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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Ce livre historique est découpé en 3 parties : 1) La dauphine, 2) La Reine, 3) La prisonnière.

Marie-Antoinette, 15ème enfant de l'impératrice d'Autriche, Marie-Thérèse, est envoyée en France pour y épouser le dauphin, Louis Auguste, petit-fils du vieillissant Louis XV. Elle a 14 ans et demi et lui quinze. Ignorant tous les deux tout des relations sexuelles, elle , à peine nubile, lui, timide et complexé, ils mettront sept ans avant de consommer leur mariage.

Ce sont encore des enfants, lui, mal aimé et de coeur pur, elle, manipulée par sa mère, Marie-Thérèse et par les "pions" qu'elle a mis en place chargés d'espionner et de lui transmettre les moindres faits et gestes de sa fille. Ces "espions" se nomment le comte de Mercy-Argenteau et l'abbé de Vermond qui est également le professeur de Marie-Antoinette.

Sous l'emprise de sa mère, Marie-Antoinette reçoit ses instructions et remontrances par courrier et se doit de lui faire un rapport de sa vie à la cour de France. Ce que Marie-Thérèse veut, c'est qu'elle manipule son mari pour s'approprier le pouvoir en coulisses dès que Louis XV sera mort.
Bien qu'aimant beaucoup sa mère, Marie-Antoinette se plie de plus en plus difficilement à ses ordres, d'autant plus que ceux-ci sont souvent contradictoires et qu'elle en a assez de se faire traiter comme une gamine.

L'étiquette de Versailles lui coûte énormément car elle a été habituée à une vie beaucoup plus libre à la cour d'Autriche. Elle ne peut rien faire sans être observée y compris manger, s'habiller ... Dès avant le décès le Louis XV en 1774, Marie-Antoinette, coincée entre l'indifférence de son mari, l'étiquette de la cour, les remontrances perpétuelles de sa mère, les regards dont elle est sans cesse l'objet, commence à se rebeller d'autant plus qu'elle est de nature fière, orgueilleuse, et insoumise comme le dit si bien le qualificatif de son nom dans ce livre, découvre peu à peu les plaisirs des toilettes, des bals, de l'opéra. Après la mort de Louis XV, elle s'affranchira de ce qui lui pèse et n'en fera qu'à sa tête, dépensant sans compter pour ses toilette, le jeu, le Trianon qu'elle fait restaurer à grands frais, tout cela sous le regard complaisant de son mari devenu Louis XVI qui préfère qu'elle s'amuse mais ne se mêle pas de politique, au grand désespoir de Marie-Thérèse.
Louis XVI est un homme très pieu, pas stupide mais très peu doué pour la politique intérieure, quant à Marie-Antoinette, elle n'y entend rien et ne désire désormais plus que deux choses : s'amuser et être maîtresse de son sort : elle ne fait que ce qu'elle veut et refuse ce qui ne lui plaît guère quitte à froisser la noblesse qui a de tout temps envahi la cour de France, surtout depuis Louis XIV.
Elle vivra une idylle passionnée avec Axel de Fersen, la consommeront-ils ? Personne ne le sait mais ils étaient en tout cas fort épris l'un de l'autre.

Lorsqu'elle deviendra enfin mère, après 8 ans de mariage, elle sera très aimante et dévouée à ses enfants. Malheureusement, deux décéderont en bas âge ce qui représentera une grande douleur pour le couple royal.

Au fil du temps, les finances de l'Etat se tariront, non seulement par les dépenses somptuaires de la reine mais également par l'aide financière qu'ils apportent à la révolution de l'Amérique.

Au début, Marie-Antoinette fut très bien accueillie par le peuple français qui l'aimait beaucoup mais au fil de ses dépenses et caprices, ils en viendront à la haïr et ne l'appelleront plus que "l'Autrichienne".

Le 5 mai , Louis XVI,devant le désastre financier dont il ne peut sortir, convoquera les Etats généraux. le 17 juin 1789, l'Assemblée nationale prêtera le Serment du Jeu de Paume afin de donner une constitution écrite à la France. le vent tourne et cela commence à sentir mauvais pour la monarchie.
En octobre 1789, le roi et sa famille sont transférés aux Tuileries, en résidence surveillée où ils jouissent encore d'une relative liberté mais le 20 juin 1791, Axel de Fersen qui s'est occupé de préparer leur fuite vers le Luxembourg les aide à s'échapper. Ils seront arrêtés à Varennes, ramenés à Paris sous les insultes et les quolibets et rejoindront désormais le Temple où ils seront confinés jusqu'à l'exécution du roi le 21 janvier 1793. Cette période dramatique pour la famille royale fera mûrir Marie-Antoinette qui se rapprochera très fort de son mari, se rendant compte à quel point elle y tient même si elle n'en n'est pas amoureuse.

