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4,08

sur 613 notes
Une amie me parle de ce livre il y a une semaine lors d'une discussion sur nos pères.
Elle me le prête pour un WE et je m'en empare et le lis d'une traite.
Bouleversé par cette écriture simple avec des chapitres très courts.
Un roman où la musique est omniprésente mais où les silences sont aussi des notes de musiques qui se promènent dans la tête du père qui vient de mourir puis dans celle du fils qui découvre alors son père qu'il n'a pas vraiment connu.

Nous avons tous (Ou alors je me trompe) eu à essayer de comprendre ce qu'il y avait dans les silences de nos pères. Dans les silences qui faisaient suite aux bruits de l'usine, à la furie de la guerre, aux paroles échangées dans le brouhaha des bistrots. Ces silences qui nous faisaient peur et qui pouvaient se transformer en violence de mots.
Mais ce livre est tout autre. Il est rempli de poésie, d'amours, d'amours troublés par l'ordre familial, par la tradition. Ce roman est rempli de petites notes de musique, de poésie qui nous font beaucoup beaucoup de bien.
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Un véritable coup de coeur ! de suite, j'ai été embarquée par l'histoire du fils qui revient pour veiller la dépouille du père alors qu'il ne l'a pas revu depuis vingt ans ! le narrateur n'a jamais compris pourquoi son père ne parlait pas, restait en dehors de tout, tout en veillant sur sa famille.
Après la cérémonie, le fils et ses soeurs trient les affaires du père. Par hasard, le fils va découvrir une enveloppe bien protégée par un plastique à un endroit où il n'aurait jamais pensé : dans la salle d'eau, sous la baignoire.
Cette enveloppe contient des cassettes audio. Sur chaque cassette, une date. Cela va de l'année 1965 à l'année 2000. le fils va les classer et les écouter tranquillement.
Ces cassettes étaient adressées à son grand père resté au Maroc par le père du narrateur. le père avait toujours gardé espoir de retourner au Maroc... A partir de là, le fils va découvrir la vie de son père, pourquoi son silence, il va découvrir son jardin secret... et partir à la recherche des personnes encore de ce monde ayant cotoyé son père.
Un ouvrage poignant, bouleversant, universel, lumineux qui se lit d'une seule traite. Je réitère : Un véritable coup de coeur pour ne pas dire un gros coup de coeur!
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Deux mêmes livres en même temps ; D'un côté prêté et de l'autre choisi car recommandé lors de mes rendez-vous lectures. J'y ai vu comme un signe. Une histoire de transmission que j'affectionne particulièrement.
Amine est un enfant issu de l'immigration des trente glorieuses. Adulte, il mène une vie de pianiste reconnu au niveau international. Son père meurt. Jusqu'à sa disparition, leur relation est demeurée distante, sans parole échangée, sans complicité particulière. En vidant l'appartement, il découvre une série de cassettes qui s'avèrent être adressées, comme une correspondance dans l'oralité, au propre père de son père, grand-père inconnu resté au pays, le Maroc. Il découvre alors qui était ce père silencieux.
Un livre court et très vite lu mais remarquable tant il est émouvant. Une très belle histoire de vie, de mémoire et de filiation qui touche, universelle.
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Le père dont Rachid Benzine nous parle, est un taiseux. Pour seul partage, le fils s'est heurté au silence, et il lui en veut au père d'avoir choisi cet exil intérieur. Lui, s'est sorti du passé familial, il a changé de monde, ses racines se sont éloignées. le regard qu'il jette sur son père au moment de sa mort, est un océan de contradictions. Elles le poussent toutefois à partir à sa recherche lorsqu'il découvre les dizaines de cassettes audio que pendant des années, son père a envoyé au sien, resté au pays.
Au fil des témoignages de ceux qui l'ont connu, il découvre un homme qu'il ne connaissait pas jusqu'à percer le grand mystère de sa vie.Un livre dont le grand mérite réside bien dans ce portrait du père, exilé au travail de forçat dans les mines du nord puis ouvrier à la chaine dont la vie tient toute entière dans des gestes d'automate. de Lens à Besançon chez Lip en passant par Aubervilliers, l'auteur retrace le parcours de l'ouvrier et les conditions de vie indignes qu'il affronte avec sa famille. Malgré tout, ce père est un homme debout, dans ses engagements syndicaux, et les luttes qu'il a menées. Au-delà du travail qui écrase, l'auteur découvre un homme sensible, amoureux de la musique, capable d'un véritable talent créatif, capable d'aimer aussi.
Le portrait est attachant, néanmoins, il aurait peut être été mieux servi par une narration moins sage. le récit reste prévisible dans l'opposition entre le fils et son père, il manque certainement une introspection plus approfondie de cette opposition, une mise en scène plus construite du narrateur dont la carrière brillante de musicien fait finalement écran à toute réflexion sur les racines et le cheminement des vies.
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Depuis plus de 20 ans, ils n'avaient plus de contact. Jusqu'au jour où le téléphone de ce fils sonne, lui annonçant le décès de son père. Tant d'années perdues à jamais, parce que la vie en a décidé ainsi, mais aussi parce qu'ils ont laissé, certains actes, paroles ou omissions, détériorer ce lien d'amour.
Il a quitté Trappes et la cité de son enfance pour entrer dans une école de musique, pour devenir un artiste. le voilà de retour, après ce temps écoulé,  pour préparer et veiller son défunt père, en compagnie de ses soeurs, comme l'exige la tradition.
Au moment de trier les affaires pour libérer l'appartement paternel, le fils découvre, cachées, de nombreuses cassettes audio, datées et notées d'un lieu. Très intrigué, il investit dans un matériel adapté devenu quasi obsolète, et se lance dans l'écoute de ses enregistrements.
Il va ainsi découvrir le passé de son père, qui le raconte au sien, et se rendre compte que finalement il ne le connaissait pas si bien. Lorsque le fils entend sa voix se confier à son grand-père, c'est la surprise totale. Chaque bande sonore le propulse sur ses pas d'antan, dont il se rend compte, qu'il ignorait beaucoup de choses. Ces découvertes vont-elles enfin expliquer les silences de ce père à l'apparence passive ? Bien des secrets sont dissimulés dans ces quelques mètres de bandes audio...
Ce fut une lecture très puissante. J'ai été happée comme dans un tourbillon, à l'écoute de ses confidences paternelles, toutes plus révélatrices les unes que les autres. Divinement écrite, cette histoire m'a bouleversée. Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cet intense moment littéraire.

