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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tu ne sais pas.

Tu ne sais pas avant de te plonger dans un livre ce qu'il va pouvoir bien se passer. Ce qu'il va arriver. Ce qu'il va remuer en toi.

Je ne savais pas donc.

Je ne savais pas que j'allais me retrouver le bide serré et les yeux mouillés. Je ne savais pas que j'allais m'émouvoir, pour de vrai. Je ne savais pas qu'il se passerait quelque chose de fort.

Je ne savais pas.

Ils ne savent pas, Sarah et Théo, que la vie est parfois un peu dégueulasse. Ils ne savent pas qu'on peut s'aimer d'amour. D'amour grand, d'amour fort et voir la tempête débarquer à l'intérieur de son propre corps.

On ne sait pas que les gens qui meurent ne peuvent pas s'envoler tant qu'on pense trop fort à eux sur la Terre. Tant que quelqu'un ne veut pas les laisser partir, ils doivent se retrouver quelque part entre souvenirs et félicité.

C'est le roman de Sarah, qui de ce là-bas nous raconte son histoire d'amour avec ce grand gamin facétieux de Théo.

Il sait, lui qu'il doit tenir le coup pour leurs enfants. Il sait que les super héros peuvent se battre plus fort que le commun des mortels… Et il veut croire qu'ils vont être forts …

Je sais que ce roman, si c'en est bien un, m'a remué.

Je ne sais pas si le personnage de Cléo, qui vient plus tard dans le roman, ne m'a pas semblé faire partie d'une autre histoire, de quelque chose d'autre à raconter … Ce n'est pas à moi d'en juger, évidemment, mais ma lecture s'en est trouvée quelque peu modifiée …

Un roman difficile et lumineux à la fois qui saura peut-être vous toucher au coeur …

Qui sait ?

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Ça bouillonne de vie, et pourtant ça parle de mort. Ça raconte Sarah, aussi. Sa vie son oeuvre, son passé de punkette prompte à se jeter sous les roues d'une voiture, sa vie adulte, son amour de toujours avec Théo. Dès le début on sait. On est rencardé par une autre Sarah, celle qui depuis là-haut nous explique qu'elle n'aspire qu'à se libérer, mais sitôt qu'on pense à elle ici-bas, la voilà ramenée dans sa cellule de glaise.
C'est un peu le paradoxe entre la vie et la mort selon elle, si l'on fait tout pour que l'on se rappelle de nous ici-bas, là-haut on cherchera surtout à se faire oublier pour atteindre la sérénité.
Ici il y a surtout Théo qui pense à elle. C'était quand même sa femme Sarah, la mère de ses enfants, l'amour de sa vie, lui le feu follet décalé de la réalité, qui se croit invincible. On lui doit le titre, « Il est juste que les forts soient frappés », parce qu'ils étaient forts tous les deux, forts forts et forts, extrêmement forts, et si une saloperie de crabe de la pire espèce vient les frapper à eux c'est presque un honneur selon son code à Théo, car eux seuls peuvent le combattre. Sarah tempère pas mal ses ardeurs, elle lui dit souvent qu'il est trop con, ce qui le fait rire. Voilà pour les deux, ils fonctionnent un peu comme ça dans leur couple. Deux personnages magnifiques, attachants c'est peu dire, romantiques à souhait même si modernes en tout. On les aime forcément, on rit et on pleure avec eux et leurs copains, leur petite famille. Même si Sarah nous a prévenus qu'il faudrait pas.
Bon. Un super roman donc. Oui, sans aucun doute. J'ai passé un très bon moment de lecture qui fonctionne à merveille puisque j'ai été embarqué dans l'aventure, j'ai ri, j'ai même pleuré je vous dis. Sauf que voilà. Une impression très subjective (et injuste) de déjà vu aux entournures (« Mon désir le plus ardent », ou un peu plus éloigné « Nos étoiles contraires ») et ce même si l'auteur y ajoute sa patte bien sûr (pour ne pas dire sa propre histoire), par exemple le choix de la narratrice depuis là-bas est top et malin, à ne pas avoir à justifier la vision omnisciente.
N'empêche, quand je serai là-bas justement, c'est à dire dans très longtemps j'espère, à croiser Sarah que je remettrai sans hésiter comme la véritable héroïne de ce livre, parce que de là-haut on se rappelle de tout et on reconnait tout le monde, je la saluerai et la remercierai pour le moment passé ici-bas en sa compagnie le temps d'un livre, mais aussi pour le souffle plein de fougue et de vie.
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Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Pour son premier roman Thibault Bérard frappe fort et vise juste: au coeur. Il confie à Sarah, victime d'un cancer à 37 ans, le soin de raconter sa vie foudroyée. Tragique et beau.

