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3,65

sur 599 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  


Révélation des plumes anglo saxonnes de cette rentrée, Brit Bennett n'a même pas la trentaine , et à la lecture de son tout premier roman "Le Coeur Battant de nos mères", qui a triomphé au Etats Unis lors de sa parution l'an passé ( à 27 ans exactement) on se dit qu'on aurait donné facilement vingt de plus tant sa plume et sa narration est en tous points maitrisée!

En même temps, diplômée de littérature à Stanford, miss Benett a eu la chance desuivre des cours de « creative writing », à Oxford, une discipline qui n'existe pas en France et qui prouve si besoin est que nos homologues américains prennent vraiment l'écriture très au sérieux

Classé dans les meilleures ventes de livres en 2016 aux Etats-Unis, l'intrigue de ce "coeur battant de nos mères" a pour toile de fond une communauté noire Califnornie strictement régie sous la religion, qui aura pour nom le Cénacle.

Une des belles idées du roman est que l'histoire va être racontée par un choeur de membres féminins d'un certain âge- les mères du titre- , occupant un role assez similaire à celui que tient, le choeur dans les tragédies antiques, conférant à cette histoire des relents de fatalité et de caprice du destins présents dans toute bonne tragédie que ce soient .

Les mères vont donc nous narrer le destin tragique de Nadia, 17 ans au moment du début du livre, dont la mère s'est suicidee de façon violente et inexplicable quelques mois plus tôt la laissant avec un père deboussolé, et qui va accidentellement tomber enceinte du fils du pasteur....

" Aubrey était frileuse, et il aimait bien ça ; il se disait qu'il lui incombait de la réchauffer. »

Faut il garder un enfant à 17 ans dans une communauté ou les rapports sexuels en dehors du mariage sont très mals vus et où les rumeurs et qu'en dira t- on priment sur tout le reste et où la crainte du racisme, même dans l'Amérique d'Obama ?

Voilà un des nerfs de l'intrigue du "coeur battant de nos mères", qui de manière plus large encore, va nous montrer les relations d'un triangle amoureux évoluer au fil des années...

Nadia , Aubrey et Luke vont être plongés dans des situations où la raison l'emporte souvent sur le coeur et où les regrets quant aux décisions ou aux non décisions prisent dans le passé ressurgissent sans crier gare...

Comme dans tout grand roman, un simple détail, un infime regard viendra troubler l'ordre établi, et Brit Bennett n'a pas son pareil pour dessiner des portraits d'individus qui semblent si proches de nous, enfouis dans les non dits et les secrets qu'on traine toute sa vie comme un boulet..

Le roman de Benett a aussi la particularité de jeter un regard plutot audacieux et nouveau sur lavortement en associant la douleur bien connue d'une mère à celle moins explicite d'un père..

