Cet album regroupe les quatre premiers épisodes de l'oeuvre («The Portent» en V.O.) qui permit au monde du comics de découvrir
Peter Bergting : un auteur suédois dont les influences avouées sont Moebius et
Mike Mignola. Un premier album atypique parmi les productions américaines et qui contient certes certains points positifs et quelques belles tentatives, mais également énormément de pistes inexploitées et trop peu d'aboutissements.
L'auteur développe un univers obscur et onirique sur une Terre drapée de mythes. Un décor intriguant et assez personnel qui semble vouloir se détacher de l'esprit
Tolkien classique. le mystère qui entoure le passé et le rôle du personnage principal, sorte d'antihéros coincé entre deux mondes et plusieurs vérités, est également bien entretenu et parfois séduisant. Malheureusement, «Duende» a beau essayer de sortir des sentiers battus de l'héroïc fantasy, l'entreprise s'avère vaine et peu convaincante. Les dialogues sont maladroits, la narration confuse et les éléments s'enchaînent de manière désordonnée et agaçante. Ce qui aurait pu devenir un voyage enthousiasmant dans un environnement original retombe bien vite dans un affrontement maladroit et trop banal entre forces du bien et du mal.
Le graphisme clairement inspiré du créateur de "Hellboy" parvient tout de même à installer une ambiance crépusculaire assez réussie. Une impression de fin de jour et de nuit éclairée au flambeau qui sied parfaitement à ce récit qui se déroule au croisement de l'espoir et des ténèbres. Une série plutôt bien accueillie de l'autre côté de l'atlantique, mais force est de constater que ce n'est pas toujours de bonne augure.