L'envie de mordre dans la vie à pleines dents, de fuir une vie trop bien rangée, «la maison parentale avec la télé allumée 24 heures sur 24», une mère «tendre et butée», un père «taiseux et plus fragile que le papier à cigarette qui jaunissait ses doigts» pousse Sarah, dont la scolarité était «traversée dans une solitude de rat de bibliothèque», à partir pour Paris. Sur les bancs de l'université, elle rencontre Martial.
Sauf que ce n'est pas cette histoire qu'elle veut ne raconter. Trop banale, trop ennuyeuse. de son point de vue, la vraie rencontre, la vraie histoire – celle qui compte – c'est sa vie avec Théo.
Pour la raconter, Thibault Bérard choisit un point de vue exceptionnel, livré dès les premières lignes de son roman: «J'étais une femme quand je suis morte – une jeune femme, 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l'ampleur du drame à venir.» Une voix d'outre-tombe qui fait le bilan d'une – trop courte – vie, de la rencontre avec ce jeune homme au caractère bien différent du sien, gentil, romantique, à l'image des films de Capra qu'il aime tant. Pourtant la magie opère, auprès de lui elle s'assagit au point de vouloir créer une vraie famille. Un bonheur sans nuages, couronné par l'arrivée d'un premier enfant. Un moment de félicité: «Moi, j'étais une mère évidence. J‘étais méduse entièrement, et je l'ai été du premier au neuvième mois, jusqu'au jour de l'accouchement que j‘appréhendais par peur, non pas de la douleur, mais d'être séparée de ce petit bébé qui me faisait me sentir si bien dans mon corps, dans ma vie.» Avec Théo, Simon devient le second amour de sa vie… Et l'idée d'en ajouter encore un devient bientôt réalité.
Mais cette fois l'accouchement s'accompagne d'inquiétudes. Les médecins ont trouvé quelque chose d'anormal qui va s'avérer être une tumeur. À l'incrédulité du départ – on n'attrape pas un cancer du poumon à 37 ans –, il faut bien vite céder la place à un combat à l'issue incertaine.
En donnant le rôle de narratrice à Sarah, Thibault Bérard désamorce tout à la fois ce qu'il y aurait pu avoir de voyeuriste dans une telle histoire. Mieux, il insuffle au récit de l'humanité, voire même de l'espoir. Quand Sarah nous enjoint de ne pas voir en elle une victime ou une malade, mais le témoin d'une belle histoire, on se dit qu'elle a raison. «Ce n'est pas parce qu'elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu'elle finirait mal» que cette histoire n‘en est pas une, «toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi».
Alors oui, acceptions «d‘en goûter les couleurs éclatantes, en dépit de ce gris dont le réel granit voudrait tout recouvrir», et saluons le talent de ce jeune romancier dont on devrait bientôt reparler!


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Le sujet de ce premier roman de Thibault Bérard ne met que quelques pages à plomber l'ambiance. La narratrice, décédée au début de la quarantaine, nous parle en effet d'outre-tombe pour revenir sur sa vie et sur son combat contre un cancer qui ne lui a jamais offert beaucoup de perspectives de guérison…

Pourtant, au début, on découvre que Sarah est surtout victime d'un coup de foudre nommé Théo, avec qui elle décide de fonder une famille. Si l'arrivée d'un premier enfant comble leur bonheur, la découverte d'une tumeur galopante lors de la seconde grossesse les plongent très vite en enfer…