Dans la nuit du 1er au 2 août, la reine sera transférée à la Conciergerie en attente de son jugement : ses conditions de détention seront épouvantables, surveillée nuit et jour jusque dans sa minuscule cellule même lorsqu'elle doit s'habiller et faire sa toilette. Bien que détruite psychologiquement, elle gardera pourtant toujours intacte sa fierté.
Après un simulacre de procès, elle sera guillotinée le 16 octobre 1793, son fils étant resté confiné au Temple où il mourra en 1795, à l'âge de 10 ans,
suite aux mauvais traitements qu'il devra subir.

Marie-Antoinette est restée digne jusqu'à son dernier souffle malgré toutes les avanies qu'elle a dû subir depuis des années. Très droite dans la charrette qui l'amènera à l'échafaud, ces derniers mots seront pour son bourreau sur le pied duquel elle avait malencontreusement marché : "Je vous demande pardon,Monsieur"...

Ce qu'on reprochera le plus à Marie-Antoinette, ce ne sont pas ses dépenses excessives mais surtout d'être finalement une femme moderne qui ne se comportait pas comme on l'attendait d'une reine de France qui devait être soumise et pondeuse d'enfants à tour de bras. Elle a rejeté le modèle, violemment, insolemment. Elle voulait être libre et a refusé les contraintes et les servitudes. Elle a voulu exister par elle-même mais l'époque n'était pas prête pour ces changements. La reine a payé cher ses velléités d'indépendance ...
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va faire un peu d'histoire…

-Un peu ? Et si je t'envoie le bouquin dans la tête, tu continues à penser que c'est « un peu » ? Il pèse au moins trois kilos, ce Poche.

-Mouais, t'as raison. D'accord. On va faire beaucoup d'histoire avec Marie-Antoinette l'insoumise, de Simone Bertière.

Or donc je suis désolée pour ceux que je vais choquer, mais Marie-Antoinette n'est pas seulement l'un des persos qui met de belles robes dans Lady Oscar (ou La Rose de Versailles pour ceux qui préfèrent le manga à l'animé). Hé oui, incroyable ! Elle a réellement existé, figurez-vous. Et Simone Bertière en a fait une biographie, que je viens de finir.

-Ridicule. Des biographies, il y en a déjà des tas, à commencer par celle de Zweig et à terminer par celle de Fraser.

-Certes ! Hélas, le texte de Zweig comporte une bonne part de roman et celle de Fraser, quoique fort utile et admirable, ne m'a laissé aucun souvenir, je le crains.

-Quel intérêt alors ? Tu vas lire cette pavasse et dans deux jours, tu auras tout oublié.

-L'intérêt ? Mais celui de découvrir le travail d'une autrice dont je suis devenue fan !

Simone Bertière est une historienne en qui brûle la flamme ardente de la passion pour une discipline qu'elle souhaite partager avec pas n'importe qui : avec vous !

L'autrice sait que vous n'êtes pas spécialiste et s'applique donc à rendre son texte plaisant et accessible pour que vous aussi, vous la rejoigniez sur son terrain de jeu. Elle s'applique à reconstituer les contextes et les usages pour remettre les choses en perspective, pour nous immerger dans une société que nous ne connaissons plus et pour nous expliquer des usages que nous ne comprenons plus.

-Ouais, parce que bon, l'étiquette, la cérémonie du lever, moi, hein… tout ce bazar juste pour sortir du pieu, ça me dépasse.

-Certes, on ne le comprend plus, toutefois, ce rituel avait une signification à l'époque ! ‘Fin, « je viens de dire « on ne le comprend plus », mais Marie-Antoinette ne saisissait pas très bien non plus. Tous ces rites insupportables avaient pourtant un but : séparer le roi et la reine de l'humanité basique, les rendre brillants et lointains afin d'entretenir une aura de grandeur. En supprimant l'aura, le couple devient des gens comme tout le monde. Donc, si le roi et la reine deviennent des gens ordinaires… ben tu peux leur couper la tête comme au premier quidam venu.

