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EAN : 9782260029885
198 pages
Julliard (05/01/2017)
  Existe en édition audio
4.22/5   2253 notes
Résumé :
Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. ». J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (482) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 2253 notes
Bordeaux, 2007. Dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, Philippe Besson discute avec une journaliste à propos de son dernier roman qui vient de sortir. Alors qu'il répond à ses questions, il aperçoit un jeune homme, se préparant à sortir de l'hôtel. Aussitôt, il croit reconnaître quelqu'un même s'il sait, au fond de lui, que c'est littéralement impossible que ce soit lui. Il ne peut s'empêcher de crier son prénom, Thomas. Mû par sa conviction, il se précipite vers le jeune homme... qui se retourne...
Barbezieux, 1984. Adolescent de 17 ans, Philippe est un jeune homme un peu gauche, timide. Élève exemplaire en terminale C, on dit de lui qu'il ira loin. Comme son frère. Cela lui attire autant de sympathie que d'antipathie. Dans la cour de récréation, il remarque un jeune homme. Élancé, distant, les cheveux en bataille, le regard sombre. Il sait son nom : Thomas Andrieu. Il ne veut pas qu'on sache qu'il s'intéresse à lui d'autant que la rumeur court à son sujet qu'il préfère les garçons. Alors, il l'observe à la dérobée, s'arrange pour le croiser. Un désir à sens unique avant que cela ne devienne une passion réciproque...


Philippe Besson se met à nu dans ce roman. Sans fioritures. Il livre, avec émotion et délicatesse, son histoire d'amour avec Thomas Andrieu qu'il a connu à 17 ans. Une histoire d'amour presque impossible dans cette France des années 80, d'autant que Thomas, lui, n'accepte pas son homosexualité (qu'il ne nommera jamais, d'ailleurs), d'autant que le sida fait des ravages, d'autant qu'aux yeux de Thomas, cette histoire ne peut pas durer. Une rencontre, aussi intense que brève, qui marquera à jamais Philippe Besson. En filigrane, ses romans porteront la trace de cette histoire qui traversera, en silence, son oeuvre. Des thèmes récurrents tels que l'abandon, la difficulté d'être soi, la perte ou encore le manque en seront le fruit. Notamment dans Se résoudre aux adieux, Un garçon d'Italie ou encore Son frère (dont le héros s'appelle Thomas Andrieu). Des sentiments enfouis pour cet homme qui ressurgissent dans ses romans qu'il pensait fictionnels. Mais, Thomas était là, dans son esprit, tapi. L'auteur, cette fois-ci, obéit à sa mère et n'aura rien inventé. Un roman bouleversant, intense, douloureux et mélancolique. D'une grande sensibilité, l'écriture, poignante, embrasse ce récit remarquable...
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Le point zéro de l'oeuvre de Besson. Celle qui contient les germes originelles de toutes les autres. C'est un cadeau immense que nous fait ici l'auteur, en acceptant de se mettre à nu face à nous, il nous offre l'éclaircissement et la cohérente évidence de l'ensemble. Autant dire que j'ai dévoré ce livre, happé, pris d'une frénésie comme le sont souvent ses personnages. La justesse est au rendez-vous et le détail de la mécanique des sentiments qui est si chère à l'auteur ne fait pas défaut. On inspecte chaque recoins de la psyché humaine. C'est puissant, intense, douloureux souvent. Finalement Philippe Besson a l'immense talent d'arriver à nous convaincre à chaque fois que ses livres nous sont personnellement destinés, qu'il ne peuvent avoir été écris que pour nous. Les dernières pages sont saisissantes. Seuls ceux qui sont passés à côté du foudroiement amoureux et des amours impossibles pourront y trouver à redire, les autres se laisseront traverser par l'écho mélancolique de leur propre histoire.
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Je referme ce livre et me demande quel qualificatif le servira le mieux : Délicat, sensible, sincère, pudique, magistral.

Oui, ce roman est tout cela et plus encore, je crois qu'il constitue avant tout un formidable éclairage sur l'oeuvre de l'auteur.
Philippe Besson nous donne les clés pour comprendre et décoder tous ses précédents romans, en nous racontant l'histoire d'un amour impossible et clandestin, qui le fait souffrir avant de disparaître de sa vie.