Cette très belle histoire d'amour et d'amitié, écrite avec une plume élégante et intemporelle (le roman pourrait tout à fait se situer dans les années 60/70 comme on le pense au début), Hollywood n'aura pas manqué de vite la repérer (Warner Bros va bientot l' adapter au cinéma ), comme l'ont fait une grande partie des médias et des libraires français qui l'ont mis en avant depuis sa sortie, mercredi dernier dans les librairies..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le roman se passe en Californie dans une communauté noire et protestante.
Nadia Turner a 17 ans. Elle vient de perdre sa mère qui s'est suicidée. Elle et son père sont complètement anéantis. Nadia se retrouve sans balises. Elle flirte avec le fils du pasteur, Luke, et se retrouve enceinte. Elle veut avorter pour cacher sa"faute" et poursuivre ses études.
Luke est un peu plus âgé que Nadia. Blessé au foot, il ne pourra plus jouer. Il accepte que Nadia se fasse avorter. On le sent dépassé par la situation et dominé par ses parents.
Aubrey, une jeune fille arrive dans la communauté protestante du père de Luke. Elle devient l'amie de Nadia et devra affronter une vie de femme avec des blessures d'enfance difficiles à surmonter.
Le roman s'étale sur plus ou moins dix ans. Le destin des trois jeunes va les faire se rencontrer de temps à autre.
Luke et surtout Nadia auront bien du mal à oublier ce bébé qui n'est pas né. Nadia en rêve souvent.
Brit Bennett, dont c'est le premier roman , arrive à rendre les personnages très vivants, très crédibles et attachants.
Mon moment préféré va au père de Nadia qui, blessé gravement, va lui raconter son enfance et celle de sa mère. A ce moment, on assiste à la rencontre de deux adultes liés par une grande affection : Nadia et son père.
Un grand roman pour moi, avec une très belle écriture, une traduction vraiment au point.
J'ai pris le temps pour le lire car il en valait vraiment la peine.
Encore une fois, je constate l'importance en bien et en mal que la religion revêt dans les communautés américaines.
"Le coeur battant de nos mères" s'adresse aux débuts de chapitres ou des mères de la communauté prennent la parole pour jeter un regard sur la vie de ces trois jeunes gens et leur entourage immédiat.
On peut aussi dire que la construction du livre n'est pas classique.
J'arrête de lancer des fleurs. On va croire qu'on m'a payé pour promouvoir le livre. :)
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La maternité sous toutes ses formes
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Un roman lumineux formidable que j'ai dégusté jusqu'à la dernière ligne.
J'ai eu la chance de le recevoir par le biais du Picaboriverbookclub juste avant la "lecture commune" du mois de décembre.
En version originale , le titre est "the Mothers". Ce qui est très parlant et très explicite. La maternité est le fil directeur de cette histoire.
Une fresque américaine qui s'étale sur une décennie. En Californie, près de l'océan. Dans une communauté religieuse noire.
Nous suivons la trajectoire de trois jeunes gens qui se croisent, se séparent, se retrouvent. Qu'est-ce qui les relie? Un secret d'alcôve. Rien que ça.
*
Des mères de cette communauté, ce chœur de femmes, narrent cette histoire si singulière en bribes de ragots, de rumeurs.
Alternés des vies torturées des personnages principaux.
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Une écriture fine, très sensible, maternelle, féminine et déjà mature pour cette presque-trentenaire (l'auteure). J'en suis restée estomaquée quant aux réflexions pertinentes qu'elle pose : l'amitié, l'ambition professionnelle, l'abandon des rêves d'ado, le deuil.
Et également une ouverture sur la question si actuelle de la religion aux USA : peut-on brider ces jeunes dans une foi parfois étouffante limite puritaine ? Certes, l émancipation, le désir de vivre ailleurs a un prix. Qui peut coûter cher. Cette jeune auteure n'a pas "poussé" cette question dans ses retranchements. Elle l'a effleuré. A nous de nous documenter sur ce problème de société. Tiens, justement, le dernier numéro du très bon magazine America a rédigé un dossier là-dessus.
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Une très belle histoire douce-amère, triste et poétique que je conseille à toutes les femmes, mères ou non. Un sujet parfaitement maîtrisé .
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Lu dans le cadre de la LC de décembre du #Picaboriverbookclub
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Titre en VO : 'The Mothers'.
Des mères trop présentes : deux par leur absence obsédante, une par son côté intrusif. Et toutes ces vieilles bigotes, autour, auxquelles rien n'échappe...
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Vu de ma zone urbaine où l'on peut rester relativement anonyme, j'ai eu l'impression de revenir au moins quarante ans en arrière, avec ces histoires croisées de trois jeunes gens appartenant à une communauté religieuse noire.
La couleur de peau reste déterminante, même sous l'ère Obama :
« Les jeunes Blancs intrépides finissaient politiciens ou banquiers, les jeunes Noirs finissaient à la morgue. »
A Oceanside, tout le monde se connaît, s'épie, s'entraide, se juge. Et le pire du pire : tout gravite autour du pasteur, de son épouse et de la religion. Les femmes semblent uniquement occupées par leurs activités de dames patronnesses.
Ce milieu clos et étouffant est assurément trop étroit pour Nadia, adolescente indépendante et brillante.
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Brit Bennett est une jeune auteur afro-américaine que j'ai découverte, admirative, avec 'L'autre moitié de soi'. Son talent se confirme dans ce roman, son premier. Beaucoup de subtilité pour décrire les tourments de l'amitié et de l'amour, mais aussi la jalousie, les relations familiales, la culpabilité, la résilience, la féminité, les choix de vie.
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L'ambiance m'a rappelé 'Arrive un vagabond' (Robert Goolrick), et la pertinence des réflexions me fait penser au talent de Silvia Avallone (notamment dans 'La vie parfaite') et à la plume délicieuse d'Alison Lurie.
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Des phrases comme celles-ci, j'admire et m'y arrête :
« Maintenant, elle est adulte, du moins elle le pense. Mais elle n'a pas encore appris les mathématiques du chagrin. le poids de ce qui a été perdu pèse toujours plus lourd que ce qui reste. »
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Beau, poignant, sensible, intelligent.
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Dans l'Amérique d'Obama et dans une communauté noire profondément attachée à son église, se tisse entre trois adolescents des liens profonds. Luke, le fils du pasteur, met enceinte Nadia, belle et intelligente qui a perdue sa mère, suicidée. Aubrey, sa meilleure amie, souffre de l'inconséquence de sa mère et de l'attitude des nombreux amants de celle-ci. Luke est sous la coupe de sa mère toute puissante à l'Eglise. Leur histoire est racontée par les mères, des femmes âgées au service de la communauté. le destin de ces trois jeunes gens va se tisser et s'entrecroiser pendant de longues années . Un premier roman très prenant qui soulève la question de la place des noirs aux Etats Unis au XXI eme siècle. Roman exceptionnel !
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Et voilà mon premier gros coup de coeur 2019 ! J'ai découvert cette jeune auteure au festival America 2018 mais viens seulement de lire son premier roman. Pourquoi avoir attendu autant ??
Quoiqu'il en soit, je viens de tourner la dernière page et repense à cette merveilleuse lecture. J'aime la façon dont sont abordés certains sujets, avec beaucoup de justesse, la façon également dont sont décrits les personnages, très vrais, perdus, meurtris. Brit Bennett nous parle de religion, de suicide, d'avortement, de violence et d'agression, mais avec une telle sobriété que nous ne trouvons pas ce roman noir ou pessimiste.
J'aime aussi beaucoup la fin. Petite explication : à une certaine partie du roman j'ai cru apercevoir ce que serait la fin, bien que celle que j'imaginais soit belle, je la trouvais trop facile. Et bien non, l'auteure ne s'est pas engouffrée dans cette petite interstice.
Pour conclure, ce livre est une petite pépite. Les sujets abordés sont sérieux mais nous ne tombons pas dans le pathos, le style et l'écriture de Brit Bennett sont fluides et agréables. Ce sera donc une auteure que je suivrai de près !
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Aussi bien que « l autre moitié de soi « que j avais adoré

