Les silences des pères

La mort de son père plonge ce musicien de renommée mondiale dans une remise en question vis à vis de l'attitude qu'il eue ces dernières années. Il est devenu un transfuge de classe.
Amine a éprouvé une grande colère envers son père qu'il trouvait trop silencieux, trop détaché de la vie, pas assez révolté.
Après sa mort, il va aller de surprises en surprises et découvrir un tout autre homme.
J'ai trouvé ce livre émouvant, tout en pudeur, le silence des pères.

Pianiste de renom, suite à l'appel téléphonique de sa soeur, le narrateur apprend la mort de son père et doit se rendre à Trappes, la ville de son enfance et se charger de la préparation des obsèques de son père, un homme mutique qu'il ne voyait plus depuis longtemps. La découverte fortuite de cassettes et d'un magnétophone va bouleverser la façon dont il avait perçu son père.

Voilà un récit pudique, sensible, parfois bouleversant, écrit d'une plume légère et vivante. Ce texte montre bien la difficulté à communiquer entre père et fils, le rôle de la mère qui comprenait son mari et parlait pour lui. À sa lecture, on comprend que, pour cette génération d'immigrés arrivés en France dans les années soixante, l'arrachement à la terre natale est une souffrance de chaque instant et que l'espoir sera pour les générations futures, preuve en est la réussite de ce fils qui avait rejeté son père.

Ce très beau roman met également en scène le monde ouvrier des Trente glorieuses, les luttes sociales, les difficultés à s'insérer dans un monde en mutation.

Une belle lecture, riche, dense et délicate.

Excellente lecture avec les silences des pères de Rachid Benzine, auteur que je ne connaissais pas.
Le narrateur qui n'a pas vu son père depuis 22, à cause de silence et de non-dit, apprend sa mort par téléphone. Lors du nettoyage de l'appartement familial, il découvre des cassettes audio que son père enregistrait pour son propre père resté au pays natal le Maroc.
Le narrateur va apprendre à connaitre son père et va aller à la rencontre de personnes qui connaissaient mieux son père que lui même.
C'est un roman très touchant, agréable à lire et très intéressant.

J'avais découvert Rachid Benzine à travers le roman Voyage au Bout de l'Enfance qui m'avait émue comme peu de livres savent le faire, j'étais donc ravie de découvrir ce nouvel opus, le Silence des pères. Cette autofiction edt basée sur l'histoire d'un fils qui perd son père, et qui découvre de manière post-hume la vie de ce patriarche taiseux à travers des cassettes que ce dernier envoyait à son propre père au Maroc.
J'ai adoré la lecture, qui approche le lien père-enfant dans toutes ces subtilités. Découvrir et s'intéresser à la vie d'un père qui a vécu une existence avant notre arrivée, l'histoire a commencé bien avant notre naissance et continuera bien après. Découvrir et s'offusquer de la situation des mineurs marocains en France, situation que ce père avait tu toutes ces années.
J'étais donc déjà conquise, et une rencontre avec Rachid Benzine a achevé de mettre des mots sur ce que ce livre dégage. Qui n'a pas eu un parent, grand-parent, taiseux, mystérieux. Silence d'abord pensé comme distance, puis comme pudeur. Si ce n'était l'envie de taire pour ne pas partager la souffrance ? Si ce n'était la sidération devant de telles tragédies ?
Je vous conseille donc cette lecture, couplée lors de cette rencontre avec le livre de Samira El Ayachi, le Ventre des hommes. Et je vous conseille aussi d'aller écouter des interviews de Rachid Benzine que l'on pourrait suivre pendant des heures, à moins d'attendre l'adaptation cinématographique ?

Les silences des pères de Rachid Benzine est un livre touchant sur la relation entre un père et son fils.

En effet l'écrivain Rachid Benzine à travers un récit court mais captivant revient sur sa relation difficile avec son père qui vient de décéder, il découvre à travers des cassettes laissés par son père une nouvelle facette de sa vie de son arrivée en France à sa mort en abordant des thèmes riches comme l'immigration, le racisme, les crises des banlieues, les bavures policières, ….) dans un récit qui touche parfois au coeur.