-Ben j'vois pas l'intérêt de s'encombrer d'un truc pareil… C'est bon, on sait que Louis XVI était un impuissant et un faible, et qu'elle était une vampire qui suçait les finances de la France pendant que le peuple crevait de faim…

-Ah ! Merci beaucoup. Vois-tu, ce que tu viens de dire représente la raison principale pour laquelle j'ai acheté et lu ce livre. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, Babélionautes, mais j'ai été élevée dans la haine de Marie-Antoinette, que l'on me présentait comme une monstresse assoiffée de plaisirs payés par le sang du peuple innocent. J'exagère à peine. Et non, Louis XVI n'était pas impuissant.

J'ai commencé à douter quand j'appris que le fameux « S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche » n'était qu'un mensonge.

-Ouais, mais quand même, elle a tué la France avec ses caprices !

-Beeen… non. C'était un peu plus compliqué que ça. Et le travail de cette biographie démontre que la Révolution est l'aboutissement de décennies de délitement : impossibilité de remplir les caisses, injustice d'un système figé…

Les causes sont multiples, complexes et ne tiennent pas seulement au comportement de la reine, il n'a pas arrangé les affaires de qui que ce soit, certes, mais elle n'est pas la succube infâme que l'on me dépeignait enfant. Je vais répéter, mais : c'est un peu plus compliqué, quoi.

-Nan, mais sérieux, Déidamie ! T'as pas plutôt envie de conseiller des trucs chouettes aux autres débiles, au lieu de bouquins d'histoire froids, factuels et casse-rotules ? Vacances, détente, tout ça, tu te souviens ou pas ?

-Mais là encore, tu restes dans le bas préjugé ! le texte de Simone Bertière n'est en rien froid ni casse-petons. Son style est vif, fluide comme une plaisante conversation. Et elle se permet même parfois ce que je vais appeler le clin d'oeil ou le sourire en coin adressé au lecteur.

-C'est quoi encore cette invention ?

-Dans tout le fatras d'informations, l'enseignante, de temps en temps, glisse dans le texte un brin d'humour, une pointe d'ironie ou de gentil sarcasme, qui laisse entrevoir, aussi brièvement qu'un battement de paupière cependant, la personne derrière le texte. Je ne veux pas dire que maintenant Mme Bertière et moi sommes potes, que je la connais pour de vrai, non, pas du tout.

Ce que je veux dire, c'est que ce procédé instaure une proximité entre elle et le lecteur, une forme de complicité. L'historienne, tout en exposant causes, conséquences et contextes, ne se prive pas pour glisser ici ou là un trait d'humour ou d'ironie, et rend ainsi son texte chaleureux.

Si vous explorez l'histoire en amateur, ne vous laissez pas rebuter par le nombre de pages : Marie-Antoinette l'insoumise présente une réflexion à la fois précise, plaisante et enrichissante sur la personnalité et la vie de la reine, tout à fait accessible pour les ignares dans mon genre. »
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Après avoir vu le film “Marie Antoinette” de Sofia Coppola, inspiré de l'ouvrage d'Antonia FraserMarie-Antoinette, the journey”, j'ai saisi le livre de Simone Bertière avec l'idée de creuser cette part de notre histoire de France.
C'est un nouveau rapport, celui où la vision du film est complétée par un texte érudit.
Certains chapitres éclairent des scènes du film, ainsi, à “la livraison” de la fiancée, on dépouillait celle-ci de tout ce qui venait de son pays natal pour la revêtir de vêtements et de bijoux offerts par son pays d'adoption. Marie-Antoinette fut-elle soumise à ce rituel ? le film le montre, l'historienne est dubitative.

Quelle vie que celle de roi et de reine, constamment sous les regards de la Cour qui attendait que le “grand oeuvre” soit réalisé.
La vie sexuelle est illustrée et donne droit à un chapitre avec moultes hypothèses et analyses évoquant entre autres ce “défaut naturel qui s'oppose à la consommation du mariage” que S. Bertière remet en cause. Pas de phimosis ni d'opération nécessaire du prépuce nous indique l'auteure alors que le mariage n'a pas été consommé durant les sept premières années.

Pour réaliser cette nouvelle biographie la barre était haute tant Marie Antoinette a fait couler d'encre (Bibliographie de 10 pages).