« Il est juste que les forts soient frappés » est une histoire totalement injuste, qui oblige une femme enceinte d'à peine quarante ans à combattre une terrible maladie, tandis que son compagnon se voit obligé de tenir le coup pour leurs enfants…

L'originalité de ce premier roman de Thibault Bérard se situe au niveau de la narration, car la jeune femme nous raconte sa descente aux enfers depuis l'au-delà. Malgré un sujet particulièrement sombre, l'auteur parvient tout de même à offrir un brin de lumière à ses lecteurs. Il y a tout d'abord le recul offert par cette narratrice déjà décédée, puis il y a son envie d'également mettre en lumière les beaux moments de sa vie. L'injustice, la maladie et la mort doivent du coup régulièrement laisser un peu de place à l'humour, à la tendresse, à l'amitié et à l'amour, transformant par moments le récit en une ode à la vie. J'ai juste eu un peu de mal avec le personnage de Cléo, qui ne me semble pas rendre service au récit…

Beau, cruel et triste !
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« Il est juste que les forts soient frappés », non, bien sûr que non, pas plus les forts que les autres ne devraient subir ce drame qui bouleverse des vies. Thibaut Bérard nous offre un texte magnifique sur la maladie.

Nous savons dès les premières lignes, qu'il n'y aura pas d'issue autre que la mort au drame qui frappe Sarah, alors qu'elle attend une petite fille complétant la famille qu'elle a bâtie avec Théo, son lutin.

Sarah a toujours été persuadé qu'elle ne vivrait pas au-delà de quarante ans, mais lorsque le cancer se présente dans sa vie d'épouse et de maman comblée, ce n'est pas possible, elle n'y croit pas c'est trop tôt.

Thibaut Bérard donne la parole à son héroïne, alors que la mort vient de l'emporter. Avec des phrases limpides et efficaces, ce livre réussi à ne jamais tomber dans le larmoyant.

Bien sûr que l'on est ému, bien sûr que la gorge se noue, bien sûr que les larmes perlent aux paupières devant l'injustice de la vie.
L'auteur ne nous épargne rien des souffrances, des séances épuisantes de chimio, mais par une sorte de pirouette littéraire, il parvient souvent à dédramatiser la situation et à nous faire sourire.

J'ai aimé Théo « le lutin », tellement amoureux de Sarah « le moineau », son courage, sa force pour gérer son travail, le petit garçon qui pose mille questions sur sa maman, le bébé dont il s'occupe avec tant d'amour et les visites quotidiennes à l'hôpital où jour après jour, il attend le miracle improbable.

Thibaut Bérard signe un premier roman d'une grande délicatesse, une magnifique histoire d'amour, une leçon de courage et un hymne à la vie qu'il faut continuer lorsque l'on perd un proche comme un ultime hommage.

Je remercie Babelio et les Editions de l'Observatoire pour leur confiance.