Amine est un pianiste renommé sollicité dans le monde entier. Lorsqu'il apprend le décès de son père, il doit se rendre auprès de ses soeurs, à Trappes, la ville de son enfance, 22 ans après l'avoir quittée avec la ferme intention de n'y jamais revenir ; Amine espère que ce sera une formalité, il a un concert important et n'a pas envie de s'éterniser. Mais il découvre par hasard, dissimulés derrière le tablier de la baignoire, des cassettes audio et un magnéto. Il écoute alors la voix de son père qui raconte sa vie en France de 1965 à 2006, à son propre père resté au Maroc. Cette voix qu'il a si peu entendue le bouleverse. Son père s'entourait de silence, Amine avait l'impression qu'il ne s'intéressait pas à lui. le fils part alors sur les traces de son père, à la rencontre de ceux qui l'ont croisé, accompagné, aimé. Il comprend alors de quoi les silences paternels étaient faits.

Un roman sur la relation entre un fils et son père mais aussi sur l'immigration et la mémoire. Amine apprend ce que son jeune père a vécu en arrivant en France : les humiliations, la dureté du quotidien, l'exil, la solitude, le sacrifice mais aussi l'amitié, la solidarité, le compagnonnage. Amine découvre son père, l'énergie de son père, son humour, sa verve, ses engagements, sa tristesse aussi d'avoir dû abandonner un amour, sa déception.
Un texte bouleversant, plein de pudeur et de justesse ! 

Avez-vous lu son roman précédent Voyage au bout de l'enfance ? Sublime !
Lien : http://www.levoyagedelola.com/

Un coup de coeur immédiat pour ce livre qui m'a captivée dès les premières pages, peut être parce que ça m'a parlé directement, j'avais connu l'auteur par son précédent livre qui m'avait bouleversée et que j'ai eu du mal à quitter des semaines après l'avoir lu.

Amine, est un musicien, pianiste reconnu, il fait des concerts à travers le monde, il est occupé, trop occupé pour voir sa famille dont il s'est éloigné il y a longtemps déjà et en particulier de son père. Ce père qu'il n'a jamais su comprendre et avec lequel il n'a pas partagé de moments complices. Suite au décès de celui-ci , il se rend dans la ville de son enfance pour trier ses affaires. Un père taiseux comme bien souvent ils le sont dans la culture méditerranéenne et dans les familles au Maghreb. Un silence qui éloigne ceux qui s'aiment, parce que de l'amour est là mais il est intériorisé, insinué, jamais manifesté par le verbe. Il aura fallu le décès de son père pour qu'Amine fasse sa connaissance, en rangeant les affaires de son père il découvre des cassettes et un lecteur. Il en met une et a la surprise d'entendre la voix de son père, une voix qu'il ne lui connait pas et qui s'adresse à son propre père en lui racontant sa vie en France, lui qui a quitté le Maroc pour gagner sa vie et espérer une vie meilleure. Il découvre la voix de son père à différents âges et moments forts de sa vie, il décide d'aller trouvé les personnes qui l'ont connu pour en apprendre plus. Il annule tous ces concerts et découvre la vie de son père, ses espoirs, ses combats, ses blessures, son amour, ses secrets. Il commence à comprendre que ce dernier ne correspond en rien à l'image qu'il s'en était fait. Son père n'a pas été que son père, mais un fils, un homme, un immigré, un travailleur, un combattant, un homme amoureux, un père, un mari…

A travers les cassettes qui retracent chacune une année de la vie de son père (elles sont d'ailleurs classées par année avec un lieu) et les rencontres qu'il fait, il voyage en voiture avec la voix de son père comme seul accompagnateur, il retrace la vie de son père, il raccroche les pièces du puzzle et le lecteur sent poindre la tendresse grandissante d'Amine. On va suite son road trip partant de Trappes pour aller à Lens, Aubervilliers, Barbès, Saint-Laurent les arbres, Besançon… Il comprends un peu mieux les causes du mutisme de son père, qui a connu des traumatismes dont il s'est jamais remis et n'avait jamais parlé à personne. Il va découvrir un père combattif, engagé, apprécié et aimé. Il va aussi le découvrir fils de son père obéissant au-delà du raisonnable puisqu'il va renoncer à l'amour de sa vie pour épouser une femme qui correspond aux exigences culturelles et religieuses de son père. Cette perte et ce renoncement vont le briser et il ne sera plus jamais le même à compter de ce jour. Une vie de regrets commence, vie ou l'espoir repose sur les générations futures. Il va prendre conscience de l'amour et de la fierté de son père à son égard et de son goût pour la musique.