L'historienne dit aimer mettre en regard plusieurs reines : “Ma prédilection pour les récits à personnages multiples, où plusieurs femmes, reines ou favorites, s'opposent, s'équilibrent, s'éclairent les unes les autres, dans ce qui tend à devenir une histoire familiale de la monarchie française.” Ici, elle ne le pourra pas, mais elle sait mettre les personnages en face de Marie-Antoinette : La du Barry, Marie Thérèse impératrice…
Le portrait de “l'autrichienne” raconte aussi en creux la vie de Louis XVI procrastinant et hésitant.

L'auteure regroupe l'histoire en 24 chapitres : l'échec conjugal, la liaison avec le comte de Fersen, les maternités, l'affaire du collier, la du Barry… Ainsi ne suit-elle pas le fil historique mais une logique pédagogique et didactique.

Celle qui était chargée de sceller les alliances entre l'Autriche et la France paiera cher son origine et le maintien de ses liens politico-familiaux : le fait d'avoir soutenu les intérêts de l'Autriche tout au long du règne fut le principal grief de son procès, vide d'arguments en dehors de celui-ci.

Le travail sérieux d'historienne de Simone Bertière met en regard les écrits et une analyse psychologique sans préjugés.
Elle prend cependant un parti : Marie Antoinette était une reine insoumise. Elle s'en explique dans un épilogue brillant qui analyse pourquoi cette reine fascine encore aujourd'hui : “Pour une reine, il n'est d'autre mot d'ordre que douceur, docilité, discrétion. Son programme se borne à rendre heureux son mari, éduquer ses enfants et répandre sur son peuple les largesses de la charité. En prenant le contre-pied de la tradition, Marie-Antoinette l'insoumise, la flamboyante, portait atteinte à l'ordre du monde. Pour ce crime, aucun châtiment ne parut trop dur.”
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Ce pavé de plus de 900 pages, qui termine, avec une majestueuse beauté, la série consacrée par Simone Bertière aux reines de France et au rôle qu'elles tinrent dans la vie politique de notre pays, est un authentique chef-d'oeuvre.
Bien des livres ont été consacrés au destin tragique de Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg, archiduchesse d'Autriche, devenue à 15 ans reine de France et de Navarre. Mais dans celui-ci, Simone Bertière confirme qu'elle est l'égale de celui qui - pour moi en tous cas - demeure la référence en matière de biographies historiques modernes : Alain Decaux.
Bertière nous présente ici un double-portrait, celui de Louis XVI et celui de Marie-Antoinette, tous deux débarrassés des idées reçues et si souvent répandues par les livres d'Histoire - comme par les historiens. On y apprend par exemple que, contrairement à une légende tenace qui excusait il est vrai Louis XVI d'avoir mis si longtemps à consommer son mariage (fait crucial pour toute succession monarchique), le jeune roi n'a jjamais souffert d'un phimosis ou de toute autre malformation qui lui aurait rendu insupportable l'acte sexuel. En fait, ces sept années d'espoir et d'attente toujours remis au lendemain sont dûs à l'ignorance pure et simple qui venait bloquer une pudeur celle-là légitime.
Sept années pendant lesquelles Marie-Antoinette va se distraire en courant de plaisir en plaisir et en se forgeant en toute inconscience l'image qui montera avec elle sur l'échafaud : celle de la reine incapable, seulement préoccupée de ses plaisirs et insoucieuse des dépenses qu'elles occasionnent.
Bertière adopte le plus souvent le présent de l'indicatif, ce qui a le mérite de plonger son lecteur au coeur même de l'action. Ainsi, les fameuses journées des 9 et 10 août 1792, qui devaient voir la prise des Tuileries et la réclusion de la famille royalle au Temple, nous sont-elles restituées de telle sorte que nous nous tenons au côté des assiégés comme des assiégeurs. On voit l'émeute, on l'entend, on flaire le sang et le meurtre ... On admire la fermeté de Louis XVI tout en blâmant son absurde désir de ne faire couler aucune goutte de sang, désir qui, justement, va en amener un bain, d'ailleurs téléguidé par les Montagnards. Et bien sûr, si cela ne s'était déjà fait auparavant, on bascule du côté de Marie-Antoinette.
A l'issue de ce livre qu'il ne faut surtout pas manquer, on est navré de constater que, alors que la France avait tant besoin d'un monarque "fort", dans le style Louis XIV, elle a dû faire avec un Louis XVI sans doute beaucoup plus fin et beaucoup plus habile (en politique extérieure notamment) qu'on a voulu le dire, mais hélas ! dépourvu de toute lucidité politique intérieure et si imprégné de l'aspect spirituel de sa charge qu'il ne voulut jamais faire tirer sur les insurgés. Auprès de lui, sa femme n'avait, quant à elle, aucune formation politique et, quand elle se vit forcer de s'y lancer vraiment, en 1789, il était trop tard.
Simone Bertière a le mérite de remettre à leur place tous les responsables qui concoururent à la liquidation de la monarchie absolue en France, depuis Louis XV qui ne parvint pas à imposer les réformes fiscales nécessaires jusqu'à ces apprentis-sorciers que furent les Girondins en passant par le refus de traiter Marie-Antoinette en adulte valable qui fut le tort aussi bien de sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, que de ses frères, Joseph et Léopold, de son mari et des ministres de celui-ci.
Un grand livre, une somme historique, un drame extraordinairement bien mené, des personnages uniques : quand vous les quittez, il vous prend le désir de courir à Versailles et d'y retrouver, presque pieusement, leurs traces à tous. ;o)
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S'émouvoir et pleurer aux mots de Bertière, d'une justesse incomparable.