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« Il est juste que les forts soient frappés » est un récit drôle, tendre, dramatique, violent, déjanté et d'une maturité profonde. Il gravite sans arrêt autour de la mort pour sublimer la vie. Une vraie réussite pour Thibault Bérard qui, après des études littéraires et des vies antérieures de journaliste et d'éditeur, se lance dans l'écriture d'un premier roman.
Le sujet ne brille pas par une grande originalité. L'auteur va nous embarquer dans l'histoire d'un couple entouré d'amis qui se révéleront fidèles dans l'épreuve, tous quelque peu border line. Au centre, Sarah et Théo. Ils s'aiment et attendent un heureux événement mais ils devront, en même temps gérer l'accueil d'un cancer qui, on le sait dès le début du livre, sera fatal pour Sarah, la jeune mère.
Ce qui rend ce livre attachant, c'est la capacité de l'auteur à nous faire rire, pleurer, bouillonner d'espoir, nous attendrir sur les tentatives parfois maladroites mais toujours aimantes de Théo pour soutenir Sarah et sur celles de Sarah pour deviner, soutenir, aimer et respecter les fragilités de Théo au-delà de son masque et de ses fanfaronnades.
SI, d'aventure, le lecteur a déjà expérimenté la complexité de la traversée d'une zone de turbulences lors de l'accompagnement d'un proche happé par une séquestration au sein de l'institution hospitalière, il sourira souvent et appréciera chacune des flèches décochées par l'auteur pour stigmatiser et caricaturer l'ambivalence des pontes de la médecine, tour à tour inhumains et imbus de leur science et profondément humains et protecteurs des patients qui souffrent et de ceux qui patientent inlassablement, espérant, rêvant d'une possible bonne nouvelle trop rare, trop lente à venir.
Enrichie d'une kyrielle de références littéraires, musicales ou cinématographiques, l'écriture reste simple et distille l'histoire tout en finesse et dans le respect de ceux qui subissent l'injustice aveugle qui les frappe de tels malheurs. Car, à mes yeux, le titre de cet ouvrage est un outrage à la dignité humaine. Non, il n'est pas juste que les forts soient frappés ! Oui, Il est horrible de parler de justice à propos du cancer qui frappent les forts sous prétexte que, puisqu'ils sont forts, ils peuvent résister ! C'est là le produit d'une philosophie bancale. « C'est super con ! » dira Sarah et je suis d'accord avec elle.
Mais, au-delà de toutes les souffrances décrites, les frustrations partagées et les espoirs qui trébuchent sur les pierres saillantes du chemin, ce récit est un hymne à l'amitié fidèle, à la foi en un demain à vivre, un espace et un temps d'amour à re-susciter. Un très beau livre à lire et partager.
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Je rejoins les lecteurs enthousiastes pour ce roman dont le titre m'intriguait.
Je suis rentrée très vite dedans, j'ai accepté le principe que l'histoire soit racontée du point de vue de Sarah, la narratrice qui est morte.
J'ai aimé le style : ce mélange de fantaisie, de légèreté et de gravité. Cela représente bien la vie, car même au moment où l'on vit des événements tragiques, on peut aussi trouver des occasions de sourire ou avoir des fous-rire...
J'ai aimé le couple heureux formé par Théo et Sarah, lui si heureux et solaire, positif et optimiste et elle, plus torturée et réservée.
J'ai été touchée par ce qui arrive à Sarah, c'est si violent.
J'ai pleuré, j'ai souri, j'ai beaucoup aimé et je vous recommande ce roman qui est en partie autobiographique.

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Sarah nous raconte, d'Outre-Tombe, sa tragique histoire.
De son mal de vivre à 20 ans, son coup de foudre pour Théo, l'arrivée du premier enfant à la découverte d'un cancer foudroyant au septième mois de grossesse du deuxième ; cela finit mal et on le sait dès la première page.
C'est un combat extrêmement dur, injuste qui nous est raconté là mais sans être glauque ni larmoyant.
Le style met presque à distance les émotions ; je n'ai même pas pleuré alors qu'il m'en faut peu d'habitude.
Même si ces années ont du être une épreuve terrible, insoutenable, j'ai parfois été gênée par le beau rôle que l'auteur donne à Théo donc à lui même.
Un livre plaisant (si on peut dire cela) mais qui manque un peu de profondeur.
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Sarah est la narratrice de cette histoire. Elle nous dit qu'à quarante ans, elle sera morte. On va vivre avec elle ces soirées où elle boit un peu trop et où Théo est son soutien et lui donne de l'assurance et de la force. Ils forment un vrai couple et grandissent ensemble. Ils fondent une famille avec la naissance de Simon. Quelques années, plus tard, Sarah (moineau) est enceinte de Camille. Sauf que très vite, le cancer foudroyant va bouleverser leur bonheur familial.
Sarah sera malade et va lutter contre ce cancer et sa rechute. Théo (lutin) sera présent pour moineau. Il assumera la garde des enfants, relaieras les nouvelles bonnes ou moins bonnes auprès de leurs amis et de leurs parents. Il aménagera son emploi du temps pour travailler.
On va suivre les entretiens avec le Docteur House (surnommé ainsi). On va s'identifier à Sarah quand elle attend ses résultats d'examen.
Ce roman est pleins d'émotions, avec un récit solaire, touchant. Un très beau texte lumineux. On vibre avec Sarah. Des sujets difficiles sont abordés, tels que la maladie, l'acceptation et le deuil.
Merci aux 68 Premières fois et aux Éditions de L'observatoire de m'avoir permis de découvrir ce livre

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La quatrième de couverture peut épouvanter certains lecteurs potentiels, mais je vous l'assure, ce roman est plein de vie. Paradoxalement, il nous est raconté par Sarah, depuis les limbes dont elle espère sortir quand son deuil sera accompli par son compagnon Théo. Il faut qu'elle raconte son histoire pour permettre à tout le monde ‘aller de l'avant, elle y compris.