C'est avec beaucoup de pudeur que Rachid Benzine rend hommage à beaucoup de pères au Maroc et ailleurs, là où on ne s'épanche pas facilement, où le dialogue entre parents et enfants n'est pas facile et ne coule pas de source. Un hommage vibrant, une plume toute en retenue et délicatesse qui happe le lecteur dans cette aventure familiale mais aussi historique puisqu'on y trouve des pans de l'histoire de bon nombre d' immigrés arrivés en France avec l'espoir de revenir un jour dans leur pays d'origine sans que cela n'arrive jamais. On voyage à travers les trente glorieuses au milieu des ouvriers venus travailler pour la France.

L'auteur livre ici un roman poignant à l'image de ses livres précédents (dont je parlerai plus tard) que je ne saurais trop vous conseiller de lire. le précédent livre m'avait déchiré le coeur et celui là m'a vraiment interpellée et émue aux larmes. C'est le plus beau livre que j'ai lu ces deux dernières semaines. du coup, je me rattrape sur les autres livres de l'auteur que je n'avais pas lu et ils sont tous incroyables, d'humanité et de beauté.
Lien : https://revezlivres.wordpres..

Le silence des pères
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Amine est un pianiste de renom. Voilà des années qu'il a quitté Trappes, qu'il n'est pas revenu voir son père. Mais quand, au décès de ce dernier il aide ses soeurs à vider l'appartement, il tombe sur des cassettes audio enregistrées par son père. Des cassettes où il se raconte et par lesquelles il le découvre. Des mots qui expliqueront et apaiseront la douleur de trop de silences.

�'abord, il y a le titre. le silence des pères. Pas le silence d'un père, mais celui des pères, comme pour en souligner l'universalité.
�près y a la musique. Ce concerto de Koln de Keith Jarret dont les silences subliment les notes et sont habités par les craquements du saphir sur le vinyle.
�t puis, il y a ces silences qui se répondent. Ceux d'un père, pour taire l'absence et le manque, pour taire les efforts et les sacrifices, pour taire la souffrance et taire la douleur. le silence de l'immigré qui ne veut pas faire de vagues le silence de l'humilié qui ne veut pas être pris en pitié, le silence du résigné « pour protéger de ce que j'ai subi, de ce que je ressens ».
Ceux d'un fils, avide de mots, d'explications, encombré par ce mutisme paternel , étouffé, empêché qui pour se préserver fuit devant sa propre colère, son incompréhension. Un fils qui se tournera vers la musique, cet art où même les silences sont sonores, « cet art ou la musique se trouve entre les notes ».
La musique pour trait d'union entre ces deux taiseux barricadés dans leurs souffrances respectives et incapable de se parler.
�t enfin il y a l'émotion. Pure, intense, poignante, qui m'a saisie pendant ma lecture. Une émotion qui m'a ramenée auprès de mon père, et de ses silences. Elle m'a serré le coeur, elle a fait couler mes larmes, avant que les dernières notes du concerto viennent mettre du baume sur mon chagrin et m'envelopper de son doux silence .
🎵 En mémoire des pères. Merci Monsieur Benzine

Un sacré coup de coeur !!!!
Le fils part à la découverte de son père au décès de celui-ci et va découvrir bien des choses ! Notamment une raison à ce fameux silence... Eh oui, on ne connaît pas bien ses parents..et on peut être tout autre en société et en famille... C'est l'occasion de rendre un sacré hommage à la première génération d'immigrés maghrébins et au père, découvert après son décès et ouvert finalement...

Lu dans le cadre du prix littéraire de la médiathèque 2024..

Il a fallu que son père mort pour qu'Amine revienne à Trappes. Un père qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années. Il va découvre des cassettes audio que celui-ci envoyait à son père au Maroc. À travers ces cassettes, il va découvrir un père qu'il ne connaissait pas, un étranger pour lui, un homme qui a beaucoup souffert dû à son immigration. Il va comprendre petit à petit ses silences et sa pudeur. Il va découvrir que ses silences n'étaient que des actes de sacrifice pour le protéger et non pas de l'indifférence.
Il va découvrir combien son père était fier de lui et l'aimait.
J'ai été touché par ce roman par certaines phrases très dures du fils comme " il faut l'avoir aimé pour le pleurer". Amine ne sera plus le même après avoir écouté et compris...

Un roman sur ce que les silences engendrent, de l'incompréhension et de l'éloignement...
Un roman magnifique sur les liens familiaux, l'exil, l'amour filial qui m'a émue aux larmes.