzle pour embarquer le lecteur. Je n'ai jamais lu King, mais on m'a confirmé dans le groupe de la LC, que l'univers et le style, s'en rapprochaient beaucoup. On peut dire que c'est réussi sur ce point.
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Je l'ai dit, ce roman se base beaucoup sur son ambiance. Il se veut mystérieux, sombre voire horrifique. Winx, où toute l'intrigue se situe, est une ville isolée au fin fond du Nouveau Mexique. Ses habitants semblent vivre une belle vie... mais tout est dans les apparences. Certains recoins ont des parts d'ombres. Mona, le personnage principal, va s'y rendre afin de percer les mystères qui entourent le passé de sa mère.
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Malheureusement, je suis complètement restée hermétique à cette atmosphère. Je n'ai pas ressenti de frissons. Les mystères, qui auraient dû aider à accentuer cette aura pesante, m'ont paru trop évidents.
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L'auteur a fait le choix de guider le lecteur, peut-être trop. On devine donc assez vite ce qu'il se passe car les éléments dévoilés au gré du récit ne sont pas fait subtilement. A l'inverse, les personnages comprennent tardivement, ce qui est devenu frustrant à la longue. Les longs passages explicatifs sur ce que le lecteur avait déjà compris, n'ont pas aidés.
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Certains chapitres et certains personnages n'ont rien apporté de plus à l'intrigue. Au final, le roman aurait pu être plus court (800 pages).
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En parlant de personnage, Mona m'a laissée de marbre. Je n'ai eu aucune empathie pour elle. Je l'ai trouvé assez froide et distante. Certains personnages secondaires m'ont paru plus intéressants notamment les personnages "horrifiques" sauf un qui a fini par devenir assez pathétique. Ce manque d'attachement ne m'a pas aidé pour l'immersion dans le roman.
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Je sais que je n'en dis pas beaucoup de bien mais la raison est moi. Je n'ai pas adhéré à cette histoire.
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Pour conclure, je dirai que ce roman, peut vraiment plaire si on se laisse porter par cette atmosphère sombre et mystérieuse que l'auteur met en place. Cela n'a juste pas été mon cas.
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American Elsewhere fait partie de ces romans qui bénéficient d'un terreau fertilisé par une culture populaire, véhiculée par nos aînés et quelques souvenirs trimballés de ci de là.

Le décor est planté au Nouveau-Mexique, dans l'ambiance d'une ville où tout à l'air bizarrement parfait, si ce n'est quelques rouages qui commencent à rouiller, rouages avec lesquels l'héroïne va … rentrer (littéralement) en collision.

Merci donc aux bribes d'X-Files, de la Quatrième Dimension, de Sliders, et même aux Femmes de Setpford de nous avoir élégamment tapissés le cerveau (sans qu'on s'en rende compte bien évidemment), cela permet à Robert Jackson Bennett de dérouler son long (comptez 800 pages) tapis de SF paranoïaque, d'hémoglobine, de conspirations, de mesas dignes d'un Nouveau-Mexique où le temps semble s'être arrêté entre Ma Sorcière bien aimée et Breaking Bad (prisme large j'en conviens).

Ce faisant, American Elsewhere nourrit notre satisfaction de petit.es nerds s'amusant à pêcher les références cachées. Mais l'Histoire souffre malheureusement d'inégalités, de passages un peu lourdingues liés à une physique un peu aléatoire et tirée par les cheveux ainsi qu'une morale assez rétrograde concernant le choix de Vie et de non Vie.

Assez divertissant pour qu'il nous accompagne jusqu'à son happy end, American Elsewhere, n'est pas un chef d'oeuvre mais ça se laisse lire et c'est bien ce qu'on attend d'un livre non ?

À toi d'voir minou !

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Un thriller réussi mais décevant sur la fin narrative qui ne tient pas les promesses de la première moitié du livre car ces "étranges étrangers" d'aliens se révèlent tellement proches de banals humains aux comportements infantilos-freudiens. Mais c'est difficile d'imaginer l'indicible et donc on pardonnera volontiers à l'auteur.
Mais pourquoi ce langage vulgaire (pour ne pas dire ordurier), en permanence dans la bouche et les pensées des personnages? Est-ce un effet de la traduction ( le slang "f****ng" peut se traduire par tellement de mots français autrement poétiques ou amusants, voyez Audiard ou Frédéric Dard, lol). L'abus de langage grossier nuit à l'immersion dans l'univers décalé et angoissant et c'est dommage.
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