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80 pages
Aussi vif qu'une gifle.
C'est court.
Mais suffisant pour y décrire l'horreur de Daesh, le cauchemar des camps, l'enfance fauchée.
.
Ce récit m'a profondément touchée.
Fabien, 《Farid》, ce petit bonhomme qui ne demandait qu'à réciter ses poèmes à monsieur Tannier, qu'à grandir à Sarcelles avec ses amis, ses grands-parents, se retrouve là où un enfant ne devrait jamais se trouver, où il verra des choses qu'un enfant ne devrait jamais voir.
À travers ses mots, on sent son innocence et son incompréhension face aux violences et aux atrocités auxquelles il est confronté.
Alors 《il va utiliser la poésie comme refuge face à la barbarie》, la considérer comme 《un îlot où il peut se ressourcer》(mots de Rachid Benzine lui-même).
.
La plume de l'auteur est concise, mais horriblement efficace.
L'emploi du 《je》, le fait de placer un enfant comme narrateur confèrent au récit davantage de réalisme et de profondeur.
.
Voyage au bout de l'enfance》 (ou 《Voyage au bout de l'enfer》...).
Petit livre. Grandes émotions.
Petit livre. Grand roman.
Une enfance piétinée, une dénonciation du fanatisme religieux, un hommage à la poésie qui apparaît ici comme une échappatoire, une fenêtre ouverte sur la liberté.
Une question se pose : que faire de ces Français musulmans trompés par Daesh ? Les exclure ? Les rapatrier ? Et leurs enfants ?
À l'instar de 《Lettres à Nour》du même auteur, ce livre m'a transpercé le coeur.
Comme quoi... nul besoin d'un grand nombre de pages pour bouleverser le lecteur.
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La petite rentrée littéraire, nous y sommes! "Voyage au bout de l'enfance" est certainement l'ouvrage que j'y attendais le plus.
J'ai tout lu et tout aimé de Rachid Benzine qui, chaque fois, nous partage et nous transmet quelque chose des Hommes, quelque chose de nous.

En quelques pages, nous voici embarqués aux côtés de Fabien/Farid, dans ce quotidien où même l'enfance ressemble à la nuit.
La poésie tient tête à l'horreur, de la guerre d'abord puis du camp, et Jacques Prévert est en bonne place.

C'est rapide mais c'est dense: on y lit la douloureuse nécessité des rêves et la force des souvenirs, l'importance des mots quelle que soit la langue, de brèves lueurs d'humanité dans un résidu d'espoir. C'est beau mais ca fait si mal.

J'ai retrouvé le Petit Nicolas en Fabien, avec son sens de l'observation et son regard d'enfant-mais-presque-plus qui demande "à onze ans, je suis un monstre ou une victime?"

J'ai pleuré page 62 et souri page 67. Merci monsieur Rachid Benzine ❤

          《La phrase à retenir》
"Je n'ai pas envie de me souvenirs de ces poésies. Mais je n'arrive pas à les oublier. Elles m'habitent comme si elles étaient gravées dans mes souffrances et mes blessures".
Lien : https://www.instagram.com/mo..
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Fabien est en CE2 et a une passion pour les poèmes. Demain est un grand jour car Monsieur Tannier, son professeur, lui demande de présenter ses poèmes devant toute la classe. Mais ce jour n'arrivera jamais : ses parents ont préparé une valise, ils partent rejoindre l'Etat Islamique en Syrie qui porte, selon eux, l'autre nom du paradis. Au revoir Sarcelles.

Sur place c'est la réalité qui vient fouetter les yeux de cette famille : les corps tombent les après les autres, la violence gronde fort. le père doit partir faire la guerre. C'est le chaos total qui s'installe dans leur vie ne trouvant aucune porte de sortie ni issue à cette vie soumise.