« J'imagine que vous serez d'accord : ce que tout le monde veut, dans la vie, c'est laisser une trace, non ? Résister à l'oubli éternel ? Et bien le scoop, mes amis, le truc pas croyable que je vais vous annoncer ici, dans ces pages et même dès la première, c'est que le but ultime de tout le monde, dans la mort, c'est exactement l'inverse : se faire oublier des vivants. Couper le cordon une bonne fois avec l'avant, pour, enfin, accéder à cette absolue félicité, ce repos parfait des sens et de l'esprit dont on nous rebat les oreilles depuis les siècles des siècles. Avouez que ça remet les choses en perspective. Moi-même, j'ai mis un moment à comprendre ça et, quand j'ai fini par y arriver, je me suis décidée à en faire quelque chose, histoire que ça vous rentre dans le crâne, pour le « jour où » (parce que, vous le savez, ou alors il serait temps, ce sera votre tour à un moment ou à un autre). Décidée avec un « e », ça n'a as échappé aux premiers de la classe, parce que je suis une fille, enfin une femme. J'étais une femme quand je suis morte – une jeune femme, 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l'ampleur du drame à venir. » (p. 9)

Une bonne partie du roman, lumineuse, raconte le parcours qui a fait se rencontrer et s'aimer Théo et Sarah , le bonheur original qu'ils ont construit et qu'ils ont osé élargir à leurs deux enfants, Simon et Camille. Mais vers la fin de la deuxième grossesse, « Lutin » et « Moineau » (leurs surnoms d'amour) vont prendre de plein fouet l'annonce d'un cancer incurable en l'état. Avec l'aide de leur inoxydable « Dr House » à eux, ils vont entamer un long combat, faisant même la nique à la maladie. Armé d'un courage incroyable, Théo se bat avec énergie, tandis que Sarah s'accroche – dans les deux sens du mot : elle s'accroche pour survivre et elle s'accroche (sans trop d'illusion) aux rêves de Théo. La maladie leur offrira une rémission avant le combat final, héroïque malgré tout.

« Il est juste que les forts soient frappés

La phrase s'affiche tel un blason en lui. Et elle lui semble parfaitement logique, évidente – appropriée, là encore. Il est juste, oui, précisément parce c'est plus injuste que tout ce qu'on puisse imaginer, plus absurde, plus cruel, et donc plus éloigné de l'entendement des simples mortels, que lui et moi, qui sommes jeunes, pleins de vie, si forts, nous soyons frappés. Nous plutôt que d'autres, qui ne s'en relèveraient pas. » (p. 116)

L'intérêt de ce récit, c'est le point de vue narratif, la relecture de son histoire par Sarah qui nous donne de comprendre de l'intérieur à quoi est confronté un malade du cancer. C'est la lumière insolente qui se dégage de ces pages, l'humour, l'amour comme armes – peut-être dérisoires mais qui survivent à tout, même à la mort. Ce sont deux personnages à la fois hors-normes et ordinaires dans leur combat et la galerie de personnages savoureux qui les entourent et les accompagnent jusqu'au bout. Je l'avoue (ne lisez pas ce qui suit si vous ne voulez pas en savoir trop), j'ai d'abord été un peu choquée par la relation nouvelle que Théo noue déjà avant la mort de Sarah, tout en continuant à accompagner celle-ci et à tout assurer du quotidien tant bien que mal, mais après tout, ce sont peut-être les nouvelles façons d'aimer et on n'a jamais trop d'amour pour affronter cette saleté de maladie et vivre la fin de la vie.

Un roman malgré tout solaire, où le pouvoir salvateur des mots mène sur la voie de la résilience.
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