https://littelecture.wordpress.com/2023/10/20/les-silences-des-peres-de-rachid-benzine/
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Chronique vidéo https://www.youtube.com/watch?v=1HKodA7iKRw&ab_channel=YasminaBehagle

De quoi ça parle ? le narrateur, à la mort de son père, tombe sur des cassettes audio que celui-ci a enregistrées. Il va y découvrir qui il était, comment sa seconde vie passée dans le silence est la conséquence directe de sa première vie, son arrivée en France, le rejet, l'exploitation, l'amour avec une militante française interdit par sa famille restée au Maroc.

Ce que j'en ai pensé ?
Je l'ai fini depuis quelques jours, et à vrai dire, je l'ai déjà oublié. Il n'y a rien que ce soit dans le style, ou l'intrigue, très convenue, qui ait réellement retenu mon attention.
C'est une écriture encore une fois assez journalistique, on dépasse pas le simple enchaînement de faits et leur conséquences. Alors certes, j'ai appris des choses que j'ignorais, comme par exemple l'hostilité des syndicats envers les immigrés eux-mêmes et non pas envers les patrons qui cassent le coût du travail, donc pour la valeur documentaire de ce récit, je le recommande. Les conditions matérielles des travailleurs dans les mines, la réalité sur la « chance » qu'a offert la France à ses immigrés. Cependant, d'une part, encore une fois, ça manque de chair, il y avait quelque chose presque de l'ordre du manuel scolaire dans les descriptions, jamais on prend le temps de vraiment décrire l'effet que ça fait, de s'étouffer dans le ciment, quel outil précis on prend quand on descend à la mine, le bruit exact des alarmes, de l'ascenseur. Il y a peut-être un travail de journaliste ou de chercheur derrière, mais pas de travail littéraire avec le matériau offert.