C'est également la découverte de ce qu'il appelle « la morsure du sentiment amoureux », du manque et de l'attente, du dénuement provoqué par la privation insupportable de l'autre.

L'auteur nous emmène à Barbezieux, petite ville de province où à 17 ans il rencontre Thomas Andrieu adolescent ténébreux qu'il observe discrètement depuis le fond de la cour de son lycée.

Philippe Besson restitue parfaitement la puissance de cette rencontre, les premiers émois physiques évoqués sobrement, l'insupportable attente entre deux entrevues, mais aussi la frustration de devoir dissimuler cette histoire que Thomas, fils de paysans, effrayé par le jugement des autres souhaite clandestine.

Philippe Besson a le talent de choisir des mots simples qui mis bout à bout produisent une écriture à la musicalité bouleversante.

Je lis Philippe Besson depuis la parution de son premier roman, je n'ai jamais été déçue, mais pour la première fois la sincérité de l'auteur m'a profondément émue.

Un énorme coup de coeur.


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Un petit livre. le 1er pour moi de Philippe Besson.
Une histoire qui se lit vite, très vite. Une histoire vraie, ... ou pas !! Perso, je dirais que c'est une histoire vraie, l'histoire de l'auteur, de son premier amour, ce premier amour qui définit nos actions futures, l'amour qui se rappelle à nous, tout au long de notre vie, par moment, par instant, par intermittence.
Vivre, devenir, être soi-même complètement. L'humain y arrive-t-il réellement ? Rien n'est moins sur. On se construit comme on peut, on tente de vivre selon des valeurs inculquées et des valeurs auxquelles on croit. Mais quelle difficulté que d'être honnête envers les autres et surtout envers soi-même.
Ici, Philippe Besson nous livre cette belle histoire d'amour qui fera en partie ce qu'il est devenu.
Que l'histoire soit un véritable souvenir ou un joli mensonge, là n'est pas l'important...
Un bel hommage à ce souvenir d'adolescence.
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Sans fioritures, Philippe Besson raconte son premier amour, immense et tenu secret. La passion pour un garçon qui plus tard deviendra, dit-il, la matrice de son oeuvre, à cause de l'attente, du manque, de la privation insupportable de l'autre.

Ce récit d'une souffrance liée à un amour clandestin, qui pourrait être celle de n'importe quel couple, homosexuel ou pas, est d'une sensibilité troublante. Si les femmes aiment Philippe Besson qui aiment les hommes — il suffit pour s'en convaincre de lire les commentaires dithyrambiques de ses lectrices — j'imagine que cela a à voir avec cette grande capacité à décrypter les sentiments, les siens et ceux des autres.

