J'avais lu « Fées, weed et guillotines » et particulièrement adoré cette écriture décalée et très humoristique de personnages de fantasy ou de contes s'immisçant dans notre monde de manière tout à fait décalé. Cette fille qui n'avait pas peur de Cthulhu ne pouvait que m'attirer, moi qui suit un lecteur assidu de
Lovecraft (je le relis actuellement d'ailleurs avec la trilogie de Bragelone des Mythes de Cthlhu). Et effectivement, je n'ai pas été déçu, cette fille de tous les jours, sans particularités qui se retrouvent, bien contre son gré à devoir sauver le monde de la réapparition programmée de Cthlhu pour en finir une bonne fois pour toutes de l'humanité. Mais, cette fois, au fil des pages, j'ai été moins convaincu. Très vite le roman devient très sérieux, l'intrigue l'emporte sur le côté décalé et à la fin on est dans une intrigue où le loufoque a presque disparu et finalement assez classique : sectes, menaces, incantations, apparitions, etc. Jusqu'au bout je me suis dit que peut-être, à la fin, il allait y avoir un retournement de situation, un tour de passe permettant de revenir à un truc un peu loufdingue et puis non, l'intrigue « sérieuse » est menée jusqu'au bout, avec même un happy-end… Bon… je suis resté sur ma faim… Pour autant je relirais à l'occasion un
Karim Berrouka, histoire de voir lequel de ces deux livres est le vrai
Berrouka, espérant que la loufoquerie et le côté décalé prendront bien le dessus.
Et comme en plus, pur hasard, je lisais de vraies histoires de Cthlhu de
Lovecraft, forcément la comparaison, en termes d'ambiance, d'atmosphère n'était pas au profit de cette fille qui n'avait pas peur…
Par contre, à noter la belle culture musicale de l'auteur, qui nous parlait de Boulez dans "Fées, weed, guillotine" et là nous parlent des viennois de Mozart à
Alban Berg en passant par Mahler et Beethoven. Ce n'est pas si souvent.