Les autres religions peuvent avoir d'autres Maitres. Au-dessus d'Eux est un seul Maitre Suprême ; d'autres encore se réclameront d'autres hommes divins et parfaits, mais toutes devront [28] reconnaitre, au-dessus de cette glorieuse cohorte, l'existence du Maitre des Maitres. Dès lors,
Les Religions seront soeurs, et, la main dans la main, elles s'avanceront vers le Maitre suprême, vers le Tout-puissant pour se fondre dans l'Unité.
Telle est la conception généralement présentée par la Société Théosophique, conception que nous n'imposons à qui que ce soit puisque nous n'imposons aucun dogme. C'est l'opinion émise par ceux qui se sont amplement renseignés sur une question qui, je le crois, est de nature à intéresser vivement les penseurs mêmes qui ne se sentiraient pas disposés à l'admettre.
L'intelligence est susceptible de se développer et peut, très rapidement, acquérir une grande puissance, mais si vous cherchez à l'entrainer hors de sa croissance normale, vous n'aboutirez qu'à troubler et à étonner. Si votre but n'est pas strictement d'augmenter cette connaissance scientifique qui, à un moment donné, sera inévitablement l'apanage de l'homme ; si, au contraire, vous aidez celui-ci pour que l'illumination spirituelle lui confère un pouvoir de compréhension plus grand, le résultat sera alors tout autre ; la difficulté, (relative à cette lutte intérieure que Jésus aurait ressenti en parlant comme l'être qu'Il parait être et non comme l'être qu'Il est en réalité), se dissipera.
Nous comprendrons encore que nous sommes ici en présence d'une de ces suprêmes manifestations qui, dument examinée, nous conduira à faire une distinction entre l'Instructeur religieux et l'homme qui s'adressait aux individus de son époque, se plaçait à leur niveau, en se limitant lui-même pour les convaincre et les toucher plus surement.
Tout grand Instructeur qui s'adresse à un peuple moins instruit qu'Il ne l'est Lui-même se trouve aux prises avec les mêmes difficultés ; s'Il veut imposer, par la contrainte, les connaissances scientifiques qu'Il possède et que le peuple ignore, Il ne réussira qu'à jeter la confusion dans les esprits stupéfaits.
Ainsi que nous le savons, Celui qui en dernier lieu devint Bouddha demeura quelque temps dans Son corps pour continuer Son enseignement, mais, pour le bouddhiste, cette fonction n'est pas celle du Bouddha, elle est celle de Celui qui doit devenir le Bouddha. Dans le Christianisme, c'est le Christ glorifié après l'Ascension et non pas le Christ enseignant et souffrant sur la terre.