Telle la douleur de la passion et de l'impossibilité d'être soi-même, au centre de cette histoire (réelle ou fictive, il dit mentir souvent) où Philippe Besson — qui milite pour la juste cause de l'orientation sexuelle assumée — a su me toucher (même si j'ai trouvé ses mots parfois volontairement crus, dispensables). La dernière lettre de Thomas est magnifique.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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critiques presse (8)
LeJournaldeQuebec
11 février 2019
Son roman se lit d’une traite. Philippe Besson arrive à ralentir le temps, à décrire parfaitement le sentiment amoureux, à partager l’émotion, l’intensité, la tendresse. Avec beaucoup de transparence.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Dans ce livre, il dit la vérité et raconte sa bouleversante histoire d’amour avec Thomas Andrieu, gardée secrète, et dont l’issue est tragique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
06 avril 2017
Ce livre poignant, déroutant, sans doute son meilleur, pourrait être considéré comme la matrice de son œuvre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
23 mars 2017
Besson scrute en fin connaisseur la douleur engendrée par l'amour et dévoile - sans rien cacher - cette part de lui-même qui a fait de lui un romancier si précis quand il s'agit de disséquer les sentiments et la perte.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
22 février 2017
Replongeant dans sa jeunesse, l'écrivain en profite aussi pour ouvrir sa boîte à outils, et c'est là peut-être l'aspect le plus intéressant de son livre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
13 février 2017
Un roman juste et poignant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
31 janvier 2017
Philippe Besson publie le récit d’un amour juvénile tiré de sa propre vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
27 janvier 2017
Il y a plus de trente ans, Philippe Besson tombait amoureux pour la première fois. Dans un récit émouvant, il relate cet événement fondateur de son identité d’homme et d’écrivain.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (378) Voir plus Ajouter une citation
Aux murs [de ma chambre], des posters de Jean-Jacques Goldman. Il me dévisage avec un froncement de sourcils, comme pour se moquer de moi. Il affirme que c'est de la variété pour les filles, Goldman. Vexé, je réponds qu'il se trompe, qu'il devrait écouter attentivement les textes, qu'il a cette chanson notamment qui s'appelle 'Veiller tard', où il évoque 'ces paroles enfermées que l'on n'a pas su dire, ces regards insistants que l'on n'a pas compris, ces appels évidents, ces lueurs tardives, ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit.' Il dit que les textes n'ont aucune importance, que seule compte la musique, et l'énergie qui s'en dégage. Il écoute Téléphone. Je ne lui objecte pas que les textes de Téléphone ont de l'importance, il prétendrait que je lui fais la leçon. Et pour lui, en cet instant, je ne suis qu'une midinette irrécupérable.
[...]
J'aurais pu lui parler également de ce que François Truffaut fait dire au personnage interprété par Fanny Ardant dans 'La femme d'à côté' ; en plus, je venais juste de voir le film : 'J'écoute uniquement les chansons, parce qu'elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D'ailleurs, elles ne sont pas bêtes. Qu'est-ce qu'elles disent ? Elles disent : « Ne me quitte pas... Ton absence a brisé ma vie... » ou « Je suis une maison vide sans toi... Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre... » ou bien « Sans amour, on n'est rien du tout... »'
(p. 62-63)
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C'est à ce moment-là qu'on s'est perdus de vue, lui et moi. J'articule ces derniers mots sans y mettre le moindre affect, comme si la vie, c'était ça, simplement ça, se fréquenter et se perdre de vue et continuer à vivre, comme s'il n'y avait pas des déchirements, des séparations qui laissent exsangues, des ruptures dont on peine à se remettre, des regrets qui vous poursuivent longtemps après.
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J'ignore qu'un jour, je ferai des livres. C'est une hypothèse qui n'est même pas concevable, qui n'entre aucunement dans le champ des possibles, qui dépasse ma simple imagination. Et si, par extraordinaire, elle devait traverser mon esprit, je l'en chasserais aussitôt. Le fils du directeur d'école, un saltimbanque ? Jamais. Faire des livres, ce ne serait pas une occupation convenable, et surtout ça n'est pas un métier, ça ne rapporte pas d'argent, ça ne procure pas la sécurité, un statut. Il y a aussi que ce n'est pas dans la vraie vie, l'écriture, c'est en dehors ou à côté. Or la vraie vie, il faut s'y frotter, il faut l'empoigner. Non, jamais, mon fils, n'y pense même pas ! Je l'entends de là, mon père.
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Je me suis demandé si ma grand-mère avait pu se suicider. Je n’en sais rien. Au fond je crois que ça me plairait assez qu’elle se soit tuée, ce serait le seul acte de femme libre de toute son existence, son unique comportement iconoclaste, elle qui aurait passé son temps à faire des enfants (sept en une vingtaine d’années), à les élever, et à devoir demeurer dans l’ombre d’un époux volage et fêté.
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Je découvre la morsure de l'attente. Parce qu'il y a ce refus de s'avouer vaincu, de croire que c'est sans lendemain, que ça ne se reproduira pas. Je me persuade qu'il accomplira un geste dans ma direction, que c'est impossible autrement, que la mémoire des corps emmêlés vaincra sa résistance. Je me dis que ce n'était pas seulement une histoire de corps, mais de nécessité. Qu'on ne lutte pas contre la nécessité. Ou, si on lutte, elle finit par avoir raison de nous.
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