Marie-Antoinette est-elle responsable de la Révolution de 1789?
Marie-Antoinette a-t-elle ruinée la France?
Marie-Antoinette a-t-elle livré la France aux diktats de l'Autriche?
Marie-Antoinette a-t-elle fait et défait les ministres à sa guise?

Des questions qui ont traversées les siècles, erronées par les polémiques semées depuis la date célèbre du 16 octobre 1793. Vive la liberté! ont-ils crié devant le bras de Samson levé. Une liberté que tous voulaient. Tous. Elle en fait partie. Pourquoi le monde s'émeut-il de Marie-Antoinette? Pour sa modernité.

Elle a violemment rejeté le modèle traditionnel de la reine épouse du roi. Elle a voulu et osé vouloir exister par elle-même et pour elle. Trianon, la noblesse de cour ne le lui pardonnera jamais. La servitude de l'épouse refusée, la bourgeoisie et le peuple ne le lui pardonneront jamais. Elle en paiera le prix fort. A la docilité traditionnelle, elle reste insoumise, à la discrétion qu'on demande à une mère, elle est flamboyante. Marie-Antoinette a éclipsé la figure traditionnelle royale.
J'ai découvert le destin tragique de cette femme à neuf ans. Sa figure fait partie des trois autres figures féminines qui m'hypnotise depuis mon jeune âge : Elizabeth d'Autriche et Alexandra Feodorovna. Toutes ont défié les traditions qu'on leur a imposées au titre de leur sang, toutes en ont payées le prix du sang. de ces trois femmes émanent un goût de modernité, éclatant et encombrant.

Bertière fait un travail incroyable. D'une rigueur scientifique excellente, d'une justesse et d'une objectivité surprenante! Cet ouvrage est celui d'une grande dame. Je comprends les soupirs d'extase quand certains de mes amis prononçaient le nom de cette historienne!
Au Temple, Marie-Antoinette écrit "nous avons fait un beau rêve..." et ces points de suspension, ces points nous lui devons de les laisser s'envoler vers Trianon où pour toujours elle en demeurera la reine des reines. La Rose qui jamais ne se meure.
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LA découverte et QUELLE claque!
J'ai eu peur en voyant ce pavé mais une fois le nez dedans on n'en sort plus!
L'écriture est fluide et rythmé; on "vit" avec Marie-Antoinette, on est (sans y être) à la Cour de Versailles tel un voyeur.
J'ai découvert cette reine qu'on méconnaît réellement, une femme menée trop jeune au trône, sans avoir pu apprendre les codes de cette Cour, loin des siens... frivole, avant-gardiste qui cherchait peut-être à fuir son destin et qui se montrera d'une dignité immense à la Révolution...
L'auteur à "inventer" l'écriture à remonter le temps, excellent!
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Excellente bio de la Reine
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Après avoir lu plusieurs biographies sur Marie-Antoinette, je dois avouer que celle ci est à mon sens la meilleure.
La biographie de Zweig est également très intéressante, mais très freudienne.
Celle de Castelot magnifique également mais un peu "dépassée".
Livre très bien écrit, Simone Bertière à l'art d'intéresser le lecteur par une approche très factuelle et également psychologique du personnage de son livre.
Un beau style d'écriture également.
J'ai découvert cet auteur très récemment et ai commandé les autres livres des Reines de France.
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