Très beau titre en français mais « le choeur battant ou chantant de nos mères » collerait plus au contenu du roman

Roman d apprentissage ,d amour ,très doux ,à l écriture affûtée et super efficace ,aucune fausse note.

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La maternité est au coeur de ce roman : la mère de Nadia s'est suicidée, celle d'Aubrey sa meilleure amie a préféré ses amants à sa fille, celle de Luke est tyrannique et la voix des Mères, celles qui rassemblent pour prier, résonne comme un fil conducteur.
Alors comment s'étonner du choix de Nadia, qui à 17 ans, décide d'avorter plutôt que elle-même donner la vie?
On suit ces personnages pendant une décennie et j'ai trouvé touchant de les voir évoluer ainsi.
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L'histoire se passe à Oceanside, une petite communauté noire et protestante du sud de la Californie.
Nadia a 17 ans et des projets d'avenir plein la tête, lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle est enceinte. Il est hors de question qu'elle en parle à son père, un ancien marine, car depuis que sa mère a mis fin à ses jours, quelques mois auparavant, il n'arrive pas à faire face. Nadia est elle-même très perturbée, car elle persuadée que c'est à cause d'elle, que sa mère est passée à l'acte. Personne n'avait rien vu venir, et elle n'a laissé aucune lettre d'explication.
Son petit ami, Luke Sheppard plus âgé qu'elle, est en fait un gentil garçon. Mais, en tant que fils de pasteur, vivant sous la coupe de sa mère qui décide de tout à sa place, et joue un rôle important dans la petite communauté, il ne veut pas que l'histoire s'ébruite. de plus, il a du renoncer à ses propres projets, suite à plusieurs accidents graves. Il rêvait de faire du sport, son métier.
Nadia décide toute seule de ne pas garder le bébé. Lucke ne s'y oppose pas : il est dépassé par ce qui leur arrive, et incapable de réfléchir par lui-même. Elle a beaucoup de mal à supporter l'intervention, d'autant plus que Luke ne l'accompagne pas et ne vient pas la chercher.
Après un été difficile et plutôt solitaire, durant lequel elle va tout de même travailler et faire la connaissance d'Aubrey, puis devenir son amie, Nadia rentre à l'Université de droit dans le Michigan. Elle est boursière et doit absolument réussir pour réaliser son rêve, mais aussi celui de sa mère, qui n'a pu faire d'études, alors qu'elle en rêvait elle-aussi, tout simplement parce que Nadia est arrivée trop tôt dans sa vie.
Nadia s'éloigne de son père et quitte la petite ville de son enfance, et ses repères. Elle ne reviendra pas pendant plusieurs années.
Elève brillante, elle est très vite remarquée par ses professeurs et réussit tout ce qu'elle entreprend. Malgré ses succès, rien n'est simple pour Nadia, car en amour, elle reste blessée et n'arrive pas à s'attacher, jusqu'à ce qu'elle rencontre Shadi. En fait, elle vit dans la culpabilité, repense souvent à ses choix, sans les regretter pour autant.
Elle a laissé dernière elle, Aubrey, avec qui elle reste en contact. En son absence, cette dernière va peu à peu se rapprocher de Luke jusqu'à en tomber amoureuse. Elle aussi a des secrets enfouis depuis son enfance et des traumatismes, et ce n'est pas pour rien qu'elle vit aujourd'hui avec sa soeur aînée et ne veut revoir sa propre mère sous aucun prétexte. Tous deux finissent par faire des projets, et ils décident de se marier.
Nadia est bien entendu, invitée...
Après toutes ces années, le passé resurgit brutalement.
Ce secret enfoui entre Luke et elle, dont Aubrey n'a jamais eu connaissance, va empoisonner leurs relations au point de redistribuer à nouveau les cartes, d'une manière que Nadia n'avait pas prévue et, toutes ses bonnes résolutions vont voler en éclat.
Nadia aura-t-elle le courage d'assumer ses choix pour devenir enfin elle-même et échapper ainsi à un destin tout tracé ?