C'est une écriture incisive, brève, quelques mots suffisent pour comprendre la violence et la douleur de Fabien, devenu Farid. La poésie continue à implorer ses journées mais peut-elle le sauver de cette barbarie ? C'est l'effroyable raconté par un enfant, la naïveté d'un enfant qui s'écroule bien trop tôt sous les coups…
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Nul besoin d'un grand nombre de pages pour bouleverser le lecteur, ce petit roman de Rachid Benzine en est la preuve éclatante. Au fil des pages, l'auteur laisse la parole au petit Fabien, un enfant doux, bon élève, vivant heureux dans son petit monde, à Sarcelles, entouré de ses parents, ses grands parents, de ses camarades et de son professeur Monsieur Tannier qui lui fait découvrir et aimer la poésie. Puis ce bel équilibre est bouleversé et la douceur de l'enfance s'évanouit brutalement lorsque ses parents décident de quitter la France pour rejoindre la Syrie et Daesch.
A compter de cet instant, Fabien, devenu Farid, va nous raconter sa vie, d'école coranique en camps de réfugiés, d'incompréhension en désir fou de maintenir un équilibre grâce à l'amour des mots et à l'écriture de poèmes, qui s'avèreront de bien fragiles remparts face à l'horreur de la réalité.
Il est bien difficile de résumer ce texte qui m'a tant touchée et qui vous permet d'approcher au plus près la détresse que peut engendrer l'erreur humaine dans ce qu'elle a de plus violent, ainsi que les souffrances qu'elle peut engendrer pour ceux qui se sont égarés mais aussi et surtout pour leurs enfants. 80 pages auront suffit pour que l'on s'attache profondément à Fabien et que son souvenir nous accompagne pour longtemps encore.
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Un livre court et dense comme je les préfère . Un style sobre et très clair.
C'est le point de vue d'un enfant épris de poésie, il est heureux à Sarcelles, dans son CE2 et il va présenter ses poèmes à la classe mais tout va basculer lorsque ses parents français, récemment convertis, décident de partir en Syrie
Dans un premier temps, les parents se sentent au paradis mais pas Fabien, devenu Farid. Il se fait un ami grâce au foot où Abdel excelle et il continue d'écrire des poèmes.
Farid se fait un copain chien , il en parle et un bon musulman l'égorge pour endurcir l'enfant! (Dans terre Ceinte de Sarr, Goncourt 2021, on tue aussi tous les chiens, considérés comme impurs)Le père est choqué "Je crois qu'on n'a pas eu raison de venir ici. J'aurais pas dû écouter maman. C'est pas comme je pensais"
Le père a dû partir à la guerre, il supporte mal de tuer des gens.
Les bons résultats scolaires de l'enfant font qu'il est invité à rejoindre les "lionceaux": treillis et bandana avec des versets du Coran dessus; dessin, danse, musique, jeux vidéos, télé interdits: c'est mal.
Un jour, on leur a expliqué qu'ils pouvaient devenir enfants martyres en se faisant exploser avec une ceinture d'explosifs. La mère a dit" qu"est-ce qu'on fout là. Et dire que c'est moi qui ai convaincu ton père de partir"
Farid assiste de près à l'exécution d'un groupe de "traîtres à Daesh." Il s'évanouit comme quelques autres ils se vont virer des lionceaux et devront être des enfants-martyrs. On les emmène voir une femme pendue parce qu'elle voulait quitter Daesh. le père dit qu'il ne veut plus participer à cette boucherie: on était venus combattre un tyran et on sert des monstres.
Il meurt au combat. On oblige sa mère à se marier chaque fois que ses maris meurent à la guerre. Un petit Selim est né. On les change d'endroit sans arrêt. Ils sont victimes de bombardements. La mère adopte une petite Fatima de 5 ans dont toute la famille a été tuée. Ils meurent de faim et se rendent aux Kurdes avec l'espoir de rentrer en France; mais ils sont dans un camp. Fatima a pu rentrer en France chez ses grands parents parce qu'elle était orpheline.
Fabien se trouve un ami sympathique parmi les gardiens: Balagan, qui lui donne de quoi fabriquer des marionnettes de quoi faire rire un moment les enfants et les adultes.
Les conditions de vie ne cessent d'empirer" les malheurs des enfants, je crois que ça n'intéresse jamais vraiment les gens. Sinon, çà ferait longtemps qu'on les ferait plus souffrir. Et il y aurait depuis longtemps une Convention internationale des droits de l'enfant"
Cela a duré 4 ans pour Fabien.
Un livre bouleversant!
Un cri pour nous inciter à réagir contre ces agissements et pour qu'on permette à ces enfants qui n'ont rien choisi de rentrer au pays et dans leur famille.
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L'histoire est racontée par Fabien, un jeune garçon de CE2 qui adore la poésie et qui se fait une joie à l'idée de réciter ses créations devant sa classe et son instituteur monsieur Tannier. Seulement voilà, la veille de sa récitation, ses parents l'emmènent en voyage surprise sans lui laisser le choix.

Il arrivera ainsi à Raqqah en Syrie, ses parents convertis et devenus djihadistes ayant organisé leur voyage dans le plus grand secret afin de combattre dans l'armée des fanatiques de Daech. Fabien devenu Farid s'accommode comme il peut de cette nouvelle vie qu'il subit, joue au foot et va à l'école en comprenant bien quand même qu'il y a des choses qu'il ne doit surtout jamais dire, alors même que ses copains de Sarcelles et la poésie lui manquent.