D'autre part, je trouve que le personnage du père, s'il est intéressant au début du roman, avec ce silence qui pèse sur les épaules de toute la famille, devient vite une peinture hagiographique et ennuyeuse. Parce qu'il est toujours dans l'apaisement, dans l'entraide, dans la gentillesse, parce que l'auteur ne va jamais plus loin qu'une incarnation littérale de ces premières générations sacrifiées, qu'on est encore dans le topos du héros qui va à la recherche de ses racines pour dépasser son deuil, on est dans une certaine facilité, ou en tout cas, dans une non-originalité qui s'inscrit parfaitement dans les sorties habituelles de la rentrée littéraire.
Le récit, malgré sa brièveté s'enlise rapidement dans la répétition : avec une construction redondante, le narrateur part à la recherche d'une personne qui va lui dévoiler une facette de son père, suit l'écoute d'une cassette qui donne sa version des faits, et ce à 3 ou 4 reprises sur 21 000 mots. Tout est évident, il n'y a jamais un contrepoint négatif ou nuancé — en même temps, à la mort de quelqu'un tout le monde s'accorde à le trouver formidable. Mais la personnalité du père tient sur un timbre-poste et parvient même à se contredire. Au début, par exemple, il cache la réalité de son quotidien à ses parents pour ne pas les inquiéter, et très rapidement, cette précaution disparait, puisque le récit doit bien avancer et que l'auteur est obligé de sacrifier la cohérence de son personnage pour exposer ses scènes. le côté réconciliateur du roman, passe à côté de son sujet selon moi. Parce que la littérature, c'est pas le lieu de la réparation, de la compensation ou que sais-je… Non, c'est le médium parfait pour montrer les noeuds inextricables de la vie, de dire voilà comment ça a été, voilà l'incommunicabilité des personnages, débrouille-toi avec ça, pas de faire des fins à l'ocytocine où on se dit, ah enfin, je suis contente qu'ils soient tous apaisés, qu'ils aient trouvés les réponses à leurs questions existentielles, et le miel pour laquer leur relation abimée. C'est juste hollywoodien de faire ça, et bon sang, qu'est-ce que j'ai pu lire des récits comme ça, transgénérationnels qui finissent comme ça, sur une réconciliation, sur de l'apaisement, alors que ce serait bien plus intéressant de montrer que malgré la petite compréhension du fils ou du petit-fils pour son père, ben le silence reste.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Troisième roman que je lis de Rachid Benzine, troisième fois que je suis touchée par la justesse de ses propos, la tendresse de ses personnages, la réflexion qu'il y a derrière la fiction, la compréhension fine du monde, et tout ça en peu de pages. Tout le monde devrait se pencher sur ses écrits, on en ressort plus humble, plus humain peut-être aussi.

Lorsque son père décède, un pianiste renommé rentre à Trappes, le quartier de son enfance, pour son enterrement alors qu'il ne l'avait plus vu depuis des années. Il s'était éloigné de lui depuis l'adolescence, ne comprenant pas ce père taiseux. Mais en triant l'appartement, il découvre bien cachées des cassettes audio étiquetées par année. Toute la vie en France de son père que lui-même envoyait à son propre père resté au Maroc. Une vie de labeur et de sacrifices, mais aussi d'amitiés, de solidarité et d'amour. le fils découvre ainsi un autre homme que celui qu'il connaissait finalement si mal et part sur ses traces.


Un récit intime sur l'immigration, le poids des non-dits et celui des traditions, les racines, les gestes d'amour. C'est beau et bouleversant, tout simplement.
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2022. Trappes. le narrateur apprend le décès de son père dont il s'est éloigné depuis des années. Il revient pour les obsèques et trouve une enveloppe contenant des cassettes audio.
Il les écoute et entend la voix de son père qui raconte son quotidien en France à la famille restée au Maroc.
Le fils décide de partir sur ses traces et échange avec des personnes l'ayant connu.
Il "rencontre"son père alors que ce-dernier a disparu.

Lors d'une rencontre à l'institut du monde arabe, Rachid Benzine a longuement évoqué ces silences (renvoyant à la pudeur, à la protection des enfants, à la honte ou encore à la société).
Et concernant le rôle des mères, qui sont les voix des pères, je compléterai en lisant "Ainsi parlait ma mère".

Jai retrouvé l'émotion que j'avais pu ressentir dans "lettres à Nour".

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Encore un court roman bourré d'émotions!
J'ai la chance de faire parti d'un club de lecture qui selectionne des petites pépites que je n'aurais certainement jamais lu sinon..
Celui-ci en fait parti. L'écriture est sobre mais touchante et bouleversante. le thème n'est pas facile à aborder mais il m'a permis de prendre du recul sur des situations de mon quotidien et rien que pour ça, j'ai adoré!
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📚 Début de l'histoire : Amine, pianiste de renom, revient à Trappes : son père vient de mourir. Cela faisait plusieurs années qu'il n'était pas revenu, ils ne se parlaient plus depuis longtemps. Ce sera l'occasion de recréer un lien, par des rites funéraires et un voyage dans le passé.

🖌️ Partir sur les traces du passé n'est jamais un voyage anodin. C'est le roman d'un fils qui cherche son père, le roman de ce père marocain venu chercher un avenir meilleur en France.

🥰 Mon avis ? L'ensemble forme un roman sensible, empreint d'une merveilleuse mélancolie douce. Sous les mots écrits, on devine les non-dits, les silences. Les émotions affleurent et remontent, plusieurs fois, et vous touchent, par surprise. Ce court texte m'aura infiniment ému : la mort d'un père et le regard d'un fils sur ce père sont des thèmes universels, j'ai fait un transfert, je l'avoue ; c'était troublant.

🥹 Un texte à lire avec une infinie tendresse.
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