Voilà un roman contemporain, engagé et marquant, qui met en avant le problème de l'avortement dans les communautés croyantes, aux Etats-Unis certes, mais cela est-il si différent chez nous ?
Il nous parle aussi des difficultés du passage à l'âge adulte, de l'émancipation des femmes, du sentiment de trahison et de la culpabilité des jeunes générations, quand elles veulent quitter leurs familles pour un autre milieu social, et une autre vie.
Ce sont des personnes âgées appartenant à la communauté noire qui nous racontent l'histoire, comme autant de voix off. Ce sont des voix d'autres mères qui se sont unies pour être à la fois, la mémoire de la communauté, mais aussi les témoins des événements...mais ces "mères" ne comprennent pas tout, car les jeunes qui les entourent sont modernes, et ne veulent pas que la religion ait autant d'emprises sur leur vie, que cela a été le cas pour leurs parents.
Le roman nous parle du poids des aprioris sociétaux, mais aussi religieux, en particulier de ceux de la petite communauté à l'encontre de la jeune fille, qui est scrutée et observée, jusqu'à être considérée comme dévergondée, alors qu'elle était vierge et que Luke est son premier amour. Même les parents du jeune homme (mis au courant en secret et qui vont aider leur fils financièrement) ne mettent aucunement en cause le comportement de leur fils. C'est forcément Nadia qui est coupable !
Le roman aborde aussi avec beaucoup de pudeur, la mise en place d'un imaginaire autour du "bébé" dès l'instant de l'annonce d'une grossesse, que ce soit du côté de Nadia, comme de celui de Luke, sujet peu abordé du point de vue des pères en général. Il nous décrit aussi avec réalisme, la fracture qui les conduit tous deux jusqu'à la séparation (alors qu'ils s'aiment encore...) suite au traumatisme de l'avortement et surtout du tabou qui l'entoure.
Le roman veut montrer que même bien décidée, une femme a du mal à pratiquer cet acte à la légère, que c'est un événement qu'elle aura beaucoup de mal à oublier et qui impactera toute sa vie, d'autant plus quand la société considère encore l'interruption de grossesse comme tabou, ce qui est le cas dans le roman, et cherche à la culpabiliser, en la rendant responsable de tout. Mais ce n'est pas pour autant un roman anti-avortement comme je l'ai lu sur le net, c'est tout le contraire !
Il est beaucoup question du rôle de la mère, du désir ou non désir de maternité, mais aussi de racisme, de la lutte pour se sortir de son milieu d'origine, de l'inégalité des chances de réussir dans la vie entre les Blancs et les Noirs.
J'ai trouvé ce roman très réaliste et bien écrit. Tout est suggéré avec un grand talent, beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Les personnages nous livrent leur ressenti, et j'ai aimé les découvrir et entrer dans leur vie.
Un beau roman à découvrir absolument...si comme moi vous ne l'aviez pas encore fait !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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J'ai trouvé la lecture de ce beau roman très rafraichissante. Les personnages sont attachants, l'écriture est originale.
Une oeuvre très sensible sans aucune mièvrerie.
Un bonheur à lire!
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