Alors que ses parents commencent à regretter leur engagement aveugle, le père ayant été entraîné par la mère, il est désormais trop tard pour tenter de rentrer en France : tout le monde se surveille et ceux qui veulent fuir se retrouvent rapidement pendus.

Une fois son père mort et le groupe terroriste perdant du terrain face à la coalition, Fabien se retrouve contraint à l'exode avec sa mère. Il atterrira dans un camp de réfugiés géré par l'armée où il sera parqué à l'écart avec les autres djihadistes en attendant qu'on décide de leur sort. Dans ce marasme de vies humaines, la haine, les drames et le temps qui passe rendront inatteignable l'espoir d'un retour en France.

Petit roman mais grande tristesse avec ce Voyage au bout de l'enfance. Rachid Benzine parvient en quelques pages seulement à toucher juste et à frapper fort, à travers la voix de ce jeune garçon qui rêvait de poésie et se retrouve dans l'enfer de la guerre. Difficile de ne pas finir les larmes aux yeux !
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Avant Fabien habitait Sarcelles, il était en CE2 et ce qu'il aimait comme beaucoup d'enfants de son âge c'était : la poésie, son instituteur, les livres, voir et faire des « bêtises » avec ses grands parents, le foot…
Mais ses parents décident d'aller vivre à Raqqah en Syrie coeur de l'Etat Islamique. le désenchantement est rapide.
Maintenant il s'appelle Farid et est avec sa mère et son petit demi frère dans le camp d'al Hol où les conditions sont inhumaines.
Un petit roman qui dénonce le fanatisme religieux et qui pose la question « Que deviennent les enfants? »
C'est touchant et poignant.
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Ce petit livre de 100 pages est un vrai coup de coeur.


Fabien est un petit garçon comme les autres, qui vit à Sarcelles. Il aime aller à l'école et apprécie beaucoup la poésie, notamment les textes de Jacques Prévert.


Un jour, sa vie bascule. Ses parents l'emmènent en Syrie en lui promettant le paradis. Fabien devient Farid, se retrouve dans la brigade des lionceaux et va y découvrir la vie d'enfant soldat, avec toutes les atrocités que cela comporte.


Dans ce roman criant de vérité, c'est l'enfant qui raconte, avec ses mots à lui, ce qui le rend encore plus émouvant.


C'est beau, c'est triste, c'est révoltant, et surtout, une fois terminé, ce livre restera dans ma mémoire.


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Bonsoir,
Lors de la soirée point par points (Editions Points ), j'ai eu la chance de rencontrer les lauréats des différents jurys et pour le prix littérature j'ai rencontré Rachid Benzine Rachid Benzine pour « Voyage au bout de l'enfance ». J'ai dévoré ce petit opus tellement émouvant, sur ce petit garçon qui se retrouve plongé dans les camps de Daesh par conviction « vraie ou pas » de ses parents. Un saut dans l'enfance avec son insouciance, ses propres valeurs, sa poésie et son regard vrai et droit sur le monde des adultes. Mais aussi un saut dans l'horreur du fanatisme et la violence des guerres. C'est beau, c'est poétique, c'est triste.
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Comme un fait divers.
Oui, on entend parler de ces Français, Belges, autres, qui rejoignent le djihad. Parce que là est leur voie, parce que là est leur avenir, leur conviction...
On entend parler des camps tels que Al-Hol, où sont parqués des tas de réfugiés dont ces "rescapés du djihad", ceux qui en sont revenus, qui n'en peuvent plus, qui se sont trompé, mais bon, ils n'avaient qu'à réfléchir avant...
On entend bien qu'il y a des morts, qu'on devrait faire revenir les mineurs (oui, mais ne sont-ils pas tous lobotomisés par la haine?)

Ce livre, c'est un fait divers. Vite lu.
Qui effleure l'horreur parce que raconté par un enfant qui n'a eu aucun choix et n'assimile pas bien ce qu'il voit. Il s'appelait Fabien (je pense que les grands-parents n'ont pas envie non plus de l'appeler Farid).
La jeunesse Hitlérienne, les lionceaux du califat, le nettoyage du cerveau, certains n'y arrivent pas, ils n'ont pas "la fierté", Fabien est trop poète.

La dernière page tournée, le fait-divers est lu.
En fait, on sait... Mais est-ce réellement notre problème? L'enfant ne serait-il pas dangereux? La mère trop révoltée? Les grands parents trop laxistes?
Next.
Ce livre est un hublot par lequel ou peut voir, assister à... Juste en spectateurs.
C'est aussi un avertissement.

Il secoue, en tout cas.
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