Un garçon d'Italie

J'ai découvert "Un garçon d'Italie" au festival d'Avignon en 2018 et ce n'est donc qu'après coup que j'ai pu découvrir de manière littéraire cette oeuvre. Si l'adaptation théâtrale de cette "relation à trois" m'a émue, le livre de Philippe Besson l'a fait ressortir également.
Pourquoi Luca, en couple avec Anna, décide t-il du jour au lendemain de mettre fin à ses jours ? Pourquoi entretient-il une relation homosexuelle avec Léo ? Bien des questions sur la fragilité de l'existence, sur les rencontres impromptues et les dérives de l'être.
Philippe Besson fait parler Luca post-mortem via sa mémoire et son ressenti et livre trois monologues poignants pour éclaircir les faits.

Un garçon d'Italie est un roman très original, débutant comme un roman policier, avec la mort du personnage principal, Luca, au centre d'un trio vaudevillesque revisité puisque Anna aime Luca qui aime aussi Léo, jeune homme qui se prostitue dans la gare de Florence, sauf avec Luca qu'il aime et avec lequel il fait vraiment l'amour. Si Luca connaît l'existence d'Anna, celle-ci, en revanche, ignore tout des escapade amoureuses de son amant et ne les découvrira que par la bouche du policier en charge de déterminer si Luca s'est suicidé ou a été assassiné. La narration, alternant les trois points de vue des trois protagonistes - y compris du mort- permet de ménager le suspense tout en révélant subtilement - comme dans tout roman de Philippe Besson - les failles de l'âme humaine

Voilà un livre que je classerais dans mes claques littéraires, dévoré en une après midi, une histoire magnifiquement écrite.
Offert par une de mes collègue que je remercie pour cet excellent choix.
Une histoire italienne qui me ramène a mes racines, une histoire cachée qui a tout a dévoilé, celle De Luca, mais aussi celle d'Anna et surtout celle de Léo.
Une histoire a trois, une histoire d'amour, une vie de questionnement et la vie qui disparait alors que tant de choses restaient a vivre.
Luca est mort mais il raconte sa vie partagée et les raisons de sa disparition.
Un livre poignant, beau, touchant avec des protagonistes parfaits et un texte au répliques truffées de psychologie, un livre vrai, sain, qui aide a mieux comprendre et a accepter sans aucun doute.
Une petite merveille de littérature.

Encore un roman de Besson à l'écriture puissante, intelligente et sans fioriture. On suit à tour de rôle les trois personnages Luca, Anna et Leo qui expriment leur vision des événements et lèvent peu à peu le voile sur cet enchaînement qui a conduit à la mort De Luca. le roman est bouleversant quant à sa capacité à décortiquer, au scalpel, le travail de deuil de ceux qui restent. Il est âpre dans sa façon de décrire la mort dans ses aspects corporels. La construction du récit, où chaque personnage écrit peu à peu sa vérité, donne au roman un rythme et un suspense presque policier. On est pris dès la première page et jusqu'à la dernière ligne. Une superbe réussite, un grand roman à découvrir d'urgence.

Besson dispose d'une extraordinaire capacité à exprimer de façon à la fois simple, mais limpide et percutante, ce qui est indicible d'être trop fort, ou trop pur. La restitution qu'il nous offre de la relation entre Luca et Leo bénéficie de cette virtuosité, et on comprend la puissance de ce qui les a liés. A l'inverse, on perçoit tout aussi bien l'espèce de vacuité qui a présidé à la relation entre Luca et Anna.